BobSaintClar

Ciel d'automne, astres divers

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Amis big et binaires, bonjour !

 

Cela fait trop longtemps que je n'ai pas croassé dans ces colonnes : la faute à un été chargé (tant dans le ciel qu'à domicile), à un virus persistant (annulation de star-parties) et à la présence d'un méchant poil dans ma main droite.

Mais une belle nuit d'observations récente - elle date du vendredi 5 novembre - me permet de corriger cette sinistre incurie :

 

Or donc, hier au soir, mes jumelles et moi nous sommes rendus sur une sorte de terrain vague situé dans la moyenne montagne de la ville de Nagano, à quelque 1h30 de route de mon domicile : j'ai visé un nouveau spot, populaire depuis quelques mois déjà, ce qui promettait d'attirer d'autres pervers noctambules. A mon arrivée, la nuit s'annonçait belle mais frisquette puisqu'en effet, la température est vite descendue dans la cave : vers 23h, du givre a commencé à se déposer un peu partout et nous avons taquiné les -6 au petit matin... mains n'anticipons pas.

 

Sur place, je dirais qu'une bonne trentaine d'amateurs étaient installés. Coté matos, il y avait l'habituelle domination des lunettes et coté astrams, l'inévitable domination des photographes ; les deux sont évidemment liés. Nous n'étions que deux à faire du visuel, moi avec mes APM150 et mon voisin - hasard du placement des gens, nous ne nous connaissions pas - avec un Dobson Ninja 400 et un binoscope formé de deux lunette Borg 125ED. Ce dernier bouzin m'a immédiatement tapé dans l’œil : de 125 à 150mm, sur le ciel, allait-on voir une grosse différence ? *

 

Je vous ai fait une petite photo souvenir, pose unique de 30s enregistrée en Jpeg (parce que je n'ai pas vérifié avant de shooter, bien sûr), donc anormalement dégueulasse même selon mes critères...

astroplanet.jpg.cbf96da59b662e178586f514660f6c6e.jpg

(en mode petite planète, on est moins exigeant sur le résultat)

 

Comme précédemment, je vais me concentrer sur les observations et les éventuels évènements marquants, plutôt qu'à m'épancher sans fin sur M31, M42 ou le double amas. Vous connaissez sans doute tous les objets que j'ai visé, concentrons-nous donc sur les surprises (bonnes ou mauvaises) et passons au présent de narration.

 

Le premier tiers de la nuit est perturbé par des nuages épars et une brume tenace, au grand dam des photographes réduits à l'impuissance. Mon voisin et moi pouvons, au moins, viser dans les trous... J'ai donc pu voir, de 7h à 10h30 - heure à laquelle les derniers brouillards se sont dissipés :

 

- La nébuleuse Helix, bien visible sans filtre, pâle, avec sept ou huit étoiles en surimpression. Elle est grosse, facile à trouver, avec une forme évidente mais qui n'offre pas de détails (à mon diamètre). On la voit évidemment mieux en filtrant mais dès lors, une seule étoile (!) survit au traitement.

- M15, globulaire dans le petit cheval (oui c'est décousu, puisque je vise dans les trous) : c'est un amas très sympa dans mes binos parce qu'il est proche de la limite et semble doubler de taille quand on regarde à coté. D'ailleurs, en vision mono,  je le perçois granuleux, avec un centre. A 150mm, il n'est bien résolu qu'en bino.

 

Une dizaine de cibles en l'espace de quatre heures, c'est peu ! J'ai tué le temps en tapant dans mon litron de vin chaud (y'a pas d'heure) et en visitant mes pairs, notamment mon voisin qui m'a présenté son matos. Il avait de l'exotique, coté oculaires. D'ailleurs, des Masuyama 32mm 85° installés sur le binoscope Borg n'attendaient que mes deux yeux pour briller ;)

 

Un peu avant 11h, branle-bas-de-combat : les choses sérieuses peuvent débuter. En avant pour le marathon, messieurs !

Je vous proposer de nous arrêter sur :

 

- NGC 281 : un nébuleuse en émission dans Cassiopée, de belle taille apparente. Ardue à trouver sans filtre, elle apparaît facile et montre des détails marqués à l'UHC.

- NGC 7789 : cette rose (amas ouvert) est vraiment enchanteresse aux grosses jumelles (84x). Oui, c'est du réchauffé... mais du bon, comme le Cassoulet : plus que tu recuits, meilleurs que c'est !

- M1 : ça donne quoi, dans mon machin ? Avec ou sans filtre, on la voit bien, avec des formes générales qui rappellent ce qu'en montrent les photographes, mais sans les détails qui font tout son charme (les filaments) : pour ces derniers, 150mm, c'est un poil juste !

- California : j'ai deux filtres H-Beta qui m'ont coûté un rein, c'est le moment de les sortir ! A 28x, la nébuleuse se détache bien sur un fond très sombre. Elle est longue, courbée, formée de deux grandes traînées claires et parallèles qui présentent des nuances fugaces, mais bien réelles. Sans filtre, quel que soit mon choix d'oculaires, je ne devine qu'une vague écharpe laiteuse qu'on pourrait facilement zapper : c'est bien parce que je sais qu'elle est là...

