JB Gayet

[Pétouillles intermédiaires] NGC 2903, barre demi-molle ?

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(Si le titre est un peu limite, pas de souci je le change  ^_^ )

 

 

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NGC 2903 et NGC 2905, acquisitions entre le 1 et le 13 janvier 2019. Nerpio.

C11 Edge HD, réducteur de focale Célestron x 0.72, ATIK 4000 MM, Paramount ME

Logiciels CCD AP, MaximDL et Pixinsight (sans PhotoShoping)

Poses unitaires de 150 secondes. 84L 15B 17R soit 4H50 de pose au total.

 

Astrométrie par PI :

Résolution de 0.387 arcsec/px

Field of view : 24' 17.7" x 25' 25.9"

Image center RA : 09 32 10.004 Dec : +21 29 54.97

 

NGC 2903 (= PGC 27077 = CG 1861) est une galaxie spirale de magnitude 9,0 du Lion, découverte le 16 novembre 1784 par William Herschel. Per Dreyer la décrit comme "considérablement brillante, très grande, étendue, progressivement beaucoup plus lumineuse au centre, marbrée mais non résolue. Sud-ouest de 2’’ ». Elle contient NGC 2905, qui est une région de formation d’étoiles près du bord nord-est de NGC 2903. Per Dreyer décrit NGC 2905 (= CG 1863 = JH 604.2 comme "très pâle, considérablement grande, ronde, assez soudainement brillante au milieu, tachetée mais non résolue. Nord-est de 2’’ ». De type type SAB (rs) bc, elle présente une barre symétrique forte (quoique, cf. infra) et est considérée comme typique de cette classe de galaxies.

 

En se fondant sur une vitesse de récession de 550 km/s, NGC 2903 se trouve à environ 25 millions d'années-lumière, ce qui est en accord avec les estimations de distances indépendantes du redshift de 20 à 40 millions d'années-lumière. Compte tenu de sa taille apparente de 11,8 x 4,5 arcmin, elle ferait environ 85 000 années-lumière de large.

 

NGC 2903 est une galaxie à sursaut de formation d’étoiles. Ces galaxies (Starbust galaxies) sont de puissantes sources d'émission de rayons X en raison de leur activité de formation d'étoiles accrue. Les galaxies au stade de sursaut de formation d’étoiles sont communes dans l’Univers à toutes les échelles de distance. Partageant possiblement le même processus d'émission de rayons X, il est donc intéressant de les étudier dans l’Univers local.  NGC 2903 étant grande et proche (8,9 Mpc), elle apparaît donc référencée dans plus de 900 publications, avec des études dans toutes les longueurs d’onde, incluant optique, radio et infrarouge (sa luminosité infrarouge est estimée à ∼ 9,1 × 10^9 Lʘ entre 8–1000 μm !). Les études en proche infra-rouge de cette galaxie ont confirmé qu’une quantité considérable de formation d’étoiles se produisait au sein des points chauds (hot spots) de la région du noyau.

 

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NGC 2903 dans différentes longueurs d'ondes

 

 

L’étude de l’émission de rayons X dans les galaxies barrées présente un intérêt particulier car elles représentent une classe de spirales qui semblent fréquemment traverser des épisodes de sursauts de formation d’étoiles, entraînant l’apparition de noyaux de formations d’étoiles répartis le long de leur barre et dans leurs régions circumnucléaires, les barres étant souvent invoquées comme un élément de « carburant » dans la formation d’étoiles nucléaires et circumnucléaires.

