Astro52

Chroniques du voyage 2023

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Super tes commentaires Olivier, ça permet de voyager un peu. A Royan c'est la mouise complet, on ne peut quasiment pas observer, c'est tout bouché depuis des lustres.... à dégouter des astronomes ! Heureusement que je me suis remis au Judo ça complète les soirées !

J'espère quand même faire le spectre de la comète prochainement...

 

meteo.jpg

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Salut Etienne,

J'espère que tu pourras avoir une éclaircie pour faire le spectre de la comète, un spectre du carbone dans la queue, et même une datation au carbone 14 de l'âge de la queue.

 

Ici en effet on se dirige plutôt vers le scénario de janvier 2019 que janvier 2022. Le ciel se dégage vers la fin de la nuit prochaine, et aux dernières nouvelles devrait rester totalement dégagé jusqu'au 25 janvier au moins. Les prévisions se sont encore améliorées puisqu'elles n'annoncent plus de petits passages nuageux vers le 15-16 janvier, mais surtout parce qu'elle ne prévoient plus d'épisode de vent de nord. Donc les températures minimum attendues prochainement, qui étaient passées de -2 à +1, passent désormais de +1 à +4°. Et la force et la vitesse du vent ne devraient plus gêner en astrophoto. Donc des conditions idéales annoncées pour l'astronomie. Pour le reste le beau temps ici c'est la pluie, et il n'a pas fait beau une fois depuis novembre. Les fantastiques prévisions météo de Royan feraient rêver tout le monde ici (sauf moi). S'il pouvait pleuvoir ou neiger entre le 1er et le 8 février, ça soulagerait tout le monde sans impacter les observations. Un deuxième hiver sans neige après un été sans orage pourrait s'avérer catastrophique pour le débit de la source, déjà bien faible. Et au regard des prévisions un hiver sans aucune température négative au village n'est même pas exclu. Je ne sais pas si c'est déjà arrivé. Pour l'instant je vais profiter du beau temps, pour la pluie on n'est plus à 15 jours près à ce stade.

 

Je vais regarder les photos du pique nique et en poster quelques unes.

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Donc ce matin on est retournés à Tazenakht faire les courses. J'ai découvert le vrai souk, celui qui n'a lieu qu'une fois par semaine.

 

Et sur le retour, pique-nique et ballade au barrage de Tagroute.

 

La technique du pique-nique berbère à faire cuire sur place avec rien en ramassant des branches mortes sur la plage :

 

https://astro52.com/photo/stock/picnic1.jpg

 

Et la vue sur le lieu :

 

https://astro52.com/photo/stock/picnic2.jpg

 

Le reflet sur l'eau est sympa. On peut voir au fond la très bonne transparence qu'on a en ce moment.

Sur la route avec Mohamed, on a parlé des différents relief de la région et de la distribution de la poussière du désert entre les vallées. Des choses intéressantes à présenter à l'occasion, qui expliquent pourquoi à Tamlakout on a le ciel presque aussi dégagé qu'au désert sans en recevoir sa poussière en dehors de la période critique de juillet-août.

 

 

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Petite précision sur l'éclairage, on est actuellement sur une extinction vers 21h25 et un rallumage vers 6h25 soit 9h de nuit astronomique sans éclairage. Je pense qu'il va être réajusté bientôt car allumage trop précoce le soir quand il fait encore jour, et extinction beaucoup trop tôt le matin quand il fait encore très obscur.

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Je ne croyais pas les prévisions (40% de chances de précipitations avec moins de 1 mm) mais si, il pleut !

Avec un peu de chance ils vont se tromper quand même, par exemple s'il pleut plus que prévu. On peut rêver...

 

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Sur les photos du lac, on voit que le niveau d'eau est quand même bien bas...

Juillet et Aout dernier, ils ont eu des températures record ?

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C'est pas un problème de température, c'est qu'il n'y a pas eu les orages qui caractérisent la période de juillet - août. Il aurait fallu que ça pète sur la vallée juste au sud de celle du Tigga pour avoir plus d'eau dans le barrage de Tagroute. Et côté fonte des neiges, rien l'hiver dernier ou presque, alors que ce bassin pourrait recevoir de l'eau de fonte à priori (j'ai pas ouvert google earth qui bouffe de trop pour vérifier).

