xavierc

Nuit du 23 au 24 mars 2022

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Dobson Strock 254/1200
Au milieu de mon jardin à Fors dans les Deux-Sèvres.

8 dessins : 9883 à 9890.

Je suis prêt à observer à 20h40, mais la nuit n'est pas encore totale.
Après avoir regardé M47 puis M46 pour patienter, j'observe d'autres amas ouverts de la Poupe à proximité.

Observation 9883 : NGC2401.
Je le vois petit et flou à 75x. Peu résolu, il daigne montrer quelques étoiles V3 à 5.
En vision indirecte lointaine, il est plus fourni à 150x.
NGC2401obs9883.jpg

Observation 9884 : Cz29.
Czernik 29 est pauvre à 109x. Après vérification sur photo, la zone plus fournie à l'Est est le coeur de l'amas et non pas Haf10 trop faible pour être vu.
Cz29obs9884.jpg

Un chat passe sur le terrain et ne répond pas à mon appel.
Puis des chiens se font entendre dans le quartier, ont-ils senti le chat?

Observation 9885 : NGC2396.
Ce joli amas ouvert serpente à 109x. La turbulence est forte de 4 sur 5.
NGC2396obs9885.jpg

Toujours dans la Poupe, je vise quelques galaxies plus à l'Est de la constellation Argos.
Ce n'est habituellement pas le genre d'objet auquel on pense dans cette constellation.

Observation 9886 : NGC2525.
Vue VI1 à 2 à 75x, cette galaxie est peu condensée et très diffuse.
Elle est allongée en vision indirecte à 109x mais moins visible qu'à 75x : VI2 à 3.
Je note aussi à 75x que le fond du ciel est plus clair et hétérogène par là.
NGC2525obs9886.jpg

Observation 9887 : NGC2517.
Vue à 109x, elle est petite. Son centre faible domine son halo discret VI1 à 3.
NGC2517obs9887.jpg

Je sens une odeur de bois brûlé, cette fumée serait-elle la cause d'un ciel qui me semble moins contrasté ce soir?

A 22h45 je vais au salon pour une pause goûter.
10 minutes après, l'éclairage du village s'est éteint sauf bien sûr la mairie.

Je regarde des galaxies du Lion vers 92, dont le groupe de NGC3801.

Observation 9888 : NGC3758.
Soupçonnée à 75x, elle est très faible, comme une étoile floue à 150x.
NGC3758obs9888.jpg

Observation 9889 : NGC3790 à NGC3806.
Ce groupe est difficile à 150x à part la plus brillante NGC3801 vue à 75x diffuse et faible.
NGC3802 est VI2.
NGC3790 vue VI2 à 3 est allongée en vision indirecte.
NGC3806 est vue VI4 donc presque à la limite.
NGC3790_3806obs9889.jpg

Arrive à mes oreilles le vacarme du train vers 23h30 puis un chien puis une vache se font entendre à l'Est.

Observation 9890 : NGC3808.
Elle est vue VI1 à 150x, et s'accompagne de l'inattendue PGC36228 vue VI2. Elles sont toutes 2 plus sûres à 218x avec en prime une faible turbulence de 2 sur 5 pour faciliter la besogne.
NGC3808_PGC36228obs9890.jpg

La fin de la séance est décidée à 0h20 vu que je travaille en journée.

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Jolie série Xavier avec une nuit bien animée :)

Bonne journée,

AG

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J'aime bien tes dessins d'amas ouverts ! C'est d'ailleurs assez original parmi les dessinateurs.

 

En mars dernier j'en avait découvert quelques-uns en les pointant au hasard dans Uranometria, il y en a plein dans la Licorne, la Poupe, le Grand Chien. Et avec mon 300 mm ils valent presque tous au moins un coup d'œil. D'ailleurs j'en ai pointé un grâce à toi, NGC 2259, dans la Licorne, que je ne connaissais pas et que tu avais décrit quelques jours plus tôt dans un CROA (bon, il n'était pas terrible...)

 

Dimanche 27/03 au soir, seulement quelques jours après toi, et juste après avoir dessiné NGC 4236 (voir sujet ci-dessous), j'ai exploré la Poupe, voyons mes notes... oui, il y a des objets communs !

 

− NGC 2401 : tout petit amas partiellement résolu (une dizaine d'étoiles) sur fond nébuleux. J'ai fait un croquis rapide, on y voit les deux étoiles brillantes de ton dessin, ça colle !

− NGC 2396, situé à 10' sud de l'étoile double Σ1097 (orange clair + blanc bleutée) : un joli petit amas plus dense dans sa portion nord. Ah, je crois que l'étoile double n'est pas sur ton dessin.

 

J'ai vu aussi deux petites galaxies (qu'est-ce qu'elles font là ?), dont NGC 2525, que j'ai trouvée très faible. Le croquis de la galaxie est identique à ton dessin.

 

En dehors des objets que tu nous présentes, le clou de la soirée a été NGC 2539, que je n'avais observé qu'au 200 mm. En voilà un qui est spectaculaire au 300 mm ! (Dans mon article de janvier-février 2010 j'avais écrit « il mériterait que j'y retourne », c'était exact ! :) ) J'ai bien aimé aussi NGC 2479 et 2509.

Modifié par Bruno-

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il y a 27 minutes, Bruno- a dit :

J'aime bien tes dessins d'amas ouverts ! C'est d'ailleurs assez original parmi les dessinateurs.

Ça c'est sûr que ce sont des cibles généralement délaissées en dessin, en tout cas pour ma part.

C'est une remarque intéressante et qui m'invite à débattre. Mon ressenti personnel :

- c'est intéressant en termes d'approche astrophysique, des sœurettes d’étoiles qui viennent de "naitre" ensemble

- mais sinon assurément non, les amas d'étoiles ne m'ont jamais procuré d'intenses émotions en termes de spectacle. Si quelques-uns sont vraiment spectaculaires, pour l'immense majorité ça me laisse assez indifférent.

