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Dobson 300 : CROAs et commentaires

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Voilà, y'a pas de raison, moi aussi je me suis fait mon petit dobson de 300, na ! (Pas de majuscule à dobson car c'est passé dans le domaine courant à notre époque.)

Ca fait un moment que je devais donner mes impressions, mais mieux vaut tard que jamais, donc voilà.
Pour ceux qui ne veulent que quelques informations relatives à ce qu'apporte un dobson de 300 mm, il peuvent sauter la prose et aller directement au récapitulatif, tout à la fin.

***

Le 18 août j'ai fini le tube optique, j'ai reçu mon premier Nagler et la nuit s'annonce belle. Pas de monture par contre. Tant pis, je mettrai des cales sous la boîte à miroir !
Après une séance ardue de réglages divers (perpendicularité du porte-oculaire, centrage et réglage en hauteur du miroir secondaire, réglage de l'orientation du primaire puis réglage approximatif de l'orientation du secondaire), me voilà prêt à déniaiser ces optiques vierges de lumières kkkosssmikkkes (avec les yeux, la voix, la canne et les bacchantes de l'ami Salvador).

Les graviers crissent sous les 15 kg de la bête. Les premières lumières seront donc celles... du Zénith ! Ca tombe bien on tombe en pleine Voie lactée ! Je mets dans le porte-oculaire tout neuf un vieux Celestron SMA 25 (pour ceux qui ne connaissent pas, c'est un Kellner modifié dont par pitié vous ne me direz pas de nouvelles). Fin observateur, je remarque tout d'abord qu'il y a beaucoup puissance beaucoup d'étoiles. Autre détail frappant : la couleur de ces étoiles, qui gagne énormément en saturation par rapport à mon ancien Maksutov de 150. Le champ est rempli d'étoiles bleutées tandis qu'en son centre trône une étoile double peu serrée dont une composante est bleue comme les autres et dont l'autre est d'un rouge, mais rouge ! Le goût des choses simples...
Autre observation qui, elle, va un peu casser l'ambiance : plein de coma tout partout en bord de champ. C'était prévisible (et prévu), remarque.

Avec force planchettes et morceaux de bois divers (dont une chaise de jardin), j'essaye d'orienter mon nouveau bébé à moi que j'aime déjà (en tout bien tout honneur, hein) vers ce rêve longtemps resté plutôt inaccessible : les Dentelles. Oui LES Dentelles. Celles du Cygne. Celles que certains sauvageons ont osé appeler NGC 6960, NGC 6992 et NGC 6995, voire Sh2-103. Mais non j'en rajoute pas. Non sans difficultés ni sueurs froides, j'arrive à pointer 52 du Cygne. J'ai toujours pas fixé le Telrad à l'heure où j'écris ces lignes, mais j'ai reconnu 52 à la petite chose grisâtre qui se trouvait en-dessous... D'une main fébrile je visse l'O-III au popotin du SMA 25 et sans même prendre de temps de savourer l'instant, de donner un peu de solennité à l'évènement, je profite de ce trou de serrure improvisé pour jeter un regard appuyé et à peine lubrique en direction de l'objet de mes convoitises (et puis je me suis pas tapé le pointage pour des prunes). Et la Petite Dentelle apparaît dans toute sa splendeur. J'ai dû y laisser mon quatre heures, mais je ne regrette rien ! Merci le petit Spirou (le bruit court qu’il aurait maintenant un trou de serrure haut de gamme de 82° de champ) ! Du Nord au Sud, le filament se divise en deux parties légèrement torsadées qui au niveau de 52 Cyg verdie par le filtre (rien à voir avec la Traviata) s'évasent sur un fond vaguement nébuleux, le tout ondulant gracieusement comme si la nébulosité voulait avancer telle l'anguille remontant la Gironde et longue vie aux métaphores à deux balles. Reste à se farcir la Grande. Dentelle. Re-déplacement de cales, re-crrr sur les graviers de Loire bien acérés (rassurez-vous, le dessous de la boîte à miroir se remet de son traumatisme, merci pour lui), et voilà l'objet dans le champ. Champ qui manque d'ailleurs un peu pour avoir en entier l’un des chefs-d’œuvre les plus étendus du ciel. Là c'est l'anarchie de filaments ébouriffés sponsorisés par les laboratoires Gareniais Jean-Louis David. Tout cela est bien subtil. Je ne vais pas m’essayer à décrire la chose de manière plus détaillée à moins de tomber dans la banalité (et je suis à court de métaphores à deux balles). Après ôtage (néologisme qui serait à la mode par les temps qui courent) du filtre O-III, les deux parties les plus brillantes sont toujours visibles mais bien moins intéressantes. Par contre, que d'étoiles ! Avec un brin d'imagination on peut sentir l'épaisseur de la Galaxie...

Preuve que je ressors légèrement perturbé de l'expérience, je ne trouve rien de mieux que de pointer la galaxie d'Andromède. Bien sûr c'est très très brillant et tout aussi étendu. Le champ d’un degré du SMA 25 est largement insuffisant pour contenir cette énorme boule laiteuse. Je peux voir les satellites M32 et M110 dans le même champ, mais c'est juste : elles ne rentrent pas simultanément en entier. Rien de bien transcendant à première vue... Et pourtant ! en y regardant de plus près on peut voir une bande sombre dans la partie ouest de M31. Il s'agit d'une bande d'absorption caractéristique. Ce qui est marrant, c'est qu'en s’éloignant encore du noyau galactique vers l'Ouest on peut voir un autre assombrissement, moins contrasté celui-là. Cette fois il s'agit d'une zone de vide entre la zone nucléaire et un bras spiral.

Pour finir cette phase de tests, je me décide à pointer un certain rond de fumée situé dans la Lyre. Je vous fais grâce des détails relatifs au pointage. Déjà à 48 fois avec le SMA 25 on pouvait distinguer sans problème un petit anneau légèrement oblong, mais surtout très brillant dans un champ relativement riche en étoiles. L’adjonction du filtre O-III fait qu’on ne voit presque plus qu’elle ! Il faut bien avouer qu’à ce grossissement la présence du filtre n’est pas utile. Son absence non plus, d‘ailleurs. Je me décide alors à étrenner le Nagler 11 tout frais de ce matin. Whoa, que d’espace ! C’est toujours un peu faible comme grossissement, mais on peut déjà définir plus facilement la forme de la nébuleuse et on peut constater que sa partie centrale est plus claire que le fond de ciel et que les limites des « anses » sont plus diffuses qu’aux autres endroits. C’est fou, on dirait que la nébuleuse a la même luminosité surfacique à 109 fois qu’à 48 fois ! Que ça brille ! Pour essayer de récupérer plus de détail dans la nébulosité, je monte à 273 fois via couplage avec une Powermate 2,5x. Inutile de préciser que le suivi commence à devenir un peu galère vu qu’il faut décaler un peu les cales et faire pivoter le télescope à chaque rattrapage. Là encore la nébuleuse est bien brillante, mais finalement on ne récupère pas tant de détails que ça. Pas de filaments et encore moins de globules divers. On ne rêve pas. Je ne parviens à « sentir » l’étoile centrale qu’une fraction de seconde ; autant dire que je ne l’ai pas vue. La transparence et le niveau de turbulence n’étaient pas idéaux.

C’est fini, je remballe. Malgré la galère pour le pointage, la première impression est vraiment très bonne. Ca faisait longtemps que je n’avais plus vu les Dentelles, mais là, les revoir comme ça, ça vous donne la larme à l’œil !
Par la suite j’ai dû finir le gros œuvre de la monture dans les délais, c’est-à-dire avant le départ en vacances dans le Sud-Ouest, aux limites du Gers et de la Haute-Garonne. Pour ce faire j’ai dû renoncer à me coucher la veille du départ...
Le jour J (samedi 21), tout était prêt sauf notamment le Téflon et le Formica qui n’avaient pas encore été « montés ». J’ai donc dû apporter les outils pour finir sur place. Une fois arrivé j’ai trouvé une solution provisoire pour les mouvements en hauteur. Manque de pot : il y a un lampadaire juste à côté du gîte qui illumine le jardin ! L’un des seuls du patelin !