 

Pour ce qui est des prévisions, je confirme qu'ils se sont trompés. Il pleut encore, et donc bien plus que prévu :)

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bonjour

 

Merci de nous faire vivre ton sejour...

et je suis content de voir que le Maroc comme  destination astro fasse recette.. tous les ingredients y  sont reunis : beau temps,altitude,peu de pollution lumineuse,tarifs reduits,Marocains tres accueillants....le paradis ,quoi!!!

 

il me tarde d'y retourner

 

Olivier

Modifié par olivierm42
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Merci, homonyme venu d'Orion,

 

Il a plu cette nuit beaucoup plus que prévu, la terre était encore mouillée ce matin, ce qui montre que ça n'était pas que quelques gouttes. Outre qu'elle était attendue depuis 1 mois et demi, cette eau a aussi eu pour effet de nettoyer un air pourtant déjà bien propre.

 

C'est donc un ciel coronal qu'annonçaient ce matin les premières lueurs de l'aube :

 

https://astro52.com/photo/stock/aube.jpg

 

Et puis au lever du jour, nous avons pu constater qu'il avait enfin neigé plus haut. Je suis monté sur une hauteur pour prendre des photos, mais c'est l'Atlas qu'on voyait plutôt que le Siroua. Du haut de la butte, la transparence est juste incroyable. On perd la notion distance tellement le paysage est presque aussi net à 50 km qu'à 2 km.

La photo suivante est un crop de l'image en 100% sans aucun traitement faite un smartphone 16 MPix :

 

https://astro52.com/photo/stock/atlas-neige.jpg

 

Finalement, c'est encore sur la terrasse qu'on voit mieux le sommet.

La photo suivante est un crop de l'image en 100% sans aucun traitement faite un smartphone 16 MPix :

 

https://astro52.com/photo/stock/siroua-neige.jpg

 

La période d'observation va donc s'ouvrir avec un ciel de la plus grande pureté, et il devrait le rester quelque temps, car non seulement on n'annonce plus aucun nuage pour les deux prochaines semaines, mais le vent également est désormais annoncé à des niveaux qui ne redécollent pas de poussière. Exactement les conditions qu'on vient chercher en janvier dans le nord-est du Siroua.

 

Cet après-midi je vais finir l'installation des panneaux, cordes, rideaux, pierres pour maintenir les rideaux... afin que le télescope soit bien protégé des lampadaires en début de nuit.

Et à partir de ce soir, sauf incident matériel de dernière minutes, ça va commencer à shooter du lourd.

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il y a 1 minute, Astro52 a dit :

La période d'observation va donc s'ouvrir avec un ciel de la plus grande pureté

Bonjour merci pour ton partage, ton ciel semble assez bon! ;) 

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Olivier,

Je ne sais pas si ça fait recette. Moi on m'avait plutôt dit il y a quelques années : "Ne va pas dans le sud marocain, le ciel n'est pas beau". Mais tout dépend où dans le sud et à quelle époque de l'année... Zagora est très affectée par la poussière sur une grande partie de l'année, et au final ne fait pas une si bonne publicité à l'astronomie dans le sud marocain. Et puis Zagora est très touristique donc éclairée, même s'il y a un dialogue constructif avec la commune pour limiter la pollution lumineuse. Et au-delà de l'observation, le lieu lui-même ne fait pas honneur au pays : on y laisse les riches remplir leur piscine en plein désert, on développe des cultures inadaptées au désert en irrigant n'importe comment, et quand les pauvres manifestent parce qu'ils n'ont pas d'eau à boire ils finissent en prison. Dans le Siroua, on est très loin de tels comportements, on ne cherche pas à vendre le désert à un tourisme de masse, c'est un tourisme extensif et éthique.

 

Je pense que c'est d'abord une question de représentations. L'image que les occidentaux ont du désert relève largement de la carte postale, et le "ciel du désert" tient généralement du mythe, à moins d'y aller en janvier et d'avoir un vent nul. Le désert est un endroit chaud, poussiéreux et risqué. Quant au ciel, c'est assez simple : où les professionnels installent-ils leurs observatoires ? Sur des montagnes ou dans des déserts ? Il doit bien y avoir une raison...