 

D’ailleurs, de manière plus générale, les barres sont à considérer comme des ondes de densité qui peuvent se développer spontanément dans un disque galactique soumis à sa propre gravitation. Toute la matière participe à cette instabilité gravitationnelle (gaz interstellaire et étoiles). Un disque est d’autant plus instable qu’il est "froid", c’est-à-dire que sa dispersion de vitesses (ou mouvements désordonnés) est faible, et sa vitesse de rotation (mouvement ordonné) est forte. La barre est une perturbation qui brise la symétrie axiale du disque galactique, et par là crée des forces gravitationnelles tangentielles. Ces forces résultent en couples de torsion sur les bras spiraux de la galaxie, et aident à transférer le moment cinétique du gaz interstellaire vers l’extérieur, ce qui permet à une grande masse de gaz de « tomber » vers le centre. L’action de la barre est donc de provoquer des flambées de formation d’étoiles dans le centre des galaxies lorsque ceux-ci sont alimentés en gaz. De nombreux travaux ont montré ces dernières années comment l’accumulation de masse vers le centre détruisait progressivement la barre. En effet, la concentration de masse et la formation d’un bulbe stabilisent le disque qui est alors moins soumis à sa propre gravitation.

Les barres seraient donc l’agent de leur propre destruction, puisque c’est sous leur action qu’a lieu la concentration de masse.

 

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Crop sur NGC 2903 et PGC 27115 (= UGC 5086)

 

 

Mais pour en revenir aux Starbust Galaxies, les différents phénomènes énergétiques détectés dans les galaxies à sursaut de formation d’étoiles à rayons gamma de haute énergie se manifestent notamment par leurs caractéristiques spectrales X complexes. Aux basses énergies (≤2 keV), le spectre est dominé par la contribution d'un plasma diffus (à basse température, kT ≤ 1 keV) qui provient principalement du réchauffement par choc provoqué par l'interaction du vent chaud de basse densité avec le milieu interstellaire ambiant de haute densité et, dans une moindre mesure, du vent galactique. À des énergies plus élevées (2–10 keV), le spectre semble être dominé par l’émission à partir de sources binaires de rayons X (XRB), dont les sources primaires sont principalement des étoiles à neutrons.

 

Dans le cas de NGC 2903, l’étude du rayonnement X montre une galaxie avec une émission étendue dans la bande des rayons X mous (0,1–2,4 keV) associée à une activité de formation stellaire accrue dans la région nucléaire et dans le disque, disque où la contribution est plus significative.

Il est connu six radiosources en son sein, décelables dans la plage de 0,3 à 10,0 keV et situées à D25 du disque optique, ce qui est compatible avec la présence de gaz ionisé par collision, typique des galaxies à sursaut de formation d’étoiles.

 

 

hotspots.png.c30045ada466765206c8e7e23d8ac1b2.png

 

En rouge, l'emplacement des 6 sources détectées par les rayons X et en bleu les contours correspondant à l'émission optique de NGC 2903.

Le nord est en haut et l'est est à gauche.

 

 

Une étude HI au radio-télescope d’Arecibo (qui cherchait la présence de compagnons opaques dans l’optique de la détection de la masse manquante, en cherchant d'éventuels « compagnons satellites manquants» ) a mis en évidence une enveloppe HI autour de NGC 2903 beaucoup plus importante que ce qui avait observé auparavant, s'étendant à au moins 3 fois le diamètre de la galaxie « optique », ainsi qu'un unique compagnon HI, N2903-HI-1, qui présente une contrepartie optique réduite. Ce compagnon optique est probablement une galaxie naine avec une masse stellaire approximativement égale à sa masse HI, le HI étant contenu dans une enveloppe environ 8 fois plus grande que sa contrepartie optique. L’estimation de sa masse dynamique est de 3 × 10^8 M⊙. Avec la galaxie sphéroïdale naine UGC 5086, ce compagnon porte à deux le nombre de galaxies compagnes connues pour NGC 2903, UGC 5086 ayant une masse totale probablement comparable à N2903-HI-1.  Or les scénarios ΛCDM (plus précisément le modèle Voie Lactée) prévoient 15 compagnons pour une galaxie de type Voie Lactée avec des masses supérieures à 3 × 10^8 M⊙. Or, compte tenu de la sensibilité de détection HI d’Arecibo, les auteurs de l’étude notent que si les compagnons de NGC 2903 contenaient seulement 1% de HI par rapport à leurs masses totales, ils auraient dû en détecter 230. Et donc, si ces « compagnons » existent comme prévu dans les modèles, soit ils ne contiennent pas de HI appréciable, soit il s’agit d’amas sombres sans étoiles ou de galaxies naines sphéroïdes à dominante de matière noire à très faible luminosité.

