Mission Fornax

[Bruno- 3 981]

Voici le récit de ma séance nocturne de la nuit du lundi 25 au mardi 26 septembre.

 

Tout a commencé la nuit précédente (dimanche à lundi). Réveillé vers 4h, comme souvent je me lève et regarde par la fenêtre (sans rien allumer). Le ciel est magnifique avec Orion à gauche, l'Éridan plein sud, et des étoiles jusque bas sur l'horizon. En particulier la « lignes des Tau » (τ¹, τ², τ³...) est bien visible. On voit même une étoile dessous : une étoile du Fourneau ! Mais demain je travaille, alors je me recouche.

 

Le lendemain, au boulot, je ne pense qu'à ça. La météo prévoyait deux nuits claires : la précédente, et la suivante. « Nuit dégagée avec brume en fin de nuit. » Ah ! Ce week-end j'ai été interrompu par la brume dès le milieu de nuit, c'est donc ce soir sera la dernière chance.

 

À cause de la météo, le ciel d'automne doit s'anticiper dès l'été. L'Éridan est visible vers 22-23h en décembre, donc 0-1h en novembre, 2-3h en octobre, 4-5h en septembre, et c'est tout (pas 6-7h en août, il faut jour). Il y a juste les soirées de décembre (pas de janvier : à 20-21h mon village est éclairé) et les week-ends d'automne sans Lune. Très peu d'occasions ! Et là, la nuit qui vient, c'est peut-être la dernière occasion de l'année ! Tous les automnes ça me fait le coup, et je n'ai terminé ma liste de galaxies de l'Éridan que lors d'une longue éclaircie à Noël dernier.

 

Mais demain je travaille. À moins que ? Ce sera la dernière occasion, alors je décide de m'offrir une courte séance pour explorer le Fourneau, où je ne suis jamais allé. De retour le soir, je prépare la séance. Elle aura lieu de 3h30 à 4h30 avec le Dobson 300 mm : juste une heure, pas plus. La Lune se couchera vers 3 h, elle ne gênera pas. L'étoile du Fourneau, c'était α : c'est une étoile double (écartement 4"), elle me donnera l'occasion de juger le seeing à -30° de déclinaison. Elle est de magnitude 4,0 mais n'était pas la plus faible, et à mon avis je ne perds que 1,0 magnitude à cette faible hauteur. Alors pour les galaxies, je vais viser la magnitude 12,0 : le 300 mm montre faiblement les galaxies de magnitude 13,0 et même plus, il devrait s'en sortir jusqu'à 12,0 à cette hauteur. Quand même, -30° de déclinaison... Mon record dans le jardin, c'est M54 : -30°29'. J'avais échoué avec M55 (-30°58' mais à cause de la crasse atmosphérique). Depuis le premier étage, j'arrive à voir M6 aux jumelles (-32°13') mais pas M7 (-34°49').

 

Les objets choisis sont tous à -25°/-30° voire un peu moins : α For - ω For - NGC 1097 - 1079 - 1201 - 1255 - 1302 - 1292 - 1360 - 1371 - 1385 - 1398 - 1425 - 1344 - 1339. Tous les NGC sont des galaxies, sauf 1360 qui est une nébuleuse planétaire assez réputée, d'ailleurs je prévois de la dessiner. Les galaxies sont de magnitude entre 9,5 et 12 en gros, je dessinerai peut-être 1097 qui est la plus brillante (elle aurait pu figurer dans le Messier). Tout ça en une heure ? Il va falloir se dépêcher. Avant de me coucher, je sors la chaise et la table de camping à l'extrémité nord du jardin, je prépare mes atlas (ouverts à la bonne page) et regroupe tous les accessoires. Je laisse le télescope et les accessoires à la maison (sauf chaise et table) parce que j'ai peur de la buée, mais tout est prêt, regroupé près de la porte.

 

J'ai trois inquiétude :

− Quand le réveil sonnera à 3h25, aurai-je assez de volonté pour ne pas me dire « oh, il y aura d'autres occasions plus tard » et me rendormir ?

− Le ciel sera-t-il aussi bon qu'hier ? Et la brume ?

− Mon raisonnement sur les magnitudes perdues est valable pour les étoiles, mais l'est-il pour les objets nébuleux ? Ça se trouve une galaxie de magnitude 11 est parfaitement invisible à -30° de déclinaison. Oui, j'ai vu M54, mais c'est un amas particulièrement condensé, donc lumineux. Et je n'ai pas vu M55.