 

Contrairement à ce que raconte la chanson de Renaud, les dunes ne sont pas à Ouarzazate... Elles sont bien plus au sud, ou bien plus à l'est.

Dans le nord-est du Siroua, il y a deux barrières successives orientées est-ouest qui empêchent la poussière du désert de nous atteindre. Le vrai désert, il commence à la sortie de Foum Zguid. Il y a une première barrière montagneuse, celle qu'on franchit par un col juste au nord de Foum Zguid, qui arrête le gros de la poussière du désert. Il y en a ainsi moins dans la vallée où se trouve Tazenakht, mais encore trop pour nous. Et au-dessus, il y a une deuxième barrière de montagnes, celle qu'on franchit par la route quand on descend de Anzal à Tazenakht (dont j'ai oublié le nom que Mohamed m'a dit hier). C'est ce double filtrage qui fait que la poussière du désert ne peut monter jusqu'à la région de Tamlakout qu'à la faveur des chaleurs torrides de l'été, en juillet-août. A partir de l'automne, c'est plus une poussière locale que celle du désert qui est brassée par le vent quand il y en a. Un y a aussi l'effet de reflux quotidien, puisque le vent souffle presque toujours de ESE la journée et de ONO la nuit. Ce qui fait que l'air descendant des montagnes pendant la nuit renvoie la poussière qui a pu approcher pendant la journée.

 

Mais si le lieu est bon, il est loin. Venir avec son matériel en voiture comme je le fais n'a de sens que pour une très longue période, et si on n'est pas en retraite peu de personnes ont la chance de pouvoir prendre de telles vacances. Pour avoir une vraie activité d'observation dans la région, il faudrait du matériel disponible sur place. De façon à pouvoir venir sans matériel à l'aéroport de Marrakech (ligne très concurrentielle donc tarifs corrects), de descendre à Anzal par la ligne de bus Marrakech - Tazenakht pour 10-12 €, et une fois à Anzal on trouve toujours une solution... Le coût du déplacement serait raisonnable, et le coût de la vie au village est très bas (je paye 25€/jour en pension complète). Je pense que pour de l'observation visuelle il faudrait un diamètre d'au moins 400mm pour que ça commence à se justifier de venir exprès pour observer. Ce qui en Dobson manuel ne représenterait pas un investissement délirant, et resterait suffisamment simple à monter pour former des locaux pour veiller au grain. Si ce n'est que se procurer du matériel astronomique au Maroc est cher et compliqué. Mais il y a peut-être un modèle à creuser, car jusqu'à 400mm un dobson qui serait loué un grand nombre de nuits par an, même à petit prix, serait amorti en 3-4 ans. Je ne me lancerais pas là-dedans complètement seul, ayant de plus peu d'expérience en visuel, mais si on est plusieurs sur le projet il deviendrait raisonnable.

 

 

Modifié par Astro52
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Voilà, le dispositif anti-éclairage est prêt.

 

Nouveau problème, nouvelle solution, le double rideau est - sud :

 

https://astro52.com/photo/stock/cache-est-sud.jpg

Le nouveau lampadaire gênant est plus bas, donc l'ombre est montante. Une personne de 1m80 est entièrement cachée de l'autre côté, ce qui est suffisant pour protéger entièrement le télescope, et normalement, à quelques cm près, d'éviter toute réflexion sur le créneau sud-ouest de la terrasse.

 

Un des problèmes les plus délicats était le lampadaire situé près de l'entrée de la mosquée. C'est là où il a fallu faire un panneau de bois de biais car l'angle est limité. Nous avons ajouté le rideau pour prolonger l'ombre, et éviter un reflet trop proche sur le mur ou que la caméra CCD dépasse de l'ombre selon la position de la cible :

 

https://astro52.com/photo/stock/cache-est-nord.jpg

Je réalise sur la photo qu'il est monté à l'envers. Le noir doit être de l'autre côté. Mais ça marche dans les deux sens de toute façon, on est loin du télescope, la réflexion sur le panneau n'est pas critique.

