Sky runner

Vesta à l'oeil nu, par dépit...

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Hier soir, n'ayant pas croqué grand chose en alt. cet hiver, J'ETAIS PARTI POUR CA :

Une nébuleuse en émission au NW de Capella facile à localiser. Le but était d'y dessiner un semblant de bulle à la grosse Miyauchi. Arrivé sur le site (alt. 1490m), noyé encore dans le stratus nebulosus (il ne faut pas se moquer de ce nuage, c'est quasiment le seul qui vous permet d'être sans danger en son coeur !), je pars à pied dans la neige en prenant juste mon dernier OIII 8 nanos, un vieil OIII qui transmet ce qu'il peut, un UHC, un HBêta et enfin le portatif SQM. La dameuse a bien travaillé, je n'ai qu'à suivre une piste assez dure fraichement rainurée par les chenilles de la machine. De temps à autre, j'allume ma lampe torche réglée au minimum pour voir où j'en suis dans cet épais brouillard (nom commun). Toujours rien au-dessus de moi, je continue mon ascension dans le blanc de la nuit puis la pente s'accentue alors notoirement. Je commence un peu à glisser signe que les 30° d'inclinaison doivent être dépassés. Arrivé vers les 1800m d'alt., le ciel se découvre enfin avec en sus de la buée sur mes lunettes, la condensation ne me quittera-t-elle donc jamais ?
La nappe de nuages est vraiment impressionnante et recouvre une bonne partie des hautes vallées savoyardes. Le SQM indique 21,28 dans le ciel du printemps et 21,18 dans la belle voie lactée. Le pont zodiacal est très difficile en cette saison, je l'ai à peine soupçonné du côté du Taureau couchant. Aucun souci par contre du côté de la Rosette et de la partie SW de la boucle de Barnard visibles resp. à l'OIII et à l'UHC. A noter que même des filtres très étroits peuvent fonctionner à l'oeil nu !

ALORS, J'AI VU CA :

C'est drôle, moi qui n'ai jamais vu d'astéroïde avec un quelconque instrument, c'est à l'oeil nu (en VI3-4 pour les copains extrémistes) que le plus brillant d'entre eux m'a sourit. Je me pare de la lumière indésirable du phare martien à l'aide d'une main, et ça va mieux ! Parait-il qu'il contient à lui seul, 9% de la masse totale de la ceinture, de quoi me laisser songeur. Magv 6,2 je crois pour cet objet sous la nuque du Lion en pleine ascension, vous voyez que c'est réalisable et non un exploit ! Je tenais à choper Vesta avant qu'elle ne rencontre l'orangée Algieba.

En désescaladant, J'AI OUBLIE DE VOIR CA :

Un joli esse d'étoiles pour que le chasseur y accroche les clés de notre boîte à bijoux boréale sur son baudrier. Est-ce si remarquable que ça ou est-ce un astérisme quelconque ?

[Ce message a été modifié par Sky runner (Édité le 15-02-2010).]

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Merci pour ce sympathique croa !! J'espère avoir un ciel clément pour pouvoir repérer aussi cet astéroïde, surtout si tu dis que c'est tout à fait possible .
Pour le "S" d'Orion, il y avait un petit article dans "Sky & Telescope" de ce mois de février ...

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le tout est de ne pas rentrer bredouille !

t'es super courageux de te lancer dans une ascension nocturne en plein brouillard sans savoir à quelle altitude tu vas passer au dessus ? à moins que tu n'aies eu un indice de l'épaisseur de ce stratus nebulosus ?

a + yann

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Salut Fabrice,

Tu avais la Myauchi dans le sac à dos ??? sinon pour répondre à ton mail, j'étais pas à Avoriaz (1800m) mais à la chapelle d'Abondance ou j'ai découvert un petit vallon sympa (chalet de Chevenne si tu connais...) facile d'accès mais seulement 1300m...sinon je connaissais pas le S d'Orion va falloir que le rajoute à mon catalogue

a+

Chris

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En fait Penn, tout est extrait du Sky&Tel de ce mois-ci, un joli numéro avec la Lune en point d'orgue. Sinon, la néb.E, c'est Sh2-217. Personne (même pas Yann) n'a relevé la coquille suivante : pour la Boucle de Barnard, c'est la branche SE qui se détache le mieux et non SO.

Yann, j'ai souvent remarqué que l'épaisseur de ces nuages bas avoisine les 300m mais je n'irais pas jusqu'à en tirer une généralité. L'autre soir, ça faisait (1800-1490= 310m). L'école de météorologie nationale indique une épaisseur très var. entre 50 et 800m !