- M38 + NGC 1907 : les amas ouverts, toujours beaux aux jumelles, sont vraiment magnifiques lorsqu'ils sont en couples. Plutôt que de citer tous ceux que j'ai ciblé cette nuit, je préfère en garder deux en exemple (l'autre est le binôme M35 + Ngc 2158, dans les Gémeaux) : M38 est d'autant plus spectaculaire que son voisin est vraiment riquiqui, en comparaison ! Pourtant, à mon diamètre, les jumelles le montrent granuleux, partiellement résolu. L'image proposée à 84x est vraiment mémorable. C'est une cible qui m'aura valu quelques exclamations enthousiastes, de la part de ceux qui m'auront visité en cours de nuit !

- Barnard 33, alias le sombre canasson : aperçu il y a plus de 20 ans au Restefond, avec une lunette de 150 et filtre H-Beta, allais-je rééditer l'exploit ? Cette fois, le ciel n'est pas à la hauteur : il est correct, nous sommes en montagne, mais le halo un zeste envahissant de la plaine et de la lointaine capitale du Japon me permettent de le jauger : un filet de brumasse persiste, à moins que ce ne soient des nuages d'altitude ? En hiver, lors des meilleures nuits, la pollution lumineuse est bien moins présente, faute d'aérosols : la voie lactée est dominante, les étoiles ont du pep's ! Mais rien de tel aujourd'hui : ce n'est pas une nuit pour aller chasser du Globule (no offense, Philippe), fut-il célèbre, nous narguant, déjà haut dans le ciel...

Mais j'ai des jumelles : 150mm, ok, mais 2x150. Ca se tente ! Et bien m'en prend : à 28x, filtres H-Beta Astronomik en place, le contraste est propulsé juste assez haut pour que l'échancrure équine se dessine, à la limite, difficilement, là où elle est censée être.

Le voisin est sur le cul : il n'a jamais vu cet objet, faute de filtres adaptés (ses OIII ne peuvent rien y faire). Le découvrir, de surcroît dans des jumelles , est pour lui une belle (et double) surprise ! Par curiosité, nous utilisons mon filtre pour tenter de retrouver le bourrin au Ninja 400 : bonne pâte, il se montre à nouveau. Toujours aussi rétif, aussi fugace, mais plus gros. Nous passons ensuite au binoscope Borg : j'ai deux filtres, pourquoi se priver ? Las : 125mm, ce n'est plus assez. Cette fois, un ciel extrême semble nécessaire. Cet échec m'anime secrètement d'une infâme schadenfreude (la faute au vin chaud, c'est un peu allemand aussi, non ?) : ouf, l'honneur est sauf, mes jumelles ont terrassé l'insolente concurrente... Merci Barnard ! De fait, sur d'autres objets (notamment M33 et M42, pourtant forts différents), nous avions déjà fait ce constat, qui sonnera comme une évidence à vos oreilles savantes : 150mm, c'est plus mieux que 125. J'en profite pour préciser que les oculaires Masuyama 32mm, montés sur le binoscope Borg et donnés à 85° de champs apparent, m'ont déçu : ils délivrent une image propre, mais les 85° sont aux abonnés absents. Déjà, la bonnette intégrée ne permet pas à l'oeil d'englober tout le champs disponible, loin s'en faut (je dirais qu'on bute à 70°, au mieux) ; ensuite, si vous retroussez ladite bonnette (ce que j'ai fait), l'oeil s'approche mais se produit alors un "effet tunnel" : un contour noir apparaît et s'épaissit à mesure que votre pupille s'approche de la lentille frontale. J'ai déjà vu ce phénomène avant, il est typique sur des lunettes à long rapport F/D mais là, les Borg sont à 6,4. J'imagine donc qu'elles sont hors de cause, sauf à posséder un bafflage interne des plus restrictif... J'aurais dû essayer ces Montagne Masu sur mes jumelles, pour en avoir le coeur net !

- Le casque de Thor : j'ai été agréablement surpris par l'image qu'en donnent mes jumelles, avec et sans filtre. J'ai bien observé cet objet dans le passé, notamment avec mon Dob500, j'ai donc une bonne idée de ce qu'il montre dans un gros instrument. Mais à 150 ? Et bien il est facile, évident, déjà inhomogène sans filtre et présentant ses deux cornes dès lors que je mets les UHC. J'ai hâte de le revoir sous un ciel de compet'.

- M46 : Cet ouvert abrite une nébuleuse planétaire que les 150ED dénichent sans forcer. Sans filtre, l'amas est riche d'étoiles pêchues qui ne cachent pas pour autant leur petit trésor, immédiatement visible comme une petite tache ronde. A travers les UHC, l'amas est à la diète : il perd trop d'étoiles pour mériter d'être vu, mais la planétaire devient dominante. On a deux spectacles pour le prix d'un :)

 

Et pour conclure cette liste somme toute banale, je vous propose de l'exotique, de l'inédit, du beau gibier qui va vous changer du tout-venant : une comète.

Quelle comète ? Allez, je vous aide : dans les Gémeaux, presque au zénith, bien visible et contrastée, aux alentours de la magnitude 10...

Non ?

67P/Churyumov-Gerasimenko, m'enfin !

 

Maintenant, si vous croyez que j'ai prévu cette observation de longue date, vous me connaissez bien mal : je suis tombé dessus par hasard. Voyant ce que j'ai cru être une galaxie là où il n'y en a pas (pour mon instrument), j'ai recherché son matricule sur la carte céleste de mon mobile... pour découvrir qu'il s'agit, donc, d'une comète ! Du coup, je me suis plus qu'attardé, d'autant que mon voisin - tout aussi surpris que moi - s'en est mêlé, ravi d'avoir un astre vagabond à cibler. A 84x, Churyumov-Gerasimenko (y pourraient pas s'appeler Dupont-Lajoie, c'est trop demander ?) est toute mimi, avec un noyau quasi ponctuel entouré d'une coma qu'on devine large et déformée par la présence d'une courte queue - remarquée en vision décalée - orientée vers l'ouest.