 

Il y avait un triangle éclairé en haut du mur sud, qui pouvait renvoyer de la lumière vers le télescope quand il pointe vers le sud-est notamment. En tapant sur une surface noire, la lumière sera peu réfléchie et ne devrait plus gêner. A voir aussi d'où elle arrive, il est possible que le rideau d'à côté la réduise également. Ca peut se décaler au besoin de toute façon.

 

https://astro52.com/photo/stock/cache-sud.jpg

 

Et puis bien sûr la partie la plus proche de l'instrument, les deux panneaux ouest, noirs d'un côté et vernis de l'autre, qui ont les double fonction de cacher les deux lampadaires gênants à l'ouest et de protéger l'instrument du vent qui normalement la nuit vient de ONO :

 

https://astro52.com/photo/stock/cache-ouest.jpg

 

Depuis plusieurs heures, nous voyons des nuages au loin, mais on voit clairement qu'ils sont bloqués sur le versant ouest du Djebel Siroua :

 

https://astro52.com/photo/stock/bloc-nuage.jpg

 

Nous devrions donc être tranquilles ce soir. Il n'y avait aucun vent sur la terrasse quand nous avons installé tout ça.

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Il y a 7 heures, Astro52 a dit :

ne sais pas si ça fait recette. Moi on m'avait plutôt dit il y a quelques années : "Ne va pas dans le sud marocain, le ciel n'est pas beau". Mais tout dépend où dans le sud et à quelle époque de l'année... Zagora est très affectée par la poussière sur une grande partie

Tres intéressant Olivier ton texte et tes considérations, et ton énergie à apporter quelque chose de neuf dans l'astronomie pratiquée au Maroc.

Pour avoir effectué 6 periples au Maroc avec mon Van , principalement dans le Sud  ou où que l'on soit

on peut dire que le ciel est très bon par rapport à la France en dehors des lieux en Altitude et quelques rares sites non inondés de lumiere.

Ensuite, il ya le 2eme critere , sinon le premier, c'est la météo du Maroc ... incomparable.

 

Ensuite, il y a le ciel profond et le planetaire, perso je ne fais que du planetaire avec un C11 .

malgré tout j'ai trouvé ''les ciels '' superbes, mais je n'ai pas ton oeil de Cp averti

 

Ce que je peux dire, ayant imagé au sud est à Merzouga par exemple, à Ouarzazate, Ouzoud, Sidi Ifni , Essaouira....et autres  . Le bord de l'atlantique est assez favorable comme Ouzoud par exemple,

Merzouga à l'opposé peut etre très bon mais on peu craindre quelques rares tempetes de sable.

Cette année je vais tester un peu le Sud de Zagora et quelques coins en altitude .

Le danger ...c'est comme tu le dis la défiguration de certains sites pour le tourisme, un truc qui me vient à l'esprit par exemple, je suis allé 5 fois a l'auberge les Roche à Merzouga créé par Lahcen devenu un copain qui me disait je vais faire une piscine et moi lui disant que c'était aberrant en plein désert, et  Lahcen me répondait ''mais les autres le font et j'aurais plus de monde''.

Et l'on peut comprendre...3 enfants, une famille à nourrir etc ......

Bon, en 2020 je ne suis pas retourné chez lui, mais ''aux pyramides '' encore préservée

 

Bernard_Bayle

Modifié par Bernard_Bayle
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Merci pour le report Olivier, les lampadaires deviennent gênant, ils poussent à une vitesse rapides et sont assez hauts sans être bien orientés à 90° face au sol. Si il y a en a de nouveaux cet année ça va devenir compliqué ce coin. Je reconnais qu'imager depuis la terrasse est hyper confortable mais ça risque de ne pas durer longtemps si le développement de l'éclairage se poursuit.

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Nous y sommes. Ciel parfaitement dégagé hier soir, aucun vent, protection contre l'éclairage en place...

 

Le meilleur moment du voyage, c'est encore quand on fait faire plusieurs tours à la grosse vis de droite :

 

monture.jpg

 

J'installe de jour quand le soleil se cache, puis repas, puis réglages de nuit.