 

Je m'endors assez tôt (vers 23 h − en général je dors de minuit à 8h30) et me réveille un peu avant 3h00. J'ai prévu de démarrer à 3h30 donc je décide de me rendormir. Pas moyen. Finalement je me lève comme prévu à 3h25. Je m'habille dans une semi-obscurité, descend les escaliers dans le noir complet, et aboutit à la cuisine, légèrement éclairée par la lueur du dehors. Je mets l'anorak et sors dans le jardin...

 

Le ciel est magnifique !

 

L'étoile α For est immédiatement visible, comme hier. Le Fourneau est encore à gauche du méridien. La Voie Lactée est structurée côté nord-ouest (Cygne-Céphée) et au zénith (Cassiopée), et elle s'abaisse vers l'horizon en faiblissant, jusqu'à disparaître dans les Gémeaux. C'est pas mal car les Gémeaux sont encore bien bas.

 

Rapidement, je sors le Dobson 300 mm, les accessoires et les atlas. Je pointe l'étoile α. Comment ça la mise en température ? Pour quoi faire ? Pas le temps ! À -30° de déclinaison les étoiles seront empâtées, alors un peu plus ou un peu moins.  Au Nagler 9, α For est double ! Le compagnon est difficile, au bord de la tache de diffusion de l'étoile principale (jaune), mais visible. Les étoiles sont empâtées, oui, mais pas autant que je le craignais.

 

NGC 1097 est vu au XW 20 mm (je ne vais utiliser que le 20 mm et le 9 mm − et le filtre OIII pour la nébuleuse). C'est une grande tache floue un peu allongée. Le 9 mm montre des détails, en particulier les départs de bras, surtout côté nord (mais pas aussi bien visible que sur le dessin). Elle vaut un dessin, je la dessine :

 

Puis je passe sur NGC 1079, faible et allongée à peu près est-ouest. Et voilà que les cloches sonnent 4h. Hein ? Déjà la moitié de la séance ? Mais il me reste une dizaine d'objets, il faut que j'accélère ! Je trouve ensuite NGC 1201, allongée nord-sud, puis NGC 1255, nettement plus faible, comme une grande tache floue quasi uniforme à première vue. C'est amusant, aussi je la dessine. En faisant le dessin je me rends compte qu'il y a un bulbe très peu marqué avec une petite zone centrale un peu plus brillante.

 

(Tous les dessins ont le nord en haut.)

 

Et je repars dans les galaxies avec NGC 1302, à peu près ronde, avec un centre stellaire. Au passage, je signale que toutes ces galaxies font partie d'un groupe étendu, celui de l'Éridan dont elles sont à la périphérie (c'est le groupe qui contient notamment NGC 1232 et 1300). Elles n'ont rien à voir avec l'amas Fornax, situé plus au sud vers -35° de déclinaison, donc inabordables depuis chez moi.

 

Puis c'est au tour de NGC 1360, la nébuleuse planétaire. Elle est étonnante avec ses bords flous (contrairement à la majorité des objets de ce type), et relativement étendue. C'est un ovale pas tout à fait uniforme : la portion nord est plus brillante, et on devine des portions d'anneau de part et d'autre de la zone brillante. Aucune couleur n'a été vue. Le filtre OIII marche très bien et permet de mieux distinguer ce qui n'était que deviné. L'étoile centrale est facile et reste d'ailleurs visible avec le filtre.

 

Le dessin :

 

J'ai chaud, mais je n'ai pas le temps de retirer l'anorak et mettre autre chose de plus léger. Car pendant le dessin, les cloches sonnent 4h30. Il faut retourner se coucher. Hé ! J'ai pas fini ! Bon, allez, je me dépèche, encore cinq minutes s'te plaît !

 

NGC 1371 avec sa barre allonge dans une direction oblique par rapport au disque − NGC 1385 faible, étendue, un peu allongée, avec une barre et des départs de bras à la perpendiculaire (ça mériterait un dessin, je ne fais qu'un croquis) − NGC 1398 facile, un peu ovale, elle aussi avec une barre.