 

Voilà ! Quelques évènements annexes ont agréablement pimenté la soirée :

 

- J'ai partagé mon vin chaud avec le voisin. Le litre y est passé, nous avons dû boire à peu près la même dose, c'est une belle égalité.

- Dans la nuit, nous avons été dérangés par deux tanuki (les ratons-laveurs du cru, quelque part entre le renard, le chat persan et l'ours) et un cerf, un vrai, qui a semé un bref moment d'incertitude (on ne panique pas facilement, au Japon) en traversant le parking et ses instruments comme si nous n'étions pas là :o

 

Et pour conclure ?

Le WE prochain, je remets ça. Il y a une star-party - la seule maintenue cette année - que je n'entends pas manquer.

En plus, mon voisin viendra !

 

Je pense qu'il en veut à mon pinard...

 

(*) Spoiler alerte : oui

Modifié par BobSaintClar
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J'ai mis une appréciation ce matin mais pas le temps de mettre un commentaire, donc je repasse une nouvelle fois pour  te remercier pour ce chouette compte-rendu.

Désolé quand même d'apprendre qu'il te manque un rein. Et je comprends donc l'alcool pour oublier ... 
Et n'oublie pas d'y aller le week-end prochain ! :)
 

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Je te rassure, j'ai toujours mes deux reins : il me faudrait même deux foies, pour bien faire... :D

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J'aime beaucoup quand tu croasses Bob, c'est toujours vivant et bien raconté, on s'y croirait !

(D'ailleurs je ne comprends toujours pas pourquoi tu nous réserves cet avantage dans ce coin paumé du forum, je pense que tu devrais le poster dans "Observation visuelle", il y a un peu plus de passage et ce croa le vaut bien ... sans compter celui de la semaine prochaine que j'attends avec impatience :) )

 

Le ‎06‎/‎11‎/‎2021 à 06:08, BobSaintClar a dit :

Coté matos, il y avait l'habituelle domination des lunettes et coté astrams, l'inévitable domination des photographes (...)

 

Est-ce à dire qu'au Japon, que ce soit en visuel ou en photographie ce sont plutôt des lunettes que l'on utilise ?

 

Le ‎06‎/‎11‎/‎2021 à 06:08, BobSaintClar a dit :

NGC 7789 : cette rose (amas ouvert) est vraiment enchanteresse aux grosses jumelles (84x). Oui, c'est du réchauffé... mais du bon, comme le Cassoulet : plus que tu recuits, meilleurs que c'est !

 

J'aime beaucoup la rose de Caroline, je la trouve belle dans tous les scopes, et même dans mes petites jumelles premier prix de 20x80 !

 

Le ‎06‎/‎11‎/‎2021 à 06:08, BobSaintClar a dit :

- California : j'ai deux filtres H-Beta qui m'ont coûté un rein

 

ça aurait pu coûter la peau des fesses et là ça devenait franchement inconfortable :) 

 

Le ‎06‎/‎11‎/‎2021 à 06:08, BobSaintClar a dit :

Cet échec m'anime secrètement d'une infâme schadenfreude (la faute au vin chaud, c'est un peu allemand aussi, non ?) : ouf, l'honneur est sauf, mes jumelles ont terrassé l'insolente concurrente...

 

xD

 

Le ‎06‎/‎11‎/‎2021 à 06:08, BobSaintClar a dit :

M46 : Cet ouvert abrite une nébuleuse planétaire que les 150ED dénichent sans forcer. Sans filtre, l'amas est riche d'étoiles pêchues qui ne cachent pas pour autant leur petit trésor, immédiatement visible comme une petite tache ronde. A travers les UHC, l'amas est à la diète : il perd trop d'étoiles pour mériter d'être vu, mais la planétaire devient dominante. On a deux spectacles pour le prix d'un :)

 

 

L'amas de la poudre d'argent avec le rubis à l'intérieur ! Trop de la chance :x

 

Le ‎06‎/‎11‎/‎2021 à 06:08, BobSaintClar a dit :

67P/Churyumov-Gerasimenko, m'enfin !

 

J'ai peur d'oublier son nom en attendant ton croa du week-end prochain ;)

 

Le ‎06‎/‎11‎/‎2021 à 06:08, BobSaintClar a dit :

Je pense qu'il en veut à mon pinard...

 

Prévois peut-être un peu plus qu'un litre et vous rajouterez quelques étoiles doubles et/ou carbonées à la liste de vos observations !

J'ai vraiment hâte de lire ton prochain croa !

Et si tu peux prendre quelques photos ce serait encore plus mieux :) 

Merci Bob, c'est toujours un plaisir de te lire !

 

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il y a 34 minutes, Penn a dit :

D'ailleurs je ne comprends toujours pas pourquoi tu nous réserves cet avantage dans ce coin paumé du forum, je pense que tu devrais le poster dans "Observation visuelle

Ben je l'ai posté là-bas aussi ;)

 

il y a 35 minutes, Penn a dit :

Est-ce à dire qu'au Japon, que ce soit en visuel ou en photographie ce sont plutôt des lunettes que l'on utilise ?