La turbulence paraît très faible. Petit détour sur Jupiter avec Mohamed, qui permet un petit test rapide du filtre lunaire réglable en planétaire. Le ciel est excellent pour le planétaire, avec en prime une petite éclipse de Soleil sur Jupiter sur le point de se terminer.

Mohamed me souhaite une bonne soirée quand je reprends l'installation photo. Mais au moment de monter la caméra, je prends une colonne de fumée dans la figure et j'ai juste le temps de refermer le tube et de ranger le bloc caméra. J'avais noté l'an dernier dans les points positifs que ça n'arrivait jamais. Il va falloir que Mohamed me prévienne quand il a besoin de faire du feu et que le télescope est sorti, que je puisse le protéger. Le feu a été de courte durée, mais comme il n'y avait aucun vent, il a fallu un long moment pour que tout ça se disperse, et j'ai commencé NGC 1097 avec un demi-heure de retard.

 

NGC 1097 présente plusieurs difficultés : elle est basse même ici, avec une déclinaison de -30°10', le manque d'étoile guide m'a obligé à faire des poses de 2 secondes soit trop pour ma monture, et elle présente aussi la même difficulté de traitement que M100, avec un coeur brillant qui contient des détails à préserver en forte luminosité, et pas seulement un bulbe à ne pas cramer.

Les courbes d'autoguidage sont mauvaises malgré l'absence de vent et de turbulence, mais avec des poses d'autoguidage de 2 secondes c'est dans la norme de ce qu'on peut tirer de cette monture. Et au final, au traitement, la qualité d'image n'est pas catastrophique malgré une mauvaise maîtrise mécanique.

Traitement provisoire (à finir le 16 janvier) sans aucun renforcement :

 

https://astro52.com/photo/stock/ngc1097prov.jpg

 

Deux points positifs à noter pendant cette période :

- La turbulence très très faible à l'oeil nu. A 22h30, Sirius à 33° de hauteur ne scintillait que relativement faiblement, alors qu'au Portugal l'hiver dernier c'était un gyrophare. Betelgeuse au-dessus n'était peut-être pas assez fixe pour se confondre avec Mars, mais on n'en était pas loin. Quant à Aldébaran à 75° de hauteur, on ne percevait pour ainsi dire aucun scintillement, et on aurait pu aisément la confondre avec une Saturne.

- L'extinction des éclairages publics à 21h25, pendant les poses sur NGC 1097 bas au sud, n'a pas créé de changement très significatif du fond de ciel des photos. L'assombrissement mineur fut compenser en quelques minutes par la descente de l'objet. Ceci montre que malgré l'imbroglio d'ombre et de lumière qui entoure le télescope, un fois celui-ci protégé, avec le pare-buée et les dispositifs internes au C8, les photos prises en direction du sud ne sont pas impactées de même significative par la pollution lumineuse.

 

On enchaine sur NGC 1744 déjà au méridien à 23h. Cette fois pas de problème d'étoile guide, je peux mettre des poses de 0,5 seconde, ce qui d'habitude est optimal. L'objet est même quelques degrés plus haut que NGC 1097. Pourtant les courbes d'autoguidage restent inexplicablement chahutées. Aucune turbulence à l'oeil nu, aucun vent sur le télescope, et d'habitude ce n'est qu'à 0,2 seconde que la turbulence l'emporte sur la rapidité. J'ai beau essayer différents paramètre, ça reste médiocre en AD et ça souffre beaucoup en déclinaison.

Pour ne rien arranger, NGC 1744 est une galaxie qui s'avère assez difficile, avec une luminosité très faible, et des détails difficiles à faire ressortir. Le traitement forcément très poussé achève de transformer en patates des étoiles déjà bien malmenées par la monture.

Traitement provisoire (à finir le 16 janvier) avec renforcements :

 

https://astro52.com/photo/stock/ngc1744prov.jpg

 

Ce soir, j'aurai 5 heures pour me plonger dans NGC 1333, une nébuleuse de poussière qu'il va falloir apprivoiser en testant et en adaptant. Ces objets là n'ont jamais un programme écrit d'avance comme les galaxies, il faut voir ce qu'il y a dans les données brutes et ajuster en fonction les filtres et les temps de pose.

