Nathanael

Mesure de l'état de l'aluminure d'un miroir

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Bonjour,

Question idiote peut-être, mais existe-t-il un moyen de mesurer l'état de l'aluminure d'un miroir? Comme il y a des aluminures à 85% ou 95% je me dis qu'on peut se poser la question dès 75% mais à quoi on le voit? J'ai toujours refait mes aluminures au jugé, des fois plus pour me faire plaisir que par réel gain surement. Un exemple, on voit qu’on gagne, mais quoi? 10% 30% 50%?

aluminure miroirs 1.jpeg

aluminure miroirs 2.jpeg

Du coup je me demandais, si de mettre une caméra au foyer sur un ciel bleu pouvait, à défaut de mesurer, au moins comparer d'un télescope à l'autre (au même moment bien sur)? Si l'un est réputé bon, disons 90%, pourra-t-on en déduire la réflexion de l'autre? Il y aurait bien sûr un petit calcul à faire pour tenir compte des échantillonnages.

Je précise, pour un usage photo, c'est un peu différent qu'en visuel. En visuel, ce qui est perdu est perdu, ce qui peut inciter à maintenir son aluminure parfaite. Mais en photo, 20% de réflexion en moins, c'est seulement 20% de poses en plus...

Des avis, des expériences?

Merci par avance,

Nathanaël

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Bonjour Nathanaël

 

pour les aluminures simples, (aluminium et aluminium protégé) l'aluminium s'oxyde mais la couche d'oxyde contrairement à d'autres matériaux comme le silicium, ne s’arrête jamais de croître. Au bout de plusieurs années ton aluminure devient partiellement transparente (piqures qui croissent et couche qui s'amincie) donc une bonne façon de voir l’état de la couche est de regarder (ou de mesurer) la transmission (derrière le miroir). Pour les aluminures renforcées ce n'est généralement pas de l'aluminium mais de l'argent avec des couches de protections donc le vieillissement est différent.

 

jean 

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Bonsoir Nathanaël et Jean,

 

Sujet très intéressant voire pertinent.

Jean, quand vous dites "au bout de plusieurs années", j'imagine que les conditions de stockage et le climat influencent le temps de conservation des aluminures.

C'est un sujet qui me taraude fortement car si je dois faire reprendre cette couche sur mon M300 (j'imagine qu'il s'agit d'une couche renforcée, je vérifierai), l'opération n'est pas anecdotique : certainement un envoi au Japon ?

Donc : avez vous des éléments environnement / durée du revêtement  ou signes avant coureurs ?

merci et bonne soirée

Jean

 

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Une manière assez simple et peu coûteuse de mesurer la reflectance d’un miroir est basée sur l’utilisation d’une simili sphère d’intégration, d’une photodiode et d’un laser. 
 

La sphère d’intégration est un outil coûteux (plusieurs milliers d’euros) mais on peut en construire une version minimaliste à moindre frais (quelque euros) avec des boule de déco creuses en polystyrène: on en prend deux hémisphères que l’on colle et sur lesquelles on fait deux trous éloignés angulairement de 90 degrés, l’un servant pour faire entrer le faisceau laser, et l’autre pour la mesure avec la photodiode. L’utilisation de ce matériaux est loin d’être idéale: surface loin d’être lambertienne, reflectance fluctuant pas mal avec la longueur d’onde. Mais pour cette manip ça devrait fonctionner raisonnablement donc ça vaut le coup de le tenter. 
 

1) mesure de l’intensité I1 du faisceau laser envoyé directement dans la sphère 

2) mesure de l’intensité I2 après réflexion sur le miroir

 

La division I2/I1 donne la reflectivité de la surface pour la longueur d’onde du laser. Et là ça vaut le coup de tester avec un rouge et un vert .

 

Simon

 

 

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il y a 47 minutes, AlSvartr a dit :

l’autre pour la mesure avec la photodiode.