Christophe, spécialiste en reblochon, euh, ça se discute, par contre en eau minérale ...

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jamais vue la boucle de barnard (ni essayé de la voir d'ailleurs), c'est pour ça que je n'ai pas relevé ;-)

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Ah Fabrice...
C'est vraiment le genre d'expérience que j'aime : concilier astro et "aventure en nature". ça c'est top.
Monter dans le brouillard de nuit, dans la neige, sans savoir si tu va déboucher...et finalement déboucher...Super!!. J'aurais bien aimé être là.
Dis les filtres tu les utilisent à l'oeil nu, c'est ça?
Marrant, j'ai jamais essayé de voir des nébuleuses à l'oeil nu avec des filtres.
Tu peux nous en dire plus?
Raphaël

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En voilà une bonne idée d'essayer ces filtres à l'oeil nu !

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Moi aussi j’ai tenté Vesta à l’œil nu… Mais vu la météo j’ai fais ça bien au chaud dans mon salon . Voici donc Vesta « à main nues ».

Enfin un petit morceau :

Météorite Millbillillie (si je ne me goure pas dans les « l »), chute de 1960. Un fragment de coulée de basalte, à la surface de Vesta. Un volcan sur un astéroïde !!!!!!

Ça m’a fait tout bizarre, la première fois que j’ai observé Vesta, avec ce caillou dans la main.

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Bernard, tu es sûr qu'ils t'ont bien vendu un échantillon de Vesta ! Sur Sky&T justement, il y a une photo moins spectaculaire que la tienne (merci d'avoir enrichi ce post...) qui montre un morceau de silicate de nature quelque peu différente : c'est du pyroxène et ils ne sont pas surs à 100% de son origine Vesta-ienne mais la chute est également de 1960 (Australie occidentale). Alors comme çà, tu as vu Vesta en V1 au premier coup d'oeil mais l'observation n'était pas gratuite !!!
Eh Raphaël bien le bonsoir, je n'ai pas une grande expérience dans l'emploi de filtres à l'oeil nu. Disons qu'avec l'âge, je deviens fainéant et que ces derniers sont plus vite mis à température que le CG14 ! Un premier essai facile et encourageant est de faire clignoter NGC2174 dans le ciel d'hiver à l'UHC ou à l'OIII, je ne me souviens plus. Seulement après, vous pourrez tenter la Rosette (difficulté moyenne). La Boucle de B., ce sera pour beaucoup plus tard. Je peux vous rassurer qu'il y a moins de 10 ans, je ne voyais pas la Rosette à l'OIII avec mes anciennes binocles. L'acuité visuelle compte beaucoup et chacun se comporte différemment face à la myopie nocturne. De toutes les amétropies réfractives, il ne faut pas sous-estimer l'astigmatisme et surtout sa mauvaise correction par le port de lunettes non appropriées ou trop vétustes. Ce fut mon cas, depuis, je possède une paire de lunettes étudiée pour le ciel profond sur laquelle je n'ai plus de correction de ce vilain défaut et ça va beaucoup mieux. Une acuité visuelle un peu en retrait + le port plus ou moins parallèle de filtres moyenne bande (10-30nm) et il y a de fortes chances qu'une multiplication de fausses nébulosités sur la plupart des gros amas ouverts apparaissent ici et là. Il faut se concentrer mais ne pas oublier quand même de respirer surtout en alt. pour les non habitués. Il faut éviter de juxtaposer un filtre trop serré sur son oeil non directeur (style HBêta).
Pour le coulant, c'est sûr que le 50.8 est plus confortable mais ça marche très bien avec du 1"1/4 même avec des gants ! En pratique, il faut vraiment faire gaffe, les Lumicons (je ne sais pas pour les nouveaux) ont un rebord de bague vraiment lisse et peuvent encore ripper entre l'index et le pouce... Le parallélisme ou le maintien de la "perpendicularité" par rapport à l'axe de visée est facilité pour le porteur de lunettes car il suffit de coller les 2 filtres sur les verres de lunettes par un rapprochement délicat. Le problème de buée sera à vérifier suivant les conditions d'observation.

PETIT DEVOIR DU SOIR :
Etant donné que la grosse Vesta représente 9% de la masse tot. de la ceinture d'astéroïde et que le beau caillou de Bernard pèse env. 150g (complètement au pif!), quel est le pourcentage de la masse totale détenu par l'homme de Restefond (Homo sapiens, encore que ?) ???
Donnée suplémentaire: M(Vesta) = 2,7. 10^20 kg
Le gagnant le pls rapide se verra offrir un filtre deepsky complètement "délaminé" par les outrages du temps...