 

Et je retourne sur α For, plus fine cette fois : le compagnon est bien détaché de l'étoile jaune, il est peut-être jaune-orange. (Apparemment c'était utile de faire la mise en température...) Après NGC 1292, très faible, allongée, proche d'une étoile double écartée, je réalise que j'ai oublié ω For. Je la pointe vite fait mais... elle va passer derrière l'arbre. Zut, le Fourneau est bien à droite du méridien. Je regarde à l'oculaire : il y a deux infâmes taches floues en forme de n'importe quoi l'une à côté de l'autre (on la voit à moitié à travers l'arbre). Heureusement qu'elle est plus écartée (11")... Je me dépêche ensuite de pointer NGC 1425 (galaxie faible et allongée) et NGC 1406 (très faible, ronde, uniforme) qui vont, elles aussi, bientôt passer derrière l'arbre qui ferme la fenêtre vers le sud. NGC 1366 est vue, très faible et allongée. Mine de rien elle est de magnitude 12,0 et conforte ma théorie (1 magnitude de perdue à l'œil nu, c'est une magnitude de perdue au télescope, même sur les objets nébuleux). Et je suis sous les -31° : le record de M54 est battu !

 

Puis c'est au tour de NGC 1344 plus facile et un peu allongée nord-sud. De là, je pars 1° au sud... zut, l'arbre ! Bam, le Fourneau est trop à droite, et de toute façon je ne suis pas sûr que l'aurais pu descendre à -32°17'. À part cette galaxie, j'ai bouclé mon programme !

 

Alors je m'offre un petit plaisir : Jupiter, qui vient juste de dépasser le méridien et est bien haute dans le ciel. L'image est très belle au XW 7 mm, puis au Nagler 5 mm. Les couleurs sont variées, l'image est naturelle, douce. La planète est calme et ondule lentement. Que c'est beau ! Sauf que la cloche a sonné cinq heures et demi. Pas le choix : je  ne m'attarde pas et remballe tout en quatrième vitesse. Au lit !

 

La nuit  prochaine sera partiellement couverte et la Lune se couchera après 4h, ensuite elle sera presque pleine. C'est donc terminé. Ma prochaine séance de ciel profond est  pour plus tard, peut-être beaucoup plus tard, il fallait profiter de cette nuit et tant pis si demain je serai en petite forme...

 

Mission Fornax accomplie !

 

[lolodobs 1 153]

Hé ben Bruno,

Je suis essoufflé pour toi, Quelle courses ! Comme disait le Joker '' tant de choses à faire et si peu de temps pour les réaliser ha,ha,ha,ha,ha !''

De chouettes dessins de galaxies, Bravo pour cette mission rondement menée .

Merci

Lolodobs le dévoreur de monde 👽

[Vesper 441]

il y a une heure, Bruno- a dit :

Mais demain je travaille, alors je me recouche.

Le lendemain, au boulot, je ne pense qu'à ça.

Oui, en astro l'adage : "Un tiens vaut mieux que deux tu l'auras" s'applique complètement !

J'aime beaucoup 1097. Tout ça donne des idées à mon 300 !

Encore une de ces petites constellations improbables dont le bon abbé avait le secret...

Modifié 1 octobre 2023 par Vesper

[Adamckiewicz 5 680]

Whaou!! Le courage et la motivation ont payé!!! Beau parcours pour une constellation pas évidente! Et les dessins sont superbes! Comme tu le soulignes pour ngc1079, sortir le crayon et coucher les détails sur le papier aide à les extraire du noir de la nuit  … comme écrire aide à réactiver la mémoire des choses  apprises….

[Merope 209]

Belle série étant donné la faible hauteur des objets.

[etoilesdesecrins 1 709]

Programme et rythme impressionnant pour si peu de temps ! Impossible pour moi de me lever ainsi en pleine nuit, craignant trop le manque de sommeil.

Jolis dessins en plus avec pas mal d'étoiles placées, malgré la faible hauteur et le contre-la-montre.

NGC 1097 montre une belle spire.

Le Fourneau, voilà une des constellations les plus improbables, victime de la faible hauteur et de la météo capricieuse. J'en ai encore quelques objets à voir, je pense que comme l'an dernier ils resteront sur le papier !

Chez moi j'ai l'impression d'une plus forte absorption de l'horizon, dès que l'objet a une faible brillance de surface c'est cuit.

[serge vieillard 6 847]

On sent la nuit bien préparée qui répond aux attentes. Superbe !

Oui, les galaxies de ce coin de ciel sont vraiment pas mal. Dommage qu'elles soient difficilement accessibles sous nos latitudes, car plus au sud, c'est encore plus spectaculaire avec la reine des spirales barrées bien ouvertes, ngc1365.