Une caméra cmos on peut dire que ça fait photodiode? Parce que je peux assez facilement mesurer les photons arrivant sur une 224mc alors qu’entre une photodiode et un nombre représentant une intensité lumineuse il y a une chaîne d’éléments que je ne maîtrise pas du tout ;)

Nathanaël

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il y a 59 minutes, Nathanael a dit :

Une caméra cmos on peut dire que ça fait photodiode

Oui ça doit fonctionner pareil. A mon avis un truc important c’est de restreindre le champ de vision de ton capteur car si tu n’as pas une vraie sphère d’intégration il reste une dépendance non négligeable de la radiance (lumi de la surface vue par ton capteur) et de l’étalement de la tache du laser dans la sphère:  tu auras un point réduit avec le laser seul, alors que tu auras potentiellement une tache plus étendue avec le miroir.  Mais ça c’est à vérifier. 

Modifié par AlSvartr
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Ok. Dès que je trouve une boule creuse blanche j’essaye sur une réflexion vitreuse (4%), on sera vite fixés.

L'écueil suivant, c’est que ça va me donner la réflexion en un point du miroir seulement et que je ne peux pas balayer l’ensemble du miroir vu la taille du laser. Mais  on avisera après.

Merci!

Nathanaël

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il y a 5 minutes, Nathanael a dit :

j’essaye sur une réflexion vitreuse (4%), on sera vite fixés.

Excellent test en effet!

 

il y a 5 minutes, Nathanael a dit :

L'écueil suivant, c’est que ça va me donner la réflexion en un point du miroir seulement et que je ne peux pas balayer l’ensemble du miroir vu la taille du laser.

 
En faisant passer le laser à travers une lentille divergente placée sur rayon de courbure du miroir, et avec l’entrée de la sphère placée juste à côté de la lentille ou en tout cas au rayon de courbure, il doit y avoir moyen de faire la mesure du miroir entier. Par contre se pose le soucis de la transmission de la lentille. Mais ça doit pouvoir se mesurer en prenant un miroir sans aluminure comme référence. 

Modifié par AlSvartr
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Ça devient un poil compliqué là. Je ne veux pas monter une boîte qui contrôle les aluminures ;) je veux savoir comment réfléchit telle ou telle aluminure pour savoir si ça vaut le coup de la refaire. Le miroir gris/jaune ci-dessus il est déjà refait, c’est lui qui peut me servir de référence (96%). L’autre c’est un sw quelconque du club que j’avais en prêt pendant l’aluminure du premier.

Et directement sur le ciel sinon, avec ma 224MC au foyer? Je mesure le nombre de photons (Adu) par arc second carrée, avec mon télescope de référence et l’autre pour qui j’ai un doute et je serais fixé non? Y’a un loup?

Nathanaël

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Il y a 8 heures, Nathanael a dit :

Et directement sur le ciel sinon, avec ma 224MC au foyer? Je mesure le nombre de photons (Adu) par arc second carrée, avec mon télescope de référence et l’autre pour qui j’ai un doute et je serais fixé non? Y’a un loup


Ce que tu vas mesurer c’est quelque chose qui dépend des aluminures du primaire ET du secondaire. Donc tu introduis une variable en plus. Faut aussi faire gaffe à la présence de voiles nuageux etc… et si les f/d sont différents il faut aussi en tenir compte. 

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il y a 24 minutes, AlSvartr a dit :

tu vas mesurer c’est quelque chose qui dépend des aluminures du primaire ET du secondaire

Oui, pas simple. Avec une lunette? C'est combien typiquement la transmission d'une lunette "normale" en bon état? ( @lyl ;)).

il y a 30 minutes, AlSvartr a dit :

Faut aussi faire gaffe à la présence de voiles nuageux etc… et si les f/d sont différents il faut aussi en tenir compte. 

Fait au même moment par temps calme au zénith, ça limite un peu les risques et mesurer en adu/"² ça règle tout le reste normalement.

