vaufrègesI3 15 448 Posté(e) 23 mai Le trajet de Curiosity s’est prolongé sur 3 nouvelles étapes longeant le canal et la crête Gediz Vallis. Le rover est désormais quasiment "sur" la crête et s'est positionné sur la berge du canal ensablé... pour le traverser ??... - 10 mètres le 17 mai (sol 4187) - 27 mètres le 20 mai (sol 4190) - 30 mètres le 21 mai (sol 4191) L’équipe du rover cherche très probablement à éviter de suivre la longue boucle de contournement du trajet prévisionnel en "coupant" au plus court (voir images ci-dessous). POSITION AU 21 MAI 2024 (SOL 4191) : POSITION RELATIVE AU TRAJET PRÉVISIONNEL : PREMIÈRE ÉTAPE du 17 MAI : HAZCAM AVANT - 17 MAI 2024 (SOL 4187) : NAVCAM - 17 MAI 2024 (SOL 4187) : La crête dans le rétroviseur Vers le Nord Ouest et la butte "Wilkerson" -au loin les remparts Le rover surplombe le canal et la vallée qui s'étend jusqu'à gauche la butte "Texoli" et à droite "Wilkerson" - le parcours du rover prévoit un passage vers l'Ouest entre ces deux buttes PANO NAVCAM - 17 MAI 2024 (SOL 4187) – Jan van Driel : MOSA MASTCAM – 13-15 et 17 MAI 2024 (SOLS 4183/4185 et 4187) – Jan van Driel : Espaces de travail successifs devant le rover Je cite Lucy Thompson, géologue planétaire : "Les ingénieurs chargés de la planification du rover ont encore une fois fait un excellent travail en naviguant à travers les grands blocs de roches qui jonchent le terrain devant nous. Nous nous rapprochons de plus en plus de la possibilité de traverser le canal de "Gediz Vallis" et les dépôts associés, une caractéristique que nous avons identifiée bien avant l'atterrissage et qui présente un grand intérêt scientifique. En tant que membre du groupe chargé de planifier les observations que nous espérons obtenir sur les dépôts de la vallée de Gediz et les formes de relief associées (appelé "Channel Surfers"), je suis très enthousiaste à l'idée d'arriver enfin à ce stade de la mission. Pour nous aider à prendre une décision, nous nous rapprochons un peu plus du bord du dépôt et nous prenons des images supplémentaires". Avant de prendre la route, nous ferons bien sûr de nombreuses observations scientifiques à partir de notre position actuelle. L'espace de travail devant le rover contenait un bloc texturé intéressant qui a immédiatement attiré notre attention - un élément d'érosion à motifs polygonaux "Tuolumne Meadows" sur lequel nous avons pu placer le bras du rover pour l’analyse au contact. Nous pourrons également le brosser et enlever la poussière avant de l'analyser avec APXS pour la chimie et MAHLI pour la texture à échelle fine. ChemCam analysera également le même endroit, ainsi que la face avant du même bloc ("Wapama Falls"), qui sera également documenté par Mastcam. Pour comparer avec ce bloc, nous prévoyons également des analyses APXS et MAHLI sur un autre bloc de roche plus typique, "Parker Lakes". MOSAÏQUE MASTCAM – 17 MAI 2024 (SOL 4187) – Jan van Driel : La roche à motifs polygonaux "Tuolumne Meadows" MOSAÏQUE MASTCAM – 15 MAI 2024 (SOL 4185) – Neville Thompson : Roches noires sur les pentes de la crête "Gediz Vallis" En regardant dans le rétroviseur, la NavCam de Curiosity avait vu ces mêmes roches le 13 mai : "En regardant un peu plus loin, les vues continuent d'être époustouflantes au fur et à mesure que nous gravissons le Mont Sharp, et nous voulions donc bien sûr documenter les caractéristiques intéressantes. L'unité Yardang, située au-dessus de nous sur le mont Sharp, est sur le point de disparaître de notre champ de vision. AURORES MARTIENNES ? Je cite Deborah Padgett, chef de projet OPGS au Jet Propulsion Laboratory : "Dans la nuit du 10 mai, la Terre a connu un fantastique spectacle d'aurores (boréales et australes) qui s'est étendu jusqu'aux latitudes tropicales, grâce à la plus forte tempête géomagnétique depuis 2003. L'énorme région solaire active 3664, qui a produit les éruptions de classe X et les puissantes éjections de masse coronale à l'origine de cette tempête magnétique, s'est depuis éloignée de la Terre. Toutefois, ce groupe de taches solaires explosives fait désormais face à Mars. Au moment où la région active a pivoté vers Mars, elle a déclenché la plus grande éruption depuis 20 ans, un monstre de classe X8,7. Cette éruption solaire a également dirigé vers Mars une éjection de masse coronale (CME), potentiellement capable de produire des aurores. Étant donné l'absence de champ magnétique global sur Mars, les aurores martiennes ne sont pas concentrées aux pôles, comme c'est le cas sur Terre, mais apparaissent plutôt comme des "aurores diffuses globales" associées à l'ancienne croûte magnétisée de Mars. L'une des observations prévues pour Curiosity ce week-end sera une observation nocturne de la Mastcam du ciel au-dessus de la butte Texoli, dans l'espoir de capturer l'une de ces insaisissables aurores martiennes. La recherche de contact sur "Tuolumne Meadows" et "Parker Lakes" sur le sol 4187 s'est achevée avec succès". "L'image ci-dessous est une image MAHLI de "Parker Lakes" qui montre d'abondants nodules rocheux, certains perchés sur de minuscules tiges" : MAHLI – 17 MAI 2024 (SOL 4187) : Une sorte de mini "champignons" Une version miniature des "hoodoos" du parc national de Bryce Canyon : https://www.nps.gov/brca/learn/nature/hoodoos.htm "Malheureusement, le parcours du sol 4187 s'est interrompu après 10 m en raison d'un dérapage de la roue arrière