Une blague ?? Non pas tout à fait. Xena, la dixième planète, se ballade vraiment dans la Baleine.
Il fallait bien un très grand télescope pour la chasser, alors j'ai sorti la baby Taka FS60 sous un bon ciel Pyrénéen.
J'ai pris 2 x 1 heure de pose à 24h d'intervalle, la caméra est une 2600MC.
Dans le champ de 5x3° il n'y a rien, quedalle, nada, notre cible est un peu comme une botte de foin dans l'aiguille...
Allez, on zoom (150%) dessus en blink comme de bons découvreurs de planètes :
Vous la voyez !?
Elle est pas bien brillante, mag 18.7 et surtout son déplacement sur la voûte céleste n'est que de 11 arcsec par jour, ce qui témoigne de sa distance considérable. Elle est actuellement à 96 UA sur son orbite très concentrique.
Bon, fin de la blague, ce n'est plus la dixième planète depuis que sa découverte par Brown Trujillo et Rabinowitz a provoqué la chute de Pluton et autres gros TNOs Haumea,Quaoar, Orcus, et Sedna du cénacle des planètes.
Alors Xena la fière planète X maîtresse guerrière d'une série TV ricaine a été reclassée en 2006 en un vulgaire caillou que se apelerio 136199 Eris... d'après la déesse gréco-romaine des conflits et de la discorde.
C'est quand même la planète naine la plus massive et la deuxième plus grande connue dans le système solaire (2300 km).
Après un premier essai et plusieurs autres contrariés par la météo capricieuse de ce début de printemps, je viens enfin de réussir à enregistrer une occulation d'étoile par astéroide
Voici l'événement en question, tel qu'il était annoncé sur occultwatcher.net
Points positifs : une étoile occultée de mag 10.5 et 100% de probabilité annoncée sur mon site (j'étais à 9km de ligne de centralité, dans la bande des 1 sigma ).
Points moins positifs : événement assez bas sur l'horizon ouest (29°) et surtout assez tôt dans la soirée (1h30 après le coucher du soleil). Le premier point m'a empêché d'opérer depuis mon poste fixe habituel. Le second laissait relativement peu de temps
pour préparer la manip (j'ai du attendre 20h TU bien tassée, en particulier, pour pouvoir refaire la mise en station de la monture sur la Polaire). Quand on pas l'habitude, 1h ca passe vite...
Setup : Mak Intes 150/1500 ramené à F/D=5 avec un réducteur de focale 0,5x. ASI 290MM (E=1.2"/pixel). Zero filtre.
Pointage avec Cartes du Ciel après synchro sur trois étoiles (marche très bien, finalement). Acquisition avec FireCapture.
Texp=100 ms. Gain 485 (80%).
3600 images acquises de 20h57 TU à 21h03 TU (événement annoncé à 21h00 sur mon site - j'ai donc prévu assez large (trop ?))
Calage temporel via l'outil de synchro d'horloge réseau intégré à MacOS (bof, bof, donc - on verra par la suite si une TimeBox s'impose).
Ci suit, un extrait d'acquisition (à 2 im/s) (16 trames, centrées sur l'événement). L'étoile cible est un peu à gauche au dessus du centre (j'avais décalé le champ pour inclure des étoiles de référence de magnitude voisine).
La voir s'éteindre est vraiment sympatique
Une première CdL calculée à la va-vite avec Tangra
A priori c'est dans la boîte Même si les courbes sont pas mal chahutées (la faute au vent, avec de rafales à 50 km/h, et à une turbu d'enfer).
A posteriori, j'aurais probablement pu baisser le Texp afin d'avoir plus de points pendant l'occultation (deux ici seulement).
Une question au passage : puis je limiter la durée du film soumis à Tangra (en le "clipant" avec Pipp par ex) ou au contraire a t on intérêt à garder le maximum de points ?
Bon, reste plus qu'à peaufiner l'analyse et à envoyer les résultats.
Merci à ceux qui m'ont encouragé et aidé à obtenir ces premiers résultats !
C’est l’une des galaxies les plus fascinantes de notre coin d’Univers. En tout cas, cette galaxie est ma préférée, depuis un demi siècle, avec l’envoûtante M 104.
M 87 domine l’amas Virgo, de ses presque dix mille milliards d’étoiles, rassemblées dans une sphère gigantesque, dépassant deux cent mille années-lumière de diamètre.