- Mais au-delà du spectacle visuel, en dessin j'ai du mal : soit je ponctue ma feuille d'une myriade de points  pifométriquement, histoire d'en avoir une vague impression générale, soit je m'applique à poser méticuleusement une a une chacune des étoiles parfaitement détectées et là, ya un vrai chalenge personnel, une besogne vraiment besogneuse qui demande soin et beaucoup de temps. Mais au final, ben on ne voit pas la différence, sauf à superposer une image dudit amas - et encore, ce n’est pas une science très exacte au regard des formidables écarts de sensibilité entre l’œil et un capteur (cf voir le comparatif de dessins de M91 sur le post de Fred, avec une image au final).

- donc très difficile d'apprécier un dessin d'amas

- et vraiment chiant à faire si l'on veut s'appliquer. je m'y suis "amusé" sous les tropiques en 2013, avec les stars des amas globulaires : M4 où je me suis fait chier comme un damné à placer une à une les étoiles perçues, puis sur Omega où là la besogne dépasse l'entendement et donc une approche juste évocatrice en posant une myriade de points avec juste quelques chaines étoilées remarquables, et entre ces deux approches l'amas du Toucan avec un mixte des deux et une besogne non négligeable. Mais bon, plus trop l'envie de recommencer.

 

en ce sens, Xavier est un orfèvre et sa besogne mérite considération.

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Pour des raisons un peu similaires je les dessine rarement, et pourtant j'aime beaucoup les observer. Il me semble que cette année je n'en ai dessiné qu'un, NGC 2129 dans les Gémeaux, parce qu'il n'y avait que 25 ou 30 étoiles à placer et qu'elles formaient des segments parallèles ou perpendiculaires. Mais quand je débutais, j'ai osé dessiner M44 et le Double Amas dans un 200 mm (chacun séparément) − il est vrai sous un ciel pas top.

 

Xavier, ça n'a pas l'air de lui faire peur ! :) (Après, ceux que j'admire le plus, c'est ceux qui arrivent à dessiner les amas globulaires.)

Modifié par Bruno-

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Merci pour vos commentaires.

Je suis effectivement très motivé pour dessiner des amas ouverts et globulaires au même titre que les autres objets du bestiaire céleste.

 

Des fois la tâche semble néanmoins interminable, le record étant sur l'Amas de la Pelote d'Epingles NGC3532 dans la Carène.

 

De chez nous M46 de la Poupe est aussi un cauchemar à dessiner avec ses étoiles de magnitudes proches, un coup à s'y perdre.

 

Pour Omega du Centaure et NGC104, la méthode utilisée est de respecter effectivement les principaux alignements et les densités d'étoiles pour les autres étoiles du dessin.

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C'est bien de remettre un peu à l'honneur les amas ouverts ! J'apprécie bien ton NGC 2401, les amas de ce type, mal résolus sur fond flou, ont un charme et un intérêt particulier à mes yeux, sans pour autant bouder les autres.

Quelques réflexions pêle-mêle sur ce type d'objets.

- je les trouve assez peu représentés ou évoqués, notamment à moyen-gros diamètre. Est- ce parce que les gros tromblons prédestinent plus à des tâchouilles, effet de mode ou réelle prédisposition ? Cela vient-il des grossissements trop élevés tendant à disperser les amas et les rendre moins intéressants ?

 

- toujours est-il que, souvent figures de proue aux lunettes, j'ai redécouvert au T300 ces objets avec un intérêt et un plaisir que je ne soupçonnais pas, peut-être en raison du point ci-dessus. Le gain (mesuré par ex en nb d'étoiles comptées et ce sur le même site) entre par ex la lulu de 100 et le T300 est toujours impressionnant. Les grands amas deviennent spectaculaires au T300, et des amas secondaires très quelconques à la lulu deviennent intéressants au T300. Les détails sont accrus (ex : faibles extensions stellaires, etc ..), les couleurs plus marquées et bien sûr la résolution est meilleure avec une plongée au coeur de l'amas en poussant si la turbu est faible.

 

- si la lunette peut sembler l'instrument de prédilection pour les grands amas, assez brillants et nécessitant un bon champ, le T300 par sa focale encore modérée permet encore cette vision d'ensemble intéressante, propre à ce type d'objets. Cela n'est peut-être plus vrai à partir de 400 - 500 mm où même avec les Gr de recherche l'amas doit occuper une grande partie du champ, donc perdre de son charme de vue d'ensemble

 

- les amas ouverts ont le mérite de pouvoir être observés en conditions dégradées, avec lune / voiles / ville, vu leur aspect brillant et non diffus (pour les plus faciles).

 

- pour autant, le dessin reste ingrat, de par l'intérêt réduit d'accumuler des points sur une feuille, de par la difficulté de respecter les alignements et différences d'éclats entre étoiles, et par le temps nécessaire pour tout représenter dès que l'on a un peu de diamètre. En général je me limite à une trentaine d'étoiles, au delà c'est vite fastidieux. Il faut donc choisir son amas en conséquence selon le diamètre (Messier à 80/100 mm, amas plus secondaire au T300). Je me souviens d'un dessin de NGC 7789 par F. Morat, ayant placé pas loin de 400 étoiles ...

 

- pour les globuleux (si résolution), oui bien sûr c'est plus dur si l'on veut s'astreindre à reproduire fidèlement les étoiles, je pense que c'est jouable jusqu'à 20-30 étoiles (adapter donc l'amas et l'instrument), mais sinon c'est un peu illusoire. Je pense qu'il peut être intéressant d'essayer de rendre au mieux le ressenti, avec les zones de différente luminosité, le dégradé, et l'effet de résolution périphérique / plus centrale. Pas encore trop essayé au 300, juste à la lulu sur ces débuts de résolution. Les principaux globuleux, tout comme les ouverts, peuvent s'accommoder d'un ciel moyennement transparent, mais nécessitent en plus faible turbulence.

Nous avons là entre autres nos artistes Xavier et Gildas sur ce type d'objet !