Et oui étrange cette NP 1360 qui ressemble à une galaxie, je m'y suis fait prendre.

Et joli coup que d'avoir joué les prolon6, reléguant le boulot en chose annexe qui saura bien attendre....

[Bruno- 3 981]

Il y a 1 heure, serge vieillard a dit :

Et joli coup que d'avoir joué les prolon6, reléguant le boulot en chose annexe qui saura bien attendre....

 

Je crois que j'étais un peu dans le même état d'esprit qu'un type à qui on dit « à table ! » et qui répond « deux minutes, je termine un truc et j'arrive ! » Bon, j'ai mis une heure à terminer le truc, je n'ai pas vu le temps passer... 

 

[COM423 13 119]

Un récit qui nous tient en haleine, un suspens digne d'un film d'action et une mission accomplie où on partage ta joie

C'est beau la passion du ciel, il n'y a pas à dire

Bon ciel

[Bruno- 3 981]

Cette nuit j'étais réveillé vers 2h30 du matin. Je regarde par la fenêtre : oh, le ciel s'est dégagé ! Bon, je m'y attendais un peu (la météo est quand même fiable) et j'avais préparé mes jumelles 15x70 sur le table du salon, au premier étage, au cas où je serais réveillé. Quinze jours après l'observation relatée ci-dessus, où le Fourneau passait au méridien vers 4h00, le passage était désormais à 3h00 : bien, je me suis réveillé au bon moment ! Objectif : essayer d'apercevoir une ou deux galaxies de l'Amas Fornax. Les trois plus brillantes sont un poil sous la magnitude 10, et je sais que mes jumelles permettent de détecter des galaxies à cette magnitude. Après, avec la faible hauteur, je suis sceptique. Mais j'avais envie d'essayer.

 

L'idée, c'est que depuis le salon, je suis un peu plus en hauteur. Est-il possible d'atteindre -35° de déclinaison ?

 

Eh bien non, mais il s'en faut de peu. Je suis parti du quadrilatère τ 6-7-8-9 Eri, je suis descendu jusqu'à la paire σ-ρ For, puis δ For, je continue dans la même direction et la même distance, et il y a deux étoiles sur le Pocket Sky Atlas. L'amas Fornax est situé juste un bas à gauche de celle du bas. La première a été vue, juste au-dessus des arbres du lointain, et la seconde a été aperçue à travers les branches. Donc impossible de voir l'amas Fornax. De toute façon, vue la magnitude limite des environs (en gros un poil plus que celle de l'atlas, donc ~8 stellaire), il n'y avait aucune chance que je voie une galaxie de magnitude 10.

 

Bon, j'ai essayé... (Je me suis ensuite un peu baladé dans la ceinture puis l'épée d'Orion, puis retour au lit !)

[Rastaman 432]

Merci Bruno pour ton merveilleux récit qui m'a aussitôt rappelé cette nuit d'anthologie que j'ai connue le 14 juin, donc en plein dans les nuits blanches à quelques jours du solstice. 

Cette nuit que j'avais intitulée " On dirait le Sud" porte le n° 713 dans mon journal et c'était aussi la 461e sortie pour mon Dobson 500 que tu connais. 

Cette nuit-là, le Sagittaire était d'une netteté incroyable sur l'horizon Sud de mon site de Gréning. Le dard du Scorpion Shaula et Lesath, qui est souvent noyé dans la brume de l'horizon, était évident. 

Alors je me suis dit que c'était le moment d'aller chatouiller le Sud du Sagittaire et la Couronne Australe que je connais si bien par mes 14 voyages en Afrique du Sud, d'autant plus que j'avais un super SQM de 21,22 à 2h30. Auparavant j'avais déjà fait tous les AG de la théière et bien sûr la Tour Eiffel de Timm dans M24, puis j'ai commencé ma descente avec 6451, 6425, M6, 6416 tous magnifiques. Évidemment, avec le 500 couché à l'horizontale avec le Paracorr2 et l'Ethos 21, j'avais rajouté 2kg de contrepoids pour que le 500 ne pique pas du nez 🙊.

M7 n'était qu'à 6° de hauteur, mais je suis resté scotché 1/4h dessus, tant sa vision me rappelait mes heures heureuses de STARGATE en Afrique du Sud. 👍

Puis j'ai achevé ma plongée plein Sud en pointant 6723 à côté de γ CrA et ε CrA qui était à 3°42' de hauteur, donc -36°S.