 

La modélisation des champs de vitesse non circulaires de HI et de Hα au sein de NGC 2903 (à travers  les mesures de la cinématique de la teneur en gaz neutre et en gaz ionisé, la manière dont celles-ci sont liées à la formation d'étoiles dans la galaxie ainsi que de la vitesse de rotation, l'inclinaison et l'angle de position du HI) révèlent un champ de vitesse typique d'une galaxie à disque à la fois en HI et en Hα avec des mouvements non circulaires allant jusqu'à 10 km/s en HI et jusqu'à 25 km/s en Hα, et des accélérations pouvant aller jusqu’à 50 km/s liées aux mouvements de diffusion intra-barre.


Toutefois, les observations montrent plusieurs anomalies :

 

  1.   Il existe un décalage de 3 arcsec (∼ 125 pc) entre les pics d'intensité Hα et les profils de vitesse non circulaires. Ces pics marquent l'augmentation des mouvements non circulaires vers les régions HII extérieures.
  2.   Le champ de vitesse HI révèle une nette asymétrie entre la partie de la galaxie qui se rapproche et celle qui s’éloigne ; la courbe de rotation est asymétrique, un déphasage systématique étant présent entre les deux parties de la galaxie dans l’angle de position en fonction du rayon, ainsi qu’une différence d’amplitude dans la région interne. Les courbes de vélocité HI non circulaires démontrent également une différence d'angle de position entre le bord fuyant et le bord en approche.
  3.  Enfin, bien que souvent décrite comme « forte », la barre de NGC 2903 n’en présente pas les caractéristiques typiques, avec des bandes de poussière larges et interrompues, et une absence de gradients forts et de chocs.  Ces résultats suggèrent que, bien que la barre de NGC 2903 soit classée comme « forte » en utilisant l’imagerie à large bande, l’imagerie dynamique indique une barre « plus faible » (Ces résultats évoquant d’ailleurs que les mesures à large bande semblent incomplètes pour déterminer la résistance d'une barre, ou du moins ne sont pas suffisantes pour prédire le comportement dynamique du gaz dans son environnement).

 

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Ces anomalies suggèrent que NGC 2903 a probablement rencontré un petit compagnon qui a modifié sa dynamique, expliquant à la fois les atypies dans la barre et dans la dynamique de la formation d'étoiles au sein de la barre de NGC 2903 (plutôt que par une simple évolution séculaire).

 

 

Sources :

 

XMM-Newton observations of the hot spot galaxy NGC 2903. D. Pérez-Ramírez, M. D. Caballero-García, J. Ebrero and S. Leon. A&A 522, A53 (2010)

 

ΛCDM satellites and H I companions — the arecibo alfa survey of ngc 2903. W. Van Driel, M. E. Putman, E. Momjian, E. Brinks , W. J. G de Blok,B.S. Koribalski, J. Davies,B. Catinella, S.M. Linder, G. Hoffman, M.P. Haynes, R. Giovanelli, J.A. Irwin, K. Spekkens. The Astrophysical Journal, Volume 692, Issue 2, pp. 1447-1463 (2009)

 

A comprehensive study of the star-formation along the strong NGC 2903 bar. A study from the far-ultraviolet to the radio. G. Popping. 2010

 

 

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Amicalement, JBG

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Toujours aussi soigné et aussi intéressant.

Ton image est superbe avec des détails impressionnant.

Là il ne s'agit pas d'une pétouille, c'est du lourd. ;)

Bravo JB :)

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Quels détails! Bravo :)

La couleur de la galaxie est un peu plus surprenante.

Nathanaël

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Oui, là c'est déjà de la belle pétouille :) et merci pour le wiki ;)

D'habitude j'aime beaucoup, mais là je trouve que tu as eu un peu la main lourde sur les curseurs :)

On perd ce côté évanescent de la galaxie.

Bonne soirée,

AG

 

  • Confus 1

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Très belle image!