 

 

 

Modifié par etoilesdesecrins

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Il y a 16 heures, etoilesdesecrins a dit :

- je les trouve assez peu représentés ou évoqués, notamment à moyen-gros diamètre. Est- ce parce que les gros tromblons prédestinent plus à des tâchouilles, effet de mode ou réelle prédisposition ? Cela vient-il des grossissements trop élevés tendant à disperser les amas et les rendre moins intéressants ?

 

Je pense que c'est parce que plus le diamètre augmente, plus des objets autres que les amas d'étoiles deviennent attractifs.

 

En gros, avec un petit instrument, seuls les amas ouverts (plus M42) sont attractifs. Les amas globulaires ne sont pas résolus, peu de nébuleuses et galaxies sont vues, et sans détails.

 

Plus le diamètre augmente, plus on voit de détails dans les nébuleuses et les galaxies, et donc la proportion d'objets nébuleux parmi les objets attractifs augmente.

 

En gros.

 

Maintenant, il y a des amas ouverts très intéressants réservés aux gros diamètres. J'ai deux exemples en tête :

 

- NGC 6791 dans la Lyre : cet amas (très ancien) est composé de très nombreuses étoiles, très faibles. Il n'est pas résolu (pour moi) au  200 mm et au 300 mm. Il est suffisamment condensé pour qu'on distingue une tache floue fantomatique, mais ce n'est pas un amas globulaire, c'est donc très faible et sans aucun intérêt sinon de l'avoir vu. Au 495 mm, la vision est étonnante. Cette fois l'amas est résolu : plein de petites étoiles. Mais comme la région du ciel est très riche en étoiles, la plupart plus brillantes que celles de l'amas, on a l'impression qu'il est comme caché derrière les étoiles de la Voie Lactée. Ça donne une sorte d'effet 3D, j'ai adoré !

 

- Roslund machin (le nom exact est sur le compte-rendu, pas encore remis au propre, mais peu importe, il est dans le Cygne je crois). J'avais vu sur le catalogue que l'amas était accompagné par une nébuleuse. Je l'ai pointé au 495 mm : il y avait un joli amas d'étoiles, pas extraordinaire certes, avec une faible nébuleuse. En gros, un peu comme la Lagune dans une petite lunette. C'est donc le même plaisir que lorsqu'on découvre la Lagune dans une petite lunette.

 

À grand diamètre, il y a toujours de jolis amas ouverts à découvrir qui n'étaient pas visibles à plus faible diamètre. Ne serait-ce qu'au 300 mm : je le trouve bien plus adapté qu'un 200 mm pour les amas ouverts vu qu'il les montre mieux.

Modifié par Bruno-
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Pi à gros diamètre, ça devient dantesque !!!!

par exemple sur le 1 mètre de tonton David, sur M13, évidemment totalement résolu en milliers d'étoiles colorées

en grossissant, on  n'en cadre que la moitié, là où les "bras de l'araignée" s’étalent, et on va chercher la spirale évidente NGC6207, et entre ces deux objets, apparait la discrète PC j'sais plus combien. Bien sûr que ça mériterait un dessin, un ENORME dessin, un GIGANTISSIME dessin mais franchement, il me faudrait plusieurs nuits d'affilées pour rendre un pareil tableau - autrement que par un pointillisme aléatoire sans beaucoup d"intérêt

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Oui, d'acc avec vous.

A noter aussi à petit diamètre l'intérêt de certains amas tout juste résolus sur fond flou, ça a une part de mystère et de challenge, avec quand même quelques détails et un fond nébuleux comme sur une galaxie ou nébuleuse par ex.

Mais cet aspect se retrouve aussi à plus gros diamètre sur des amas plus faibles

 

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    • Par lolodobs
      Allez j'envoie...
       
      NAT2024, récit d'aventure astronomique:
       
         Ça faisait des mois qu'il pleuvait, nous avons eu peur que les cinq jours à l'observatoire de Tauxigny se passent les pieds dans l'eau. Premier miracle, la météo nous a annoncé un séjour ensoleillé, chaud, avec des nuits claires quelques temps avant et c'est ce qui s'est passé ! Alors il a fallu tout charger, faire la route, installer le campement et monter les télescopes. Les deux jumeaux de 460 mm se jouxtaient et les télescopes de Fred, Paolo et Christophe furent disposés en T. Heureuse surprise, nos voisins d'à côté n'étaient autre que les Astrams de magnitude 78: Yannick, Nicolas, Cyril et leur acolytes étaient donc de la partie. Un peu plus loin au sud Loïc avec son Stellarzac 560mm plus une lunette H alpha double stack était posé; ça tombait bien en se 25ème cycle solaire! Au nord de notre campement une joyeuse bande  s'affairait gaiement dont Yves muni d'un Dobson de 600 mm . À l'ouest, Xavier Camer Astro dessinateur frénétique était installé avec son Dobson 500 ainsi que Jonathan avec ses  bino à vision amplifiée OVNI B.
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      Voici ma liste :
      22h30 NGC 3067 + 3C232 (=Ton 469 5 Giga AL) Léo 
      .C/2022 E2 (ATLAS) (Gem)
      . 23h15 +HCG 57, le Sextette de Copeland  Lion NAV7
      . 23h20 Antennes NGC4038 (corbeau) S  22°
      . 23h30 hcg61 (com) the box NAV7
      . 23h30 C/2023 A3 (Tsuchinshan-ATLAS) (vir)
      . 00h T CrB super Nova 
      .hcg68 (ccv) 5gal +étoile orange NAV7
      . 00h30abell 39 (Her)astro surf mag 
      .2h30 hcg79 sextet syfert  NAV7
      . 3h X-nebula (cygne) SIMEIS57  nag20 +UHC /Hbeta exité par HD193793
      .3h30 C/2021 S3 (PANSTARRS) (cyg)
      . 04h M57Asurf maga F. Morat
      . 04h30 M27 N biver
      . 4h45 FENÊTRE DE BAADE NGC6522/6528 
      . 05h Little gem NGC6818 + Gal ngc 6822(SAG)
      . 05h M54 (sag)  AG accrété par voie lactée appartient Galaxie Sagittaire (cur) (NGC4147[Com23h], 5634[Vir1h], 6284[Oph3h30] aussi Galaxie Sag).
      Plus les listes des copains il y en avait largement assez!
       