droite, et le positionnement de la roue qui en a résulté était trop incertain pour permettre des analyses au contact avec le bras robotique". "Curiosity effectuera donc un bloc d'observations atmosphériques avec APXS et SAM pour mesurer les constituants atmosphériques". "Bien après la tombée de la nuit, la Mastcam recherchera des aurores dans le ciel au-dessus de notre rover. Curiosity commence le sol suivant (4190) par une observation ChemCam LIBS et Mastcam de "The Fissures", une cible rocheuse finement laminée". "Curiosity entamera ensuite son trajet de 27 m, qui s'achèvera près de la lèvre du canal de Gediz Vallis. Une fois le trajet terminé, Curiosity réalisera l'imagerie panoramique habituelle après le trajet et prendra une image MARDI du sol sous le rover. Le lendemain matin, Curiosity effectuera des observations atmosphériques matinales, notamment le tau solaire de la Mastcam pour mesurer la poussière dans l'atmosphère, la mesure de l'opacité de la Navcam et les films de nuages zénithaux et suprahorizon de la Navcam. Lundi, nous effectuerons des observations scientifiques de contact sur le nouveau site, puis nous déciderons de l'endroit où nous traverserons les sables du canal". DEUXIÈME ÉTAPE du 20 MAI : HAZCAM AVANT – 20 MAI 2024 (SOL 4190) : NAVCAM - 20 MAI 2024 (SOL 4190) : Le canal tout proche PANO NAVCAM - 20 MAI 2024 (SOL 4190) – Jan van Driel : TROISIÈME ÉTAPE du 21 MAI : Je cite Conor Hayes, étudiant : "L'un des plus grands défis liés à l'utilisation d'un rover sur une autre planète est que nous ne savons pas toujours exactement ce que nous aurons devant nous lorsque nous nous garerons après avoir roulé. Les équipes scientifiques et les planificateurs du rover (qui planifient les déplacements) font de leur mieux avec ce dont ils disposent, à savoir une combinaison d'images à haute résolution de la caméra HiRISE à bord du Mars Reconnaissance Orbiter et d'images de Curiosity regardant dans la direction prévue pour le déplacement". "En fin de compte, nous ne savons pas à quoi nous aurons affaire lors d'une journée de planification donnée tant que nous ne sommes pas arrivés sur place. Parfois, c'est parce que le trajet présente des "défauts" et se termine prématurément, ce qui se produit lorsque l'on roule sur un terrain rocailleux ou sablonneux et que les systèmes de mobilité du rover dépassent leurs limites maximales autorisées. Ce n'était pas le cas aujourd'hui, car le trajet de 30 mètres vers la traversée du canal de Gediz Vallis que nous avions prévu lundi s'est parfaitement déroulé. En revanche, notre "espace de travail" (la zone devant le rover que l'on peut atteindre avec le bras) n'était pas aussi excitant que nous l'avions prévu, puisqu'il se composait principalement de sable et de petits rochers". HAZCAM AVANT – 21 MAI 2024 (SOL 4191) : L'espace de travail manque totalement de "cibles" "Par conséquent, il a été décidé de passer aujourd'hui d'un plan "science de contact" où nous détachons le bras sur le premier sol pour une longue liste d'activités avant de repartir sur le deuxième sol, à un plan "touch and go" où nous nous concentrons principalement sur la télédétection et une liste plus limitée d'activités scientifiques de contact (le "touch") et où nous partons sur le premier sol (le "go"). Du point de vue des sciences de l'environnement, ce type de réorganisation majeure du plan peut être un peu stressant car il implique souvent un remaniement de dernière minute de nos activités planifiées à l'avance, mais la transition d'aujourd'hui a heureusement été assez simple". "La décision de convertir le plan s'est avérée être une bonne décision de toute façon, car nous nous sommes garés avec notre roue avant gauche au-dessus d'un tas de petits rochers, ce qui a limité les types d'activités du bras que nous pouvions effectuer en toute sécurité, quel que soit l'intérêt de l'espace de travail. Le fait de déplacer le départ du deuxième au premier sol signifie également que nous serons en mesure d'obtenir plus de données utiles sur Terre avant de commencer à planifier le long week-end de vendredi". "Malgré un espace de travail moins intéressant (et en mettant de côté le fait que qualifier une partie de la surface d'une autre planète de "moins intéressante" est un peu fou), nous parvenons encore à intégrer une quantité décente de données scientifiques dans ce plan". NAVCAM - 21 MAI 2024 (SOL 4191) : Toujours pas vraiment de passage pour rejoindre "Texoli" Vers le Nord - Les remparts apparaissent un peu plus nettement Vers le Nord-Ouest et "Wilkerson" en avant plan PANO NAVCAM - 21 MAI 2024 (SOL 4191) : 4 2 Partager ce message Lien à poster Partager sur d’autres sites
Diziet Sma 2 203 Posté(e) 23 mai il y a 34 minutes, vaufrègesI3 a dit : "L'un des plus grands défis liés à l'utilisation d'un rover sur une autre planète est que nous ne savons pas toujours exactement ce que nous aurons devant nous lorsque nous nous garerons après avoir roulé. On sait que y en a qu'on eu des problèmes avec ça ! Du coup si ça peut aider l'équipe de pilotage ; quand je vais faire les courses au Super U de Biscarrosse, je me gare pas du tout sur le parking de l'hyper ! Il suffit de stationner tranquillement sur le parking du stade de rugby ( quand y a pas match, hein ? ) situé à moins de deux petits kilomètres. 1 3 Partager ce message Lien à poster Partager sur d’autres sites