Pour préciser les choses, on a dans mon club astro, perso ou pas, des télescopes dont les aluminures ne sont plus parfaites. Elles sont piquées en partie, plus ternes par endroits etc... J'avais il y a quelques années fait refaire une aluminure un peu dans cet état, défraichie pour le moins, mais je n'ai jamais pu savoir si j'avais gagné 5%, 20% ou plus. Et si les miroirs deviennent conséquents, cela représente quand même des sommes non négligeables (mais même un 250 avec 2x le port ce n'est pas rien et je ne parle même pas d'un M300! @bulot ) ce serait donc bien de savoir à l'avance, ce qu'on va gagner. Ça peut permettre de relativiser et de surseoir le cas échéant.

Nathanaël

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Il y a 13 heures, bulot a dit :

Jean, quand vous dites "au bout de plusieurs années", j'imagine que les conditions de stockage et le climat influencent le temps de conservation des aluminures.

Bonjour,

l'humidité est un des facteur de vieillissement donc une mesure utile est de légèrement chauffer l’atmosphère du tube fermé avec une résistance lorsque le télescope n'est pas utilisé pour éviter la condensation 

un exemple de résistance (ce n'est qu'un exemple)

https://www.aqua-store.fr/chauffage-et-thermostat-pour-aquarium/74851-chauffage-titane-aquarium-avec-thermostat-50-watts-0669014872494.html?gclid=EAIaIQobChMIvo7F5uSF9AIVCu7mCh3SCwDKEAQYBCABEgLCzfD_BwE

j'ai un amis qui faisait cela sont alu est resté impeccable pendant plus de 10 ans

 

Il y a 13 heures, bulot a dit :

C'est un sujet qui me taraude fortement car si je dois faire reprendre cette couche sur mon M300 (j'imagine qu'il s'agit d'une couche renforcée, je vérifierai), l'opération n'est pas anecdotique : certainement un envoi au Japon ?

pour refaire l'aluminium d'un miroir nul besoin d'envoyer au japon MCM

http://www.mcm-optique.fr

ou les établissement Legrand (il y en a d'autre je pense)

https://www.legrand-optique.fr/

font cela en France

 

Il y a 9 heures, Nathanael a dit :

je veux savoir comment réfléchit telle ou telle aluminure pour savoir si ça vaut le coup de la refaire. Le miroir gris/jaune ci-dessus il est déjà refait

Mesurer la réflectivité ce n'est pas facile donc je te redit ce que je t'ai indiqué au début du post, regarde la transmission, un moyen très facile est de prendre ton miroir de le tourner vers le soleil et de regarder derrière ce que tu vois. Tu verras toutes les piqûres et l’état global de l'alu. En fait ce n'est pas tant la perte de la réflectivité qui est gênante que l'augmentation de la lumière diffusée par toutes les piqûres. 

A partir de 40 nm d’épaisseur la réflectivité de l'aluminium est maximum, normalement les épaisseurs déposées lorsque l'aluminium est neuf sont de quelques 100 nm donc ce sont les piqûres qui au premier ordre font décroître la réflectivité. Pour perdre 1% de réflectivité il faut que tu ai 1% de la surface piqué ce qui est déjà considérable. 

Réflectivité aluminium .docx

 

jean

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Il y a 17 heures, jean dijon a dit :

Au bout de plusieurs années ton aluminure devient partiellement transparente (piqures qui croissent et couche qui s'amincie)

Je visualise bien l'effet des piqures, mais impossible d'en estimer la surface relative. Ce que je qualifie "d'aluminure plus terne" ce serait donc la couche qui s’amincit? Là encore difficile d'estimer ce qui est réfléchi et ce qui passe à travers, d'où mon questionnement.

C'est bien pour des miroirs "limites" que la question se pose évidemment. Quand on se dit depuis quelques temps qu'il faudrait faire quelque chose mais qu'on a malgré tout des images correctes. D'autant plus que la finesse des images n'est pas impactée par ce phénomène.

Nathanaël

Modifié par Nathanael

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Il y a 2 heures, Nathanael a dit :

C'est combien typiquement la transmission d'une lunette "normale" en bon état?

un doublet MgF2 tu comptes 4 faces à 1.2-1.5% ~ 94 à 96%

Pour du doublet en BBAR 4 couches, 98 à 99%

Triplet : ça plafonne à 97-98%

Triplet huile 99%

---------------

Peut-être que Jean l'a précisé mais l'état de surface avant aluminure est important, en particulier sur les pyrex. Des défauts d'homogénéité peuvent poser des soucis à long terme quand on refait l'aluminure. Ca serait bien qu'un des polisseurs français ou par exemple une personne de MCM donne son avis sur le sujet.

