Les
perturbations radios (VII)
Toutes
les émissions de rayonnement X solaires perturbent la propagation des
ondes courtes dans l'ionosphère terrestre. Le 4 avril 2000, la région
solaire active AR8948
accusa une éruption de classe M1.8 produisant des perturbations radioélectriques mineures.
En l'espace d'une dizaine de minutes les communications HF et basses
fréquences furent dégradées,
affectant légèrement les communications maritimes et de l'aviation.
On
enregistra des émissions parasites dans la bande 1-245 MHz avec un
flux radio à 10.7 cm de 207 s.f.u. et des Burst à 490 s.f.u. Le 5 avril, on
enregistra des tempêtes de bruits sur 245 MHz. Le 6 avril à 2h21 TU
on enregistra un Burst de 220 s.f.u. à 10.7 cm et des émissions de type II
à 2h28 TU. De nouveaux Bursts furent enregistrés le 7 avril entre
1-245 MHz et le 8 avril entre 4-245 MHz. Une nouvelle émission de
Type II survint en fin de période le 9 avril à 23h38 TU.
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A
gauche, radiohéliographe obtenu le 4 avril 2000 à 13h42 à l'observatoire
de Nancay. L'émission émanait de la région active AR8948. A droite, variation de
l'altitude des couches ionosphériques. Documents Observatoire de Paris-Meudon
et NGDC-NOAA.
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Mais il faut
relativiser cette série d'événements car de telles perturbations
radioélectriques de classe R1 se produisent statistiquement presque
un jour sur deux (2000 fois par cycle solaire).
Le
vent solaire
Des
changements dans le champ magnétique interplanétaire où, autrement
dit dans le vent solaire (IMF) furent observés dès le 4 avril 2000. Sa
composante By et Bz accusèrent une rotation, la composante Bz par
exemple passant de -7 nT à +10 nT vers 2h TU pour retrouver une
valeur négative le 11 avril. L'onde de choc est bien visible le 6 avril
peu après 16h TU, le vent solaire passant rapidement de 400 à
580 km/s pour atteindre un court instant 630 km/s le 7 avril à 2h TU.
A consulter:
Statut
temps-réel de l'activité solaire, géomagnétique et des aurores

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A
gauche, la variation de la vitesse du vent solaire du
3-7 avril 2000 dans ses composantes x,y,z. Noter
l'accélération brutale de la composante Vx (bleue) le
6 avril à 16h45 TU.
A
droite, deux images synthétiques de la magnétosphère
terrestre observée dans le plan de l'écliptique le 6 avril 2000.
Cliquez
sur les images pour lancer les
animations. Noter sur l'image animée de gauche la spectaculaire
compression de la magnétosphère provoquée par l'onde
de choc du vent solaire qui eu lieu à 16h45 TU. A
droite, la magnétosphère vers 20h TU. Le cercle
turquoise représente l'orbite héliosynchrone. Documents
UCLA-SSC-IGPP.
Les modèles dynamiques de la magnétosphère sont
disponibles en temps réel sur le site de S.M.Petrinec. |
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L'impulsion magnétique atteignit 37 nT le 6 avril à 16h40 TU et présentait une
pression maximale de 28 nPa le 7 avril à 3h TU. Cette perturbation
fut très probablement la conséquence de la CME associée à l'éruption
de classe C9/2F du 4 avril. La vitesse du vent solaire resta élevée jusqu'au 9
avril variant entre 510 et 620 km/s.
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Variation
de la densité et de la pression du vent solaire entre
le 3 et le 7 avril 2000. Noter l'augmentation brutale
survenue le 6 avril peu après 16h au passage de l'onde
de choc. Document UCLA-SSC-IGPP. |
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Prochain
chapitre
Les
flux d'électrons et de protons
et
les perturbations géomagnétiques
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