Le
problème OVNI
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Bombardier
furtif B-2 Spirit passant le mur du son. Sous la dépression
qu'il provoque, l'humidité de l'air se condense pour former un
nuage qu'on appelle une condensation de Prandtl-Glauert. Document Northrop-Grumman. |
L'influence
scientifique (V)
Passons
un instant de l'autre côté du miroir d'Alice. L'exploitation
commerciale du phénomène OVNI, affichant ostensiblement des poupées
vertes à la peau de lézard et des soucoupes en plastique a
longtemps bloqué les scientifiques devant le portail des boutiques
farfelues des commerçants. Ce n'est que devant la répétition des
notifications d'OVNI émanant de personnes crédibles qu'ils en ont
prudemment franchi le seuil et accepté le fait qu'il existait un phénomène
inexpliqué.
Aujourd'hui, trop de scientifiques restent encore
réticents. Il faut encore qu'ils acceptent de considérer ces
"figurines" comme des modèles ou des allégories d'une
possible réalité.
Mais
quelle est l'influence du discours scientifique sur le phénomène
OVNI ? Les scientifiques influencent-ils l'opinion du public ?
De prime abord
étant donné que la plupart des scientifiques sont encore
rétissants à reconnaître l'existence d'un véritable problème,
leur influence est inexistante voire anodine. Seul leur point de vue
rigoureux et officiel fait autorité en la matière.
C'est
justement ce discours soi-disant prudent, nuancé, circonstancié et rigoureux
des ingénieurs d'étude et des chercheurs qui dicte dans une certaine
mesure au public comment il doit interpréter ce qu'il observe.
Est-ce
la Vérité ou non, là n'est pas la question : le public attend
simplement des scientifiques des réponses à ses questions.
Les
extraterrestres viendraient-ils d'un univers parallèle ? La
science-fiction a tendance à véhiculer cette explication et la
science, par le biais de la physique et de la cosmologie quantiques
envisage l’existence de nouvelles dimensions, du moins en théorie.
L'astrophysicien Jean-Pierre Petit en tous cas soutient cette thèse.
Il a, pour sa décharge, été influencé par un passé scientifique propice à
ce genre d'allégations : théorie de la relativité (trous noirs,
hypersurfaces, tachyons, paradoxe de Langevin), physique
quantique (univers multiples, trous de ver, particules remontant le temps,
antimatière), etc, autant de concepts forts originaux qui lui ont
offert la matière première de ses spéculations. Son cas n'est pas
isolé, et rappelez-vous qu'avant lui l'astronome américain Percival.
Lowell crut que les Martiens existaient, seule théorie pouvant expliquer
la rectitude et le développement des "canaux" qu'il avait
découvert au télescope...
Voyons
de quelles manières les scientifiques ont pu influencer les
ufologues et, dans une moindre mesure, les témoins cultivés et le
public en général après une longue préparation entretenue par
les médias. De nombreux exemples confirment cette influence, dans
les domaines de la physique, de la météorologie, de l'astronomie
et de l'archéologie pour ne citer que les sciences les plus
connues.
La
physique
La
théorie de la relativité restreinte d'Einstein énoncée en 1905,
fut l'instigatrice d'une nouvelle vision du monde. En prédisant que
le temps n'était pas donné une fois pour toute mais dépendait de
l'état de mouvement de l'observateur, Einstein laissait
sous-entendre que si deux observateurs se déplaçaient à des
vitesses différentes, l'intervalle de temps compris entre deux événements
ne serait plus décompté de la même façon dans les deux référentiels;
en d'autres termes, les observateurs vieilliraient à une vitesse
différente l’un par rapport à l’autre.
Reliant
cette théorie aux lois de la Relativité générale, stipulant
que la gravité était une déformation de l'espace-temps (et non
plus une force), les spéculateurs disposaient de tous les outils théoriques
pour réunir des régions séparées dans l'espace et dans le temps
: du trou de ver aux univers
multiples, l'homme de la rue était aux anges et n'avait plus
qu'à attendre les extraterrestres "le long d'une route
solitaire de campagne, alors qu'il cherchait un raccourci qu'il ne
trouva jamais"...» ainsi que nous le rappelait le narrateur de la série Les
Envahisseurs.
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Théoriquement
un "trou de ver" ou pont d'Einstein-Rosen pourrait relier deux singularités dans l’hyperespace.