Précédemment les miroirs argentés n'occasionnait que peu de soucis quand on enlevait la couche déposé car l'interaction chimique était plus faible.

Modifié par lyl
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il y a une heure, Nathanael a dit :

Quand on se dit depuis quelques temps qu'il faudrait faire quelque chose mais qu'on a malgré tout des images correctes. D'autant plus que la finesse des images n'est pas impactée par ce phénomène.

Nathanaël

Si tu perds 5% de réflectivité le diamètre équivalent de ton 400 mm passe à 390 mm si tu perds 10% le diamètre passe à 380 mm

Quelle valeur te semble inacceptable ?

Pour mesurer 10% de transmission par exemple, tu mets un objectif de 50mm (ou autre) devant ton capteur et tu mesures un fond blanc diffus comme un flat, l'objectif étant réglé à l'infini tu as ton 100% :T100

Aprés tu insères le miroir entre ton fond blanc et ton capteur et tu vois ce qu'il transmet T1. Tu peux faire un noir en mettant un cache opaque devant le miroir tu mesures T0, la transmission de ta couche T c'est (T1-T0)/T100 , tu moyennes le signal su rune zone au centre du capteur.

Apres si ton traitement est une couche d'alu R=0.89-T 

 

jean

 

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    • Par Close-to-focus
      Salut à tous,

      voici quelques images faites au newton trusstube désaluminé skywatcher 150/750.
      Camera apollo-m mini (imx429) et mars-m en bin2 (imx290). avec barlow 2.7x, 4x, 5x.. et filtre continuum 8nm, des combinaisons qui me donnent un échantillonnage entre 0.40" et 0.24" suivant le montage.

      Je trouve que j'ai de meilleurs résultats avec un échantillonnage proche de 0.40", mais d'un jour à l'autre le seeing évoluant, pas sûr que mes "tests" soient cohérents avec la réalité.
      Les poses sont de l'ordre de la milliseconde, voire moins (ce matin j'étais à 0.5ms).

      J'image sous un ciel la plupart du temps plus ou moins voilé, ciel gris/bleu pour vous donner une idée (ce matin c'était bien bleu, mais plein de vent ), dans une cour ombragée mais située dans une (toute) petite ville, donc bitume et pavés à proximité.
      Je n'arrive pas à avoir plus de netteté, du coup je me demande si changer de setup pourrait améliorer mes images ou si mon ciel me limitera de toute façon.

      J’envisageais, à qualité optique égale, de passer sur un 200 / 1000, (en truss tube pour limiter le poids et la turbu interne), le max que ma monture devrait accepter de porter correctement.
      Mais vais-je gagner beaucoup en résolution?

      j'envisageais aussi la possibilité de rester sur mon diamètre de 150mm (vu mon ciel, est-ce bien utile d'augmenter le diamètre?) mais avec un miroir d'artisan (zen ottiche en fait en petits diamètres).

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      si je reste sur les valeurs théoriques d’échantillonnage (si j'ai bien calculé elle se situe autour de 0.25") les résultats ne sont pas top.

      merci à vous

      voici les photos en question:
      imx 429

       

       
      imx 290 bin2

       


       
    • Par Papy lulu
      Bonjour,  je débute,  la photo (M51) est le résultat de 261 fichiers empilés par le seestar S50 je présume que ce sont 261 prises de vues de 10" chacune.
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      Papy lulu


    • Par BobSaintClar
      En direct du japon, je vous présente un compte-rendu succinct de mon week-end au Festival des étoiles d'Hoshi No Mura
       
      il s'agit d'un rassemblement annuel (premier WE de Juin suivant la nouvelle lune) se tenant dans un observatoire public posé dans les montagnes de la préfecture de Fukushima !
      Ceci dit, ladite préfecture est vaste et nous sommes loins de la côte : lors de ma première édition, avant les années Covid, j'avais emporté mon radiomètre : la radioactivité du site était parfaitement normale...
      Le séisme de 2011 a pourtant eut des conséquences dramatiques pour l'observatoire, j'y reviendrai.
       