         Le lendemain matin après le petit déjeuner offert par l'organisation je me suis arrêté voir Loïc avec Yannick. Dans sa lunette double stack la vision fut dantesque! Sur le soleil une protubérance énorme, d'une dimension d'au moins une dizaine de terres était formée de plusieurs panaches mis côte à côte,  ils m'ont fait penser à quatre arbres plasmatiques s'élançant dans l'espace. Sur le disque, l'énorme tache AR 3664 faisait une taille d'une quinzaine de terres à peu près. Christophe me l'avait montré en lumière blanche quelques heures avant, et là en H alpha des rivières de plasma  serpentaient, écartelaient la tache en une soixantaine de sous-unités. Loïc passait du simple au double stack, de la vision monoculaire à la vision binoculaire pour notre plus grand plaisir. Il est d'une grande gentillesse dans ses explications, c'est un vrai régal de parler avec lui.
      Un moment assez fort aussi fut l'échange avec Julien Crespin d' ''Immersive Adventure'', qui utilise un planétarium mobile pour faire des séances au public et dans les écoles. Il nous a montré les possibilités du système au planétarium de Tauxigny, comme par exemple conduire la jeep lunaire d'Apollo. Je me suis bien éclaté... Au-delà de l'astronomie Julien propose un authentique cinéma immersif avec des films sur les sciences, historiques, sous-marins, et encore bien d'autres.
       Nico du cercle de l'hyper rouge, un astram habitant près de Tours, est passé à notre campement, nous avons échangé sur les années passées. Il fait du visuel assisté, c'est très intéressant pour plus tard si mes yeux deviennent défaillants.
       La première journée s'est passée avec nos voisins autour de bonnes victuailles, réglage de nos télescopes, observations solaires en lumière blanche et H alpha.
       Avec Christophe on est allé faire la conférence de Fabrice Mottez, chercheur spécialiste des étoiles à neutron, dans le bestiaire galactique elles sont très surprenantes avec leur caractéristiques hors norme.
      Avec Jonathan nous avons projeté qu'il vienne  à la nuit tombée avec sa bino à vision nocturne scruté le duo NGC 3067 + 3C232… Après avoir mangé ensemble, sans prévenir, il m'a mis entre les mains le joystick de contrôle de son drone, c'était la première fois que je pilotais ce genre d'engin. Au début je n'étais pas très fière puis j'ai pris de l'assurance et me suis aperçu que c'était très maniable. J'ai quand même fait un tour des campements autour de l'observatoire puis une balade d' un bon kilomètre! 
      Après quelques débats passionnés avec les copains et copines, nous avons eu le plaisir de voir arriver Fred Géa . Maïcé  quand à elle était en balade sur les campements.
       À la nuit tombée, direction le 460mm, NGC 3067 tomba rapidement à 250X, son fuseau trapu d'un rapport 1/3 contenait des zones plus ou moins lumineuses. Juste à côté j'ai repéré le petit triangle d'étoiles, le quasar 3C 232 apparaissait par intermittence au milieu. Au gré de la turbulence je pouvais admirer des photons qui avaient mis 5 milliards d'années à me parvenir (quelle fin lamentable !). Je me sens toujours petit devant ces objets vertigineux. Ce quasar est étudié par les astrophysiciens car c'est à cette époque que l'expansion de l'univers s'est remise à accélérer.  Jonathan est arrivé, il a fait le réglage de sa bino et tout le tableau était maintenant très clair. La galaxie très lumineuse et le quasar évident. Arrivé entre-temps Sylvie aussi a pu profiter de l'étonnant dispositif. Fred Géa avait envie de voir des galaxies en interaction, bonne idée, nous sommes donc allés admirer les siamoises dans la Vierge, elles m'ont fait penser aux antennes vu la veille. Oh, une belle apparition de Maïcé... Elle  voulait voir sa danseuse de flamenco dans la grande Ourse, NGC 3718 plus la petite NGC3729 et Hickson 56 dans le même champ. Belle découverte que cette  grande galaxie déformée faisant penser a une danseuse accompagnée de son partenaire et  ses enfants. L'image était bonne, même le compacte Hickson 56 s'est laissé détailler.
      J'ai eu le plaisir de multiples visites, aussi bien des amis avec qui j'étais venu mais aussi des autres clubs et des inconnus, tous profitaient  des cibles du moment. Comme par exemple M16, la nébuleuse de l'Aigle, dans laquelle nous avons contemplé les fameux piliers de la création, comme ils sont peu lumineux l'observation à l'ovni B  prend tout son sens, on voit bien leur pourtour lumineux.
      J'ai pu voir M51 dans la nouvelle petite lunette grand angle de Fred Farrugia, puis nous sommes allés avec sa compagne Marine sur le hibou et la planche de surf dans la grande Ourse. N'arrivant pas à voir le hibou je suis retourné à mon 460mm pour en avoir le cœur net. Là je l'ai observé, belle nébuleuse planétaire avec deux échancrures noirâtres formant les yeux de l'animal. Toute la nuit nous avons eu des discutions passionnées, enthousiasmées en riant sous les étoiles. Pierre Vesper  dans un de ces fameux comptes-rendus, Carpe Noctem ll, m'avait mis l'eau à la bouche sur la fenêtre de Baade. C'est ainsi que peut avant l'aube nous nous sommes rendus dans une déchirure de la Voie lactée. Un trou qui nous montre la région centrale non masquée par les poussières interstellaires. Ici dans le Nagler 16  deux amas globulaires se laissent observer. NGC6522 et NGC6528 un peu ovales sont assez lumineux dans le 460mm. Avec L'OVNI B de Jonathan ils deviennent bien sûr très évidents. Encore une nouveauté pour lui comme pour moi!  À l'aube, nous sommes allés nous coucher, c'était la deuxième nuit blanche.
       