 

La couleur souffre un peu du fait que tu n'as pas pris de vert, mais la résolution est excellente. Bravo!

 

Daniel

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il y a 18 minutes, JB Gayet a dit :

mieux comme ça ? 

 

Oui, c'est déjà mieux! Nettement moins verdâtre.

 

Daniel

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Oui, j'aime bien la deuxième version :)

Les étoiles sont plus fines et la galaxie est moins "dure" ;)

Bonne journée,

AG

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Salut JB,

 

tout pareil qu'Alain pour la première version, je trouve le traitement dur, j'aime mieux la seconde version.

Ceci dit, tout est très relatif, c'est du lourd cette image !!

  • Merci 1

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Bonsoir,

 

Comme les collègues, la première est ultra dure... La deuxième est dure... Peut être une troisième version soft coté accentuation et contraste...

Du potentiel ds cette image !

 

Cordialement,

 

Marc

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Dac :) Je pense que ce qui apparait "dur" est dans le HDR, si je comprends bien. Je vais la traiter plus soft et vous allez me dire :)

 

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excellent bravo, un beau voyage.

  • Merci 1

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Plus une version comme ça alors  ?

 

Vdouce4.thumb.jpg.9b65070f4a9973dd4b898d0f10ceff6b.jpg

 

 

 

 

 

 

 

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    • Par COM423
      Bonjour,
       
      C'est une cible peu commune et assez difficile que je vous propose aujourd'hui, un couple de galaxies en interaction Arp83 composé des deux galaxies NGC3799 et NGC3800 qui dessine un héron, rappelant fortement la plus célèbre galaxie du même nom alias le couple NGC 5394/5395 (ou Arp 84) mais c'est 2x plus petit en taille... !
      NGC 3800 fait à peu près 1.7' x 0.5' NGC 3799 environ 1.1' de diamètre
       
      Pour mettre toutes les chances de mon côté, j'ai accumulé les poses mais le seeing peu coopératif du moment ne m'a laissé au final que 6 à 10h d'exposition selon le degré de sélection des images.
      Pour le traitement, j'ai tenté la totale en explorant deux pistes que j'avais tendance à délaisser jusqu'à présent :
      la correction de gradient appliquée à chaque image prétraitée, plutôt qu'une correction appliquée uniquement au compositage et la registration en dithering drizzle pour essayer de grignoter un peu de résolution  
      Voici donc le résultat obtenu :
      ( Clic droit puis Ouvrir dans un Nouvel Onglet/Nouvelle Fenêtre pour voir l'image à 100% )

      Newton SW 200/800 avec correcteur de coma, caméra ASI 294-MCpro + IR-cut,  Nord à peu près en Bas
      Monture AZ-EQ6 - ASIAir - poses guidées avec dithering
      Sur 6 nuits durant les lunaisons des 10 mars puis 08 avril 2024 :
      * 13/14 mars 2024
      * 03/04, 05/06, 11/12, 12/13 et 14/15 avril 2024
      184 poses retenues sur 297 poses de  02min, Temps d'intégration de 06 h 08 min
       
      Traitement Siril-1.2.1, Finition avec Gimp 2.10.28
      Échantillonnage porté à 0,83"/pixel (75% du dithering drizzle)
       
      Outre la vedette (Apr83), le champ regorge de petites tâchouilles, je vous invite à le parcourir sur la full Pour ma part, j'aime bien :
       
      * la faible UGC 6669

       
      * le belle PGC 36366 :

       
      Voici une autre version, sans dithering drizzle, avec l'échantillonnage natif de 1.25"/pixel qui résulte d'un mix entre un traitement classique (avec correction de gradient uniquement sur l'empilement) et le résultat obtenu avec retrait de gradient sur chaque image prétraitée avant empilement. Mix des deux, car j'obtenais une image certes plus propre mais aussi plus sombre par la seconde voie, je ne sais pas pourquoi (?).