Oui ! si je devais faire des stats à partir de ce que j'ai vu en club, lors de sorties et dans les star-parties, je dirais qu'on a 3 lunettes pour un télescope, grosso modo. Peut-être même plus...

 

il y a 38 minutes, Penn a dit :

J'ai vraiment hâte de lire ton prochain croa !

Et si tu peux prendre quelques photos ce serait encore plus mieux

C'est prévu ! Le rassemblement du prochain WE est le seul maintenu de l'année, je ne le louperai pour rien au monde !

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      NAT2024, récit d'aventure astronomique:
       
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      Voici ma liste :
      22h30 NGC 3067 + 3C232 (=Ton 469 5 Giga AL) Léo 
      .C/2022 E2 (ATLAS) (Gem)
      . 23h15 +HCG 57, le Sextette de Copeland  Lion NAV7
      . 23h20 Antennes NGC4038 (corbeau) S  22°
      . 23h30 hcg61 (com) the box NAV7
      . 23h30 C/2023 A3 (Tsuchinshan-ATLAS) (vir)
      . 00h T CrB super Nova 
      .hcg68 (ccv) 5gal +étoile orange NAV7
      . 00h30abell 39 (Her)astro surf mag 
      .2h30 hcg79 sextet syfert  NAV7
      . 3h X-nebula (cygne) SIMEIS57  nag20 +UHC /Hbeta exité par HD193793
      .3h30 C/2021 S3 (PANSTARRS) (cyg)
      . 04h M57Asurf maga F. Morat
      . 04h30 M27 N biver
      . 4h45 FENÊTRE DE BAADE NGC6522/6528 
      . 05h Little gem NGC6818 + Gal ngc 6822(SAG)
      . 05h M54 (sag)  AG accrété par voie lactée appartient Galaxie Sagittaire (cur) (NGC4147[Com23h], 5634[Vir1h], 6284[Oph3h30] aussi Galaxie Sag).
      Plus les listes des copains il y en avait largement assez!
       
         Le lendemain matin après le petit déjeuner offert par l'organisation je me suis arrêté voir Loïc avec Yannick. Dans sa lunette double stack la vision fut dantesque! Sur le soleil une protubérance énorme, d'une dimension d'au moins une dizaine de terres était formée de plusieurs panaches mis côte à côte,  ils m'ont fait penser à quatre arbres plasmatiques s'élançant dans l'espace. Sur le disque, l'énorme tache AR 3664 faisait une taille d'une quinzaine de terres à peu près. Christophe me l'avait montré en lumière blanche quelques heures avant, et là en H alpha des rivières de plasma  serpentaient, écartelaient la tache en une soixantaine de sous-unités. Loïc passait du simple au double stack, de la vision monoculaire à la vision binoculaire pour notre plus grand plaisir. Il est d'une grande gentillesse dans ses explications, c'est un vrai régal de parler avec lui.
      Un moment assez fort aussi fut l'échange avec Julien Crespin d' ''Immersive Adventure'', qui utilise un planétarium mobile pour faire des séances au public et dans les écoles. Il nous a montré les possibilités du système au planétarium de Tauxigny, comme par exemple conduire la jeep lunaire d'Apollo. Je me suis bien éclaté... Au-delà de l'astronomie Julien propose un authentique cinéma immersif avec des films sur les sciences, historiques, sous-marins, et encore bien d'autres.
       Nico du cercle de l'hyper rouge, un astram habitant près de Tours, est passé à notre campement, nous avons échangé sur les années passées. Il fait du visuel assisté, c'est très intéressant pour plus tard si mes yeux deviennent défaillants.
       La première journée s'est passée avec nos voisins autour de bonnes victuailles, réglage de nos télescopes, observations solaires en lumière blanche et H alpha.
       Avec Christophe on est allé faire la conférence de Fabrice Mottez, chercheur spécialiste des étoiles à neutron, dans le bestiaire galactique elles sont très surprenantes avec leur caractéristiques hors norme.
      Avec Jonathan nous avons projeté qu'il vienne  à la nuit tombée avec sa bino à vision nocturne scruté le duo NGC 3067 + 3C232… Après avoir mangé ensemble, sans prévenir, il m'a mis entre les mains le joystick de contrôle de son drone, c'était la première fois que je pilotais ce genre d'engin. Au début je n'étais pas très fière puis j'ai pris de l'assurance et me suis aperçu que c'était très maniable. J'ai quand même fait un tour des campements autour de l'observatoire puis une balade d' un bon kilomètre! 
      Après quelques débats passionnés avec les copains et copines, nous avons eu le plaisir de voir arriver Fred Géa . Maïcé  quand à elle était en balade sur les campements.
       À la nuit tombée, direction le 460mm, NGC 3067 tomba rapidement à 250X, son fuseau trapu d'un rapport 1/3 contenait des zones plus ou moins lumineuses. Juste à côté j'ai repéré le petit triangle d'étoiles, le quasar 3C 232 apparaissait par intermittence au milieu. Au gré de la turbulence je pouvais admirer des photons qui avaient mis 5 milliards d'années à me parvenir (quelle fin lamentable !). Je me sens toujours petit devant ces objets vertigineux. Ce quasar est étudié par les astrophysiciens car c'est à cette époque que l'expansion de l'univers s'est remise à accélérer.  Jonathan est arrivé, il a fait le réglage de sa bino et tout le tableau était maintenant très clair. La galaxie très lumineuse et le quasar évident. Arrivé entre-temps Sylvie aussi a pu profiter de l'étonnant dispositif. Fred Géa avait envie de voir des galaxies en interaction, bonne idée, nous sommes donc allés admirer les siamoises dans la Vierge, elles m'ont fait penser aux antennes vu la veille. Oh, une belle apparition de Maïcé... Elle  voulait voir sa danseuse de flamenco dans la grande Ourse, NGC 3718 plus la petite NGC3729 et Hickson 56 dans le même champ. Belle découverte que cette  grande galaxie déformée faisant penser a une danseuse accompagnée de son partenaire et  ses enfants. L'image était bonne, même le compacte Hickson 56 s'est laissé détailler.
      J'ai eu le plaisir de multiples visites, aussi bien des amis avec qui j'étais venu mais aussi des autres clubs et des inconnus, tous profitaient  des cibles du moment. Comme par exemple M16, la nébuleuse de l'Aigle, dans laquelle nous avons contemplé les fameux piliers de la création, comme ils sont peu lumineux l'observation à l'ovni B  prend tout son sens, on voit bien leur pourtour lumineux.
      J'ai pu voir M51 dans la nouvelle petite lunette grand angle de Fred Farrugia, puis nous sommes allés avec sa compagne Marine sur le hibou et la planche de surf dans la grande Ourse. N'arrivant pas à voir le hibou je suis retourné à mon 460mm pour en avoir le cœur net. Là je l'ai observé, belle nébuleuse planétaire avec deux échancrures noirâtres formant les yeux de l'animal. Toute la nuit nous avons eu des discutions passionnées, enthousiasmées en riant sous les étoiles. Pierre Vesper  dans un de ces fameux comptes-rendus, Carpe Noctem ll, m'avait mis l'eau à la bouche sur la fenêtre de Baade. C'est ainsi que peut avant l'aube nous nous sommes rendus dans une déchirure de la Voie lactée. Un trou qui nous montre la région centrale non masquée par les poussières interstellaires. Ici dans le Nagler 16  deux amas globulaires se laissent observer. NGC6522 et NGC6528 un peu ovales sont assez lumineux dans le 460mm. Avec L'OVNI B de Jonathan ils deviennent bien sûr très évidents. Encore une nouveauté pour lui comme pour moi!  À l'aube, nous sommes allés nous coucher, c'était la deuxième nuit blanche.
       