         Quelques heures après vers 9h30 je me suis réveillé, il commençait à faire chaud sous la tente et puis les gens autour commençaient à s'agiter. Même fatigué, les belles images de la nuit m'assaillaient et les pensées d'une nouvelle journée riche me levèrent. Le ciel bleu ne nous avait pas quitté...Après la douche et un solide petit déjeuné avec les copains du club nous sommes retourné voir Loïc et sa double stack . Les protubérances hérissaient tout le pourtour du soleil, l'énorme appendice lui avait un peu baissé. Mais la grosse tache était toujours  bien là, avec ses chenaux de plasma modifiés par rapport à la veille. Cyril Blanchard nous a rejoints et après avoir observé, je lui ai posé la question de la restauration de la grande lunette de Meudon. Il nous en a raconté les diverses étapes, c'est extraordinaire de pouvoir travailler sur un tel télescope ! Jai pris son contact pour pouvoir faire cette belle visite. Un peu plus tard, Nicolas Biver m'a montré des bandes dessinées de science-fiction auxquelles il avait participé, les dessins sont superbes, les planètes réalistes et à la fin de chaque ouvrage quelques pages plus scientifiques sont là pour camper les connaissances. Sûr que j'essaierai de nous les procurer pour l'association.
       En me reposant j'ai repensé qu'il y a deux ans  avec Fred Burgeot, nous avions observé ''the box'' l'amas Hickson au-dessus de la chevelure de Bérénice. Je l'ai rajouté à ma liste pour le soir. À la nuit venue, je me suis mis à l'observation de ces quatre galaxies groupées. Je commençais à les détailler lorsqu'une envie pressante me fit aller le long du champ d'à côté. À peine fini que j'entendis une voix féminine derrière moi me criant ''les aurores boréales arrivent!''. Un peu gêné, J'ai regardé au nord et une forme rosâtre grandit, je me suis précipité au campement pour prévenir tout le monde. Nicolas est sorti de sa tente et il m'a expliqué les prévisions que donnait Cyril d'après un site spécialisé de mesures. Un BZ négatif et un  KP à 9 signifiaient que l'épisode durerait et qu'il serait plutôt intense. Sur l'appareil photo de Nicolas  le fond de ciel était rose. Effectivement je me suis aperçu que tout le nord devenait rose criard puis il s'est envahi de colonnades roses violettes brillantes. Jamais je n'avais vu un tel spectacle… J'ai téléphoné à ma femme pour qu'elle puisse voir ses lueurs fantasmagoriques avec ma fille mais elle n'a pas réussi depuis chez nous. Pourtant Jean-Pierre et Anne ont pu les observer et les photographier depuis les environs de Troyes. De notre côté Christophe photographiait sous tous les angles. Marine me montrait en temps réel les photos prise avec son Iphone, c'était vraiment beau. Beaucoup d'astrams photographiaient et d'autres comme moi admiraient le spectacle à l'œil nu. Philippe a monté son APN sur son 460mm, il était sur M51 que je voyais au travers de la lumière rouge. En visuel, au travers des piliers nous pouvions voir les constellations de Cassiopée, de la grande Ourse, du dragon... Au-dessus de l'horizon à la lueur fantômatique verdâtre, les colonnes lumineuses avaient maintenant envahi les trois cinquième du ciel. Elles montaient plus haut que le zénith derrière nous en se rejoignant vers Arcturus du Bouvier. Fabrice Motez qui campait non loin de nous, celui qui nous avait fait la conférence sur les étoiles à neutrons est aussi spécialiste des aurores boréales. Il nous dit que nous étions devant un orage géomagnétique d'une ampleur exceptionnel. Et nous pouvions juger de l'aspect hors du commun du phénomène. Quand même, être devant des aurores boréales en sweat-shirt avec un  punch coco à la main ce n'était pas banal... Des deux clairières contenant les campements d'astro-amateur des acclamations montaient à chaque fois que le phénomène se renforçait. Quatre vagues aurorales se succédèrent durant la nuit, formant des rideaux en nuances de rose et bleu, se déplaçant imperceptiblement devant les constellations. Deux blobs lumineux de chaque côté Est et Ouest apparaissaient puis disparaissaient suivant les épisodes. À un moment donné un bolide a fendu les piliers sur le côté gauche et a explosé dans une traînée persistante verte électrique. Quelle chance de pouvoir voir un tel spectacle! Au  nord  il y avait une forêt, les lueurs  étaient tellement intenses que les oiseaux se mettaient à piailler croyant que le jour était de retour. A chaque fois que la luminosité générale était forte nous les entendions et jai même vu mon ombre projeté au sol. En avant plan le paysage se découpait en ombre chinoise, les arbres  lointains, les bosquets, les campements et  le drapeau de Jonathan en forme d'aileron de requin. Dans cette ambiance magique nous avons observé jusqu'à l'aube. Tous les télescopes  étaient orphelins, leurs propriétaires ébahis, subjugués devant les tableaux offerts par dame nature. Puis vers 4h30, il ne restait plus grand monde, les observateurs s'étaient couchés petit à petit. Avec Régis, dans un dernier baroud d'honneur, nous avons vu une dernière fois les aiguilles lumineuses au dessus de l'aube naissante. Quelle nuit fantastique! C'était la troisième nuit blanche. 
       