Adlucem 1 156 Posté(e) 23 mai Il y a 3 heures, vaufrègesI3 a dit : Le rover est désormais quasiment "sur" la crête et s'est positionné sur la berge du canal ensablé... pour le traverser ??... Il y a 3 heures, vaufrègesI3 a dit : Lundi, nous effectuerons des observations scientifiques de contact sur le nouveau site, puis nous déciderons de l'endroit où nous traverserons les sables du canal". Pour passer le Rhône, Il faut être deux ; Pour le bien passer, Il faut savoir danser. Allons passe, passe, passe, allons passe donc (bis) 2 Partager ce message Lien à poster Partager sur d’autres sites
serge vieillard 7 061 Posté(e) 24 mai l'instant de décision approche, tournera-tournera pas ? cela étant, je trouve que de visu, ce passage me semble tout autant scabreux que les possibilités offertes les semaines précédentes où le bras de sable à traverser semblait bien moins large. Quitte à faire le détour, yaka l'assumer jusqu'au bout - je pense.... Ces vues arrières sont fascinantes, points de vue gagnant en altitude et montrant les paysages connus sous un autre aspect. Reste à découvrir ce qui va se passer à l'avant une fois la nouvelle direction prise.... 3 Partager ce message Lien à poster Partager sur d’autres sites
vaufrègesI3 15 448 Posté(e) 24 mai (modifié) Il y a 11 heures, serge vieillard a dit : l'instant de décision approche, tournera-tournera pas ? cela étant, je trouve que de visu, ce passage me semble tout autant scabreux que les possibilités offertes les semaines précédentes où le bras de sable à traverser semblait bien moins large. Quitte à faire le détour, yaka l'assumer jusqu'au bout - je pense.... Salut Serge .. en passant chapeau bas pour tes dessins incroyables, entre autres ceux concernant les aurores !.. Oui, sur le choix définitif du parcours, on devrait être fixé très bientôt en effet car il semble assez compliqué de trouver un trajet plus court et plus direct vu les difficultés du terrain révélées par les images. À vérifier.. Les plus grands ennemis des déplacements du rover, ce sont les champs de roches pyramidales pointues et cimentées dans le sol (les fameux "dreikanters")... et bien sûr le sable martien.. Pour mémoire, ci-dessous images de l'aller-retour dans "Hidden Valley" début août 2014 (sol 717), un point de passage choisi afin d'éviter le plus possible les roches pointues.. Curiosity avait failli y terminer totalement ensablé, l'horreur ! La marche arrière avait été très très laborieuse (et pourtant en pente douce) : Pourtant les spécialistes du Jet Propulsion Laboratory avaient procédé à de longs essais sur Terre dans les dunes du désert de Mojave. Le modèle utilisé dans ces opérations avait été allégé de manière à ne peser sur Terre que 0,38 fois le poids du rover réel sur Terre, donc le poids de Curiosity sur Mars : Même sur de fortes pentes, ces essais s'étaient révélés plutôt concluants !.. Sauf que le sable martien semble bien avoir des propriétés différentes puisqu'il n'a cessé de poser des problèmes tout au long du parcours du rover. Ainsi, même si les images nous rappellent souvent des aspects familiers de notre propre Terre, quelque part ce monde lointain s'acharne à nous être profondément et viscéralement hostile, voire.. interdit . Il y a 11 heures, serge vieillard a dit : Ces vues arrières sont fascinantes, points de vue gagnant en altitude et montrant les paysages connus sous un autre aspect À ce jour Curiosity a parcouru près de 32 km, et s'est élevé de 826 mètres depuis son point d'atterrissage à "Bradbury Landing". Il y a 11 heures, serge vieillard a dit : Reste à découvrir ce qui va se passer à l'avant une fois la nouvelle direction prise.... Il nous reste à découvrir bien d'autres aspects de Mars et de ses paysages. Surtout, la perspective deviendra totalement différente en progressant vers l'Ouest et j'en salive d'avance . Il existe aujourd'hui vraiment beaucoup d'opportunités d'être consterné par l'actualité. Nous subissons en permanence l’injonction d’une société qui tend à nous encadrer totalement et parfois nous ligote, qui nous pousse sans cesse à être plus efficaces, toujours plus performants. Dans ce cadre et depuis l'enfance beaucoup ont perdu peu à peu leur capacité à s'émerveiller sur bien des aspects que nous offrent l'art, la science, la nature, la littérature.. tout ça pour tenter d’affronter et maîtriser le monde dans lequel on avance et suite à l’expérience du conflit, de la responsabilité, de la fragilité de notre existence. Dans le monde des adultes autour de moi, quand il peut m'arriver (incidemment ) d'évoquer les rovers martiens, je rencontre le plus souvent l'ignorance, l'incrédulité, mais surtout une totale indifférence.. Qu’est devenu le petit enfant qui savait s’émerveiller devant la poussière qui dansait dans des raies de lumière, ou devant une fleur au printemps, un avion dans le ciel, un enfant qui se pose tellement de questions qu'il a du mal à s'endormir ? Un enfant est capable de s’enthousiasmer avec intensité et concentration toutes les 2 à 3 minutes.. alors que le plus souvent un adulte s’enthousiasmera avec la même intensité 1 à 2 fois...par an ! Il parait selon certaine philosophie que “l’émerveillement est une faculté poétique qui se décide”. Pour moi c'est fait ! Modifié 24 mai par vaufrègesI3 8 8 Partager ce message Lien à poster Partager sur d’autres sites