Sur les images grand champ, on perçoit les forces cosmiques à l’œuvre ici, depuis dix milliards d’années, peut-être. Des galaxies, partout, lentement attirées par le monstre central, qui finit par les engloutir, les absorber.
Tout autour de M 87, un essaim prodigieux d’amas globulaires, vestiges de ces innombrables captures, découverts avec le télescope de 5 mètres du mont Palomar dans les années 1950.Il y en a 12 000, c’est moins qu’autour des autres monstres cosmiques, un peu plus lointains, NGC 4874 et NGC 4889 dans Coma, que nous avons aussi photographiés, avec Jeff.
Sur le crop, ci-dessous, 90 % des "étoiles" sont des amas globulaires...
Les amas globulaires de M 87 sont bien documentés, entre les magnitude 19 et 26, et un pic vers 24 environ. Nous en avons enregistrés ici quelques milliers, jusqu’à mag 24,7.
Au cœur de M 87, son jet, émis par un trou noir central de six milliards de masses solaires…
Image prise avec le télescope de 1 mètre à F/3.2 Omicron C2PU de l’Observatoire de la Côte d’Azur.
Luminance, 120 min, RVB, 3 x 40 min. Mag limite, 24.7, FWHM, 1.5 arcsec, j’ai eu de la chance avec le seeing, ces nuits là…
Le traitement majestique, de l’image, est dû à @jeffbax bien sûr.
Quelques chiffres, pour mieux comprendre l’image : M 87, d’après les dernières publications, se trouve à 52 millions d’années-lumière. Son module de distance est de 31. Avec une mag limite de 24.7, nous percevons, à cette distance, à la limite, des objets de magnitude absolue -6.3, soit, ici, des amas globulaires, sans évoquer évidemment le tapis de galaxies lointaines d’arrière-plan.
M 13 d’Hercule, avec sa magnitude absolue de l’ordre de -8, serait donc visible dans M 87, sur cette image, comme une « étoile » de magnitude 23…
Alors, le nombre d'étoiles. La masse baryonique, hors matière noire, de cette elliptique géante avoisine 2 à 3 milliers de milliards de masses solaires. Mais cette masse ne rend évidemment pas compte du nombre réel d'étoiles situées dans cette galaxie... Les naines rouges étant majoritaires, sans compter les naines blanches, invisibles, qui doivent se compter en nombre indécent, on peut évaluer, à la louche, le nombre réel d'étoiles dans M 87 à près de... dix mille milliards.
Voilà, maintenant vous pouvez contempler la photo. Moi, quand Jeff me l'a envoyée, j'ai eu les larmes aux yeux, tellement cet astre me fait rêver depuis des décennies...
PS : Ah, juste un truc sur l'observation. Avec Omicron, on pose 60 secondes. Evidemment, on découvre l'objet "en live" quand il s'affiche à l'écran. Là, après la première pose, je regarde sur l'écran... et je réalise que des centaines d'amas globulaires sont déjà bien visibles. Sur une seule pose. Vous imaginez pas l'effet que ça m'a fait.
Bonjour à tous !
En observant un astéroïde, l'autre nuit, je suis tombé par hasard sur ce champ, dans le Cocher, et en empilant une heure de luminance, j'ai détecté ce couple en interaction, avec une magnifique queue de marée sur lequel nous reviendrons l'année prochaine avec @jeffbax.
J'ai trouvé le couple sur les images SDSS et Pannstars, la queue de marée a l'air assez faible, mais je ne trouve pas le nom de cette galaxie, quelqu'un peut l'identifier ?
A priori ce n'est pas une Arp.
On m'a toujours dit, photographier le ciel profond à la Pleine Lune, c'est vraiment pas ça...
Du coup, à la dernière PL, j'ai pointé une galaxie spirale du Petit Lion, NGC 3344.
L'image a été prise respectivement à la Pleine Lune, puis deux et trois jours après la PL.
La nuit de PL, la turbulence était dantequse, @jeffbax a mis à la poubelle toutes mes brutes, merci
Les autres nuits étaient meilleures, d'où 2 h 30 de luminance, et 3 x 50 min de RVB.
Télescope de 1 mètre à F/3.2 Omicron C2PU, caméra QHY 600.
Alors effectivement, la Pleine Lune, pour le ciel profond, c'est pas ça : on atteint tout juste m : 24.4... FWHM : 1.6 arcsec.