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Le développement durable

L'ONU et le développement durable

La garantie de notre survie (I)

Observez le monde. Qu'il serait agréable et rassurant de vivre en harmonie avec la nature et nos contemporains, dans des sociétés cosmopolites en équilibre socio-économique... Dans un tel monde, cet état d'équilibre établirait une juste répartition des forces et ne favoriserait ou ne défavoriserait personne. Notre vie à tous y serait épanouie, notre avenir assuré.

Non, il ne s'agit pas d'un régime communiste d'un nouveau genre, ni même d'un démocratie ou d'une nouvelle forme de capitalisme à visage humain. C'est le rêve d'une société juste qui a pris conscience de la fragilité de son environnement et de l'humanité. Mais revenons voulez-vous sur terre : cette société idéale n'existe pas !

Un constat d'échec

Ce constat brutal nous met tous face à nos responsabilités en ce début du XXIe siècle : le vaisseau Terre, car il s'agit bien de lui dont on parle, n'est pas en équilibre. Tant l'ONU que ses agences spécialisées telle que l'UNICEF ou la FAO ainsi que des organisations internationales telles que l'UNESCO, l'OMS,l'OMC, l'OCDE, le FMI, etc partagent ce point de vue. Les richesses ne sont pas réparties équitablement et harmonieusement entre les peuples, les ressources sont déséquilibrées entre les pays producteurs du Sud et les consommateurs du Nord, la biodiversité disparaît, la pollution et le gaspillage augmentent, les biens et les denrées sont mal distribués, il y a de plus en plus de pauvres et de chomeurs, beaucoup d'enfants n'ont pas accès à la connaissance et sont exploités, les intérêts publics sont confrontés aux intérêts privés, et bien sûr la fracture Nord-Sud s'accentue, parmi beaucoup d'autres déséquilibres. Navré, mais c'est la triste réalité.

L'Organisation des Nations Unies

L'UNICEF, le Fond des Nations Unies pour l'Enfance est comme son nom l'indique concerné par l'esclavage des enfants.

L'Organisation Mondiale de la Santé

Organisation des Nations Unies pour l'Education, la Science et la Culture

De plus notre impact sur le milieu est sans commune mesure. Aujourd'hui nous consommons 40 fois plus d'énergie qu'un animal ayant notre poids et nous occupons sur Terre 30 fois l'espace que nous devrions utiliser en vertu des lois de la sélection naturelle ! Nous nous sommes accaparés tous les produits de la planète au détriment des autres espèces. Nous consommons aujourd'hui 40 % de la production mondiale de la nature, ne laissant que 60 % aux millions d'autres espèces qui partagent la même scène que nous ! Nous avons échappé à l'influence de dame Nature, mais n'oublions pas que loin des yeux, nous sommes aussi loin du coeur du problème. Nous devons en avoir conscience, non pas demain mais tout de suite et agir en conséquence dans la durée.

Même au sein de sa propre espèce, l'homme agit comme un superprédateur, faisant preuve de peu de scrupules envers ses semblables au point de les exterminer ou de les réduire en esclavage.

Point de vue économique, au niveau le plus inoffensif et individuel, au sein même de notre société occidentale certaines personnes consomment en une heure l'eau que d'autres consomment en un jour ! (300 litres contre 30 litres). Et le gaspillage est identique en matière de carburants issus des énergies fossiles. Aux Etats-Unis par exemple, certaines personnes consomment plus de 500 litres de diesel par mois pour avoir le privilège de pratiquer des activités tout-terrain !

Nos comportements irresponsables et notre égoïsme font déjà pleurer le tiers-monde. Un jour cela nous conduira tous à notre perte. Doc T.Lombry.

Globalement, le monde occidental (Amérique du Nord et Europe), l'Australie, la Russie, le Japon et bientôt la Chine s'accaparent l'essentiel des ressources et des richesses du monde au détriment des pays pauvres. 

Selon un rapport d'Oxfam publié en 2015, en 2009, 1 % de la population mondiale détenait 44 % des richesses contre 48 % des richesses en 2014 tandis que les plus pauvres détenaient 5.5 % des richesses. Et l'écart se creuse chaque années. En 2016, 1 % de la population détient plus de 50 % des richesses du monde !

L'Occident croule sous les richesses et les multimilliardaires et regarde littéralement crever le tiers-monde sans réagir, comme s'il assistait à un spectacle en trois dimensions ! Il n'est concerné par le malheur des autres que lorsque ses propres intérêts sont en jeux, lorsque par exemple ses réserves de pétrole sont prises d'assaut par des dictateurs ou lorsque les plages tropicales de ses vacances sont polluées ou dévastées !