vaufrègesI3 15 448 Posté(e) 26 mai En définitive, l’équipe du rover semble "tenter le coup" du raccourci et ainsi de poursuivre la route en dirigeant Curiosity dans la dépression (formée sans doute originellement par le canal) qu’il aurait dû contourner totalement dans le cadre du trajet prévisionnel. Reste à vérifier à quel endroit exact la traversée du canal sableux sera effectuée, aucune image ne donnant encore une idée précise de ce point de passage possible. Curiosity va sans doute devoir se diriger sensiblement vers le Sud-Ouest pour le découvrir, mais difficile de deviner les intentions exactes des pilotes du rover du fait de la part d'improvisation induite par tous les paramètres qui doivent impacter leur décision. Le 23 mai Curiosity a donc roulé prudemment environ 10 mètres en "plongeant" dans cette large dépression. On peut constater que le terrain est ici très différent de celui très rocailleux que le rover a connu depuis son entrée dans la vallée. Peu d’affleurements rocheux, et beaucoup de roches noires typiques, posées au sol, regroupées ou non, le plus souvent clairsemées et, semble-t-il ici, transportées postérieurement par projection. POSITION AU 23 MAI 2024 (SOL 4193) : POSITION RELATIVE AU TRAJET PRÉVISIONNEL : CONTEXTE : HAZCAM AVANT - 23 MAI 2024 (SOL 4193) : Changement de décor - noter l'omniprésence des roches sombres NAVCAM - 23 MAI 2024 (SOL 4193) : Faible quantité d'affleurements rocheux dans "l'espace de travail" Noter la "rupture" de nature du terrain dès l'entrée dans la dépression Rupture confirmée ici Vers l'Ouest et la destination du rover : au loin le passage entre "Texoli" (en haut à gauche) et "Wilkerson" (au centre en haut de l'image) - Plus bas on distingue le canal qui surgit derrière la crête Le canal au centre de la dépression et de l'image, puis caché par le relief à gauche Plus au Sud, la crête qui surplombe et occulte la dépression et le canal PANOS NAVCAM - 23 MAI 2024 (SOL 4193) – Jan van Driel : Extrait du pano plein Sud vers l'extrémité de la vallée, et gros plan sur le relief qui domine la dépression et le canal, avec son chaos de roches sombres, comme "plantées" sur le sol martien 2 5 Partager ce message Lien à poster Partager sur d’autres sites
vaufrègesI3 15 448 Posté(e) 29 mai La tentative de trajet plus direct (raccourci de 150 à 200 m) est finalement pleinement réussie !! Le 27 mai Curiosity a continué à "plonger" en arc de cercle dans la dépression qui mène au canal, d’abord au Sud-Ouest puis au Nord-Ouest, rejoignant ainsi le tracé du trajet prévisionnel après plus de 38 mètres de parcours. Cette nouvelle position doit permettre de juger de la nature (en bonne part incertaine) du terrain que le rover doit emprunter dans sa traversée vers le Sud puis vers l’Ouest et "Texoli "(voir ci-dessous). C’est à vérifier, mais nul doute que les pilotes vont être vigilants, même si ce n’est pas gagné d’avance ! Je cite Michelle Minitti, géologue planétaire : "Au cours des derniers mois, Curiosity a grimpé régulièrement à travers les couches rocheuses de l'unité de sulfate supérieure. Bien que chaque étape ait comporté sa propre collection de blocs rocheux inclinés d'une manière ou d'une autre, on pourrait imaginer que chaque scène soit recomposée en un ensemble cohérent de couches, défaisant ainsi le travail que l'érosion et le temps ont accompli. À l'emplacement actuel de Curiosity, Gediz Vallis, le puzzle n'est pas aussi bien reconstitué. Le fond de la vallée est un mélange de différents types de roches, tout comme la crête qui remplit la vallée, et les roches sont comme les pièces que l'on trouve lorsqu'on ouvre un puzzle : des couleurs et des formes différentes qui, dans leur ensemble, donnent une image plus vaste. La tâche de Curiosity dans le plan d'aujourd'hui était de commencer à trier les pièces du puzzle pour continuer à construire l'image plus large, ou l'histoire géologique, de Gediz Vallis". POSITION AU 27 MAI 2024 (SOL 4197) : POSITION RELATIVE AU TRAJET PRÉVISIONNEL : Astérisque JAUNE pour la position au sol 4197 (27 mai) HAZCAM AVANT - 27 MAI 2024 (SOL 4197) : Le canal est encore occulté en bonne part à gauche de l'image, là où le rover doit le traverser NAVCAM - 27 MAI 2024 (SOL 4197) : Très peu d'affleurements rocheux Noter sur ces deux images les traces de roues en arc de cercle en descente derrière le rover On approche du canal que Curiosity devrait encore longer direction Sud sur sa bordure Ouest parsemée de pierres blanches Vers le Nord et la bordure rocheuse de la dépression dans laquelle Curiosity s'est engagé pour franchir le canal Au loin apparait encore la butte "Orinoco" - à droite les contreforts de "Kukenan". PANOS NAVCAM - 27 MAI 2024 (SOL 4197) – Jan van Driel : MOSAÏQUES MASTCAM - 21 MAI 2024 (SOL 4191) - Neville Thompson : https://www.gigapan.com/gigapans/234898 1 3 Partager ce message Lien à poster Partager sur d’autres sites