Seul inconvénient, nul ne sait comment entretenir un tel passage et lui donner une taille macroscopique. En
effet ce “pont” dans l’hyperespace est à l’échelle de Planck et est instable. Totalement différent d’un trou
noir, un trou de ver demeure visible aux yeux de tous et plus extraordinaire encore, il permet de voyager
dans le temps en fonction du sens que l’on prend, ce qui explique son attrait. Documents T.Lombry. |
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En
complément, une génération plus tard, l'interprétation de la
physique quantique, avec ses fonctions d'ondes superposées, sa
"matrice S" dans laquelle les particules remontaient le
temps et son analyse probabiliste donnèrent également aux
physiciens les moyens d'imaginer des univers multiples interconnectés,
dans lesquels le temps pouvait déraper comme ils en faisaient
quotidiennement l'expérience avec les muons, ces fameuses
particules capables de vivre cent fois plus longtemps lorsqu'elles
se déplacent à une vitesse relativiste.
Tous
ces faits, relevés dans la vie quotidienne des physiciens et parfois dans
l'observation du cosmos (les émissions des radiosources notamment), ont
permis à J.-P. Petit et quelques autres de se rapprocher à une
vitesse plus rapide que celle de la lumière de leurs chers petits
hommes verts.
H.G.Wells y contribua en inventant sa "Machine à
explorer le temps" faisant fi des paradoxes temporels. Edmond Hamilton qui, rappelons-le inventa le mot
“soucoupe” en 1927 l'a suivi de près avec "Les Rois des
Etoiles", permettant aux hommes de franchir les espaces
cosmiques en s'affranchissant de la barrière temporelle. "Retour
vers le futur" et ses suites récentes ne viennent que
confirmer l'attrait du public pour ce genre de films qui furent
autant de succès du box office.
L'industrie
aérospatiale enfin avec ses recherches secrètes en soufflerie,
rendit les soucoupes et autres ailes volantes tout à fait concrètes.
Ainsi que nous l'avons rappelé, Northrop et d'autres grands
constructeurs ont mis au point dès l'après-guerre de nombreux
prototypes d'avions qui ne feront qu'accréditer la thèse qu'il
pouvait bien exister de tels engins dans l'espace.
L'influence
technologique |
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A gauche
une soucoupe volante ! Pas exactement. C'est l'AirPort Base
d'Apple. Il s'agit d'un boîtier pouvant connecter 10 iBooks à un réseau sans fil
à haut débit. Au centre, une soucoupe volante ! Plus
exactement le prototype d'Avrocar. A droite, une
soucoupe volante ! Non plus. Il s'agit d'une caméra
CCD vendue par la société chinoise Eeper. Documents Apple,
Bill Zuk et CCTV.
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Les
phénomènes météos et le Triangle des Bermudes
Toutes
ces influences expliquent pourquoi le "Triangle des
Bermudes" par exemple, fameux par ses soi-disant ouvertures sur
une autre dimension spatio-temporelle, eut également son heure de
gloire. Pourquoi les bateaux disparaissaient-ils dans cette zone, pourquoi ne
retrouvait-on pas leur équipage, pourquoi les satellites en orbite
perdaient-ils le cours de leur programme...? Une fois encore la vérité
est ailleurs et... plus terre-à-terre.
Cette région maritime des Caraïbes qui délimite une
zone allant des Bahamas (sud de la Floride) à Puerto Rico, couvrant la mer des Sargasses
et qui rejoint les Bermudes au Nord-Est est un site propice au développement
des cellules orageuses et des ouragans, les conditions atmosphériques
dans cette région étant aussi changeantes que soudaines.
Plus
d'un caboteur se sont perdus dans le brouillard ou se sont brisés
sur les crêtes des vagues hérissées par un vent de tempête,
n'ayant même pas donné leur destination à leur port d'attache.
Comment voulez-vous retrouver ces malheureux sachant qu'une fois
passé par dessus bord, rien ne permet de distinguer la tête de la
victime dans une mer vaste, parfois démontée et pleine d'écume.
Localement,
à marée haute, des grottes inondées créent également un effet
de siphon si violent que le maelstroem est capable d'engloutir un
petit bateau de tourisme ou de pêche en quelques minutes.
Chaque
année, 30 avions légers sont perdus dans le Triangle. Tout pilote
qui vole dans la région des Keys vous dira que vu d'altitude,
toutes les îles de Floride se ressemblent... Et c'est
pourquoi la désorientation spatiale est un accident très commun
qui explique l'essentiel des disparitions dans le Triangle des
Bermudes.
Depuis
1944 on a enregistré officiellement la perte corps et biens de 37
avions, plus de 50 navires et même d'un sous-marin. Et la liste
s'allonge chaque année. Selon des sources non confirmées, depuis
500 ans on aurait assisté à la disparition de plus 1000 vaisseaux
dans le Triangle des Bermudes.