         Quelques heures après vers 9h30 je me suis réveillé, il commençait à faire chaud sous la tente et puis les gens autour commençaient à s'agiter. Même fatigué, les belles images de la nuit m'assaillaient et les pensées d'une nouvelle journée riche me levèrent. Le ciel bleu ne nous avait pas quitté...Après la douche et un solide petit déjeuné avec les copains du club nous sommes retourné voir Loïc et sa double stack . Les protubérances hérissaient tout le pourtour du soleil, l'énorme appendice lui avait un peu baissé. Mais la grosse tache était toujours  bien là, avec ses chenaux de plasma modifiés par rapport à la veille. Cyril Blanchard nous a rejoints et après avoir observé, je lui ai posé la question de la restauration de la grande lunette de Meudon. Il nous en a raconté les diverses étapes, c'est extraordinaire de pouvoir travailler sur un tel télescope ! Jai pris son contact pour pouvoir faire cette belle visite. Un peu plus tard, Nicolas Biver m'a montré des bandes dessinées de science-fiction auxquelles il avait participé, les dessins sont superbes, les planètes réalistes et à la fin de chaque ouvrage quelques pages plus scientifiques sont là pour camper les connaissances. Sûr que j'essaierai de nous les procurer pour l'association.
       En me reposant j'ai repensé qu'il y a deux ans  avec Fred Burgeot, nous avions observé ''the box'' l'amas Hickson au-dessus de la chevelure de Bérénice. Je l'ai rajouté à ma liste pour le soir. À la nuit venue, je me suis mis à l'observation de ces quatre galaxies groupées. Je commençais à les détailler lorsqu'une envie pressante me fit aller le long du champ d'à côté. À peine fini que j'entendis une voix féminine derrière moi me criant ''les aurores boréales arrivent!''. Un peu gêné, J'ai regardé au nord et une forme rosâtre grandit, je me suis précipité au campement pour prévenir tout le monde. Nicolas est sorti de sa tente et il m'a expliqué les prévisions que donnait Cyril d'après un site spécialisé de mesures. Un BZ négatif et un  KP à 9 signifiaient que l'épisode durerait et qu'il serait plutôt intense. Sur l'appareil photo de Nicolas  le fond de ciel était rose. Effectivement je me suis aperçu que tout le nord devenait rose criard puis il s'est envahi de colonnades roses violettes brillantes. Jamais je n'avais vu un tel spectacle… J'ai téléphoné à ma femme pour qu'elle puisse voir ses lueurs fantasmagoriques avec ma fille mais elle n'a pas réussi depuis chez nous. Pourtant Jean-Pierre et Anne ont pu les observer et les photographier depuis les environs de Troyes. De notre côté Christophe photographiait sous tous les angles. Marine me montrait en temps réel les photos prise avec son Iphone, c'était vraiment beau. Beaucoup d'astrams photographiaient et d'autres comme moi admiraient le spectacle à l'œil nu. Philippe a monté son APN sur son 460mm, il était sur M51 que je voyais au travers de la lumière rouge. En visuel, au travers des piliers nous pouvions voir les constellations de Cassiopée, de la grande Ourse, du dragon... Au-dessus de l'horizon à la lueur fantômatique verdâtre, les colonnes lumineuses avaient maintenant envahi les trois cinquième du ciel. Elles montaient plus haut que le zénith derrière nous en se rejoignant vers Arcturus du Bouvier. Fabrice Motez qui campait non loin de nous, celui qui nous avait fait la conférence sur les étoiles à neutrons est aussi spécialiste des aurores boréales. Il nous dit que nous étions devant un orage géomagnétique d'une ampleur exceptionnel. Et nous pouvions juger de l'aspect hors du commun du phénomène. Quand même, être devant des aurores boréales en sweat-shirt avec un  punch coco à la main ce n'était pas banal... Des deux clairières contenant les campements d'astro-amateur des acclamations montaient à chaque fois que le phénomène se renforçait. Quatre vagues aurorales se succédèrent durant la nuit, formant des rideaux en nuances de rose et bleu, se déplaçant imperceptiblement devant les constellations. Deux blobs lumineux de chaque côté Est et Ouest apparaissaient puis disparaissaient suivant les épisodes. À un moment donné un bolide a fendu les piliers sur le côté gauche et a explosé dans une traînée persistante verte électrique. Quelle chance de pouvoir voir un tel spectacle! Au  nord  il y avait une forêt, les lueurs  étaient tellement intenses que les oiseaux se mettaient à piailler croyant que le jour était de retour. A chaque fois que la luminosité générale était forte nous les entendions et jai même vu mon ombre projeté au sol. En avant plan le paysage se découpait en ombre chinoise, les arbres  lointains, les bosquets, les campements et  le drapeau de Jonathan en forme d'aileron de requin. Dans cette ambiance magique nous avons observé jusqu'à l'aube. Tous les télescopes  étaient orphelins, leurs propriétaires ébahis, subjugués devant les tableaux offerts par dame nature. Puis vers 4h30, il ne restait plus grand monde, les observateurs s'étaient couchés petit à petit. Avec Régis, dans un dernier baroud d'honneur, nous avons vu une dernière fois les aiguilles lumineuses au dessus de l'aube naissante. Quelle nuit fantastique! C'était la troisième nuit blanche. 
       