vaufrègesI3 15 448 Posté(e) 5 juin Le 30 mai 2024 Curiosity n'a progressé que de 7 mètres.. (voir ci-dessous) À ce jour 5 juin il est toujours au même emplacement, très occupé à examiner ce que l'équipe de géologues nomme "les pierres blanches" qui semblent peupler cette zone. Il est vrai que dans ce qu'ils appellent "le puzzle" que constitue l'extrême variété des roches rencontrées dans la "vallée de Gediz", ces "pierres blanches" ont des caractéristiques particulières qui les distinguent clairement. POSITION AU 30 MAI 2024 (SOL 4200) : POSITION RELATIVE AU TRAJET PRÉVISIONNEL : HAZCAM AVANT - 27 MAI 2024 (SOL 4197) : Les pierres blanches sont désormais dans l'espace de travail du rover. Il en a même écrasé quelques unes NAVCAM - 30 MAI 2024 (SOL 4200) : À l'arrière le parcours se révèle avec les traces de roues Des pierres blanches vésiculaires qui ressemblent un peu à des éponges MASTCAM - 30 MAI 2024 (SOL 4200) : MASTCAM - 01 JUIN 2024 (SOL 4202) : MAHLI - 01 JUIN 2024 (SOL 4202) : Plus près MOSAÏQUES MASTCAM - 01 JUIN 2024 (SOL 4202) - Thomas Appéré : L'espace de travail - à gauche dans le cercle blanc les roches écrasées par une roue Les "pierres blanches" écrasées par une roue de Curiosity. La friabilité et la couleur blanche font penser à du sulfate de calcium et ce qui ressemble à des cristaux au sulfate de magnésium. Ce qui apparait très particulier ce sont ces vésicules qui ne sont pas vraiment caractéristiques de ces roches sédimentaires.. c'est très curieux : PANO NAVCAM - 30 MAI 2024 (SOL 4200) – Jan van Driel : 1 1 5 Partager ce message Lien à poster Partager sur d’autres sites
serge vieillard 7 061 Posté(e) 5 juin Là on y est, passage decisif.... 1 Partager ce message Lien à poster Partager sur d’autres sites
Diziet Sma 2 203 Posté(e) 5 juin il y a une heure, vaufrègesI3 a dit : Les "pierres blanches" écrasées par une roue de Curiosity. La friabilité et la couleur blanche font penser à du sulfate de calcium et ce qui ressemble à des cristaux au sulfate de magnésium. Ce qui apparait très particulier ce sont ces vésicules qui ne sont pas vraiment caractéristiques de ces roches sédimentaires.. c'est très curieux : Je risque fort de me faire disputer, mais tant pis je la pose quand même ma question : Est-ce la première fois que la mission suspecte la présence de ces sels ( MgSO4 et CaSO4 ) dans des roches martiennes ? Partager ce message Lien à poster Partager sur d’autres sites
ALAING 59 746 Posté(e) 5 juin La géologie est quand même sacrément variée sur Mars ! Merci encore Daniel de nous faire découvrir toutes ces merveilles. Bonne soirée, AG 1 Partager ce message Lien à poster Partager sur d’autres sites
vaufrègesI3 15 448 Posté(e) 6 juin (modifié) Il y a 20 heures, Diziet Sma a dit : Est-ce la première fois que la mission suspecte la présence de ces sels ( MgSO4 et CaSO4 ) dans des roches martiennes ? Non, pas du tout, ces minéraux sont largement plus que suspectés , ce qui est surprenant c'est la texture vésiculaire très marquée de ces roches. De plus il semble cohabiter ici un mélange de sulfate de calcium et de magnésium.. MAHLI - 04 JUIN 2024 (SOL 4205) : Le sulfate de magnésium se révèle probablement avec ces cristaux bien visibles. La première image mesure 4 cm de large, la seconde mesure 15 cm. Peu après son atterrissage Curiosity a découvert très rapidement des dépôts de sulfates de calcium et de magnésium interstratifiés localement dans les roches sédimentaires argileuses fluvio-lacustres. Par exemple du 15 au 28 mars 2015 (sols 926-938), Curiosity avait inspecté un affleurement pour le moins étonnant baptisé "Garden City", un site constitué d’innombrables veines claires et foncées avec des crêtes entrecroisées jaillissant du sol et dont les plus importantes mesurent 6 cm de hauteur et presque 4 cm de large. Cette vue du 18 mars 2015 depuis la caméra MastCam du rover montre un réseau de veines minérales bicolores. De telles veines minérales se forment là où les fluides se déplacent à travers les roches fracturées, déposant des minéraux dans les fractures et affectant la chimie de la roche environnante. Dans ce cas, les veines ont été plus résistantes à l’érosion éolienne que la roche hôte environnante. Le site spectaculaire "Garden City" La présence de dépôts de sels tels que les sulfates dans des sédiments lacustres constitue un marqueur fondamental des conditions hydrologiques et atmosphériques passées. Dans le cas des dépôts observés par Curiosity dans le cratère Gale, ces sulfates correspondent à des épisodes de forte salinité due à la cristallisation précoce de saumures lors du dépôt des sédiments, ou au début de l’enfouissement de ceux-ci, par évaporation progressive de l’eau liquide présente dans le milieu. La répartition verticale de ces dépôts salins indique une progression discontinue vers un climat aride suggérant des fluctuations séculaires significatives. Un indice important sur l’évolution de l'environnement et l’habitabilité de Mars, qui aurait ainsi connu d'importantes variations climatiques il y a environ 3,5 milliard d’années, mettant fin à la période la plus humide de l'histoire de la planète (nommée l'Hespérien) au profit du climat aride actuel. En 2022 Curiosity est arrivé dans "l’unité sulfatée" résultant d’une période plus récente de l’histoire de Mars et d’un changement climatique ayant conduit à une présence d’eau moins abondante et plus acide, une région longtemps recherchée du mont Sharp car enrichie en minéraux salés. Les scientifiques émettent l’hypothèse qu’il y a des milliards d’années, les ruisseaux et les étangs ont laissé derrière eux les minéraux lorsque l’eau s’est asséchée. En supposant que l’hypothèse soit correcte, ces minéraux offrent des indices sur comment – et pourquoi – le climat de la planète rouge est passé d’un climat plus semblable à celui de la Terre au désert gelé qu’il est aujourd’hui. Les minéraux ont été repérés par "Mars Reconnaissance