***

Le dimanche nous sommes invités à dîner chez des amis habitant non loin de là et dont la maison est bien isolée, sans trop de lumière parasite. Avant de passer à table, j’installe le télescope dans le jardin, orienté plein Sud.

Alors que le Soleil n’est pas encore couché, je poursuis l’observation de la Lune commencée depuis le gîte. Laiteuse et peu contrastée au départ, l’image devient de plus en plus flatteuse au fur et à mesure que le Soleil décline. Je me borne aux faibles grossissements car la turbulence est conséquente et le télescope mal collimaté. Je montre l’astre sélène aux convives, un peu réticents au départ lorsqu’ils constatent la luminosité de la Lune dans un 300. A 48 fois, l’image est bien ciselée et on peut distinguer sans difficulté la Vallée des Alpes et de multiples cratères, craterelets et rainures au niveau du terminateur (concernant les rainures, mes notes ne sont malheureusement pas assez précises pour pouvoir les identifier a posteriori). Oleg lâche d’un ton flegmatique : « C’est impressionnant, quand même... On pourrait y rester des heures... ». Anna, tout aussi intéressée, me confie que les belles nuits d’été elle s’installe dans un transat et prend les jumelles qu’elle tient dans la main pour contempler la Voie lactée.

Afin de marquer une pause dans les débats passionnés du dîner (qui n’ont, je le précise, rien à voir avec l’astronomie), elle me demande ce qu’est cette étoile orange bien brillante qu’elle pouvait voir cet été à l’horizon Sud. Après le dessert, quand le ciel laisse enfin voir quelques étoiles, je lui montre Antarès dont l’emplacement coïncide avec celui de l’étoile dont elle m’avait parlé. Dans le 300, Cor Scorpii est bien orangée, voire franchement rougeoyante. Ca turbule un peu moins. J’en profite pour jeter un coup d’œil à M4 qui poudroie bien dans le Nagler 11. On sent qu’il pourrait être bien plus beau si l’atmosphère était plus transparente : le fond de ciel était plutôt clairet...

L’atmosphère n’étant pas des plus favorables et la Lune n’aidant pas, je passe quelques étoiles doubles à la moulinette. Tout d’abord la tarte à la crème des doubles d’été : Albireo (β Cyg). Toujours aussi belle paire (même si j’ai tendance à préférer Almaak (γ And)), sa couleur bleue saute aux yeux d’Anna, qui a plus de mal à voir que la composante principale est jaune orangé ; je trouve ça étonnant. L’Etoile polaire (α Umi), couple blanc-blanc avec plus de 6 magnitudes d’écart, est super facile, même à 48 fois. Une dernière pour la route : Achird (η Cas), une de mes préférées à cause de la couleur si particulière de la composante secondaire. Celle-ci m’apparaissait violet foncé voire marron dans mon instrument précédent, mais le fait de doubler le diamètre l’a rendue fuschia, ou lilas, teinte qui contraste avec la couleur jaunâtre de la composante principale malgré la proximité relative de leur classe spectrale respective (F et G !). Sur ce dernier point je doute quand même de l’exactitude des données Hipparcos qui constituent mes sources...

Finalement le voile nuageux d’altitude semble se lever un peu. Je tente alors M57, qui se révèle tout aussi brillante que le premier soir. Rien de plus à signaler.
Dans la continuité, je pointe M27 à l’arrache, la chance faisant le reste. Après avoir montré l’objet aux convives, je leur demande à quoi la forme leur fait penser. Seul mon père est en mesure de dire « un diabolo ! ». Là encore, la nébuleuse est bien lumineuse et on peut aisément distinguer les extensions Est et Ouest qui reconstituent un semblant de pomme autour du trognon.

L’arrivée de nuages plus denses met fin à la soirée, et de toute façon tout le monde a envie d’aller se coucher.

Constatation principale de la soirée : l’axe de rotation en azimut est trop branlant pour permettre de pointer le dobson là où il faut dans de bonnes conditions. Je n’ai pas encore eu le temps de finir cette partie... Bref, le pointage est quand même assez galère, d’autant plus que la rotation en hauteur est dure : je n’ai toujours pas mis le Formica sur les tourillons ni le Téflon sur les côtés du rocker...

***

Le jour suivant, nous retournons chez nos amis de l’autre côté du vallon et le ciel est bien meilleur que la veille. Je n’ai pas emporté le télescope car le Formica est en collage. Au zénith, la Voie lactée est bien découpée et je me fais prêter les jumelles, des 10x50 je crois. Quelle pureté d’image ! Le grand champ a quand même son charme, je trouve, sous un bon ciel. Les nébuleuses et amas divers depuis Andromède jusqu’au Sagittaire s’enchaînent, occasion pour moi de revoir en petit format les pôles attracteurs des cieux d’été et d’automne. Tout en parcourant de long en large la voûte céleste, je manifeste mon enthousiasme quant à la qualité optique de ces jumelles et demande à Oleg quelles sont-elles. Il me répond évasivement qu’il n’y a pas fait attention ; je regarde et aperçois non sans difficulté P... E... N... T... A... OK d’accord, pas la peine d’aller plus loin, je comprends mieux maintenant. Sacré Oleg.

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La nuit du 24 au 25, les conditions s’annoncent bonnes pour tester le mouvement en azimut qui a été monté dans la journée. Je m’installe dans le petit jardin en face du gîte, au Nord du lampadaire pour ne pas l’avoir en pleine g..., quoi. La Lune est basse et ne va pas tarder à se coucher. Première vraie nuit d’observation en perspective !

Tout d’abord, un classique : Polaris ! C’est une jolie double dès 75 fois avec le Nagler 16, mais elle a surtout servi pour ce qui fait que cette étoile est un grand classique du dobsonophile : la collimation. A 400 fois (Takahashi LE 7,5 + Powermate 2,5x) je constate que l’instrument est loin d’être convenablement collimaté. J’essaye d’arranger les choses, mais je suis en limite de butée sur une vis à cause du miroir qui n’est pas assez proche de 45° par rapport à l’axe mécanique de son support, et le système de réglage n’est pas un modèle de précision. A revoir, notamment avec de meilleurs matériaux... J’arrive quand même à obtenir une tache d’Airy à peu près circulaire, même si les anneaux de diffraction ne le sont pas parfaitement. Le seeing a l‘air correct, je dirais entre 6 et 7 sur l’échelle de Pickering. A plus faible grossissement, les étoiles sont bien ponctuelles et rien que ça c’est déjà un régal !
Albireo est ainsi encore plus jolie que la dernière fois...

Désormais, au zénith, le ciel est vraiment bon malgré le lampadaire à proximité. A 75 fois on voit déjà les deux brins de la petite Dentelle à proximité de 52 Cyg. Le champ est vraiment magnifique ; je n’essaye pas de compter les étoiles qu’il contient... Inutile de préciser qu’avec le filtre O-III l’image est grisante, surtout dans le Nagler 16, même si chacun des deux principaux morceaux de Dentelles ne rentre pas tout à fait dans le champ. Au Sud de 52 Cyg, les filaments de NGC 6960 se séparent en trois parties principales qui se courbent vers la droite, la plus à l’Est (donc la plus courbée) étant plus faible que les deux autres. De l’autre côté de 52 Cyg, les deux brins, très marqués et séparés par une zone plus claire que le fond de ciel, se rejoignent en un seul qui s’arrête assez net. En continuant un peu dans la même direction on peut voir, plus faible et nettement plus étendu, un Triangle de Pickering qui s’effile vers le Sud, un peu en forme de face avant de string. Je vous laisse deviner en quelle matière...
NGC 6992-5 est encore plus belle que la dernière fois. Dans la région au Sud de la boucle (NGC 6995), notamment, on peut distinguer de légers enchevêtrements de gaz qui miment les parties les plus brillantes.
Pour de tels objets, un Nagler 26 muni du filtre qui va bien serait idéal...