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Déjà 180g…Houla….Faut vérifier les données initiales quand même. C’est une tranche, un talon exactement qui permet d’avoir une coupe fraiche (cf les outils des Mars Exploration Rover…) d’un côté et la croute de fusion de l’autre côté. Enfin dans mon cas, on voit qu’elle est pas mal altérée et imprégnée d’argile rouge. Spécimen de chez Carion.

La photo de Sky&T (journal que j’apprécie toujours après quelques déboires narrés par Biver jadis) est peu contributive car on ne voit que l’aspect extérieur, assez banal pour une météorite avec sa croute de fusion.

Pour ce qui est des pyroxènes, les spécimens de Millbillillie ( Western Australia je confirme) en contiennent une variété particulière appelée pigeonite, fréquent dans les basaltes. Ce sont les cristallisations foncées sur la photo. On peut voir en outre un aspect « mou » de brèche avec des fragments liés par une zone plus fluide. D’ailleurs la discussion sur cet aspect est loin d’être close et c’est passionnant ce genre d’expertise, comme d’analyser la lumière d’un lointain quasar . C’est là que le terme Homo Sapiens prend bien son sens.
http://www.meteoritestudies.com/protected_MILLBILL.HTM

Au final, ce caillou somme toute assez banal d’aspect extérieur, révèle une histoire complexe et mouvementée, faite de différenciation initiale au sein d’un planétoïde initial, de volcanisme avec épanchement basaltique (vous imaginez un peu comme les mers lunaires), de métamorphisme secondaire (comment ?) sur le planétoïde qui devait engendrer Vesta, d’impact météoritique violent et massif qui envoie une partie de la croute dans l’espace, d’exposition prolongée au vide spatial et ses radiations, et au final une traversée musclée de l’atmosphère de notre bonne jeune ( vieille dans ce cas là n’est plus approprié) planète, pour finir par un séjour de 10 ans dans le désert australien avant d’attirer l’attention.

Ca vous donne le tourni non ?

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Attention, je pense qu'on peut avoir des morceaux de Vesta de composition assez différente. Car Vesta est un corps différencié qui a connu l'étape de lave visqueuse dans laquelle les composants chimiques se sont répartis en strates: les plus lourds vers le noyau, et les plus légers vers la surface (contrairement à beaucoup d'astéroides qui ne sont que de simples conglomérats de matière). Comme Vesta a connu un très gros impact par le passé qui lui a fait perdre une bonne partie de sa masse, des fragments de différentes strates ont pu être éjectés et aboutir sur Terre. Généralement on attribut a Vesta les météorites dont la composition rapelle celle que l'on observe dans sa réponse spectrale, donc à priori plutôt celle de la surface même qui semble t-il serait de nature basaltique. J'ai moi-même un tout petit échantillon de Millbillilie, je trouve qu'elle ressemble assez à celle de Bernard, avec le même bord de poussières orange australiennes .

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Vesta est le deuxième astéroïde par sa taille déjà conséquente et à l’origine de sa différenciation, et en fait n’a à ma connaissance pas perdu la majorité de sa masse par impact. En fait les impacts on semble-t-il concerné la surface, la croute avec peut être un peu de manteau. 1% de sa masse. Pour un cratère de 13 km de profondeur environ, ce qui est superficiel pour un corps de 500 km.

Ceci dit, il est évident que la signature spectro ne peut se faire qu’en comparant la surface actuelle de Vesta avec les météorites possédant la même signature.

Reste à savoir si la surface de Vesta est homogène au plan minéralogique et quelle est la proportion des apports exogènes. En tout cas, la chute de Millbillillie révèle une histoire mouvementée et semble provenir d’une zone basaltique semblable aux zones sombres discernées par Hubble. Zones dont la signature specro est unique et authentifie l’origine des fragments de Millbillillie.

Une chtite question qui vous vient immédiatement à l’esprit bande de petits curieux : d’autres chutes ont-elles été attribuées à des fragments issus de Vesta ?

Ce n’est pas très clair et un ensemble d’astéroïdes de taille kilométrique s’appelle famille de Vesta issu de cet impact. De même que l’astéroïde Kolaa (si si comme je vous le dis).

De plus, l’ensemble de météorites HED semble issu de Vesta.
Pour celui qui dort près du radiateur là bas au fond je précise : HED pour Howardite - Eucrite – Diogénite. Millbillillie étant une Eucrite bien sur .
Ca vous la coupe hein…
Au final, c’est pas un peu fini ce bordel là haut, on veut dormir tranquillillillillie.

[Ce message a été modifié par Bernard Augier (Édité le 18-02-2010).]

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