         Le samedi matin en nous levant tout le monde ne parlait que de cela, les anecdotes fusaient de toutes parts. La fatigue des trois nuits blanches était oubliée. En fin de matinée, Fred et Marine nous ont quitté pour faire un vol en hélicoptère au-dessus de la Loire et ses châteaux. De mon côté, j'ai installé mon matelas à l'ombre d'un camion, il faisait au moins 40 degrés sous ma tente. Je me suis reposé quelques heures puis avec Philippe et Christophe nous sommes allés acheter quelques rillettes chez les exposants producteurs locaux. Il y avait aussi l'exposition d'une artiste qui se servait du verre et d'oxydes métalliques pour faire des sculptures. Dans son style on pouvait voir certaines analogies avec l'astronomie. J'ai discuté avec elle et lui ai suggéré le nom de quelques objets astronomiques ressemblant à ses créations. Ensuite nous sommes allés voir le collectionneur Gérard Odile qui exposait ses impressionnantes météorites, nous avons longuement parlé avec lui, notamment sur le rassemblement à Ensisheim. 
      Et vint l'heure de l'apéro collectif où Jean-Louis Dumont a fait ses remerciements. Puis il est revenu sur les aurores boréales de la nuit passée. C'était un peu les bougies pour fêter les 10 ans des NAT. Un autre membre de la SAT m'a dit que ça allait être difficile de faire mieux l'année prochaine. Mais qu'il projetait de nous mettre deux Lunes dans le ciel ou qu'ils essaieraient de prévoir un écrasement de météorite dans le champ d'à côté avec une battue à l'issue. Nous pourrions ramener chez nous les trouvailles météoritiques... 
      Plus tard dans l'après-midi, Fabrice Mottez a changé le thème initial de sa conférence pour en faire une sur les aurores boréales. J'essaierai d'avoir son livre sur le sujet. Durant le souper Marine et Fred nous ont expliqué ce qu'ils avaient survolé en hélicoptère et nous ont montré quelques vidéos à couper le souffle. Puis après la soirée ce fut la dernière nuit du séjour. Le ciel était beaucoup moins clair que les trois nuits précédentes. J'étais sur M27 lorsqu'un grand colosse passa à côté de moi. Je l'ai interpellé pour qu'il jette un œil à l'oculaire. Puis il m'expliqua qu'il ne faisait pas partie du rassemblement mais que la veille avec ses deux copains ils étaient dans un chemin à côté et qu'ils avaient observé eux aussi les aurores boréales toute la nuit en fêtant l'anniversaire de leur copain Sofiane. Justement ceux-ci arrivèrent, ils me dirent qu'ils ne connaissaient personne et qu'ils aimeraient en savoir plus sur la voûte céleste. Nous avons fait le tour de quelques étoiles intéressantes et le ciel s'est vite couvert. Je leur ai dit que l'association de Tauxigny les accueillerait certainement pour leur en montrer d'avantage. Il était déjà deux heures du matin et avec Philippe nous avons démonté les deux 460mm puis nous sommes allés nous coucher. Le  lendemain matin tout le monde rangeait les campements, nous sommes allés déjeuner, avons fait le tour des divers amis pour leur dire au revoir et sommes repartis pour Troyes.
      Cette édition des NAT est la meilleure à laquelle nous ayons participé depuis 2015, nous avons pu observer tous les soirs et les aurores en auront été l'événement magistral. Les 10 ans de ces rencontres ont été extraordinaires et resteront gravés dans la mémoire des 150 participants. 
      Aux RAP à Craponne-sur-Oson c'est 300 astrams qui ont profité du spectacle ! 
      À l'heure où je finis ce récit nous sommes le samedi d'après le séjour et hier je me suis rendu avec Anne à Épinal pour prendre des renseignements pour notre association. Là-bas Didier Mathieu nous a reçu, nous a expliqué pendant environ 4 h sa vision du monde des planétariums mobiles, il est plein de bonnes idées. À la fin, il nous a fait une projection 12k dans son superbe planétarium fixe de Dark side of The Moon. Réalisé pour les 50 ans de l'album par l'équipe artistique de Pink Floyd ! L'album sur système d'enceinte Focal et le montage vidéo sont parfaits. Superbe cadeau, je n'oublierai pas ce voyage psychédélique dans notre galaxie ! 
       