Histoire de rester dans le même type d’objet et la même région du ciel, j’essaye de pointer NGC 6888, la Nébuleuse du Croissant. Sans l’O-III, elle demeure introuvable, alors qu’elle est perçue de manière évidente avec, ce qui donne un peu le même rendu que les Dentelles sans filtre. La forme caractéristique de fœtus est bien là ; l’objet est très sympa à observer. Le Nagler 16, là encore, n’y est pas étranger ! Le côté nord est le plus marqué tandis que la partie sud donne l’impression d’être plus faible et plus diffuse. Il y a beaucoup d’étoiles en surimpression en encore une centaine d’autres tout autour, même avec le filtre. Cette région de la Voie lactée est étonnamment riche, ce qui rend le champ de l’oculaire particulièrement esthétique malgré l'aspect cométaire des étoiles en bord de champ.

Tiens ! ça me fait penser que je n’ai pas encore tenté d’amas globulaire. Profitons que Hercule ne soit pas encore trop bas pour pointer M13. Dans le silence de la nuit, je retiens mon souffle en scannant la région, avec le Nagler 16 toujours (je rappelle que je n’ai pas encore monté le Telrad). Tout à coup, aaaargh !! Sublime ! Hypnotisant ! Malgré le faible grossissement et la pollution dissipée par ce cher lampadaire, l’amas est résolu à 90 %, dès 75 fois, donc. Le fameux « Y » sombre en bordure de l’amas est évident dès le premier regard. En périphérie, des enfilades d’étoiles confèrent à l’objet un aspect arachnéen que je n’avais jamais pris le temps de remarquer auparavant. A plus fort grossissement on est littéralement projeté dans l’amas, résolu maintenant à 99 %. C’est toujours bien brillant, avec une foultitude, que dis-je ! une palanquée, que dis-je ! une tétrachiée de petites têtes d’épingle qui se blottissent de plus en plus au fur et à mesure qu’elles se rapprochent du centre de l’amas. Je trouve que le grossissement optimal, ici, se trouve autour de 200 fois, voire un peu moins : à 160 fois avec le LE 7,5 comme à 188 fois avec le Nagler 11 + Powermate 2,5x j’obtiens un compromis esthétique-résolution qui me convient bien.
Sinon on voit très bien la petite galaxie à proximité : NGC 6207.

Histoire de comparer, j’essaye de trouver un petit amas globulaire, comme ceux que je voyais comme de petites taches floues dans mon ancien Maksutov de 150. M56 remplit parfaitement ces critères ; il est d’ailleurs idéalement placé, grosso modo à mi-chemin entre Albireo et Sulafat (γ Lyr). Cet amas est effectivement bien plus faible que M13 : magnitude 8,3 contre 5,8. Dans le 300, M56 à 75 fois ressemble à M13 à 88 fois dans un 150, ce qui correspond à peu près à une dizaine d’étoiles résolues. A plus fort grossissement le gain en information est très net puisqu’on résout l’amas aux trois quarts (un peu plus d’une vingtaine d’étoiles, peut-être), et la vision décalée permet de détecter des étoiles supplémentaires au cœur de l’objet. Quand j’écris que je résous au trois quarts, je veux signifier par là que je ne vois pas d’étoile dans un disque de rayon à peu près égal au quart du rayon du disque correspondant à l’amas entier (dans l’immédiat, je n’arrive pas à faire de phrase plus claire). Ce n’est pas un amas très riche, mais il n’en demeure pas moins intéressant à étudier : de manière similaire au « Y » de M13, on peut y détecter un « V » sombre qui est en fait constitué de deux lignes traversant l’amas de part en part et qui se rejoignent en formant un angle d’environ 30° si mes souvenirs sont bons. Peut-être un peu moins.
A retenter !

Passons à autre chose : à tout hasard je me refais la Galaxie d’Andromède. Rien de neuf par rapport à la dernière fois : le noyau galactique est toujours extrêmement brillant, non stellaire cependant, et les variations de luminosité sont très graduelles, si ce n’est au niveau des deux bandes sombres parallèles dont il a déjà été question, la plus éloignée du noyau étant la moins contrastée. Les deux satellites sont aussi très brillants, a fortiori M32.
Au même titre que M81, M31 ne dévoile pas grand chose en-dessous d’un certain diamètre, malgré sa luminosité... Dans un Nagler 26 ça doit être plus sympa.
A tenter au plus vite : les amas globulaires de cette galaxie, Mayall II notamment, pour ne citer que le plus connu d’entre eux !

Autre objet extragalactique, NGC 7331 est une jolie petite galaxie dans Pégase, située à 30 minutes de trajet seulement du célèbre Quintette de Stephan. Elle m’apparaît asymétrique et légèrement fuselée, bref, une petite allure dynamique et originale, sympa comme tout !
J’ai mentionné le Quintette de Stephan mais je n’ai pas réussi à l’appréhender : je pense que je l’ai cherché trop loin de NGC 7331 et que la pollution engendrée par le lampadaire ne m’aurait pas permis de le détecter sans le chercher.

Changeons de sujet et revenons à des choses moins lointaines. Il aurait été dommage de faire l’impasse sur l’une des célébrités du ciel d’été : NGC 7293, alias Nébuleuse de l’Hélice. Autant dire de suite que les conditions sont loin d’être idéales : non seulement l’objet est assez bas sur l’horizon, mais le faisceau du lampadaire inonde la portion de ciel correspondante de sa teinte orangée. D’ailleurs, cette nébuleuse planétaire n’est pas trouvée sans l’emploi du filtre O-III. O-III qui permet de faire ressortir l’objet de manière spectaculaire. C’est à 75 fois (Nagler 16), que l’image est la meilleure : à 48 fois (SMA 25) le contraste n’est pas suffisant malgré le filtre et à 109 fois (Nagler 11) il n’y a pas assez de lumière à mon goût : la nébuleuse commence déjà à être trop diluée. On a ici affaire à un anneau diffus et très étendu, bien rond, mais d’épaisseur inégale. De là à y voir une forme d’hélice, il y a un pas que je ne franchirai pas, les conditions étant, je le reprécise, plutôt médiocres. Malgré le filtre on peut quand même voir quatre ou cinq étoiles en surimpression.
Voici un objet type à retenter quand les conditions seront meilleures...

Le ciel a déjà bien tourné et on peut voir les Pléïades émerger au-dessus des arbres. M45 ne rentre pas tout à fait dans le champ du Nagler 16 (qui a plus de champ réel que le SMA 25 malgré 9 mm de focale en moins). On arrive quand même à y faire rentrer les Sept Sœurs, mais il faut reconnaître que le champ est vraiment insuffisant pour les amas ouverts étendus. Là encore, un petit Nagler 26 de derrière les fagots muni d’un Paracorr, ça devrait bien le faire...
Notons que l’on devine la nébuleuse par réflexion autour de Mérope et de Maia, comme si l’oculaire était embué ! Il s’agit bien de la nébuleuse vu qu l’effet est moins prononcé pour les autres étoiles des Pléïades et inexistant sur les étoiles étrangères à l’amas.

Je constate que le temps n’est plus aussi clément que les heures qui ont précédé. De petits nuages commencent apparaître et à se faire de plus en plus fréquents.
Comme les amas globulaires de toute à l’heure m’ont particulièrement emballé, je me décide à pointer M15, dans Pégase, en bas à droite du Carré. Là encore l’image est bouleversante ! Voici donc encore un très bel amas, plus rond que M13 et plus dense au centre. Plus petit aussi. A 75 fois, je résous l’amas à 70 ou 80 %. On passe à 95 % lorsqu’on rajoute la Powermate. Je ne vois pas de zones sombres comme celles de M13 ou M56. Bref, il s’agit dans l’ensemble d’un objet très régulier. Le prototype même de l’amas globulaire parfait, en somme ! Un peu trop parfait, peut-être ?