      Commençons par présenter les lieux : nous sommes à 650m d'altitude, à 20km de la côte Est du japon, dans une région de moyenne montagne. De mon domicile, il faut compte trois heures de voiture. Sur place résident un observatoire, deux parkings, un restaurant, diverses boutiques et une grotte ouverte aux visiteurs.
      Sur la route menant au site, je reconnais un "magasin" déjà vu les années précédentes : il expose des sculptures religieuses, notamment...
       

      ... mais oui, des bites géantes en pierre (note : j'ai servi de modèle pour l'artiste )
       
      Le Site
       
      Sur place, deux parkings sont réservés aux astronomes amateurs : le premier, "en haut", est généralement préféré au second, "en bas", parce qu'il est moins parasité par les lumières de l'évènement.
      Je me suis installé sur le premier
       

       
      Kurita-san, un ami de club arrivé plus tard, a du se contenter du second :
       

      Nous sommes Vendredi après-midi, l'évènement n'a pas encore officiellement commencé, le parking est encore vide. J'ai pris cette image depuis le toit de l'observatoire. Notez l'impressionnante falaise, qui abrite plusieurs grottes !
       
      L'observatoire en question, le voici :
       

      Le bâtiment, coté gauche, propose des toilettes, un dortoir, quelques pièces réservées au staff et une boutique de souvenirs "astro". Au centre, vous avez un vaste hall dédié à l'exposition de différents matériels & objets. 
      L'espèce de tour carrée cache essentiellement un escalier en spirale permettant d'atteindre le toit ET le pont menant au télescope de 650 abrité sous la coupole.
      Sur le parvis, la plupart des exposants sont déjà installés.
      Vendredi après-midi, le ciel n'est guère rassurant...
       
      Au rez-de-chaussée (que les japonais appellent le premier étage, pour l'anecdote) de l'espèce de ziggourat qui soutient la coupole se trouve une exposition permanente :
       

      Et au-dessus - avant d'arriver au troisième étage (celui du télescope) - se trouve un planetarium. Voilà, vous avez fait le tour !
       
      Les exposants
       
      Le festival aux étoiles d'Hoshi No Mura est un évènement "classique" : les exposants y tiennent une place centrale !
      Les marques les plus connues sont représentées (Takahashi, Vixen, SVbony, etc) et l'on trouve beaucoup de matériels "occasion / exposition / fins de série" intéressants. Dès mon arrivée, je suis tombé sur une offre que je n'ai pas su refuser... un oculaire Morpheus de 9mm bradé à 27000 yens (ça fait 158 euros, au taux de change actuel). Bordel, il m'en faut un deuxième, maintenant 
       
      Je ne les ai pas tous pris en photo, je pense que vous savez à quoi ressemble un stand de marque :
       

      Avec la dépréciation du yen, les bonnes affaires sont légion ! Les binos Vixen BT80, qui ont plutôt bonne presse, sont ici à 235 euros...
       
      Lui, il a tout un stock de jumelles de randonnée, de loupes, de chercheurs 8x30 et de bordel divers (filtres, caches, boites à oculaires, etc.) à 59 centimes d'euro pièce 
       

      (Notez le poster d'un personnage Moe, nous sommes bien au japon...)
       
      Coté matos, je n'ai pas repéré grand-chose de spécial, d'original ou de vraiment nouveau... mais bon, je ne suis pas le mieux placé pour en juger : je ne m'intéresse guère qu'à l'équipement dédié au visuel. J'ai quand même vu deux-trois trucs que vous ne connaissez peut-être pas, ou pas encore ? 
      Voyons cela :
       
      Sur le stand Vixen, je me suis attardé sur ces deux versions à diamètres réduits - 70 et 90mm - de l'astrographe VSD100SS.
      Je ne connaissais pas ces modèles, je suppose qu'ils sont plus abordables que leur ainé : de mémoire, le tube de 100mm est hors de prix (je n'en ai d'ailleurs jamais vu dans les rangs amateurs, même au Japon) !
       