Orbiter" des années avant l’atterrissage de Curiosity en 2012, les scientifiques attendaient donc depuis longtemps de voir ce terrain de près. Peu de temps après son arrivée, le rover a découvert un large éventail de types de roches et de signes d’eau passée, parmi lesquels des nodules à texture pop-corn et des minéraux salés tels que le sulfate de magnésium (le sel d’Epsom est un type), le sulfate de calcium (y compris le gypse) et le chlorure de sodium (sel de table ordinaire). Déjà en 2004, des sulfates avaient déjà été découvertes pour la première fois par Opportunity au niveau de "Terra Meridiani". Il avait détecté des roches très riches en sulfates, au sein desquels étaient logées des petites billes d’hématite. La sonde Mars Express a montré peu après que ces sulfates ne sont pas localisés au niveau du seul site d’atterrissage d’Opportunity, mais qu’ils couvrent au contraire de vastes régions de la planète Mars. Le spectro-imageur Oméga de Mars Express avait ainsi découvert de vastes affleurements de sulfate de calcium hydraté (gypse, CaSO4, 2 H2O) au niveau de la calotte polaire boréale, dans le secteur des dunes noires d’Olympia Planitia (60 km sur 140 km), la plus grande mer de sable de Mars, ainsi que du sulfate de magnésium hydraté (kiesérite MgSO4, H2O et epsomite MgSO4, 7H2O) et du gypse dans Valles Marineris, Margaritifer Sinus et Terra Meridiani. Dans les régions équatoriales, les sulfates sont presque toujours exclusivement associés à des dépôts stratifiés clairs d’âge noachien ou hespérien. Le dépôt de ces sulfates martiens n’a pu avoir lieu qu’en présence d’eau. Parmi les différents mécanismes ayant pu conduire à leur formation, le plus vraisemblable est une altération de roches (le plus souvent volcaniques) par une eau chargée en acide sulfurique, ou par des pluies, du gel ou de la neige acide. L’olivine aurait alors donné naissance aux sulfates de magnésium et en fer, et les pyroxènes riches en calcium aux sulfates de calcium. Il est également possible que certains dépôts se soient formés suite à l’évaporation d’une eau riche en sulfates. Sur Terre, ces évaporites se rentrent dans des lacs peu profonds en cours d’assèchement (playas) ou dans des lagunes reliées à la mer (sabkhas). Modifié 6 juin par vaufrègesI3 1 1 4 Partager ce message Lien à poster Partager sur d’autres sites
vaufrègesI3 15 448 Posté(e) 9 juin Curiosity est toujours stationné sur l’emplacement atteint le 30 mai (sol 4200) une zone qui selon le planétologue Scott VanBommel offre l’opportunité d’un "délicieux festin des saveurs de roches toujours à portée de main et demandant à être goûtées". Il poursuit sa plaisante analogie en comparant les roches brisées par les roues à un type de glace traditionnelle au chocolat nommée "Rocky Road", célèbre aux States selon ses dires et créée en mars 1929, glace comprenant des noix et des guimauves entières ou coupées en dés . Tout ça pour bien nous faire comprendre que sur ce terrain les géologues se pourlèchent ! Plus sérieusement et officiellement ces roches brisées ont été nommées "Convict Lake" MAHLI – 01 JUIN 2024 (SOL 4202) : "Convict Lake" alias "Rocky Road" En raison de leur apparence, ces roches ont attiré l'attention de l'équipe des opérations. Le plan précédent prévoyait de placer le spectromètre APXS sur cette cible nommée "Convict Lake", mais l'équipe ne disposait pas des données d'image permettant à Curiosity de le faire en toute sécurité à une distance suffisamment proche pour l’APXS. Sans se décourager, l'équipe opérationnelle a fait pivoter le rover et a pu acquérir des images qui ont permis un meilleur positionnement du spectromètre. NAVCAM – 07 JUIN 2024 (SOL 4207) : ChemCam a également ciblé "Convict Lake" en utilisant ses capacités de laser et d'imagerie. MAHLI est revenu pour une deuxième (et une troisième !) fois, mais cette fois en associant d'autres images diurnes à d'autres prises la nuit en utilisant ses capacités d'éclairage LED : MAHLI - 07 JUIN 2024 (SOL 4207) : IMAGE ANAGLYPHE - Jan van Driel : Je cite Ashley Stroupe, ingénieur chargé des opérations de mission au Jet Propulsion Laboratory : "Nous avons encore un sol d'activités scientifiques de contact intenses dans ce lieu magnifique et fascinant avant de passer à autre chose. Qu'est-ce qui rend cet endroit si spécial ? Nous observons une grande variété de roches en termes de couleurs et de textures. L'image MAHLI est une vue rapprochée de la coloration inhabituelle que nous observons et que nos scientifiques sont en train d'étudier. En particulier, le bloc de Whitebark Pass situé juste devant nous, que nous étudions depuis plusieurs jours, est très complexe. Nous l'évaluons comme une cible de forage potentielle, mais les endroits où nous pourrions forer sont un peu trop éloignés de notre position actuelle". HAZCAM AVANT – 08 JUIN 2024 (SOL 4208) : MAHLI – 4 JUIN 2024 (SOL 4205) – Thomas Appéré : Les roches bordant "Whitebark Pass" Ashley Stroupe (suite) : "Une fois l'imagerie terminée, nous effectuons un court déplacement vers l'avant afin d'amener une plus grande partie du bloc de Whitebark Pass dans notre espace de travail pour des études de contact supplémentaires et une évaluation en tant que cible de forage potentielle". 4 1 3 Partager ce message Lien à poster Partager sur d’autres sites