Les nuages ne m’auront pas laissé le temps de jeter un oeil sur M2, juste en-dessous, dans le Verseau... 3 h du matin et la rosée commence à devenir envahissante. Il est temps de remballer !

Bilan : le mouvement en azimut semble bien réglé ; il ne reste plus qu’à mettre le Téflon pour les mouvements en hauteur et à mettre un support pour ce Telrad qui m’a tant manqué !
A part ça j’ai trouvé mes prochains cadeaux : Nagler 26 et Paracorr. Ca attendra les premiers salaires... Voilà une autre preuve que l’astronomie nous apprend la patience !

***

Depuis ce début de vacances à aujourd’hui j’ai refait un certain nombre d’observations avec ce tout nouveau dobson. Comme j’ai réobservé pas mal d’objets classiques dont j’ai déjà fait la description précédemment, je ne vais pas écrire un compte-rendu pour chaque nuit, mais pour chaque nouvel objet observé depuis. Observé dans des conditions potables, s’entend.

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La Lune.
C’est le premier objet que j’ai observé dans des conditions décentes, c’est-à-dire avec une monture à peu près fonctionnelle au début des vacances d’été. J’avais commencé à la regarder le jour, mais les conditions de turbulences étaient trop mauvaises pour grossir à plus de 100 fois. Néanmoins, la nuit venue, l’image se stabilisait et devenait d’une finesse démente. Je n’ai pas pris de notes ce premier soir malheureusement, mais pour la nuit du 1er septembre j’avais pensé à griffonner un petit mémo.
Je me remémore notamment Pétau, ahurissant de détails avec des rainures un peu partout dans le fond du cratère. A l’Ouest, rien de nouveau : une grosse rainure bien rectiligne en rayon de bicyclette joignant le massif central montagneux et les contreforts en vis-à-vis, tandis qu’à l’Est, on peut voir plusieurs fines rainures transversales se prolongeant et se divisant pour joindre les contreforts du cratère à plusieurs endroits différents.
Je me souviens aussi avoir observé de manière particulièrement attentive les fameux cratères jumeaux Messier et Messier A, célèbres pour la longue « coma » d’éjectas s’étendant jusqu’au rivage de la Mer de la Fécondité qui leur est associée (la projection d’éjectas, pas la fécondité ; si, si, il y a une nuance). La forme oblongue de Messier pas A fait apparaître par le truchement d’une lumière rasante une espèce de zone d’ombre en forme de parapluie déployé, le rôle du manche étant joué par le fond du cratère, visiblement assez rectiligne. Pour Messier A, on peut voir en montant un peu en grossissement que les contreforts du cratère Ouest sont en fait doubles : deux chaînes parallèles dont les cimes de la chaîne intérieure forment une ligne claire dans l’obscurité.
Tout cela donnait un aspect « découverte » assez grisant à la soirée d’observation.
D’où le nom de baptême de mon nouvel étron branlant : « le Sélénoscope » ! Sans dérision... ou si peu ! Je m’autorise quand même un peu de ciel profond avec, de temps en temps.

Les nébuleuses d’été.
Ce que j’appelle nébuleuses d’été, ce sont typiquement celles qu’on peut trouver grosso modo entre l’Ecu et le Sagittaire, à savoir, du Nord au Sud : l’Aigle, Oméga, la Trifide et la Lagune.
En ce qui concerne M16 (ou plutôt devrais-je dire IC 4703 pour la nébuleuse), je n’ai pu observer que l’extrémité du pilier principal de la création depuis le jardin des mes parents. Avec le filtre O-III, bien sûr ! En tout cas je m’estime heureux ; ce n’est bien sûr pas très spectaculaire, mais quand on arrive à discerner cette petite bande lumineuse symbolisant le sommet du pilier (indépendamment de la périphérie légèrement laiteuse) et qu’on se met à superposer mentalement l’image de Hubble, ça prend quand même assez aux tripes !
En abaissant un peu le télescope pour rejoindre M17, on se rend compte que M16 était dans une zone relativement pauvre en étoiles malgré le fait qu’elle se situe à moins d’un degré de l’équateur galactique ! Sûrement qu’une nébuleuse obscure qui traîne dans la région n’y est pas étrangère...
Pour M17, par contre, le spectacle est d’un autre ordre. Nous n’avons plus affaire à un amas ouvert baignant dans un fond nébuleux détectable à l’O-III, mais à une nébuleuse structurée et bien dense qui montre déjà bien sa forme de cygne, même sans filtre et avec un horizon très médiocre. Là encore, le filtre fait vraiment la différence, sûrement en partie à cause de la piètre qualité de l’horizon sud en question. Les parties les plus brillantes d’Omega sont moutonneuses, présentent des irrégularités de l’ordre de la dizaine de secondes d’arc. La « tête » du cygne est surplombée par une étoile de magnitude 11 entourée d’une nébulosité qui lui donne l’aspect d’un petit amas globulaire non résolu. Enfin, comme pour symboliser le sillage de l’oiseau se déplaçant sur l’eau, on peut distinguer derrière lui des extensions en arc de cercle se recourbant vers le bas, dans une vague nébulosité à la limite de la perception...
Pour le reste, je n’ai eu qu’une fois l’occasion de pointer M8 et M20, à cause notamment de la Lune et de la météo assez moyenne qu’on a eu cet été, même dans le Sud-Ouest.
Sans filtre, M20 n’était pas visible. Avec l’O-III, seule la partie émissive émergeait, la nébuleuse par réflexion apparaissant en bleu sur les photos rayonnant trop peu de longueurs d’ondes habilitées à passer la douane. Celle qui demeurait visible laissait par contre bien voir en vision décalée les trois chenaux sombres qui donnent cet aspect trilobé caractéristique. Chenaux qui semblaient émaner de l’étoile trônant au centre, verte pour l’occasion !
Et pour finir, outre l’amas ouvert, M8 montrait bien (toujours avec le filtre) les trois parties de la nébulosité, trois parties qui décroissent en luminosité lorsque l’on tourne dans le sens des aiguilles d’une montre. J’ai déjà vu de bien meilleures images de la Lagune dans des instruments équivalents voire moins gros, notamment l’été d’avant, dans le Lot.