      297 poses de  02min, Temps d'intégration de 09 h 54 min
       
      et de quoi identifier les tâchouilles :

      Ce n'était pas une cible facile et je suis plutôt content du résultat obtenu, j'espère que çà vous plaira aussi
       
      Bon week-end et bon ciel à toutes et tous
    • Par Discret68
      Bonjour à tous.
      Cette nuit, vers 00h30, le ciel s'est soudainement assaini. Plus un seul nuage à l'horizon. J'en ai profité pour mettre en service les équipements. J'ai lancé une séquence vers 1h00 pour couvrir toute la nuit, et puis, dodo dans la foulée. Et ce matin, comme tous ces temps-ci, c'est la misère, je ne peux que constater que les nuages sont revenus en force vers 2h00, et le repli du matériel s'est effectué tout seul. C'est déjà ça !
       
      Au final, je n'ai que 68 poses de 60s sur la cible de la nuit ; NGC4535. Et comme le champ capteur le permettait, j'ai choppé M49 par la même occasion, galaxie, qui pour moi ne présente pas de réel intérêt esthétique. Mais bon, une galaxie "gratuite", c'est toujours bon à prendre.
       
      C'est donc surtout la belle galaxie NGC4535 dont je voulais tirer le portrait. Cette galaxie est une spirale barrée (légèrement) qui se situe à environ 51 millions d'années-lumière. Son diamètre est d'environ 115000 années-lumière.
      M49 est une galaxie elliptique se situant à environ 64 millions d'années-lumière. Son diamètre est d'environ 156000 années-lumière, ce qui en fait une "belle bête".
      Sur l'image, il y a également NGC4526 qui est une galaxie lenticulaire qui se situe à environ 46 millions d'années-lumière. Son diamètre est d'environ 100000 années-lumière. Cette galaxie se caractérise par la présence d'un disque de formation d'étoiles autour du noyau.
       
      D'autres galaxies des catalogues NGC et PGC sont à découvrir et à localiser sur la vue annotée.
       
      Coté setup, c'est toujours le newton de 300 en f/d 4, le correcteur TS Wynne 3", un filtre Antlia Luminance et la caméra ASI2400MC. Le tout sur la GM2000HPS.
       
      La FWHM était relativement potable (pour chez moi) puisqu'à une moyenne de 3,1" sur la séquence.
       
      Place à l'image du champ capturé, à la résolution image de 3200 x 2000 pixels :
       

       
      La même image annotée :
       

       
      Un crop de NGC4535 qui est pour moi est la galaxie la plus esthétique de ce champ :
       

       
      Et un crop de NGC4526 où on aperçoit le disque qui entoure le centre de la galaxie :
       

       
       
      Bonne soirée.
       
      Jean-Pierre
    • Par COM423
      Bonjour,
       
      Après avoir imagé le célèbre quintett de Stephan, c'est sur une autre cible mythique (pour moi) que j'ai jeté mon dévolu : le sextette de Seyfert, nettement moins imagé et on comprend pourquoi puisqu'il n'y a pas dans le champ de grandes vedettes comme NGC 7331 pour le quintett et surtout que ce groupe est nettement plus petit aussi !
       
      Les galaxies de Seyfert font partie des galaxies actives, une famille de galaxies hébergeant en leur centre une région minuscule produisant une très grande quantité d’énergie.
      Dans le cas des galaxies de Seyfert, il présente des variations d’éclat sur une période de plusieurs mois, ce qui permet de contraindre la taille du noyau (les variations prouvent qu’elles affectent l’astre dans son ensemble, il y a donc un échange d’informations entre les différentes parties du noyau qui ne peut donc excéder quelques mois lumière).
       
      La découverte du septette de Seyfert par Carl Seyfert a été faite sur des plaques photographiques de l’observatoire de Barnard dans le Tenessee et publié en 1951. Il nous a quitté à l’âge de 49 ans seulement dans un accident de voiture 
      Un cratère de la Lune a été nommé en son honneur.
       
      En fait, NGC6027 avait été observée visuellement dès juin 1882 par Edouard Stepha, le directeur de l’observatoire de Marseille dans un télescope de 80 cm, mais c’était alors une simple détection sans connaissance de l’activité particulière en leur sein.
       