         Le samedi matin en nous levant tout le monde ne parlait que de cela, les anecdotes fusaient de toutes parts. La fatigue des trois nuits blanches était oubliée. En fin de matinée, Fred et Marine nous ont quitté pour faire un vol en hélicoptère au-dessus de la Loire et ses châteaux. De mon côté, j'ai installé mon matelas à l'ombre d'un camion, il faisait au moins 40 degrés sous ma tente. Je me suis reposé quelques heures puis avec Philippe et Christophe nous sommes allés acheter quelques rillettes chez les exposants producteurs locaux. Il y avait aussi l'exposition d'une artiste qui se servait du verre et d'oxydes métalliques pour faire des sculptures. Dans son style on pouvait voir certaines analogies avec l'astronomie. J'ai discuté avec elle et lui ai suggéré le nom de quelques objets astronomiques ressemblant à ses créations. Ensuite nous sommes allés voir le collectionneur Gérard Odile qui exposait ses impressionnantes météorites, nous avons longuement parlé avec lui, notamment sur le rassemblement à Ensisheim. 
      Et vint l'heure de l'apéro collectif où Jean-Louis Dumont a fait ses remerciements. Puis il est revenu sur les aurores boréales de la nuit passée. C'était un peu les bougies pour fêter les 10 ans des NAT. Un autre membre de la SAT m'a dit que ça allait être difficile de faire mieux l'année prochaine. Mais qu'il projetait de nous mettre deux Lunes dans le ciel ou qu'ils essaieraient de prévoir un écrasement de météorite dans le champ d'à côté avec une battue à l'issue. Nous pourrions ramener chez nous les trouvailles météoritiques... 
      Plus tard dans l'après-midi, Fabrice Mottez a changé le thème initial de sa conférence pour en faire une sur les aurores boréales. J'essaierai d'avoir son livre sur le sujet. Durant le souper Marine et Fred nous ont expliqué ce qu'ils avaient survolé en hélicoptère et nous ont montré quelques vidéos à couper le souffle. Puis après la soirée ce fut la dernière nuit du séjour. Le ciel était beaucoup moins clair que les trois nuits précédentes. J'étais sur M27 lorsqu'un grand colosse passa à côté de moi. Je l'ai interpellé pour qu'il jette un œil à l'oculaire. Puis il m'expliqua qu'il ne faisait pas partie du rassemblement mais que la veille avec ses deux copains ils étaient dans un chemin à côté et qu'ils avaient observé eux aussi les aurores boréales toute la nuit en fêtant l'anniversaire de leur copain Sofiane. Justement ceux-ci arrivèrent, ils me dirent qu'ils ne connaissaient personne et qu'ils aimeraient en savoir plus sur la voûte céleste. Nous avons fait le tour de quelques étoiles intéressantes et le ciel s'est vite couvert. Je leur ai dit que l'association de Tauxigny les accueillerait certainement pour leur en montrer d'avantage. Il était déjà deux heures du matin et avec Philippe nous avons démonté les deux 460mm puis nous sommes allés nous coucher. Le  lendemain matin tout le monde rangeait les campements, nous sommes allés déjeuner, avons fait le tour des divers amis pour leur dire au revoir et sommes repartis pour Troyes.
      Cette édition des NAT est la meilleure à laquelle nous ayons participé depuis 2015, nous avons pu observer tous les soirs et les aurores en auront été l'événement magistral. Les 10 ans de ces rencontres ont été extraordinaires et resteront gravés dans la mémoire des 150 participants. 
      Aux RAP à Craponne-sur-Oson c'est 300 astrams qui ont profité du spectacle ! 
      À l'heure où je finis ce récit nous sommes le samedi d'après le séjour et hier je me suis rendu avec Anne à Épinal pour prendre des renseignements pour notre association. Là-bas Didier Mathieu nous a reçu, nous a expliqué pendant environ 4 h sa vision du monde des planétariums mobiles, il est plein de bonnes idées. À la fin, il nous a fait une projection 12k dans son superbe planétarium fixe de Dark side of The Moon. Réalisé pour les 50 ans de l'album par l'équipe artistique de Pink Floyd ! L'album sur système d'enceinte Focal et le montage vidéo sont parfaits. Superbe cadeau, je n'oublierai pas ce voyage psychédélique dans notre galaxie ! 
       
      Par moment l'univers se rappel fortement à nous quand même...
       
       

       
      Lolodobs le dévoreur de monde 👽 
       
       
       
       
       
       
    • Par Benjamin Poupard
      L’histoire dans laquelle vous allez entrer est certainement une histoire que l’on peut qualifier de fantastique ! Pour preuve, vous y traverserez le Mordor, y croiserez un Grand Ancien, et il arrive même qu’on y mange des madeleines ! Mais c’est pourtant bien une histoire d’étoiles. Et elle commence avec… une liste !
       
      Peut-être que vous aussi, vous tenez une liste de trucs à vivre au moins une fois dans votre vie ? Comme, vous savez, visiter le Machu Pichu … ou manger de la purée avec les doigts. L’astronome qui sommeille en moi tient également une telle liste, d’ailleurs assez longue. Dans cette longue liste, j’ai déjà pu cocher “observer une éclipse totale de Soleil”, “observer une pluie d’étoiles filantes”, “voir la lumière zodiacale”, et d’autres trucs plus exotique comme “voir Triton” ou “dessiner une supernova”... Mais la case “aurores boréales” restait encore à cocher !
       
      Pas la case la plus facile à remplir, soit dit en passant, puisque pour des raisons mêlant géographie et magnétisme terrestre, les aurores restent rares aux latitudes qui sont habituellement les miennes, obligeant alors à envisager de voyager plus vers le nord. Il arrive toutefois qu’en période d’intense activité solaire, on arrive à en photographier quelques bribes rougeoyantes jusque chez nous. Mais voilà, de mauvais concours de circonstances ont fait que je n’avais jamais réussi à photographier une aurore boréale … jusqu’à cette soirée du 10 mai. 
       
      Mais je me perds déjà, et commence mon histoire par la fin !
       
      Il faut donc remonter le fil de cette histoire, revenir quelques heures en arrière, au matin de ce 10 mai, et surtout jeter un oeil à 150 millions de kilomètres d’ici : c’est en effet à la surface du Soleil que tout commence.
       
      Et en ce moment, notre Soleil est sacrément vénère ! Suivant un cycle de 11 ans, il est actuellement en période de maximum d’activité. Installée sur mon téléphone, mon appli de monitoring solaire (oui oui, pour les non-astronomes, sachez que ça existe) me tient constamment au courant des sautes d’humeur de notre étoile. Et depuis le début de la semaine, je reçois des “X-ray alerts” à un rythme particulièrement soutenu. En cause, une tache solaire particulièrement active, baptisée AR3664, qui balance allègrement des grosses bouffées de plasma (autrement dit un joyeux mélange de protons et d’électrons baignés par des champs magnétiques  - je vous la fais courte) dans l’espace !
       