Les gros amas d’été.
Je reste un peu flou avec la simple désignation « amas » parce que lorsque je fais la somme des amas globulaires et ouverts de la même région que les nébuleuses qui précèdent, eh bien ça ne donne pas grand chose.
Commençons par l’amas ouvert (car oui, honte sur moi, il n’y en a qu’un seul). Certains diront que M11 c’est la tarte à la crème des amas ouverts (après les Pléïades), mais il n’en demeure pas moins qu’il vaut son pesant d’étoiles. J’explique. D’emblée, pour mettre bien dans l’ambiance, l’objet se trouve dans une zone assez riche de la Voie lactée. Donc rien que par le fait de chercher l’objet on s’en prend plein les mirettes ; heureusement que le Telrad n’avait pas été monté car j’aurais déjà loupé une partie du spectacle ! Et quand on arrive enfin sur l’objet tant convoité, on se réconcilie de suite avec les amas ouverts, si tant est qu’on s’en soit lassé. C’est vrai, certains trouvent que finalement les amas ouverts c’est pas génial parce qu’après tout, c’est simplement des étoiles un peu plus brillantes que la moyenne et un peu plus rapprochées que la moyenne. Occasionnellement on peut trouver ça joli (ce qui est accessoirement mon cas). Mais là, le Canard sauvage, c’est autre chose. La première fois que je l’ai vu, j’ai cru à un gros amas globulaire résolu. Ca donne un peu une idée : un amas globulaire résolu comme M11, on n’en voit pas tous les quatre matins ! Bref, l’objet est d’une luminosité, d’une richesse et d’une densité extraordinaires. Dans un instrument de petit diamètre c’est déjà sympa comme tout, mais dans un 300 c’est la folie !
J’en profite pour passer aux amas globulaires, notamment le fameux M22 du Sagittaire. Cette transition n’est pas si brutale qu’elle en a l’air car malgré la différence de nature des deux objets, je ne trouve pas M22 si dissemblable à M11. M22 est certes un amas globulaire brillant, mais il est assez pauvre en étoiles... pour un amas globulaire ! Du coup on le résout très bien et M11 (qui est riche en étoiles... pour un amas ouvert) donne à l’oculaire une impression voisine. Bon, d’accord, M22 est plus dense au centre, mais je maintiens cette impression de ressemblance. Notons que M22 présente quelques enfilades d’étoiles, notamment des chevrons qui font penser au logo d’un marque automobile connue et qui par ailleurs confèrent à l’amas l’aspect d’une « tête de dragon » (l’expression doit être de Maïcé, si mes souvenirs sont bons).
En matière d’amas globulaires d’été je pourrais citer, hormis M15 que j’ai déjà mentionné, l’amas M2 qui se trouve dans le Verseau, juste en-dessous de M15 d’ailleurs (à 13° au Sud à peu près). Là encore, il s’agit d’un objet pour lequel 300 mm de diamètre creusent l’écart avec les diamètres inférieurs. Là encore, malgré la densité de l’amas du même ordre que celle de M15, on peut voir de plus en plus d’étoiles au voisinage du centre au fur et à mesure que l’on monte en grossissement. Là encore... c’est trop beau ! A part ça, je crois me souvenir qu’il est moins rond que M15, et qu’il a limite une forme de comète (sans la queue et en exagérant) : d’un côté de l’amas, la transition amas-fond du ciel se fait doucement alors que de l’autre elle se fait un peu plus brusque. Non ?

Les amas divers (pas d’été – éculée, celle-là...).
L’automne et Cassiopée arrivant à grands pas, il était temps de commencer à mettre son nez dans la multitude des amas ouverts de la région du célèbre doublevé (pas celui-là, l’autre).
φ Cas reste sans conteste l’un des plus fameux d’entre eux, aussi connu sous le nom d’amas du Hibou ou d’E.T. (j’allais oublier : il y a aussi NGC 457, mais on peut survivre sans le savoir, je pense). C’est typiquement le genre d’amas tout simplement joli donc sympa à regarder. Ici il faut reconnaître que le diamètre n’apporte pas grand chose, si ce n’est quand même la couleur des étoiles qui apparaît, pour certaines d’entre elles, sans ambiguïté : une rouge par ci, une bleue par là, et le reste est plutôt blanc. Sinon la forme générale est toujours aussi marrante, RAS.
Dans un autre genre, plus difficile, il y a aussi NGC 7789, 10° à l’Est. Plus difficile mais super quand même ! En fait son observation donne une drôle d’impression car au premier abord et pendant une fraction de seconde, l’amas apparaît comme un disque flou de luminosité uniforme posé là, parmi un champ lacté assez riche. Pas très riche, cependant, une fois la fraction de seconde passée, quand on se rend compte que ce disque flou est en réalité un conglomérat très dense d’au moins une centaine de petites étoiles comprises entre la 11e et la 14e magnitude. Comme pour les amas globulaires, augmenter le grossissement permet de faire ressortir encore plus d’étoiles dont je pense que les plus faibles flirtent avec la 15e magnitude. Il s’agit là d’un des amas ouverts les plus riches et les plus denses que j’ai vu à ce jour ; ainsi je l’ai placé parmi mes favoris.
Dans le même genre, on peut signaler aussi NGC 436 à quelques encablures de NGC 457, bien plus faible et condensé, non complètement résolu et en forme de V flou. Je crois me rappeler avoir compté une trentaine d’étoiles. Sympa quand même, donc ! mais déjà plus élitiste que le Hibou des familles...
J’ai observé d’autres amas ouverts dans le coin, jolis également, mais auxquels je n’ai pas consacré beaucoup de temps d’observation car j’ai tendance à privilégier les nébuleuses et les galaxies. (Avec le temps qu’il a fait ça aura été pire que pour le VLT, pour les files d’attente !) Je pourrais peut-être citer M52 comme exemple, mais j’avoue ne pas me souvenir du reste...
Ah si, quand même, j’allais oublier le patron des amas ouverts de la région ! Je veux parler du Double amas, bien sûr. Un autre amas ouvert des familles tout aussi mythique que les Pléïades ou le Canard sauvage. Et il le mérite ! NGC 869 est bien rigolo avec son minuscule astérisme en forme de parachute, tout au centre de l’amas. NGC 884, quant à lui, a cette particularité que des intrus se dissimulent en son sein ! C’est vrai en plus (je suis peut-être le dernier à l’avoir remarqué) : cinq étoiles froides, bien rouges, se sont glissées parmi la multitude des chaudes étoiles bleues qui constituent l’amas au sens astrophysique du terme, sœurs de sang, si j’ose dire. Maintenant, à chaque fois que je pointe le Double amas, je m’amuse à faire et refaire ce jeu des cinq erreurs. Un vrai gamin.

Les galaxies d’automne.
Abordons succinctement le sujet des galaxies. Succinctement parce que pour se farcir des galaxies il faut un ciel bien correct. Autrement l’image se dégrade très vite, et il n’y a pas de filtre pour les galaxies... Depuis la mi-août je n’ai eu en tout et pour tout que deux nuits pas trop pires pour les galaxies. Il s’agit des observations les plus récentes : en ces périodes d’intempéries il faut reconnaître que lorsque le ciel est dégagé, il a le mérite d’être bien transparent.
Je ne vais pas réévoquer M31 et ses satellites, de peur de lasser. Par contre je me suis essayé à repérer le plus connu, disons le moins ignoré de ses amas globulaires : Mayall II. Un peu galère à repérer au début du fait de son éloignement relativement important de M31 (l’amas se trouve à environ 2,5° du coeur de la galaxie hôte), cet objet apparaît comme une petite étoile floue et pas bien flashante qui forme le sommet d’un triangle isocèle avec deux étoiles de magnitude environ 12, dont l’une est double. Monter en grossissement et regarder en vision décalée permet de voir que la petite boule floue est enserrée de deux étoiles. Coïncidence ou pas ?... Impressionnant pour l’esprit, en tout cas, de se dire qu’on peut voir à quelques millions d’années-lumière ces objets si familiers et d’habitude si proches puisque bornés aux limites de la Galaxie et faubourgs !
La Galaxie du Triangle est elle aussi le berceau d’objets habituellement rencontrés dans la proche banlieue. Sauf que les images des grands télescopes ont fini par nous habituer aux nébuleuses extragalactiques (« régions H-II ») vues les résolutions atteintes sur les galaxies de nos jours. C’est quand même grisant de voir en direct ces petits pâtés diffus perdus dans les bras de M33, en se disant qu’au même moment il procurent peut-être aux Galaxidutriangliens un plaisir similaire au nôtre lorsque nous admirons les nébuleuses d’Orion ou de la Carène... Damned ! ça me fait penser que j’ai oublié d’essayer le filtre O-III sur NGC 588 et NGC 604. Shame on me.
Pour en revenir aux galaxies elles-mêmes, Andromède et Pégase regorgent de petites galaxies intéressantes et/ou brillantes. On peut citer notamment la Galaxie de la Page Introuvable (NGC erreur 404), petite tache floue certes (faut pas lui en vouloir, ce n’est qu’une elliptique), mais qui se trouve à moins de dix minutes d’arc de Mirach (β And), de deuxième magnitude, quand même. C’est le contraste entre les deux objets qui est saisissant, plus que la difficulté de pointage. D’aucuns essaient de tricher en prenant des oculaires genre Ramsden de 30° de champ apparent et en faisant sortir Mirach du champ. Ceux-là n’ont rien compris au challenge. Na.
Plus intrinsèquement intéressante, NGC 891 est une belle petite galaxie vue par la tranche, avec une belle bande d’absorption la traversant d’un bout à l’autre. NGC 4565 en plus petit, moins effilé, moins facile aussi... Ce n’est pas un ersatz pour autant car les galaxies de ce type ne sont quand même pas légion ; d’ailleurs la bande d’absorption de NGC 891 n’a dans mon cas été visible qu’en vision décalée malgré le fait que ce soit une galaxie relativement connue pour ses propriétés esthétiques. En cas de ciel pollué, on peut grossir un peu, au risque de perdre suffisamment en luminosité surfacique pour ne plus rien voir du tout...
Plus facile, pour se rattraper, NGC 1023 est une mini-M31. Comme M31, elle demeure assez brillante pour sa taille et elle est facile à repérer. D’ailleurs je l’avais déjà observée et dessinée avec mon ancien télescope de 150 mm. Comme M31, elle ne présente pas de détails particuliers. Je suis ingrat avec M31 qui fait l’effort de dévoiler une suggestion de bande d’absorption et un début de bras spiral. Réflexion faite, NGC 1023 reste relativement assez avare d’informations comparé à sa luminosité, mais peut-être devrais-je essayer de mieux la regarder la prochaine fois. Ca reste de toute façon un objet « cool » à observer, je trouve. En attendant le printemps...
Non loin de là on peut aussi relever la présence d’ailleurs fort discrète de NGC 1003, signalée dans le Cambridge Sky atlas de W. Tirion. Pas bien brillante, mais conserve un potentiel non négligeable pour les meilleures nuits, je pense.
Je passe sur NGC 7331 et le Quintette de Stephan que je n’ai pas pensé à retenter.
Finalement l’épisode « galaxies d’automne » n’aura pas été si succinct que cela...