      Par moment l'univers se rappel fortement à nous quand même...
       
       

       
      Lolodobs le dévoreur de monde 👽 
       
       
       
       
       
       
    • Par Astramazonie
      Salut les Astros,
       
      Ce soir j'ai pu enfin prendre ma première comète avec mon seestar, petite séance de 20 minutes de poses, faite très rapidement avant que la pluie ne revienne.
      Je partage avec vous une petite photo, puis une crop ... En espérant que vous apprécierez.
       
      Affaire à suivre ... Bon ciel à vous.
       

       

    • Par COM423
      Bonjour,
       
      J'ai promis à @Tromat2 de faire un petit post sur la détection de la comète qui doit être ma plus faible, à ce jour, au Quattro 200, et çà va venir...
      Certaines périodes sont propices à une sorte de bilan et ce "record" m'en a rappelé un autre, bien plus ancien : la plus faible comète observée visuellement au C8, si faible que la détection n'a été confirmée que grâce à une photo prise le même soir.
       
      C'est donc cette hsitoire que je vous propose, dans un premier temps, un récit de bolosse du temps de l'argentique
       
      Faut-il vraiment présenter la comète D/Shoemaker-Levy 9, je vais faire court car son histoire a marqué les mémoires.
      Découverte le 24 mars 1993 par le couple mythique de Palomar, Carolyn et Eugène Shoemaker, son aspect interpella immédiatement puisqu'elle avait la forme d'une barre diffuse...
      Dès les premiers calculs d'orbite, on se rendit compte qu'elle était a priori en orbite autour de Jupiter !
      On démontra, par la suite, qu'elle s'était approchée très près de la planète géante, en juillet 1992, sous la limite de Roche et qu'elle fut alors disloquée en une vingtaine de fragments.
      Ceux qui ont survécu jusque là, se sont écrasés sur Jupiter moins d'un an plus tard, entre le 16 et le 22 juillet 1994.
      C'est pourquoi, elle est désormais désignée avec la letter "D" et non plus "P".
       
      En 1993, elle portait la désignation provisoire "1993e", c'était avant le changement de désignation mis en place pour les comètes début 1995 (elle est désignée aujourd'hui comme D/1993 F2).
       
      La comète Shoemaker-Levy a toujours été un astre difficile, de magnitude globale proche de m1=14 et elle n'a été accessible visuellement que quelques mois au printemps 1993, devenant très basse juste avant l'été.
      Et quand elle ressortit dans le ciel du matin début 1994, elle avait fortement faibli.
       
      Pour ma part, je l'ai tentée 6 fois en 1993 et détectée une seule fois, mais c'est un souvenir qui reste gravé tant la joie de l'avoir vue fut intense
       
      C'était le vendredi 23 avril 1993, entre 21h00 et 22h30 TU, voici un bout du CROA de l'époque :
       
      "
      La journée fut plutôt couverte, avec de nombreux développements convectifs, auxquels s'ajoutait un voile de cirrus, qui ne laisser présager rien de bon...
      Pourtant, en soirée, le ciel s'est superbement dégagé !
       
      J'ai commencé par une tentative photographique avec du TP2415 fraîchement hypersensibilisé, que je n'ai sorti de la cuve que quelques heures à peine avant de faire la photo (A881) : il avait donc un rendement maximal !
      Et c'est grace à cette photo que j'ai pu confirmer ma détection visuelle limite : sur la pose de 40 min (21h14 à 21h54 utc), en guidage stellaire, 1993e apparaît sous la forme d'une faible traînée de 1' de longueur (et 0.2' de largeur) orientée 77°/257°. La résolution du C8 est malheureusement insuffisante pour séparer les noyaux, mais ce sont bien eux qui forment cette traînée. En effet, on ne peut l'attribuer ni au déplacement de la comète (17" en 40 min, vers PA=290°), ni à la queue (la direction antisolaire étant donnée par un PA de 111°).
       
      Visuellement, j'ai attentivement recherché la comète, de 22h00 à 22h20 TU, du C8x62.5 au x250 : j'ai vu des étoiles très faibles et, par intermittences seulement, j'ai vaguement cru aperecvoir quelque-chose de très faible, légèrement flou, mais ce fut une vision tellement extrême que sur le coup, je n'y ai pas cru.
      Sans cette photo qui m'a montré la comète a posteriori, pile à la même position, je n'aurais pas validé la détection.
       