      Malgré la déprise du yen, le VSD90SS est à plus de 4000 euros... mais sérieux, qui va acheter ça ??
       
      Les amateurs
       
      Autant j'avais vu des équipements remarquables au rassemblement d'Aichi (celui consacré aux grosses binos, aux dobsons et aux réalisations personnelles), autant le festival d'Hoshi No Mura est basique : les visiteurs sont avant tout venus avec... des lunettes équipées pour l'astrophoto, ad nauseum !
      Je n'ai vu que deux dobsons : le 660 déjà remarqué dans des rassemblements antérieurs (comme celui d'Aichi) et le 500 décrit dans mon compte-rendu sur la star-partie de Koumi.
       
      il y avait aussi ce Ninja :
       

      Si vous avez une impression de déjà vu, c'est normal : ce tube était présent lors du rassemblement d'Aichi, comme en témoignent ses autocollants Moe (décidément...)
       
      Le T500 (à F/D beaucoup trop, ouch, échelle de pompier obligatoire) du festival de Koumi, encore une pièce rapportée :
       

       
      Vous vous souvenez du proprio ? Non ? 
      Indice : Un homme inverti en vaut deux (sur les blagues de boomer, je ne crains personne )
      Bref, le voici  :
       

      Lorsque j'ai pris cette photo, l'évènement n'avait pas commencé, tout le monde s'installait tranquillement. Donc, notre gaillard n'est pas prêt... mais quelques heures plus tard, en soirée, il l'était ! 
      Au menu : mocassins noirs brillants à talons, longue robe grise plissée, haut bustier noir échancré et chapeau canotier à ruban rose orné d'un flot en forme de coeur...
      Ça y est, vous le remettez ??
       
      Le télescope suivant, je ne pouvais pas le manquer :
       

      Nous sommes toujours en territoire connu : c'est le 200 - diaphragmé à 198mm - F8 de Okubo-san. Le seul télescope amateur de moins de 200mm d'ouverture nécessitant l'usage d'un escabeau... 
       
      Coté binoculaires, ce n'est guère folichon :
       

      Des Miyauchi 20x100 (oculaires fixes) : j'ai eu la chance de posséder ce modèle l'année du passage de la comète Hyakutake, en 1996.
      Elle repasse dans 70.000 ans mais cette fois, j'ai des 150ED : j'ai hâte !
       
      Par le plus grand des hasards (non pas du tout, j'ai évidemment fait exprès), je me suis installé juste à coté du seul gars bien équipé en jumelles : il avait 7 ou 8 modèles, à minima, dont des Zeiss 7x50 antiques (très bonnes, une vraie surprise), des Zeiss stabilisées 20x60 (une autre bonne surprise, je les aurais pensé plus lourdes) et des Nikon 20x120 anciennes en provenance directe... d'un bâtiment de guerre (il m'a donné un nom que je n'ai pas su mémoriser) :
       

      (Oui, pardon, c'est de l'infrarouge couleur)
       
      Le CROA
       
      Et coté astronomie, me direz-vous ?
       
      La nuit du vendredi au Samedi était plutôt mal partie (cf images) mais dès 22h, les nuages sont sont espacés, puis évaporés ! J'ai profité de mes jumelles jusqu'à minuit environs, puis je suis passé en mode "monteur d'étoiles" lorsque diverses personnes - essentiellement des résidents du coin, venus en famille - sont venu dans notre secteur :
      Le ciel était très bon, peu pollué, la transparence excellente, les principales vedettes de l'été - du sagittaire au Cygne, pour faire court - en pleine ascension... succès garanti !
       
      Jusqu'à une heure et demie du matin, j'ai ainsi partagé notre passion avec les gens du cru, jusqu'à ce qu'un gars presque obèse (une rareté, au Japon), s'emmêlant les pinceaux dans le noir, s'assoit un rien brutalement sur ma chaise : CRAAACK ! Plus de chaise ! 
       