 

 

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Etienne,

L'éclairage est déjà là, et le village n'est pas en train de se développer, ou alors dans d'autres secteurs qui ne sont pas directement à portée de lampadaire. Le problème c'est plutôt qu'ils n'éclairent pas vers le sol, mais de façon très "horizontale" pour certains, notamment ceux qui gênent le plus. Je pense que c'est volontaire dans certains cas pour les faire éclairer plus loin, dans des ruelles en descente. Un éclairage bien conçu ne gênerait pas du tout car la terrasse est très haute, et il n'y a aucun point dans la moitié sud. Mais au fond on voit qu'en photo il ne gênerait qu'en visant vers le nord, et surtout qu'il est éteint pendant une grande partie de la nuit astronomique, pendant la meilleure saison qui va de mi-novembre à fin avril.

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NGC1744 est quand même pas mal du tout vu la faiblesse de l'objet, mais la monture fait pas le job là ! quel dommage qu'elle ne suive pas mieux !

Si l'objet est bas et au Sud c'est sûr que c'est là que les objets sont le plus sensibles à suivre.  Faut dire que tu es à 1500mm de focale donc ça ne pardonne pas ! Il te faut te faire livrer une 10Micron (et une 460EX pour avoir plus de capteur :D).

Bon ciel pour ce soir.

Voilà la météo pour Royan... C'est à vendre tout son matos !!

meteo.jpg

Modifié par Alef

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En fait, il y avait peut-être une explication logique à l'inexplicable...

 

La nuit dernière d'abord. Transparence parfaite, turbulence très faible, vent quasiment nul. Les conditions dont rêve tout astronome.

Installation RAS, petit tour sur Jupiter en prenant le temps de bien régler la luminosité avec le filtre variable. On regarde donc rapidement cette Jupiter dans un ciel comme on en voit rarement pour faire du planétaire, avec deux trekkers de passage, Mohamed et leur chauffeur. Par moment l'image est quasiment fixe avec un grossissement de 206 fois.

 

Installation de la caméra et pointage de NGC 1333. Alors là ça se complique un peu... d'autant que j'ai peut-être fait une erreur la première fois en amenant la monture par l'ouest aux coordonnées. Parce que c'est bien joli ces grandes régions pleines de nébuleuses et de poussières sur des photos traitées avec des 25 heures de poses en grand champ... mais le nez dedans pour cadrer avec des poses de quelques secondes, c'est bigrement difficile de se rendre compte de sur quoi on est. Heureusement que j'avais sous la main une photo de la zone en grand champ et que j'ai pu repérer des groupes d'étoiles similaires sur les deux images.

 

J'arrive finalement à commencer, 10 minutes avant l'extinction de l'éclairage, 20 minutes avant le passage au méridien, c'est à dire au zénith. Une étoile guide à cheval sur le bord du champ, permettant avec un tout petit décalage du cadrage d'autoguider avec des poses de 0,5 seconde. Et là ça marche normalement, on est la plupart du temps dans un autoguidage subseconde ou presque, du moins dans la première partie de la séance, du côté du zénith. Les étoiles restent très stables à l'oeil nu également, à peine plus scintillantes qu'hier mais c'est vraiment très proche.

 

J'ai adopté une stratégie d'acquisition proche des galaxies, le traitement fera le reste : 21 poses de 7 minutes en L, puis 12 poses de 2 minutes en bin2 pour chaque couleur.

Je finis un peu plus tôt que prévu, juste avant que le télescope soit gêné par les panneaux de protection à l'ouest. Les courbes d'autoguidage étaient moins bonnes pendant les couleurs, probablement du fait de l'arrivée d'un très très léger vent, avec une direction pas suffisamment ouest pour que les panneaux protègent le télescope, plus qu'à la turbulence avec la descente de l'objet car ça restait très bon. Mais étant en bin2, pas sûr que ce soit assez dégradé pour perturber les acquisitions de façon perceptible.

 

Je vais donc traiter tout ça.