Parfois
les autorités maritimes ont un début d'explication. Des
pilotes pourtant chevronnés se sont égarés dans des zones
d'anomalies magnétiques ou suite à des conditions météos épouvantables,
isolés et à court de carburant pour rejoindre la terre. Après
enquête, les autorités découvrirent que les appareils avaient
parfois été perturbés par du "statique" très violent, voyant des
lueurs blanches, le feu Saint-Elme et devant par dessus tout
naviguer avec un compas affolé et sans radio...
D'autres se sont trompés de cap et sont partis au large
croyant se rapprocher des côtes. A court de carburant, ils ont
péri en mer... Tous ces accidents trouvent en réalité une
explication bien concrète et pourrait-on dire toute naturelle, bien
éloignée de l’interprétation des ufologues.
La
disparition des cinq torpilleurs TBM Avenger
Qu'en
est-il enfin de la fameuse histoire des cinq avions torpilleurs TBM
Avenger qui se sont perdus corps et biens le 5 décembre 1947, ainsi
que l'hydravion Mariner ayant 13 hommes à son bord qui alla à leur
recherche au nord des Bahamas ?
Première précision, les cinq
appareils TBM Avenger du vol 19 se sont perdus du côté de la pointe nord du
"Triangle des Bermudes" et non pas "dans" le
Triangle des Bermudes. Après avoir lu les comptes-rendus des opérateurs
radios et reconstitué le vol de l'escadrille en temps réel, on
estima la position du crash à 350 km à l'est
de Daytona Beach, c'est-à-dire à 400 km au nord de leur base, à
Fort Lauderdale ! Aujourd'hui les épaves n'ont toujours pas été
retrouvées. Mais comment se sont-ils retrouvés si loin de leur
base ?
En
fait, pour résumer toute l'affaire, la patrouille n'a pas
suivi la route qui lui était assignée et tenta de rentrer à
sa base de Floride par le chemin des écoliers au moyen des
seules méthodes visuelles.
Leur
plan de vol devait les conduire le long d'un triangle allant de Fort
Lauderdale à Cistern Cay puis vers le nord-ouest vers l'île de
Grand Bahamas pour revenir à leur base en prenant un cap au
sud-ouest. Mais ils ont vraisemblablement dépassé
Cistern Cay et du coup leurs repères se sont brouillés dans leur
esprit, confondant les Florida Keys avec le Grand Bahamas. En
cherchant alors à rejoindre la côte, ils s'en sont éloignés et à
court de carburant, s'écrasèrent en mer. Mais comment une
escadrille peut ainsi disparaître sans même avertir ou alerter sa base ?
Les
opérateurs radio de Fort Lauderdale et de Port Everglades furent en
contact avec le chef d'escadrille (avion immatriculé FT-28) durant
toute la mission jusqu'à quelques dizaines de minutes avant sa
disparition. Après une longue et minutieuse enquête par les
gardes-côtes américains, voici ce qui s'est probablement produit.
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Un
avion torpilleur TBM Avenger en tous points identique au
leader FT-28 disparut en 1947 avec ses équipiers. Document Warbird
Depot. |
Les
opérateurs indiquèrent la direction à prendre au chef
d'escadrille mais ce dernier ayant dépassé inconsciemment
ses repères au sol, il ne crut pas les ordres au sol qui
étaient contraires aux mesures de ses instruments. En
fait et contrairement à ce que pensaient les opérateurs
radio, l'escadrille s'éloignait vers le large et bientôt
les opérateurs perdirent tout contact avec le leader à
quelque 300 km de distance.
En cours de route
l'escadrille rencontra de forts vents contraires et soupçonna une défaillance de ses compas. Le chef
d'escadrille essaya de voler à l'estime mais vers 15h45, ils furent
pris dans une tempête, et volant probablement sans le savoir à
fleur d'eau, périrent en mer. Une autre explication est que
les avions sont tombés à court de carburant et ce sont abîmés en
mer.
L'hydravion Mariner
parti en reconnaissance disparut probablement
dans des circonstances similaires bien que l'armée disposa de très
peu d'information à son sujet. Les communications sont restées
silencieuses durant presque toute sa mission et ce n'est qu'au
moment où la tour de contrôle s'inquiéta, qu'elle constata que
l'avion ne répondait plus.