      Imaginez la scène, compte tenu de la culture du pays : le pauvre type ne savait plus où se mettre, il s'est répandu en excuses plus dramatiques les unes que les autres, je ne savais pas quoi dire ou faire pour l'arrêter !! Il ma fallut des trésors de patience pour lui faire comprendre, in fine, qu'une seule pièce de bois de 10x10cm avait lâché, que la refaire serait un jeu d'enfant (et en effet, j'ai réparé ma chaise ce Dimanche matin)... purée, il voulait absolument me dédommager en argent... oh wait, j'aurais peut-être du me laisser faire ? 
       
      Anecdotes
       
      J'ai quelque peu écorné ce chapitre, avec l'astronome transformiste (une combo rare, avouez) et le sculpteur de giga-bites (non, rien à voir avec l'informatique)... 
      Il vous reste quand même quelques curiosités à découvrir :
       
      1/ Les japonais sont honnêtes et très confiants ! On ne le dira jamais assez, le pays est sûr et au quotidien, l'on perd assez vite ses repères et ses habitudes ! L'observatoire d'Hoshi No Mura est ouvert aux quatre vents, il n'y a pas de caméras dans le bâtiment, vous pouvez vous y promener et ramasser ce qui vous plaît sans aucun problème...
      Par exemple, en montant au deuxième étage via la tour carrée, vous pouvez choisir le modèle de loupe binoculaire qui vous convient :
       

      Le détail qui tue : l'observatoire a acheté l'exemplaire du milieu (juste à droite de la caisse orange), sans doute pour le mettre à disposition du public (notamment des écoliers) il y a encore l'étiquette avec le prix affiché (20.000 yens)...
      Non seulement rien n'est sous clé ni même surveillé mais en sus, la valeur du matériel est commodément indiquée 
       
      Un peu plus haut, dans ce qui s'apparente à un débarras sans porte, vous avez tout un tas d'instruments en vrac, avec des caisses d'oculaires et de jumelles à même le sol :
       

      J'ai pris la photo sans arrière-pensée ni gêne aucune : j'étais absolument seul, dans la tour et sur le toit ! Je rappelle que le site, pour l'évènement, reçoit plusieurs centaines de personnes, de tous âges, qui vont vaquer dans tous les sens : et bien, comme d'habitude, rien ne sera volé. Les organisateurs ne sont pas des idiots : s'il en allait autrement, soyez sûrs que tout serait surveillé, ou hors d'accès. Mais ici, à quoi bon ?? 
       
      2/ Dans le grand hall / salle d'exposition du bâtiment principal, j'ai remarqué cet objet, quelque peu incongru dans un observatoire  :
       

      Vous l'aurez deviné en observant l'image en détail : c'est une sorte de glaive court dont la lame a été forgée à partir d'une météorite ferreuse. Cette arme n'est pas historique, elle a été faite sur commande de l'observatoire il y a quelques décennies, mais elle est néanmoins représentative d'un phénomène réel, dans l'histoire dujapon : les minerais de fer du pays étant de qualité médiocre, les artisans locaux ont du développer des techniques très élaborées pour forger leurs célèbres lames (on pense surtout au katana, évidemment). Du coup, lorsqu'ils avaient la chance de tomber sur un beau morceau de météorite ferreuse, bien plus riche en métal que n'importe laquelle de leurs pauvres caillasses, ils ne se privaient pas d'en faire une arme (sans même parler du coté "on ne va pas gâcher ce précieux cadeau des dieux")...
       
      3/ Pour transporter son matos astro et son nécessaire de camping, rien ne vaut une Keycar coupée sport :
       

      Voici la voiture de mon "autre" voisin (pour le distinguer du possesseur de jumelles, venu en minibus Totyota). Dans cet équipage minimaliste à deux places, ledit voisin a transporté une petite lunette (une 80mm à FD court), son trépied photo et une tente une place intégrée à son lit pliant !
      Mieux vaut être célibataire, sans enfants... et sans dobson !
       