      Elle a été aperçue bien trop indirectement pour faire une estimation précise de magnitude, ou délimiter ses contours. Elle était plus faible que la mag 13.3
      Sans l'abri qui m'a bien protégé des rafales de vent et permis d'observer dans une parfaite obscurité, je ne sais pas si je l'aurais vue.
      "
       
      Et oui, à l'époque on ne découvrait le résultat de sa photo que le lendemain, après avoir dormi un peu, en développant le négatif dans la salle de bain
      J'avais une platine qui me permettait de faire les photos une par une, le 2415 était prédécoupé, pas besoin heureusement de devoir attendre la fin d'une pellicule !
       
      En photo argentique, il n'y avait pas d'écran et la prise de photos n'avait donc aucune incidence sur la rétine qui était donc parfaitement dilatée au moment de la tentative visuelle faite dans la foulée de la photo.
       
      La traînée qualifiée de "faible" à l'époque était relative à ce qu'on voyait directement sur le négatif, mis dans un cache à diapo pour le projeter sur grand écran.
       
      Depuis, j'ai pu le numériser et travailler un peu l'image, du coup la traînée n'est plus si faible que çà (Nord à peu près en bas) :

       
      La photo a été prise avec le réducteur de focale F/D=6,3 Celestron et l'observation faite dans les Hautes-Alpes à 1835m d'altitude.
       
      Désolé pour cette disgression dans le passé, promis le prochain post sera numérique et relatera un record de détection toujours avec un T200, avec un bon de 8 magnitudes au passage
       
      Très bon week-end à toutes et tous.
    • Par Jackocotte
      Bonjour à tous, je viens d'arriver sur ce forum donc je vais me présenté en bref. Je m'appelle Jack, je suis éducateur et je vis en plein centre de la France. Amateur en photo et pire encore pour l'astrophoto, disons que je fais avec les moyens du bord..
       
      Je n'ai que peu de budget à accorder à l'astrophoto, donc je suis simplement armé de mon APN, et d'un trépied ! 
       
      J'ai tenté de prendre la comète Nishimura en septembre, y allant sur un coup de tête je n'ai pas prit le temps de bien me renseigner sur comment photographier une comète, de plus la campagne ou je vis serait parfaite pour l'astrophoto si il n'y avait pas de très nombreuses éoliennes qui pourrissent le paysage. J'ai lu après qu'il y avait une histoire de photo en DARK et je ne sais plus quelle autre manipulation à faire, mais ce n'est pas le sujet actuel, j'apprendrai de moi-même pour des prises convenables.
       
      Je souhaiterai savoir si il y a moyen tout de même de rattraper un peu le peu de photo que j'ai pu prendre dont voici un exemple en pièce jointe, j'en ai cumulé 15 de la sorte mais je ne sais pas du tout comment les traiter si il y a possibilité de les traiter car la qualité est plus que décevante. Je souhaiterai offrir cette photo à ma belle-mère qui à perdu sa mère le jour de l'apparition de la comète, du moins de sa visibilité en France.
       
      Merci d'avance pour votre aide ! 
      IMG_7160.CR2
    • Par siegfried_M31
      Le 9 & le 10 Mai j’ai profité de 2 nuits claires.
      La 1ere nuit j'ai commencé par de la maintenance de l'observatoire.
      Une fois tout en place, n'ayant plus beaucoup de temps je me suis décidé pour un objet assez lumineux. Les conditions étaient correctes et j'ai mixé le résultat avec mes séries 60s de 2016.
      L = 65*60s + 16*300s (Fwhm médian 2,5)
      R = 7 *60s + 4*300s
      G = 8 * 60s
      B=10 * 60s + 4 * 300s
       
      Capture : SW254/1200 / G42 observatory + / AtikOne6
      Guidage : OA + Phd2
      Traitement PixInsight + Iris+ Toshop
       
      Infos complètes : https://telescopius.com/pictures/view/188571/deep_sky/great-globular-cluster-in-hercules/M/13/globular-cluster/m13/by-siegfried_m31?gallery_user_id=11315&gallery_order=is_featured
      Pleine résolution, cliquez sur l'image :

       
       
      La nuit suivante je comptais capturer une grande galaxie, j'ai relevé 11',  je me suis trompé, elle ne fait que 1.7' x 0.4'. Mais le champ était bien placé pour faire la photo, les galaxies ainsi que le fond du ciel semblait riches en détails.
      Conditions assez bien sans être optimales. Les aurores semblent ne pas avoir affecté la photo. Je craignais pour les couleurs.
       
      Capture et guidage voir M13
      L=37*300s (Fwhm médian, 2.7")
      R+B=8*300s bin2
      Traitement PixInsight + Iris+ Toshop
       
      Autres infos + annotation objets : https://telescopius.com/pictures/view/188291#annotated
      La galaxie centrale , Ngc5899, montre un très faible arc de gravitation sur sa gauche.
      Ngc5900 (en haut) montre un jet de gravitation plus facile à voir que l’arc de la 5899.
      Le grand phare illuminant l’image est de magnitude 6. Le ciel est tapisser par un grand nombre de galaxies lointaines, certainement au délà du milliard d'AL
      Pleine résolution, cliquez sur l'image :

       
      Cette photo du zénith réaliser avec le smartphone, montre l'ampleur de l'aurore qui occupe la majeure partie du ciel, nord à gauche:

      D’abord je ne comprenais pas d’où sortait ces reflets rouges, suite aux infos le lendemain j’ai compris qu’il n y avait pas d’anomalies, c’était l’aurore.
      Dommage que je ne me suis pas attardé à regarder le nord. Mais la 2émé nuit à l’extérieur je n’était plus trop joueur.
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