Les nébuleuses planétaires.
Pour moi, les nébuleuses planétaires ont ceci d’excitant qu’elles suscitent un instinct de recherche, le même que celui qu’on éprouve en microscopie où l’on n’est pas limité en lumière et où la recherche du détail passe par le désir de grossir. Sans vergogne. En astronomie cette fois, le grand confort apporté par le diamètre en matière de réserve de luminosité est un gain plus qu’appréciable pour ce genre d’activité. Activité à laquelle se prêtent bien un grand nombre de nébuleuses planétaires, souvent brillantes mais minuscules, a fortiori les détails qu’elles recèlent (la résolution des 300 millimètres est là aussi appréciable).
J’éluderai ici les cas particuliers que sont M57 et a fortiori M27, au demeurant fort jolies, mais que j’ai déjà évoqué et qui sont finalement assez peu représentatives de la généralité des cas.
Pour illustrer, prenons un premier exemple : l’Oeil de chat. Rien ne laisse a priori présager d’une quelconque particularité, vu que dans des instruments de 150 ou 200 mm cet objet ressemble à beaucoup d’autres : un petit disque flou éventuellement verdâtre avec une petite étoile au centre, à l’occasion. Pour le coup, NGC 6543 est brillante, riquiqui (20 secondes d’arc de diamètre à tout casser) et présente une étoile centrale relativement brillante (mag. 11). Mais est-elle vraiment ronde ? Si a 273 fois (Nagler 11 + Powermate 2,5x) on commence à en douter, à 400 fois (LE 7,5 + Powermate 2,5x) on ne s’en autorise plus le bénéfice : il y a bien une structure légèrement spiralée ! On peut même voir que le « bras » sud-ouest est plus ample que l’autre. Et je jure que je n’ai pas utilisé les antisèches de Steve Coe figurant aux côtés des descriptions NGC et IC : « Two brighter curved areas give the impression of spiral structure. » ! L’enthousiasme m’a même poussé à inaugurer mon premier dessin avec le 300 :


Ce constat ne correspond pas à un cas isolé.
Prenons la Boule de neige bleue nichée dans la constellation d’Andromède, NGC 7662. Je l’avais déjà dessinée au 150 dans lequel j’étais parvenu à détecter l’annularité de l’objet à 200 fois. Outre le fait que dans le 300 l’annularité est perceptible à des grossissements moindres, on retrouve dès 273 fois (et plus facilement encore à 400 fois) la forme caractéristique qu’on retrouve sur les photos, à savoir un anneau un peu allongé, un peu tordu vers son centre au niveau de l’allongement et pas fermé sur un côté, le tout reposant sur un disque diffus de diamètre environ deux fois plus grand que celui de l’anneau si ma mémoire est bonne. L’ensemble a une teinte verdâtre, immanquable à faible grossissement. Encore une excellente surprise, mais je n’avais pas encore tout vu.
Effectivement j’ai aussi tenté des objets un peu plus exotiques comme NGC 40, dans Céphée. Une nébuleuse tout à fait étonnante ! Elle présente deux arcs de cercle autour de l’étoile centrale, sur un fond en forme de disque, limité de part et d’autre par ces deux arcs de cercle. Cet objet ne répond pas à l’O-III, contrairement aux nébuleuses précédentes ; soit dit entre parenthèses, le filtre s’avère de toute façon inutile pour ce type d’objets pour lesquels les grossissements utilisés sont suffisamment importants pour s’affranchir de la gêne provoquée par le fond de ciel (pour NGC 7662, par exemple, l’O-III augmente le contraste par rapport au fond du ciel mais éclaircit le centre, ce qui atténue l’impression d’annularité).
Le cas de ces petites nébuleuses brillantes peut se généraliser avec prudence aux nébuleuses un peu plus étendues et/ou un peu moins brillantes, telles NGC 6751, NGC 6894 ou encore NGC 7008. En général je grossis un peu moins et... je prie pour que la nébuleuse réponde au filtre !
Vivement que l’Esquimau (NGC 2392) pointe le bout de son nez : je subodore une image mémorable !

Pour clore cette dernière partie du CROA, je peux mentionner quelques petites nébuleuses diffuses classiques et moins classiques.
Dans Cassiopée il existe deux nébuleuses pas trop méconnues que j’ai tenté récemment. Il s’agit de NGC 281 et de NGC 7635. La première est appelée « Pacman Nebula » par les américains car il paraît que cette nébuleuse ressemble au... à... Ben à Pacman, quoi (je manque cruellement d’imagination pour décrire la chose) ! Personnellement je n’y ai pas trop vu la forme de Pacman, mais de deux nébulosités accolées par leurs extrémités. A vrai dire je n’avais pas un ciel ultime au moment de cette observation, ce qui pouvait se révéler dommageable malgré le filtre O-III. Avec ce même filtre, j’ai essayé de détecter NGC 7635, la fameuse Nébuleuse de la Bulle, juste à côté de M52, eh bien c’était pas évident du tout. A peine perçevait-on une vague nébulosité passer derrière l’étoile qui me servait de repère (SAO 20575), rien de plus. Les conditions étaient cependant loin d’être optimales ; il convient donc de prendre quelque recul par rapport à ces premières impressions. (Qu’en termes galants ces choses-là sont dites ! Comment ? On s’en fout ? Ah, bon, tant pis...)
Pour faire moins dans la subtilité, ils nous reste toujours le bulldozer de service : la bonne vieille Nébuleuse d’Orion. Malgré le halo de la ville toute proche, M42 offrait déjà il y a quelques jours un festival de chenaux sombres et de volutes bleutées. C’est agricole, c’est bourrin, c’est M42. Un avant-goût des longues soirées d’hiver, histoire de passer un peu le méridien...