 

Avant Mohamed ne parte avec le groupe, j'ai demandé des précisions sur le feu d'avant-hier. Le foyer est susceptible d'être resté chaud une grande partie de la nuit, et même en l'absence de fumée, il est possible qu'une colonne de chaleur ait perduré pile dans l'axe de visée du télescope. Cela expliquerait pourquoi le ciel était beau partout sauf dans le télescope, alors qu'il était encore beau dans le télescope quand nous avons observé dedans, avant le feu.

 

Ca nous ferait donc deux nuits sur deux avec des conditions fantastiques aussi bien pour le planétaire que pour le ciel profond.

 

Les cirrus attendus pour cette nuit viennent de passer cet après-midi, et le ciel s'annonce donc à nouveau dégagé ce soir. Le sommet du Siroua était encore extraordinairement clair ce midi.

Je suis seul aujourd'hui, Mohamed est parti ce matin avec son groupe, et Abdullah qui a terminé avec son groupe hier à Tafraout sera de retour dans la soirée.

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Ah mince, si les braises étaient pas loin du télescope ça craint !! C'était la nébuleuse de la flamme que tu imageais ? :D Ca me rappelle cet été quand je voulais imager à Royan un soir et que le voisin qui organisait une fête à coté... à commencé à faire des chamallows sur le feu... une fumée de malade et sur presque tout le ciel, ça riait, ça buvait, bon j'ai plié le matos...

 

Si tu es pommé dans le ciel, et que tu as quelques étoiles dans le capteur tu as en ligne la page qui trouveras ton champ : https://nova.astrometry.net/

très utile par moment !!!

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Pour l'autoguidage, pourquoi tu fais des poses si courtes ? Avec le RC8 ou le C11 ça marche bien avec des poses de 1s ou 1.5s avec mon EQ6, c'est mieux par rapport au seeing et à la turbulence. Parfois j'avoue qu'à 0.5s quand c'est vers le Sud c'est efficace aussi..

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C'est quoi ce truc ? Tu photographies la poussière :D :D.

Belle image, belles couleurs. Quand la monture marche bien c'est bien mieux.

Tu as un léger tilt, tu peux le minimiser selon comment est montée la caméra en la tournant à 90° par réglage successifs, tu verras si c'est mieux ?

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Etienne,

Et oui, je photographie la poussière, ce qui est assez haut bien souvent dans l'échelle de difficulté en astrophoto.

J'ai un correcteur de tilt en position neutre. J'ai trouvé d'où venait le problème qui me l'a fait acheter pour rien. Depuis je prends une petite précaution avant de monter la caméra pour éviter le tilt. En général il est trop faible pour départager ce qui est du tilt et ce qui est de l'autoguidage. Et je ne peux pas tourner ma caméra comme je veux, malheureusement.

 

 

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Nuit très contrastée hier.

 

Installation directe sans passer par Jupiter. Je commence les poses sur NGC 1300 à l'heure, et une fois encore les conditions sont idéales : transparence à couper le souffle, turbulence très faible, aucun vent...

Une étoile guide très brillante, me permet de mettre l'autoguidage à 0,2 seconde en début de session, il arrive que ça soit meilleur qu'en 0,5 seconde dans des conditions très optimales. Je repasserai plus tard en 0,5 seconde avec la descente de l'objet. Les poses s'enchainent toutes seules pendant que je discute avec Abdullah dans la cuisine, puis que je patiente tranquillement au chaud dans mon lit.

On arrive à 27 poses de 7 minutes à minuit, à priori toutes bonnes, mais j'en retirerai peut-être une ou deux pour la qualité si j'arrive à identifier celles qui ont les étoiles les moins rondes en déc.

 

Je remarque bien un autoguidage un peu moins bon en fin de parcours, mais l'objet est descendu un peu, rien d'alarmant.

 

Je passe donc à la deuxième cible de la nuit, NGC 2280. Et là plus moyen d'avoir des courbes d'autoguidage acceptables, alors que j'ai juste fait marche arrière dans la zone où ça avait commencé avec la galaxie précédente. J'ai beau tester tous les paramètres et tous les temps de pose, car il y a un grand choix d'étoiles guide, rien ne convient.