Une évidence surgit aux yeux de tous : si nous continuons à gérer aussi mal nos différentes sociétés, à garder des irresponsables aux commandes du vaisseau Terre, à offrir le pouvoir à des incompétents sans scrupules et à rester égocentrique, notre vaisseau va tout droit dans le mur et conduit l'humanité vers une impasse.

Observons la Terre. Les faits parlent mieux que tous les discours rassurant de nos dirigeants. Depuis les années 1980 on observe un épuisement graduel des ressources naturelles, une perte de biodiversité, on assiste à une dégradation accélérée du milieu et une modification du climat, la population perd son pouvoir d'achat, le nombre de chômeurs augmente tandis que le fossé existant entre les populations riches et le reste du monde s'accentue. Par nos comportements irresponsables, un jour nous devrons mettrons la Terre à la poubelle faute de l'avoir suffisamment entretenue et gérée comme des adultes. Ces situations sont révoltantes ! Est-ce cette image d'irresponsables que nous voulons léguer à nos enfants... ?

 Bref le constat est patent : sans mesures urgentes, ce sera le crash ! Mais pas un banal accident de parcours facile à réparer. Non ! Un sinistre total qui pourrait être associé à l'extinction de l'humanité. Pas moins.

Bien sûr nous ne serons plus là ni même nos petits-enfants pour s'en rendre compte, mais il suffit d'extrapoler ce qu'on observe dans la nature pour se rendre compte que ce scénario à toutes les chances de se réaliser si nous ne réagissons pas tout de suite.

Comment peut-on imaginer présenter le vaisseau Terre aux générations futures, d'ici 2050, dans un tel état de déséquilibre ? Il serait recalé au contrôle technique ! Voyons cette problématique en détail.

Réserve et ressource 

Ne pas confondre "réserve" et "ressource". Les ressources de matière première sont par définition inconnues puisque personne ne connaît avec précision où elles se trouvent et leur volume. En revanche, dès qu'on peut les quantifier, on parle de réserve (par exemple de pétrole ou de minerai), c'est-à-dire de stocks économiquement exploitables. En général, les réserves ont également une valeur boursière à travers les entreprises qui les exploitent.

De Malthus à Bruntland

En fait, les experts en charge de "réparer" le vaisseau Terre et de le remettre en état connaissent très bien cette situation depuis... le début du XIXe siècle. En effet, dès cette époque les père fondateurs de l'économie moderne, dont le fameux Thomas R. Malthus (1766-1834) prévoyait déjà que face à la croissance démographique, une partie de la population n'aurait pas part au "banquet de la nature" (1798). De son côté, David Ricardo (1722-1823) voyait dans la mise en culture de terre à rendement décroissant un facteur de pénurie relative. Enfin, Stuart Mill (1806-1873) se préoccupait également de ce qu'il appelait "l'état stationnaire" de la société. Ainsi donc, il y plus de 200 ans, les économistes avaient déjà pressenti les risques associés à une pénurie des ressources alimentaires et naturelles.

Plus récemment, les économistes furent préoccupés par la croissance (et non pas le développement) durable, discutant en terme de croissance économique, de richesse mesurée par le produit intérieur brut (PIB), la somme des valeurs ajoutées. Cet aspect est toujours d'actualité.

Du concept de croissance quantitative, on a donc progressivement tenu compte des facteurs sociaux puis culturels - c'est le développement - jusqu'à incorporer les facteurs environnementaux, transformant le concept de croissance original en celui relativement complexe de développement durable. Aujourd'hui, un quatrième axe se dessine, celui de l'éthique du développement durable.

Document Ecobilan.

Concrètement, la question du développement durable a préoccupé les experts dès 1968 (mais leur rapport ne fut publié qu'en 1972). A cette époque, des scientifiques, des économistes, des hommes d'affaires et des représentants publics membres du "Club de Rome" se sont réunis pour tirer la sonnette d'alarme en publiant le rapport Meadows intitulé "Halte à la croissance". Ils attiraient l'attention de tous sur l'épuisement des ressources naturelles dans le cadre de la croissance continue et sur l'état de pauvreté extrême de la majorité de la population mondiale.

Les autorités civiles comme les industriels le savaient bien, mais personne ne se rendait compte de l'impact à long terme de cette situation. Ce fut le point de départ d'une prise de conscience de la nécessité de protéger l'environnement et d'accentuer les actions socio-économiques. Des "médecins" ont alors été appelés au chevet de Gaïa dans les années 1980.