      4/ L'été japonais est caniculaire. nous sommes toujours au printemps, officiellement, mais nous avons souffert de la chaleur en journée. Pourtant, une créature était bien plus à plaindre :
       

      Il ne fait pas bon être un gros chien à poils longs, au pays du soleil levant : sauf à habiter haut en altitude et latitude, la chaleur humide des mois d'été est très pénible. De plus, la loi du pays impose de ne jamais laisser divaguer votre toutou, en ville comme à la campagne, même s'il n'y a personne en vue : les chiens sont donc toujours attachés et ne sont jamais libres de leurs mouvements.
      C'est moyen, pour ces lointains cousins du loup  
       
      5/ Le séisme de 2011 dans la région de Fukushima, de sinistre mémoire, a eut des conséquences désastreuses sur l'observatoire d'Hoshi No Mura :
       

      Au plus fort de la secousse, le t650 et sa monture, installés dans la coupole, ont traversé trois étages avant de s'écraser au rez-de-chaussée, infligeant les dégâts qu'on imagine ! La carcasse de l'ancien télescope est toujours exposée dans le bâtiment, au pied de l'escalier menant au pont.
       
      Cette petite sculpture est un monument commémoratif de l'accident :
       

       
      6/ La photographie dans l'infrarouge proche, c'est beau, mais c'est aussi utile !
      Par exemple, pour discriminer le couvert végétal :
       

      on distingue beaucoup mieux les feuillus des conifères, entre autres...
       
      Clôturons ce rapport comme il convient : par une photographie astronomique !
      Voici donc la planète terre, observée depuis l'observatoire d'Hoshi No Mura, préfecture de Fukushima, Japon :
       
       
       
      Owari desu !


    • Par lpalbou
      Hello à tous,
       
      Petite vue du soleil prise le 07 juin - j'ai une vidéo de 3h qui process depuis deux jours pour faire le timelapse, mais j'essaierai de la poster quand ce sera fini.
       
      Equipement:
      - Askar FMA 180
      - Quark Chromosphere (tellement d'aventures et de mésaventures, mais ce sera pour un autre post si j'ai le courage)
      - Player One Apollo M
      - Filter ERF 2" en premier élément du Askar
      - Réducteur après le Quark
      - Tilt Rowan
      - Daystar Flatcap
      - AZ GTI aligné avec un compas + tracking firecapture
       
      Traitements:
      - AS4! + ImPPG + Photoshop

       
      J'ai encore un petit problème de Tilt, la partie gauche / bas gauche étant plus flou, mais le setup se stabilise.
      Mon autre difficulté, c'est diminuer la luminosité du limb pour que ce soit plus naturel, notamment pour mieux voir la continuité des filaments sur / hors soleil
       
       
      Même équipement mais avec un Nikon 300mm F4 avec une bague 77 - 48mm pour mettre le ERF devant. Ca permet également de diminuer l'ouverture et augmenter le f-ratio pour le contraste:

       
       
    • Par Kellimtai
      Bonjour les viseurs d'étoiles.
      J'ai observé dernièrement un souci à l'occulaire, ou soit je n'utilise pas assez souvent mon Mak!
      Le problème est le suivant, quand j'observe des objets au niveau du sol arbres, pointe de sapin, ou encore une antenne verticale un poteau etc... pour faire l'alignement chercheur télescope j'ai une image flou!
      Quand j'observe une étoile, j'ai 3 aigrettes qui sont visible avec une séparation de 120 degré.
      Mon matériel est une MAK Bresser 152mm  un revoie coudé en quartz et une optique que ce soit la 10 ou la 15 ou 20 j'ai toujours les aigrettes? (meme problème sans le renvoie coudé)
      Si vous avez besoin de plus d'info mentionné le merci.
      Si vous connaissez ce souci je serai heureux de savoir comment procéder à la correction car normalement les étoiles sont bien piqué et mêmes les objets en visuelles tel poteau mat antenne etc sont bien défini.
       
      Merci pour votre aide.
      Bàv
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