      Voici donc l'image obtenue avec mon petit 200 mm :
       
      * tout d'abord un crop, en drizzle, sur les 3 astres principaux du champ :

      les cercles font 8' de diamètre et l'échantillonnage a été porté à 0,84"/pixel (75% du drizzle qui porte l'échantillonnage à 0.63"/pixel).
      C'est un montage :
      d'un compositage global (396 poses soit 09 h 54 m d'expo) et d'un compositage sélectif (278 poses, soit 04 h 27 m d'expo)  
      NGC 6027 ou Hickson 79, se compose en apparence de 6 galaxies d’où sa dénomination de « sextette », mais il ne comporte en réalité que 4 galaxies :
       

      Distantes d’environ 190 millions d’AL, le groupe ne fait que 100 000 AL de taille, soit mine de rien la taille de notre seule Voie Lactée.
      ==> il reste le groupe de galaxies en interaction le plus compact connu à ce jour
       
      Il pourrait se grouper en une seule grande galaxie au cours des prochains milliards d’années (https://science.nasa.gov/missions/hubble/seyferts-sextet/).
       
      * et le champ complet, sans drizzle, en conservant l'intégralité des poses :
      ( Clic droit puis Ouvrir dans un Nouvel Onglet/Nouvelle Fenêtre pour voir l'image à 100% )

      Newton SW 200/800 avec correcteur de coma, caméra ASI 294-MCpro + IR-cut,  Nord à peu près en Bas
      Monture AZ-EQ6 - ASIAir - poses guidées avec dithering pour une pose sur deux
      Sur 8 nuits durant les lunaisons des 10 mars puis 08 avril 2024 :
      * 15/16 mars 2024
      * 03/04, 05/06, 09/10, 11/12, 12/13, 13/14 et 14/15 avril 2024
      396 poses de  60s, Temps d'intégration de 09 h 54 min
       
      Traitement Siril-1.2.1, Finition avec Gimp 2.10.28
      Échantillonnage natif de 1,25"/pixel
       
      Outre les 3 vedettes mises en avant avec les crops, il y a plein de tâchouilles en tout genre das le fond de ciel, si vous voulez explorer la full, voici de quoi les identifier :

       
      Il n'y a aucun objet véritablement spectaculaire, certes ma focale reste un peu limite pour s'attquer au septette, mais j'ai pris un grand plaisir à faire ce champ et contempler cette profndeur cosmique, j'espère qu'il en sera de même pour vous.
      Très bon week-end à toutes et tous
    • Par pfil
      Bonjour,
       
      Je n'ai rien posté depuis quelques mois, ce qui ne m'a pas empêché d'admirer les très belles photos qu'on voit ici... la raison est que je me suis offert une nouvelle caméra en décembre, et qu'il a fallu la prendre en main, une Zwo 2600mm. Voici le premier résultat présentable.
       
      NGC 4485 et NGC 4490, situées à 38 millions d'années lumière dans les Chiens de Chasse, sont deux galaxies en interaction gravitationnelle et elles figurent dans l'atlas des galaxies particulières de Halton Arp sous la désignation Arp 269. Cette interaction a fortement affecté la structure des deux galaxies. La forme générale du duo lui a valu le surnom de galaxie du Cocon. 
       

       
      Conditions : Montagne de Lure, nuit du 12 au 13 avril 2024. Quelques cirrus. La FWHM était plutôt bonne (1.3'' sur la luminance après compositage). C14 de la Société Astronomique de la Montagne de Lure, Zwo2600mm avec filtres LRGB Zwo, guidage par DO et 174mini, le tout piloté par Ekos/Stellarmate. Les temps de pose sont 141 minutes en luminance et 155 minutes en chrominance, en binning 2. Traitement Pixinsight.
       