      Un peu plus tôt dans la semaine, pas moins de six bouffées de plasma ont quitté la surface du Soleil en une journée … Expulsées à une vitesse qui avoisine les 1000 km/s, elles doivent rencontrer la Terre quelques jours plus tard.
       
      Ce vendredi matin, les bouffées de plasma sont encore à quelques millions de kilomètres. Sur Terre, et plus particulièrement dans mon jardin, il fait beau. Et en dehors de quelques mauvaises herbes à arracher, je n’ai pas grand chose à faire … J’installe donc la lunette entre les rosiers et le séchoir, je sors le filtre de Herschel, une caméra et me prépare à faire connaissance avec AR3664.
       

      Le Soleil, photographié à la L100/900, équipée d'un Herschel Baader, avec une QHY 178MM
       
      Il faudrait avoir oublié de mettre le filtre de Herschel pour ne pas la voir (conseil : ne faites pas ça.). Car, oui, AR3664 est énorme !

       
      Petite parenthèse en passant : au-delà d’une certaine taille et un certain degré d’activité, il ne me semblerait pas irraisonnable que les taches solaires se voient attribuer un nom en lieu et place de leur numéro. Un peu comme on le fait sur Terre pour les cyclones et les tempêtes. D’ailleurs, je me lance ! Et c’est en fouillant dans le bestiaire des monstres de la littérature fantastique, en traversant l’imaginaire lovecraftien, que je tombe sur la créature qui incarne au mieux ce monstre solaire… Chtugha. 
       
      “Cthugha est décrit comme une entité liée au feu et à la chaleur, émergeant des abysses incandescents de l’univers. Ses origines sont enveloppées de mystère, mais il est souvent associé à des phénomènes cosmiques tels que les étoiles en fusion et les incendies célestes.” MAIS OUI !!!Dans l’oculaire, ce que je vois, c’est exactement ça : un véritable monstre aux ramifications multiples évoluant au milieu du feu solaire, qui pourrait engloutir plusieurs dizaines de planètes Terre ! Va pour Cthugha !
       

      AR3664, photographiée à la L100/900 + Barlow x3, équipée d'un Herschel Baader, avec une QHY 178MM
       
      Un peu plus tard dans l’après-midi, je pars pour une nouvelle séance d’observation, mais cette fois derrière le Coronado du planétarium. Cthugha est toujours aussi en colère : ses yeux me dardent de rayons incandescents ! Au même moment, mon appli me signale d’ailleurs qu’une nouvelle éruption vient d’avoir lieu, là, juste sous mes yeux ! A cet instant, la colère du Soleil se manifeste un peu partout, à sa surface sous la forme de taches brillantes, sur son pourtour sous la forme d’immenses protubérances. J'emmagasine les images, qui occuperont quelques soirées pluvieuses.
       

      Le Soleil au Coronado 70, photographié avec la QHY 178MM, et une turbu assez dingue ...
       
      Pendant ce temps, le plasma fumant de Cthugha touche bientôt au but. De retour à la maison, je constate d’ailleurs que la fièvre s’empare des groupes astro sur les réseaux sociaux : “la tempête solaire n’est prévue que pour la fin de la nuit, mais tenez vous prêts, chargez les batteries de vos appareils-photo, videz les cartes-mémoires et prévoyez une réserve confortable de madeleines, car on n’est pas à l’abri d’une bonne surprise !”.
       
      Observation solaire le matin, observation solaire l’après-midi : la besace à images est déjà bien pleine. Mais y ajouter une photo d’aurore boréale, ce serait la cerise sur la madeleine.
       
      Je prépare mon matériel, et croise les prévisions météo terrestre avec les dernières infos concernant la progression de la tempête afin de caler un point de chute : ce sera près de Rocquigny, en pleine Thiérache.
       
      Pour ceux qui ne connaissent pas, la Thiérache, c’est la Terre-du-Milieu-de-Nulle-Part, c’est l’équivalent ardennais du Mordor ; il suffit juste de remplacer la tour de Sauron par des éoliennes.
       
      C’est d’ailleurs au nord de Rocquigny, au pied de l’une de ces éoliennes que j’installe mon pied-photo. Histoire de prendre la température, je lance une première pose mal cadrée, plein nord, et … l’écran est déjà tout rouge ! La soirée commence à peine, et j’ai déjà coché une case supplémentaire de ma liste des trucs à vivre au moins une fois ! J’ai photographié une aurore boréale !
       

       
      Alors que Jérémy, puis Geoffroy et Stéphanie arrivent, l’aurore s’impose comme une évidence. Pour être plus précis, comme une sorte de lueur crépusculaire intense, à ceci près qu’elle est au mauvais endroit et au mauvais moment.
       
      Puis sonnent les douze coups de minuit (bon, on n’a rien entendu, rapport au bruit des éoliennes), et c’est à ce moment que la soirée a brusquement basculé dans quelque chose qui n’était pas du tout prévu : soudainement, le faux halo crépusculaire s’élève et devient de plus en plus brillant, et en une poignée de minutes, se structure en colonnes de lumière qui atteignent presque le zénith ! Sur les écrans de nos appareils-photo, c’est un feu d’artifice coloré ! A l’oeil nu, les couleurs s’estompent (on devinera par moments quelques nuances rouge, vertes ou bleues), mais le spectacle se déploie en format panoramique.
       

       
      Et me revient cette impression, que j’avais ressenti lors de l’éclipse totale de Soleil en 2006 : les aurores boréales sont certes formidablement photogéniques, mais le cadre étriqué de la photo nous prive de la dimension immersive du phénomène : comment rendre la majesté de ces piliers de lumière qui se dressent devant nous comme les tours d’une cathédrale occupant la moitié du ciel ?
       
      En plus du téléphone, j’avais emmené avec moi mes jumelles “hiboux”, des 2X50 à très grand champ, qui permettent de détailler finement ces piliers, et d’observer leurs lentes translations. C’est beau, c’est grandiose, c’est … incroyable (adjectif utilisé plusieurs centaines de fois ce soir-là ; Jérémy lui préférant toutefois l’expression “mais qu’est-ce qui se passe !”).
       