jackbauer 2 14 270 Posté(e) lundi à 21:35 Les tempêtes solaires provoquent sur Terre de belles aurores boréales, quelques problèmes techniques mais pas de danger pour notre santé grâce à notre atmosphère. Qu'en est-il sur Mars ? Extrait d'un communiqué de la NASA (traduction automatique) https://www.nasa.gov/solar-system/planets/mars/nasa-watches-mars-light-up-during-epic-solar-storm/ Le plus grand événement s’est produit le 20 mai avec une éruption solaire estimée plus tard comme étant une X12 – les éruptions solaires de classe X sont les plus fortes de plusieurs types– sur la base des données de la sonde spatiale Solar Orbiter, une mission conjointe de l’ESA (Agence spatiale européenne) et de la NASA. L’éruption a envoyé des rayons X et des rayons gamma vers la planète rouge, tandis qu’une éjection de masse coronale ultérieure a lancé des particules chargées. Se déplaçant à la vitesse de la lumière, les rayons X et les rayons gamma de l’éruption sont arrivés en premier, tandis que les particules chargées ont légèrement suivi, atteignant Mars en quelques dizaines de minutes seulement. L’évolution de la météo spatiale a été suivie de près par les analystes du bureau d’analyse météorologique spatiale de la Lune à Mars du Goddard Space Flight Center de la NASA à Greenbelt, dans le Maryland, qui ont signalé la possibilité de particules chargées entrantes après l’éjection de masse coronale. Si les astronautes s’étaient tenus à côté du rover martien Curiosity de la NASA à ce moment-là, ils auraient reçu une dose de rayonnement de 8 100 micrograys, soit l’équivalent de 30 radiographies pulmonaires. Bien qu’elle ne soit pas mortelle, il s’agit de la plus grande augmentation mesurée par le détecteur d’évaluation des radiations de Curiosity, ou RAD, depuis l’atterrissage du rover il y a 12 ans. Les données de RAD aideront les scientifiques à planifier le plus haut niveau d’exposition aux radiations que pourraient rencontrer les astronautes, qui pourraient utiliser le paysage martien pour se protéger. "Les falaises ou les tubes de lave fourniraient un blindage supplémentaire à un astronaute contre un tel événement. En orbite martienne ou dans l’espace lointain, le débit de dose serait nettement plus élevé", a déclaré le chercheur principal de RAD, Don Hassler de la division des sciences et de l’exploration du système solaire du Southwest Research Institute à Boulder, Colorado. « Je ne serais pas surpris si cette région active du Soleil continuait d’entrer en éruption, ce qui signifierait encore plus de tempêtes solaires sur Terre et sur Mars au cours des prochaines semaines. » (...) Aurores au-dessus de Mars Au-dessus de Curiosity, l’orbiteur MAVEN (Mars Atmosphere and Volatile EvolutioN) de la NASA a capturé un autre effet de l’activité solaire récente : des aurores rougeoyantes au-dessus de la planète. La façon dont ces aurores se produisent est différente de celles observées sur Terre. Notre planète est protégée des particules chargées par un champ magnétique robuste, qui limite normalement les aurores aux régions proches des pôles. (Le maximum solaire est la raison des récentes aurores observées aussi loin au sud que l’Alabama.) Mars a perdu son champ magnétique généré en interne dans un passé ancien, il n’y a donc aucune protection contre le barrage de particules énergétiques. Lorsque des particules chargées frappent l’atmosphère martienne, il en résulte des aurores qui engloutissent la planète entière. 3 3 Partager ce message Lien à poster Partager sur d’autres sites
vaufrègesI3 15 448 Posté(e) mardi à 06:24 Il y a 8 heures, jackbauer 2 a dit : Si les astronautes s’étaient tenus à côté du rover martien Curiosity de la NASA à ce moment-là, ils auraient reçu une dose de rayonnement de 8 100 micrograys, soit l’équivalent de 30 radiographies pulmonaires. Bon.. pour les astronautes.. ils ne vont pas nous faire les "chochotes" non plus .. Quant aux futurs clients de Space X en goguette sur Mars.. faudra peut-être qu'ils amènent quelques pommades : 9 Partager ce message Lien à poster Partager sur d’autres sites
vaufrègesI3 15 448 Posté(e) vendredi à 16:57 Le 9 juin Curiosity a effectué un très court trajet (70 cm) pour se placer face à l’affleurement rocheux nommé "Whitebark Pass" et avoir accès à une plus grande partie de ce bloc dans son espace de travail et pour évaluer une cible de forage potentielle. POSITION AU 9 JUIN 2024 (SOL 2010) : HAZCAM AVANT – 09 JUIN 2024 (SOL 2010) : Repositionnement face à "Whitebark Pass" Je cite "Amelie Roberts", doctorante : "Après de nombreuses discussions au cours de la semaine écoulée avec des ingénieurs, des géologues, des chimistes et bien d'autres, l'équipe a confirmé que cette cible serait notre prochaine cible de forage potentielle. Nous avons choisi "Mammoth Lakes" pour le nom de la cible de forage, du nom d'une ville située dans les montagnes californiennes de la Sierra Nevada, avec des colonnes de basalte, des sources d'eau chaude et des chutes d'eau". NAVCAM - – 09 JUIN 2024 (SOL 2010) : Désignation de la cible de forage "Mammoth Lakes" "Amelie Roberts" (suite) : "Nous utiliserons notre outil de dépoussiérage (DRT) pour nettoyer la surface, nous prendrons des images détaillées avec le Mars Hand Lens Imager (MAHLI) pour capturer les textures sédimentaires et nous analyserons la composition avec le spectromètre de rayons X à particules alpha (APXS). Ces étapes sont cruciales pour comprendre le potentiel du site avant de