      Pour la couleur, je ne suis pas trop satisfait, j'ai dû forcer sur la saturation, l’image apparaissant d’abord très grise. Par rapport à ma ST10, je trouve que les couleurs sont moins pures, je ne sais s’il faut l’attribuer aux filtres (qui auraient des fuites ???) ou au capteur lui-même, l’IMX571 étant surtout sensible dans le bleu, et beaucoup moins dans le rouge profond, contrairement au KAF3200. Si je reviens sur cet objet, ce sera pour lui ajouter une couche H-alpha.
       
      Voilà, vos commentaires sont bienvenus !
       
      A bientôt,
      Philippe
       
       
    • Par jeffbax
      Bonjour les amis,
       
      Les dernières semaines de vaches maigres pour les observations n'ont pas eu que des inconvénients (même si c'est mieux quand il fait beau). Elles ont laissé du temps au traitement et à la gestation d'images, dont particulièrement celle-ci.
      L'idée est née avec @GuillaumeGZ, avec qui nous partageons beaucoup, suite à la publication d'un travail colossal effectué par un groupe d'une quinzaine de photographes en plus de 250 heures. Ils ont détecté les extensions de M51 comme jamais, dont en Ha.
       

       
       
      Guillaume voulait tenter cette détection et de mon coté je voulais un truc avec plus de résolution. On a d'abord pensé à des poses rapides au T350 pour la galaxie... C'était déjà pas mal. Mais en voyant s'accumuler les poses en luminance, on a changé de calibre.
       
      Exceptionnellement, nous avons marié les données issues du T1000, publiées en 2021 par la team Omicron avec celles du T250 f/4 de Guillaume.
       
      Il y a au T1000 f/3.2 8h10 de luminance et 1h45 par couche RVB - Ancienne CCD STX. Au T250 f/4 il y a 58h de L conservée sur 69h + 18h de Ha et 3h de RVB avec une 2600 MM Pro. Soit environ 92 heures.
       
      Durant ces dix derniers jours, entre les transferts de données, les versions intermédiaires et les choix partagés de rendu, on a bossé dur et finalement on s'est arrêtés sur l'image suivante. Elle résulte des compromis et corrections à tous les 3 avec @Superfulgur.
       

       
       
       
       
      Ne ratez pas la FULL en 6000 pixels :
       
       

       
       
      C'est un résultat tout en compromis que nous proposons, dont les différentes étapes de mixage seraient bien trop longues à expliquer en détails. En gros, tout ce qui est LSB (extensions lointaines) provient du T250, ainsi que le Ha. La galaxie jusqu'aux moyennes lumières vient du T1000, ainsi que les étoiles faibles et pétouilles de fond de ciel. Les extensions proches sont du T1000 + T250. On est à MAG 24 environ avec l'ancienne STX contre un peu plus de 22,5 avec le T250. Ca reste cohérent.
       
      La dynamique est monstrueuse et pour garder un aspect visuel équilibré, la galaxie est laissée en hautes lumières et brille fort. Le Ha a été intégré dans la couche rouge. Enfin, la couleur RGB vient d'un mixage des 2 télescopes. L'image du T1000 a été un poil réduite et celle du T250 agrandie raisonnablement. Pour finir on a gardé du bruit dans les extensions. On peut lisser ces extensions encore plus, même complètement, mais ça dénaturerait trop ce signal, extrêmement ténu. Ca moutonne déjà un peu là.
       
       
      Pour partage voici la L de 58h, déjà débarrassée d'une grande part de halos en prétraitement "spécial" (il en reste encore). Montée d'histogramme en GHS avec SIRIL + un masque sur la galaxie. On voit bien les structures de marée et c'est déjà surprenant.
       

       
       
      Et le petit lien Astrobin :
       

       
      La team remercie infiniment Guillaume pour ce partage et cette réalisation. Nous n'aurons jamais le temps de télescope pour attaquer ce type de LSB. Mais comme c'est moins le diamètre que le rapport F/D, la noirceur du ciel et le temps de pose qui comptent pour ces extensions, ce partage nous permet d'y accéder quand même.
       
      Voilà... On en est assez contents. Espérons qu'elle vous fera voyager aussi.
       
      Bon ciel.
       
      JF
       
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