      Par moments, les colonnes de lumière semblent converger au-delà du zénith, et se livrent à une danse curieuse : les traits de lumière apparaissent, convergent et disparaissent aussitôt, parfois en quelques secondes ! Ce phénomène, s’il porte un nom, reste le plus surprenant de cette soirée !
       

       
      Un peu avant 3h du matin, la tempête retombe, alors que Geoffroy et Steph nous quittent. Malgré la fatigue, Jérémy et moi profitons jusqu’au bout du spectacle … qui redémarre de plus belle ! Et qui se poursuivra jusqu’à se mélanger avec les lumières de l’aurore terrestre, marquant la fin de cette soirée … incroyable !
       

       
      Et alors que Cthugha continue de souffler sur nos têtes, je réalise que je vais pouvoir cocher une case supplémentaire dans ma liste : ce soir, j’ai … vu … une aurore boréale !
       
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      Les images d'aurores ont été réalisées avec un Google Pixel 7Pro, en mode "astrophotography"
       
      Vous pouvez également jeter un oeil sur le time-lapse de cette magnifique soirée (n'en jetez plus) :
       
       
    • Par tosi philippe
      Bonjour à tous, un séjour astro mémorable au centre de Suc en haute Ariège géré par notre fidèle Sébastien et son équipe !
      Les observation du soleil et du ciel profond ont ravi les participants !
      70 personnes ont assisté à diverses conférences sur les galaxies avec des astronomes professionnels comme Vincent Coudé, Dominique Proust etc...
      Nous avons vibré sous une très violente éruption solaire type X-4 responsable des fameuses aurores boréales qui ont illuminé le ciel du Sud de la France, ...une féérie pyrotechnique venue de l'espace !
      Images solaires réalisées avec une VAF 150mm F/7 APO Lichtenknecker + modif PST + BF-15 + barlow 3x
      Phil : photoastro.com

      Circumpolaire de 50 min avec Nikon D7500 à 2200 iso + 20mm F/5.6
       

       
      AR3664  offband + bombes d'Ellerman (petits points blancs)
       

       
      Le 9 Mai à 11H26 locales, le flare X-4 responsable des aurores :
       

       
      10 minutes avant...
       

       
      La gigantesque protubérance du 11 Mai
       

       
      Les piliers...
       

       
      La protubérance du 10 Mai 
       

       
      Phil : photoastro.com
       
    • Par BobSaintClar
      Chers ami(e)s complètement à l'Ouest,
       
      J'ouvre un Post, que j'alimenterai à mesure pour éviter l'indigestion, consacré à la dernière édition de la Deep Sky Star-Party d'Aichi (les japonais l'appellent la DSP, sans doute parce que la Deep SS party n'attire pas le même public ). Pour celles et ceux qui fréquentent les publications du groupe de tordus "Jumelles et Binoculaires, le ciel en vision 3D", j'ai déjà assisté à cet évènement en 2019.
       
      Ces dernières années, la Covid a rayé plusieurs rassemblements amateurs japonais des tablettes : RIP, les éditions 2020-2023 de la DSP ! Comme elle n'accueille que 60 participants et nécessite une invitation, vous n'êtes jamais sûr d'en être. Je fus donc aux anges lorsque mon nom (Djanne-Ruisse-San, ou parfois Jeong Grui) est sorti du chapeau ! Du Vendredi 10 au Dimanche 12 mai, j'ai eu la chance et le privilège de rejoindre 59 autres élu(e)s à l'observatoire municipal de la forêt de Soboe, que Google traduit par "Centre d'échange d'expériences forestières". Selon votre niveau de japonais, vous pouvez donc venir si vous aimez observer les étoiles, ou si vous sortez avec un ours.
       
      Contrairement à ce que vous supputez, je suis venu en tant qu'astronome amateur ! Pour remettre votre curiosité sur les bons rails et ne pas saturer les ondes, je me contenterai d'une première photographie : aussi incroyable que cela puisse paraître (encore qu'avec les derniers posts de la section Astrophotographie, vous devriez m'accorder plus de crédit), nous avons observé les signes lointains de l'immense aurore boréale qui embrase les ciels polaires... à 35,1° degrés de latitude Nord ! Il a fallu que je vienne au Japon pour voir ma première aurore, après un demi-siècle de vie en France ? C'est vraiment n'importe quoi 
       
      Cette image est un panorama horizontal à 360°. Le Nord est au centre :

       
      A très bientôt pour la suite (j'ai une bonne centaine de photos à revoir/classer/légender et adapter au site) !
    • Par Gildas974
      UN AMAS GLOBULAIRE ET UN AMAS OUVERT : NGC 3201 et NGC  6025
       
       
      Bonjour à tous,
       
      Les nuits pures et sèches défilent désormais sur le département réunionnais....que c'est bon !
      Voici deux observations effectuées ce week end et pas plus tard qu'hier. 
       
      NGC 3201
      C'est bel amas globulaire situé dans la constellation des Voiles. Voici une petite carte : 
       

       
      L'amas est peu dense et affiche une magnitude de 7m. Autant dire qu'il n'offre aucune difficulté à être résolu au C11.  
       

       
       
      NGC 6025
       
      Hier, ce fut la lunette FC100 qui fut de sortie pour contempler un joli amas du sud : NGC 6025. Il se situe dans la constellation du Triangle austral. 
      Sa forme  quelque peu sinueuse lui vaut une allure très esthétique. Les principales composantes de l'amas sont blanc bleutées.  
       

       
      Voici le dessin réalisé à l'aide d'un oculaire de 40mm essentiellement couplé à la lunette Takahashi FC100. 
       

      La suite de la soirée fut consacrée à la contemplation passive de l'amas des Bijoux, mais aussi de ce monstre Oméga du Centaure que je n'ai de cesse de visiter à cette période de l'année...
       
      Enjoyyyy the sky !
       
      Gildas
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