***

Je peux d’ores et déjà proposer un tableau récapitulatif du gain de passage d’un diamètre de 150 mm au double. Le listing effectué est très loin d’être exhaustif (je pense le mettre à jour régulièrement).
Les objets entre crochets désignent ceux que j’ai observé il y a quelques temps dans d’autres télescopes de 300 ou bien des objets que je n’ai observé pour le moment que dans des conditions médiocres. J’ai mis les objets en question à titre indicatif mais le plus prudent serait pour l’instant de ne pas en tenir compte. Cela ne veut bien sûr pas dire que les autres objets voient leur classement irrévocable : tout cela peut varier selon la sensibilité de chacun. A ce titre, j’encourage les utilisateurs de télescopes de plus ou moins 300 mm à mettre leur grain de sel s’ils sont en mesure de le faire !

Gain modéré :

[Vénus]
Amas ouverts brillants et peu denses (M16, M29, M39, M45, NGC 457...)
M57 (étoile centrale)
M76
NGC 6826 (ne clignote plus trop)

Gain important :

Lune (craterelets, rainures, pics)
[Saturne (anneau de crêpe, division d’Encke)]
Nébuleuses diffuses (M8, M17, M20, M42/43, NGC 281, NGC 2024, IC 349, IC 4703...)
Rémanents de supernova (Dentelles du Cygne, NGC 6888, M1)
Amas ouverts denses (M11, NGC 7789, Double amas de Persée...)
Etoiles multiples (α Umi, α Aur, α Tau, β Cyg, γ And, δ Ori, ε Lyr, ε Ari, ζ Per, η Cas, θ Aur , ι Cas, ο Per, 6 Cas, 72 Peg...)
Galaxies brillantes et/ou sans détails particuliers (M31, M32, M81, M110, NGC 1023...)
M27 (extensions Est-Ouest)
NGC 7293 (détails de structure)
NGC 7662 (idem)

Gain considérable:

Couleur des objets (planètes, étoiles et nébuleuses)
[Jupiter (WOS et autres festons, bandes intermédiaires, fortes nuances de teinte)]
Amas globulaires (M2, [M3], [M4], M5, M13, M15, [M22], M56, M71...)
La plupart des galaxies pittoresques (M33, [M51], M82, [M101], NGC 891, [NGC 4565], NGC 7331...)
[Amas de galaxies (Quintette de Stephan, amas Coma, chaîne de Markarian...)]
Autres objets extragalactiques (NGC 588, NGC 604, Mayall II)
NGC 40 (détails de structure)
NGC 6543 (idem)


En guise de conclusion et au risque de proférer des banalités, je ne peux que chaudement recommander le passage au diamètre supérieur car on en ressent le bénéfice sur quasiment toutes les catégories d’objets : en ce qui me concerne, chaque amas globulaires pas trop minable se révèle être une vraie claque, les galaxies, à condition d’être sous un bon ciel, s’accompagnent de détails morphologiques insoupçonnés et de compagnons faibles et les nébuleuses planétaires dévoilent leurs secrets avec une facilité parfois déconcertante tandis que les nébuleuses plus classiques prennent du volume voire même des couleurs, parfois. Une bonne optique couplée à une bonne collimation peut aussi faire des miracles en planétaire, tout comme en stellaire.

J’ai toujours été fan des Dentelles du Cygne, mais là je crois que les plus beaux amas globulaires, notamment, en font des concurrents sérieux...

En attendant, BCBC* à ceux qui ont eu le courage de lire jusque là !

Matthieu

------------------
*Bons Cieux Bien Cléments

[Ce message a été modifié par MatP (Édité le 27-12-2004).]

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Très intéressant CROA que je garde sur mon DD...
Merci pour le boulot de rédaction et la précision du récit.
Le passage sur le grossissement optimum pour M13 m'a particulièrement interpellé.

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J'ai tout lu !!! ! Ah les CROAs fleurissent cet automne ! Et de plus en plus longs !!!!

Argh, déjà 19h30 ! Eh ben...

Je l'aime bien ce CROA, parce que tu observes réellement les objets. Je n'avais jamais pensé que les étoiles centrales de NGC 869 pouvaient évoquer un parachute, mais maintenant que tu le dis, bien sûr ! Et le surnom de NGC «error» 404... Et aussi parce que tu as remarqué comme moi à quoi servait un 300 mm, et notamment le gain sur la couleur des étoiles, qui avait été une surprise inattendue pour ma part. Ça fait toujours plaisir de savoir qu'on est pas le seul à apprécier ces choses là.

Et puis tu as pu faire déjà pas mal d'observations, c'est la bonne nouvelle !

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un bien long croa

je ne l ai pas totalement terminé, je le finirai plus tard
mais il m'a bien fait plaisir
vivement que je fississe mon 300 aussi..

en tout cas, merci pour ce ptit moment de bonheur

[Ce message a été modifié par Lavenne (Édité le 20-10-2004).]

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Alors là ,chapeau ! Je reste sans voix.
Ce luxe de détails ,on a l'impression de suivre ton cheminement à travers les objets et d'être complètement immergé dans tes observations .Très salutaire comme lecture en ces temps pourris .ça remplace une belle sortie et donne envie de franchir le pas du grand diamètre .
J'aime beaucoup

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Merci à vous 4. La prochaine fois j'essaierai quand même de faire les observations et les CROA à peu près au même rythme parce que sinon le retard s'accumule et on est obligé de se coucher à des heures indues pour rattraper le CROA en retard... Gaston je ne suis plus, youpi !

P.S. : J'ai corrigé quelques fautes, ça ne mange pas de pain.

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c'est beau, très précis et surtout très utile, j'imprime et je te prie de croire que ça va me servir!
On en veut ancore ! epsi

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Eric, tu fais bien de me rappeler à l'ordre : j'ai promis de faire des mesures de seeing dans mon coin et me suis d'ailleurs inscrit sur la liste. C'est d'ailleurs par Météosurf que j'apprends petit à petit à évaluer la turbulence. Seulement, il faudrait que je diaphragme le télescope et que je consacre un (petite) partie des soirées aux mesures et à la comparaison avec les prévisions. Pour ça il faut bien que je me rentre la méthodologie dans le crâne ! Il faut dire que c'est pas très pratique de vous tenir au courant quand on n'a plus le Net à la maison.

P.S.: Merci aussi pour vos commentaires, c'est sympa !

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Non il n'y a rien à diaphragmer, simplement tu indiques le diamètre de ton télescope et le grossissement utilisé et tu effectue "bêtement" ton relevé sur l'échelle de Pickering. Le concepteur du modèle (B.O. Demory) recalibre le tout après pour l'exploitation des donnés. Tu peux aller voir la base de données, il y a environ une soixantaine de relevé, tu auras des exemples dont les miens. Ici: http://fr.groups.yahoo.com/group/seeing/database?method=reportRows&tbl=2

Bien amicalement

------------------
Eric MAIRE -

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Ah, je viens de lire avec délectation ce somptueux CROA (il me la fallait imprimer - comment déguster une telle prose sur un écran , - et il n'y avait plus de toner dnas la cartouche argh !). Passionnant, détaillé, drôle et précis, que dire ? Une mine d'information pour de futures (hypothètiques ?) observations, les considérations sur M22 et M11 sont un morceau d'anthologie, j'aime beaucoup les considérations chromatiques liées au diamétre, la sensation concréte de l'observation visuelle ('on sent presque l'épaisseur de la galaxie") et tout le reste...Moi qui vient de passer de 76 mm à 200, il va falloir que j'évite de trop lire ce genre de CROA produit par du 300...je risque d'user littéralemment mon tout nouveau 200 avant l'heure.
En tout cas bravo, et à lire tes CROAs d'hiver (avec le bourrin M42 !)

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Salut Matp,

hier après--midi j'imprime ton roman euh non ton CROA et hier tranquille je lis ce fameux roman euh non CROA.