Le problème ressemble beaucoup à celui de la première nuit, et cette fois personne n'a fait du feu à minuit, donc je ne suis plus sûr que rien.

Ce qu'on peut dire, c'est qu'il serait à priori extérieur au système mécanique : les axes AD et déc correspondent aux axes de la caméra d'autoguidage, et pour une fois quand elles se malmenées, elles le sont toutes les deux ensemble et dans les mêmes proportions.

Il est vrai que NGC 2280 est plus basse que NGC 1300, avec une déclinaison de -27°40' contre -19°20'. Mais cela n'explique pas tout. On peut formuler alors plusieurs hypothèses, mais celles qui sont vérifiables n'ont pas une ampleur qui pourrait tout expliquer :

 

- un vent léger, un peu trop sud pour que les panneaux protègent bien le télescope. J'ai enlevé le pare-buée pour réduire la prise au vent, pendant 30 secondes ça semblait bien résoudre le problème, mais en fait non. Et ça faisait quand même très léger comme vent, j'ai déjà photographié avec bien pire.

 

- la turbulence, qui il faut le reconnaître était quand même nettement plus présente à l'oeil nu qu'en début de nuit, après avoir remballé vers 2h30. Mais ça n'avait rien à voir avec les grosses turbulences de mai dernier. Par contre on voit peut-être plus de contraste dans la turbulence entre haut et bas dans le ciel qu'en France.

 

- la chaleur emmagasinée par le mur au soleil pendant la journée ne peut rien expliquer, puisque le problème irait en diminuant et pas en augmentant au cours de la nuit.

 

- après, il y a les hypothèses invérifiables : une turbulence zonale qui apparaît quand on pointe très bas dans la direction du désert, un jet stream...

 

Après avoir cru trouver le meilleur réglage sur NGC 2280 avec des poses de 2 secondes pour l'autoguidage, je laisse tourner et je m'assoupis un peu dans le lit. Au retour, le système tourne toujours, mais toutes les poses sont de mauvaises qualité. Je retente des réglages d'autoguidage, rien n'y fait.

Ne pouvant rien tirer de NGC 2280, j'anticipe un tour vers NGC 2613 en anticipation des prochaines nuits. Elle est plus haute, mais ça n'est pas tellement mieux. Je remballe.

 

Au-delà, du problème mécanique, il y a un problème de programme. Quand bien même ça aurait marché avec le suivi, ça n'aurait pas fait des bonnes photos, car NGC 1744, NGC 2280 et NGC 2613 sont des objets sans grand intérêt. Je me suis même demandé si les deux dernières n'étaient pas atténuées par les poussières périphériques à notre galaxie comme la fameuse galaxie cachée IC 342 tellement leur bulbe central est faiblard, et en regardant sur la carte elles sont effectivement dans des positions très semblables à IC 342. Elles sont petites, avec des étoiles en avant plan très brillantes. Il faut pousser les niveaux très loin pour voir la galaxie, et avec les étoiles devant, c'est un massacre. Si la mécanique avait mieux marché, certes les étoiles seraient plus petites, mais le tableau resterait très moche.

Reprendre ou finir ces 3 photos n'aurait pas grand intérêt. Je vais voir pour modifier le programme, anticiper certaines photos si possible et libérer ainsi du temps pour la comète.

 

Reste à traiter NGC 1300, et là on était sur du très bon. Restera à ajouter la couleur.

Modifié par Astro52
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Voilà, j'ai traité NGC 1300, j'ai retiré une des 27 poses pour la forme, reste donc 26 x 7 minutes :

 

https://astro52.com/photo/stock/ngc1300prov.jpg

 

Sans surprise, c'est du bon, avec même quelques détails en plus que ce qu'on pouvait voir sur les brutes.

 

Je vais pouvoir me contenter des couleurs pour cet objet, ce qui me permettra de régler la monture pour un suivi par l'est et d'autoguider la déclinaison en correction nord vers l'ouest en bin2 sur des poses de 2 minutes. Ensuite, j'ai plus de choix pour remplacer les cibles déprogrammer avec une monture réglée pour les poses longues vers l'est.

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