Aujourd'hui,
après des décennies de mystère, la science a peut-être trouvé
la raison de cette disparition. Le 7e district des gardes-côtes
de Miami, la plus grande compagnie de gardes-côtes des Etats-Unis,
enquêta sur le vol 19 car il était étonnant que l'on ait jamais
retrouvé les corps ni même les épaves alors que les eaux de
Floride n'ont pas plus de 300m de profondeur environ.
Dans
des conditions météo idéales, de calme plat et par beau temps,
les gardes-côtes ont estimé qu'ils n'ont pas plus de 78 % de
chance de trouver un homme perdu en mer. Imaginez alors par mauvais
temps...
Or
un appareil comme un avion coule très vite et en général c'est
dans l'eau qu'il faut chercher les rescapés. Si le temps est au
beau fixe, un avion ne flotte pas plus de 2 minutes mais en raison
du mauvais temps il est probable que les Avengers ont coulé en quelques secondes.
Dans ces conditions, il est très difficile de retrouver quelqu'un ou
quelque chose en mer.
Dans des
conditions idéales, avec des vagues inférieures à 50 cm, une
excellente visibilité et du beau temps, un hélicoptère doit être
à l'aplomb d'un homme tombé en mer pour apercevoir sa petite tête
et sa combinaison orange émerger de l'eau. La nuit c'est très
difficile, sauf si c'est la pleine Lune et sur une mer
d'huile, sinon les embruns rendent les recherches quasiment
impossible.
En ce funeste jour de 1947 il devait y avoir très peu
de chances de retrouver des débris, ni même une nappe d'huile en surface.
Selon les gardes-côtes, même aujourd'hui, équipé de radar et de
détecteur infrarouge, étant donné les conditions météos de
l'époque, les chances de retrouver les pilotes du vol 19, même habillés d'une
combinaison orange de survie, seraient... nulles.
Mais
cela n'explique pas pourquoi le vol connut une fin tragique. Y
avait-il eu un phénomène (sur)naturel à l'origine de cet accident ou
était-ce un simple phénomène de désorientation spatiale...?
Pour
en avoir le coeur net, des scientifiques et des spécialistes
américains des effets spéciaux ont tenté une expérience. On
sait qu'il existe des gaz piégés dans les sédiments sous-marins dans toutes les eaux du
monde. Un séisme peut libérer ce gaz qui vient crever la surface
dans d'immenses tumultes. Dans les années '90 ces bulles de gaz ont
déstabilisé une plate-forme pétrolière en mer du Nord, c'est dire
la puissance de ce gaz !
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Cockpit du TBM 3E Avenger. |
Un test
a donc été réalisé à petite échelle
en libérant une bulle de gaz de méthane sous un petit hors-bord.
Avec 25 % d'air dans l'eau, on observa une modification de la portabilité du
bateau, comme si l'eau ne parvenait plus à le faire flotter.
Contrairement aux attentes, la zone turbulente située juste
sous le bateau présentait un flux neutre tandis que la région
entourant le bateau présentait une portabilité très négative : la
proue flottait dans une eau plus dense que la poupe, et le bateau
a fini par couler par l'arrière !
On pouvait en conclure qu'une éruption de gaz pouvait faire couler un
petit bateau. Selon les experts, une grosse éruption surgissant
sous un paquebot pourrait le briser en deux ! Or on sait qu'il
existe des gisements de gaz sous-marins équivalent à 70 fois la consommation annuelle des
Etats-Unis... Le risque d'éruption existe donc bien et il n'est pas
exclu que toute une flotte de cargo puisse ainsi couler sans crier gare ! Certaines
disparitions de bateaux peuvent donc avoir été provoquées par un tel phénomène...
A
la fin des années '80, à 20 km de Fort Lauderdale et par 224 m de
profondeur, on découvrit 5 avions Avenger. On pensa durant des
années qu'il s'agissait des 5 fameux avions perdus en 1947. Mais en
2000, un sous-marin de poche essaya de relever les immatriculations des
avions. Malheureusement tous avaient perdu leur aileron arrière
sauf un. Seul écueil, aucune archive navale ne mentionnait un second crash de 5
Avenger... Cette escadrille avait péri dans les mêmes
circonstances, les avions ayant leurs ailerons rabattus, signe d'un amerissage forcé. On
finit par découvrir une immatriculation : NAV 23990. Après
enquête on apprit que le 9 oct 1943 cet avion amerrit en
catastrophe mais son équipage survécu. Quant aux quatre autres avions, on
ignore toujours leur histoire. Situés beaucoup trop au sud par
rapport à la derrière position estimée du vol 19, en cherchant à
élucider le mystère, il semble que le brouillard s'épaississe à
nouveau.