Une nuit fabuleuse...👍👍👍

[Bruno- 3 981]

-36° S depuis la Moselle du nord ! J'imagine que le ciel devait être sacrément transparent. D'autant que c'est ce que je reprochais à Gréning : c'est parfois bien transparent, sauf à l'horizon.

 

NGC 6723, c'est mon record depuis la Lorraine, mais un peu plus au sud (depuis un site au sud-ouest de Nancy, au C8).

 

Est-ce que tu as pu profiter de la région à l'ouest de γ Sgr, au sud de la Tache d'Encre ? Cette région est laiteuse dans un 200 mm lorsque le ciel est transparent à cet endroit (rare depuis nos latitudes) et les étoiles s'y agglutinent. La première fois que j'ai vu ça (et je crois que c'était le soir où je suis descendu jusque NGC 6723) je n'avais jamais vu un truc pareil, et malheureusement il me semble que je ne l'ai plus revu depuis le nord de la France (depuis la Lozère, oui).

 

 

[serge vieillard 6 847]

Ha Bruno, j'ai eu une pensée émue pour toi avec tes observations du fourneau hier soir, en voyant ces contrées célestes s'élever sur l'horizon de l'île de la Palma où, avec les copains, on taquine le ciel, hélas assez laiteux pour cause de grandes chaleurs.

Un post à venir quand ce sera prêt.

[Rastaman 432]

Il y a 14 heures, Bruno- a dit :

-36° S depuis la Moselle du nord ! J'imagine que le ciel devait être sacrément transparent. D'autant que c'est ce que je reprochais à Gréning : c'est parfois bien transparent, sauf à l'horizon.

J'y vais depuis 12 ans et le site ne cesse de s'améliorer. Autrefois, dans les meilleures conditions, j'atteignais une mvlon de 6,35. Tous les villages des alentours éteignent désormais, même Dieuze. Le 13 juin, j'y ai mesuré un SQM record à 21,41 ! 

[Rastaman 432]

Il y a 14 heures, Bruno- a dit :

 

NGC 6723, c'est mon record depuis la Lorraine, mais un peu plus au sud (depuis un site au sud-ouest de Nancy, au C8).

 

Gréning est à 48°58' N.

 

Il y a 14 heures, Bruno- a dit :

Est-ce que tu as pu profiter de la région à l'ouest de γ Sgr, au sud de la Tache d'Encre ? Cette région est laiteuse dans un 200 mm lorsque le ciel est transparent à cet endroit (rare depuis nos latitudes) et les étoiles s'y agglutinent. La première fois que j'ai vu ça (et je crois que c'était le soir où je suis descendu jusque NGC 6723) je n'avais jamais vu un truc pareil, et malheureusement il me semble que je ne l'ai plus revu depuis le nord de la France (depuis la Lozère, oui).

 

Alors pas précisément le 14 juin Bruno , tu sais combien la nuit noire est courte en juin et j'étais trop pressé d'aller sous le Sagittaire. De plus, mon journal m'apprend que juin 2023 a été un mois record avec 18 nuits claires dont 10 dans la période autour de la Nouvelle Lune du 8 au 23. Donc le 14, c'était ma 5e nuit d'affilée. La nuit précédente, j'avais enregistré un SQM record de 21,41 et j'avais pu grossir 6572 Emeraude à 804x ( Barlow2x + Nagler 5). 

Juste pour revenir à ta Tache d'Encre B86 avec 6520, c'était un objet-fétiche pour nous en début de nuit de juillet en Afrique du Sud quand le Sagittaire trône au zénith. Comme il est à deux doigts du centre galactique ( 3°), nous avions raconté un jour à un nouvel astram allemand que ce trapèze noir était en fait le trou noir de la Voie Lactée et que les étoiles de 6520 aller se faire bouffer par lui... et il l'avait cru ! Bon, le lendemain on lui a dit la vérité, que c 'était une blague, mais l'anecdote est restée mémorable à chaque fois que quelqu'un la pointait.   

[Sky runner 765]

Bruno, je n'ai pas trop de repère pour un T300 mais ta NP NGC 1360 présence déjà un remarquable aspect nuancé. Il n'y a guère plus de choses au T600x149+UHC. Il serait intéressant que tu reproduises l'exercice dans ton gros télescope...    Fabrice M.