Le diagnostic était sans apppel : si les habitants de la Terre continuent leurs actions sans réfléchir aux conséquences de leurs actes, demain ils payeront la facture, leur attitude immorale et leurs actions irresponsables. Si nous voulons préserver la Terre et ses habitants pour les générations futures, ces comportements doivent cesser immédiatement !

En 1987, la Commission des Nations Unies publia un rapport sur l'environnement et le développement intitulé "Notre avenir à tous", plus connu sous le nom de "Rapport Bruntland", nom de l'experte norvégienne Gro Harlem Brundtland qui sera par la suite trois fois Premier ministre et présidente de l'OMS entre 1998 et 2003.

C'est dans ce rapport que pour la première fois est utilisé le terme "sustainable development" que l'on traduira par "développement durable" qui est défini comme suit dans le deuxième chapitre de ce rapport :

Qu'est-ce que le développement durable ?

Kofi Annan (ONU).

Le rapport Bruntland publié en 1987 par l'ONU précise que le développement durable est "un développement qui répond aux besoins du présent sans compromettre la capacité des générations futures de répondre aux leurs".

Nous devons mettre en place un système, un ensemble de règles ou un cadre permettant de faire de la mondialisation une force plus positive propre à améliorer les conditions de vie des populations.

Ce nouvel environnement doit favoriser l'équité et renforcer la coopération internationale, en particulier dans les domaines de la finance, du transfert de technologies, de l'allègement de la dette et du commerce.

Ainsi que le précise le rapport, la notion de développement durable s'articule autour de deux concepts clés :

- le concept de besoin et, plus particulièrement, des besoins essentiels des plus démunis, à qui il convient d'accorder la plus grande priorité

- l'idée des limites que l'état de nos techniques et de notre organisation sociale impose à la capacité de l'environnement à répondre aux besoins actuels et à venir.

Document SDInfo Canada.

La préservation des ressources naturelles

Si le problème environnemental nous concerne tous et est prioritaire dans le contexte d'un développement durable, l'équilibre socio-économique Nord-Sud est un problème plus difficile encore à résoudre dans le contexte actuel de la mondialisation. C'est en tous cas une question beaucoup plus difficile à résoudre que le problème lié à l'épuisement des ressources naturelles. 

La mondialisation met en évidence les inégalités Nord-Sud. Document La documentation francaise

Si la bonne gestion des ressources environnementales, économiques et sociales dépendent du bon vouloir des gouvernements et de l'aptitude des populations à vouloir agir dans une démarche d'entr'aide et de survie commune, les problèmes socio-économiques imposent de sérieuses remises en question du style de vie et de l'attitude des pays riches envers les plus démunis.

Des économistes, des scientifiques, des industriels et des représentants publics doivent se mettre autour d'une table pour discuter des actions concrètes à mener en concertation avec leurs homologues étrangers. Si solution il y a, la réponse économique est relativement immédiate ou en tous cas tire ses effets en l'espace d'un an ou deux, le temps de rédiger les arrêtés d'exécution et d'organiser les actions sur le terrain. 

Mais avant d'y arriver, il reste un long chemin à parcourir entre l'idée et sa mise en oeuvre concrète.

Ce changement d'attitude prend du temps car il nécessite une approche originale, des idées novatrices, des ressources, des décisions politiques parfois courageuses, l'accord de tous les intervenants et ne s'opère finalement qu'en l'espace d'une ou deux générations. On ne peut donc pas décrire ce problème simplement en quelques lignes. Il faudrait lui consacrer un article voire tout un dossier tant le sujet est vaste et complexe. Il concerne avant tout un problème économique qui sort du cadre de cet article.

D'un autre côté, la préservation des ressources naturelles est tout aussi importante pour notre survie. Comme elle dépend également du bon vouloir des gouvernements, des industriels et de chaque individu, le problème semble a priroi aussi complexe à mettre oeuvre que les questions d'équilibre Nord-Sud, d'accès à l'éducation et autre préservation de la biodiversité. Néanmoins, la nature est à notre portée et chacun, y compris les industriels peuvent plus facilement mettre en oeuvre des mesures de protection de la nature, rechercher de nouvelles sources d'énergie, etc., que de trouver des solutions pour faire passer du jour au lendemain un pays sous-développé à l'état de société de service high-tech.

Insistons donc un instant sur les ressources naturelles en décrivant le rôle essentiel de deux ressources emblématiques : les forêts et les minéraux au sens large. En effet, à l'image d'une réaction en chaîne (alimentaire), de ces deux ressources dépendent la survie des écosystèmes, de notre économie et finalement de toute l'humanité et du vaisseau Terre ainsi que nous allons le découvrir.

Prochain chapitre

Le rôle des forêts

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