s'engager dans le forage". HAZCAM AVANT - 11 JUIN 2024 (SOL 2012) : Brossage/dépoussiérage NAVCAM - 11 JUIN 2024 (SOL 2012) : Brossage terminé MAHLI - 11 JUIN 2024 (SOL 2012) : Images rapprochées HAZCAM AVANT - 11 JUIN 2024 (SOL 2012) : Analyse chimique – spectromètre APXS sur la cible brossée Test de "précharge" avec le foret en appui Je cite "Conor Hayes" : "La planification d'aujourd'hui (12 juin) a été définie par la décision de forer ou non à "Mammoth Lakes", la cible de forage potentielle que nous avons sélectionnée lundi. Cette décision est prise en fonction de la réponse à deux questions. Premièrement, ce site répond-il à nos objectifs scientifiques ? Lundi, nous avons entrepris des recherches exploratoires par contact (principalement avec l'APXS) pour répondre à cette question en déterminant la composition élémentaire probable de Mammoth Lakes. Deuxièmement, est-il sûr de forer ici ? Le programme de lundi prévoyait également un "test de précharge" pour déterminer la sécurité du forage en utilisant le bras pour exercer une certaine pression. Nous effectuons ces activités pour mesurer les forces auxquelles nous nous attendons sur le bras pendant le forage et pour voir si la roche est suffisamment stable pour être forée. Bien que les données APXS aient indiqué que cet endroit répondait à nos objectifs scientifiques, le test de précharge a échoué. Par conséquent, nous avons dû retirer les activités de forage du plan". "Malgré les difficultés rencontrées aujourd'hui, nous n'abandonnons pas tout de suite. Ce n'est pas la première fois que nous échouons à un test de précharge, et l'équipe cherche maintenant un autre endroit à forer dans cette zone. Espérons que nous ne rencontrerons pas les mêmes difficultés que lorsque nous avons essayé de forer à Marker Band, mais personne n'a jamais dit qu'il était facile de percer un trou dans une roche à plus de 270 millions de kilomètres de distance !" FIN DE CITATION Les 3 tentatives de forages à "Marker Band" ont échoué en raison de la dureté de la roche sédimentaire. Ici il s’agit donc d’un échec au "test de précharge", échec signifiant que la dalle rocheuse bouge sous le foret en appui. Ce qui met en danger de coincer le foret dans la roche. S’il s’avère que le rover trouve enfin une dalle rocheuse stable dans cette zone, il restera à vérifier que la présence possible de cristal de gypse ou de magnésium (images dans messages précédents) ne constitue pas un obstacle susceptible de résister au forage. À suivre donc.. 5 4 Partager ce message Lien à poster Partager sur d’autres sites
Superfulgur 16 365 Posté(e) vendredi à 19:50 Il y a 2 heures, vaufrègesI3 a dit : Ici il s’agit donc d’un échec au "test de précharge", échec signifiant que la dalle rocheuse bouge sous le foret en appui. Les rochers martiens nous sembleraient étonnamment légers... N'importe quel bloc soulevé doit ressembler à de l'éponge ou de la lave. S 1 Partager ce message Lien à poster Partager sur d’autres sites
BERTRAND76 1 395 Posté(e) hier à 10:58 encore et toujours merci pour ces voyages 2 Partager ce message Lien à poster Partager sur d’autres sites
Meade45 494 Posté(e) hier à 11:07 il y a 7 minutes, BERTRAND76 a dit : encore et toujours merci pour ces voyages Idem ! je ne publie pas ben souvent mais suis avec intérêt les pérégrinations de Curiosity au travers des résumés de Daniel alias VaufregesI3. Et quand est-ce qu'il va passer ce fichu canal ! 4 Partager ce message Lien à poster Partager sur d’autres sites
vaufrègesI3 15 448 Posté(e) hier à 16:12 (modifié) Merci de votre fidélité les amis ! Il y a 20 heures, Superfulgur a dit : Les rochers martiens nous sembleraient étonnamment légers... D'autant qu'ici les roches sont composées en majorité de sulfates de calcium ou de magnésium.. L'ensemble de la zone regorge de petites roches vésiculaires "flottantes", c'est à dire de roches qui ne semblent pas à leur place d’origine et qui ne font donc pas partie de la "roche mère". Noter que les affleurements rocheux sous forme de "dalles" pouvant être forées semblent rares dans le secteur exploré actuellement. C'est pourquoi l'équipe du rover a pris le risque de tenter le forage de celle nommée "Whitebark Pass" : MOSAÏQUE MASTCAM - 30 MAI 2024 (SOL 4200) - Neville Thompson : "Whitebark Pass" J'écris "le risque" parce qu'il apparaissait certains signes signifiant que cette dalle pouvait être beaucoup trop mince pour un forage. En témoigne l'apparence de la dalle en "feuilles" minces, bien visibles à droite sur cette image (extraite de la mosaïque) : Le "risque" était bien sûr que la roche bouge et/ou se fracture lors du forage, entrainant un possible blocage du foret. L'équipe du rover était très certainement tout à fait consciente du danger, mais vu la rareté des sites adaptés à un forage et l'intérêt scientifique potentiel que ces roches présentent, elle a tenté l'opération. Difficile de discerner où ils vont pouvoir la tenter de nouveau sans devoir se déplacer. MOSAÏQUE MASTCAM - 06 et 08 JUIN 2024 (SOLS 4206/4208) - Neville Thompson : Les fascinantes rides de sables longées par le rover et la crête pierreuse qui le domine. Le canal est visible à gauche de l'image. MOSAÏQUE MASTCAM - 06 JUIN 2024 (SOLS 4206) - Jan van Driel : La crête et ses roches sombres Modifié hier à 16:29 par vaufrègesI3 Ajout images 3 8 Partager ce message Lien à poster Partager sur d’autres sites