Une
région similaire au Triangle des Bermudes existe dans le Pacifique,
à l'est des îles Bonin (au sud du Japon) où, après la seconde
guerre mondiale, l'aviation américaine manifesta son inquiétude en
assistant impuissante à la disparition de ses appareils militaires.
Une dizaine de zones aussi mystérieuses existent autour du globe.
Répétons-le
une fois encore, tous ces lieux ne sont en aucune façon des portes
ou des fenêtres laissées ouvertes par les extraterrestres dans une
autre dimension comme le disent certains ufologues ! A entendre certains,
la Terre serait ainsi une sorte de hall de gare vers des astrodromes galactiques
dans lesquels s’engouffreraient les agents de MIB ! Si cela est séduisant dans
le cadre d’un bon roman d'anticipation, désolé mais cela n’a rien à voir
avec la réalité ! Heureusement, dans son ouvrage "L'énigme du Triangle
des Bermudes" publié en 1976, M.Ebon fait amende honorable et
reconnaît, même si c'est à la dernière page, que "les preuves appuyant la
théorie des Bermudes sont minces et fragmentaires", plutôt même
du ressort de la psychiatrie. Pour sa part, Jules Metz, prévisionniste
et ancien "Mr Météo" à la RTBF (La Une TV), fit une analyse sérieuse
de la problématique dans son ouvrage "La
vérité sur le triangle des Bermudes" sans devoir faire
appel aux extraterrestres. L'ouvrage fut révisé en 2000.
Ceci
dit, il faut reconnaître que nous avons une méconnaissance
quasi totale des événements qui se produisent en mer et de la
rapidité à laquelle les éléments peuvent se déchaîner. Seuls
les gardes-côtes et les marins au long-court connaissent les
dangers de la mer mais ce grand bleu demeure encore en grande partie
le grand "oceanus incognita".
L'Anomalie
de l'Atlantique Sud (SAA)
L'explication
est tout aussi limpide quoique moins accessible concernant les
phénomènes spatiaux. A partir de la fin des années 1960 l'étude des
ceintures de radiations de Van Allen qui entourent la Terre a permis
de démontrer l'existence d'une anomalie au-dessus de l'atlantique sud (SAA).
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Profil
de la SAA au-dessus de l'atlantique Sud.
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Comme
illustré à gauche, la ceinture interne de radiations, qui d'ordinaire commence à 800 km
d'altitude se trouve, à hauteur de Sao Paulo, à 200 km d'altitude
seulement et s'étire sur plus de 2000 km vers l'Afrique. Or, de 210
à 600 km d'altitude gravitent tous les satellites non géostationnaires
et les stations orbitales habitées, allant de la station ISS
jusqu'au Télescope Spatial Hubble.
Autant dire que la plupart des satellites
subissent durant plus de 10 révolutions successives le bombardement
corpusculaire de protons très énergétiques (10 à plus de 3000
protons/cm2/sec
ayant plus de 10 MeV). Les effets d'une collision avec des protons
aussi énergétiques vont jusqu'à des dégradations du substrat des
composants électroniques, des effets de "brouillard"
temporaires sur les images réalisées au moyen de tubes
photomultiplicateurs, une intensification du bruit électronique,
des pertes de données ou des erreurs de calculs lors du
déroulement de programmes informatiques.
La NASA a ainsi répertorié 14 types
d'incidents pouvant survenir sur le Télescope Spatial Hubble,
autant de problèmes techniques pouvant être attribués à une
"mystérieuse influence" par les ufologues.
Cette anomalie
électronique touche évidemment les hommes qui s'aventurent là-haut.
En l'espace d'un an, les cosmonautes soviétiques ont accumulé
quelque 14 rem de radiations, l'équivalent de 700 radiographies. Si
vous envisagez à l'avenir passer un week-end au-dessus du Triangle
des Bermudes (indication trompeuse quant à la localisation de la
SAA), les ingénieurs devront également vous équiper d'une bouée
de plomb ! Vous constaterez que cela n'a rien à voir avec les OVNI.
Quant
aux phénomènes météos, parhélie, halos et
autre aurore qui apparaissent dans des conditions bien déterminées, un spécialiste
fera de suite la distinction entre ce type de phénomène et un
objet artificiel. Une ombre déformée portée sur du brouillard, les
lumières des villes projetées sur des nuages bas vus d'avion, des
arcs-en-ciel circulaires (circum zénitaux ou en arc), des tornades ou
des cumulo-nimbus mamma sont autant d’événements étonnants, mais
ils s’expliquent en appliquant simplement les lois physiques de
dame Nature.
Prochain chapitre
L'influence
scientifique : l'astronomie
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