C'est que du bonheur, on a à la fois l'évolution du scope, les différents type d'objets et tout ça avec un certains style qui séduit et qui plait. Comme dans les bons romans (pourtant ça fait un baille qua je n'en lit plus) ce CROA nous plonge dans tes aventures, on se sent à coté et même l'oeil à l'oculaire...maintenant comme je l'ai dit à Lafanet, nouvelle croateuse, tu vas devoir nous gratifier de tes proses plus souvent.
A part ça, chapeau pour le 300, tu as "tout" fait ou "seulement" le tube et la monture et acheté les miroirs ?
Est-il maintenant terminé ?
Dernières questions : de tous tes oculaires quel est celui que tu trouves les plus utiles ? je te demande ça car j'hésites de nouveau entre 20/18/16/14 pour l'achat d'un oculaire pour le futur et très attendu 300...

Bon ciel.

------------------
Ludovic, amateur, newton 114 pour le jour, newton 200 pour la nuit.
Du visuel, rien que du visuel

Ce ne sont pas les questions qui embarrassent, mais les réponses...

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Merci à vous trois ! C'est trop !

Michel> En fait le gîte était dans la même maison que celle de la mère du propriétaire. C'était une vieille madame du terroir de 80 ans biens sonnés. Ce lamapadaire a semble-t-il été placé là pour sa sécurité... Entre nous il éclairait bien « mieux » la partie gîte que la sienne, et sans vouloir être méchant, cette madame ne risque ni le vol (une très vieille Opel Corsa, une télé et quelques chats), ni le viol. Je sais bien que c'était la région où sévissait Patrice Alègre, mais quand même...
Enfin bon la deuxième semaine on s'est arrangé avec le proprio pour déménager dans un autre gîte un peu plus loin sur la route (bien isolé, cette fois !). Ca aurait été bien mieux si ça n'avait pas été la pleine Lune à ce moment-là... Peut-être que j'essaierai de remettre ça à un autre moment... en période de nouvelle Lune !

Lud@> Je n'ai fait que la structure (très perfectible d'ailleurs, mais utilisable ; sinon j'ai enfin monté ce @#*&§! de Telrad ). Pour les optiques c'était une bonne occase.
Sinon, mon télescope n'est pas terminé et ne le sera probablement jamais : je pense qu'il y aura toujours moyen d'optimiser quelque part. Il faut que je revoie la base, les mouvements, l'équilibrage, le porte-secondaire et la transportabilité. Bref, du boulot en perspective !
En ce qui concerne les oculaires, il se trouve qu'en pratique j'utilise plus le Nagler 16 que le 11, mais si je devais choisir entre le 16 et le 11, je prendrais le 11, plus polyvalent. A vrai dire je trouve les grossissements du 16 et du 11 un peu trop voisins, mais autrement avec la Powermate ça donne une gamme moins harmonieuse dans les grossissements plus élevés. J'aime d'ailleurs beaucoup la Powermate car elle me permet d'avoir l'équivalent d'un Nagler 6,4 et un Nagler 4,4 pour le tiers du prix ! En plus elle atténue leur chromatisme chronique et ça fait plus de place dans la mallette, donc c'est tout bénef'.

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Salut ,je viens de relire le post ;on ne s'en lasse pas !
Pour toi ,la gamme d'oculaires idéale ressemblerait à quoi?
A+

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astromic,

A mon avis, le plus difficile n'est pas de trouver une bonne gamme d'oculaires, mais de trouver la meilleure pour un budget relativement limité.
Libre à toi de posséder la gamme entière des Nagler : dans ce cas il y a de bonnes chances pour que tu aies une gamme de grossissements proche de l'idéal.

Après, si les sous viennent à manquer, il faut ruser. Déjà, prendre une Powermate et un Nagler (ou autre) revient en général moins cher que d'acheter deux Nagler de focale équivalente. Ca oblige bien sûr à choisir la focale des oculaires et le coefficient de la Powermate de manière à donner une gamme homogène, harmonieusement répartie. Et c'est pas toujours évident de ne pas trouver de focales redondantes, surtout à partir de 3 oculaires + Barlow (ou Powermate) !
On pourra aussi se limiter à des oculaires au coulant 1"¼ vu que les filtres associés sont bien moins chers qu'en 2". En contrepartie, il faut être prêt à renoncer à monter très haut en champ réel sur le ciel.

Je te donne l'exemple de mon cas.
- J'utilise actuellement un Nagler 11, un Nagler 16 et une Powermate 2,5x, ce qui me donne les grossissements suivants : 75x, 109x, 188x et 273x.
- On voit la coma dans le Nagler 11 et devient un peu gênante dans le Nagler 16, donc mon prochain achat sera probablement un Paracorr (qui multiplie la focale par 1,15), donc : 86x, 125x, 216x et 314x.
- Ensuite (quelques années plus tard ) je profiterai du champ corrigé pour me prendre un Nagler 26 (avec l'O-III qui ira bien), ce qui devrait me donner : 53x, 86x, 125x, 216x et 314x.
- Après, je compte remplacer la Powermate 2,5x par une Powermate 4x (elle est en 2" donc je pourrai mettre le Nagler 26 dedans). D'où : 53x, 86x, 125x, 212x, 345x et 502x pour les nuits de folie.

Ca me paraît bien équilibré (l'air de rien ces prévisions m'ont demandé des mois de réflexion ), tu peux peut-être chercher à faire quelque chose de similaire. (Si tu maîtrises Excel et les graphiques ça aide bien !)

P.S.: C'est vrai que 86x et 125x c'est un peu trop proche, mais sinon avec la Powermate c'est plus aussi bien dans les forts grossissements... et il n'existe pas de Nagler 17 ou 18 !

[Ce message a été modifié par MatP (Édité le 24-10-2004).]

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reccord du croa long battut
magnifique.
et bravo aussi pour ton exeptionnel dessin !!!
c'est la premiere fois que je vois un dessin d'astro a ce point réussi, il en est même troublant...
une photo noir et blanc, c'est l'effet que cela fait !!!

------------------
chat echaudé crain la tartine beurré quand le sage s'en mord les doigts
-----------------
Frédéric T | | AVEX
Parc régional du Vexin
C9'1/4 EQ6 - mak 127
AVEX • Astronomie du Vexin

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Fredogoto> Ouah en gras et tout ! Merci !
Après vérification sur Guide 8, me suis rendu compte qu'il manquait une étoile 14,2 à l'Ouest de la nébuleuse. J'ai dû oublier de la mettre en recopiant l'image de Hubble. Je déconne hein.

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Matp bravo,

j'avais repousse la lecture de ce GROA quelques fois tellement y me faisait peur et puis cette fois ca y est, slurp... tout bu...

Que dire sinon qu'il est fameux (a un neologisme douteux pres ), precis et detaille, un vrai bonheur.

Comme je suis assez faiblard en etoiles doubles et petits NGC (MMC), je m'en va faire comme tout le monde, imprimer ce GROA pour le reviser avant les prochaines sorties.
Je remercie au passage notre gars Bruno qui met toujours des doubles et MMC a coucher dehors dans ses CROA lui aussi.

Encore bravo.

ced

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Ah ! le jeune enfoiré ! Voilà maintenant qu 'il veut éditer ses croa dans la ... Pléiade , évidemment !
Et en plus pas de photo du 300 !

résultat : Une mauvaise note qui aura une influence néfaste sur sa moyenne !

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Eh beh. Et je pèse mes mots. Vindiou quels CROAs, pfoulah, on sent le temps libre que tu as en ce moment Ca va être dur de faire mieux que ça, et je te rappelle que l'expert ès tartines, c'est moi :p Et quel style, rhâââ bôôô. Sinon, le dessin, tu l'as pompé d'où en vrai ? Trop magnifiquissimantesque pour être MatPien, tout ça.

------------------
Murphy's Law :
If something can go wrong, then it will...


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cedric> MMC ? Ques a quo ? Mécanique des milieux continus ? Je vois pas le rapport.

Mezzo> En fait au début je voulais mettre quelques photos, et puis après quand j'ai vu que les compliments fusaient de toutes parts ( ) je me suis dit : bon, on va les laisser rêver un peu avant de leur mettre la dure réalité sous les yeux...

VCitron> Toi, t'as quelque chose à me demander.

P.S.: Merci ou de rien, au choix.

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