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By Merope
Bonjour,
J'avais lu qu'Antares possédait un compagnon de mag 5.4 situé à un peu plus de 2 secondes d'arc. Je n'avais jusqu'alors pas pris le temps de l'observer. Il était bien là, au travers de mon TN400 caché dans une aigrette à 356x et 512x. Vu nettement malgré la turbulence, moindre évidemment dans l'hémisphère sud.
Petit dessin sans prétention , pastels secs sur fond noir
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By Vesper
Au dos de son miroir de cristal
Étaient gravées les initiales de la Terre*
Une bonne nuit de sommeil, une journée ensoleillée et venteuse, puis l’assemblage, rapide, du 300 et la nuit qui se lève sans fausse pudeur, étincelante. Seul sous le ciel. Juste en-dessous. Pas d’artifices, le strict minimum : la technique fait obstacle, les écrans font écran. Oui, l’observateur face au ciel. Aucun fard et nous deviendrons intimes. Il n’y a pas d’autre Voie.
Il faut d’abord rattraper le Scorpion, qui plonge derrière la montagne toutes pinces en avant. Visiter par courtoisie M4, le mastard du coin, puis Graffias qui m’apparaît comme une belle double blanc-bleutée, peu serrée mais bien fine.
Un peu plus loin, Nu Scorpii, ou Jabbah (mais sans Hutt 😉) joli système quadruple qui devrait évoquer epsilon de la Lyre (d’après Burnham Jr. dans son “Celestial Handbook”*) mais dont je ne parviens pas à distinguer la quatrième composante. Tout cela est bas, toujours plus bas, et la turbulence m’empêche de grossir davantage. Ceci dit l’ensemble est fin : une belle double accompagnée d’une composante bleutée allongée.
Je ne parviens pas à distinguer IC 4592, la Tête de Cheval Bleue, qui devrait être là, juste là, à quoi, 2 degrés vers le nord-est. D’ailleurs et rétrospectivement, ni Burnham ni Kepple & Sanner dans “The Night Sky Observer’s Guide”*, ne la mentionnent. Etrange.
A l’autre bout du Scorpion, j’échoue également sur NGC 6496, le globuleux ovale, trop bas pour les montagnes environnantes et peut-être pour cet hémisphère.
Mais tout s’enfuit par l’ouest c’est bien connu, et moi-même d’ailleurs m’échappe vers le Sagittaire qui resplendit en effleurant une crête.
En visite de courtoise, il faut saluer M8, lagune bien visible à l'œil nu, flamboyante, littéralement enflammée, et M20 qui la surplombe, petit nénuphar posé là. Très bel ensemble, dans le même champ au 30mm (82°), très structuré, spectaculaire ! Une flaque de feu sur une voie lactée phosphorescente. Il y a du volume et de la perspective, même.
On fait bien de passer et repasser sur les vieilles connaissances : de nouveaux détails peuvent toujours apparaître, et puis l’observation est tellement dépendante des facteurs environnementaux que, à la faveur d’un instant d’exception, une apparition peut se produire. Voire une transfiguration. L’épiphanie est rare, c’est d’ailleurs le principe de la chose, mais quand elle survient elle est glorieuse !
Il faut remonter un peu pour M 24, l’une des fenêtres ouvertes sur le centre galactique, qui troue la poussière avec une nuée de diamants où je distingue des chenaux sombres, des vallées, des gorges et des golfes. Le ciel est réellement de la partie, malgré la hauteur qui, fatalement et suivant sa pente naturelle, décline.
Toujours plus haut bien entendu, M 17 apparaît très structuré, détaillé, magnifique. Des voiles, des brumes, des zones de brillance différentes. Des extensions. Vision structurée et brumeuse tout à la fois. Un oiseau lumineux sur des eaux fumantes. Belle observation !
Petit détour par le Serpent pour saluer l’Aigle, qui survole la scène, forcément. Phosphorescent, structuré et détaillé, avec force extensions et volutes en vision directe. Comme un phoenix qui émerge du brasier voie-lactien.
Je reviens dans le Sagittaire pour M 22, très beau globulaire où je distingue quelques irrégularités de forme et de structure. M 28 offre bien moins, mais avec Kaus Borealis tout à côté le spectacle est plaisant. Plus bas, M 54 non loin à l’ouest d’Ascella (zeta Sagittaire), non résolu et décevant.
Mais on me hèle du côté du 500, c’est Xavier qui veut me montrer Little Gem. Ahhh oui, elle est joliment colorée de bleu-vert ! …Et il y a une double ovalisation, comme deux ovales superposés peut-être. Et puis, mais oui, des détails dans la structure, des zones contrastées, plus ou moins lumineuses… L’image est bien fine, il y a aussi un velouté, cette douceur typique des excellents miroirs d’artisans. Je la retrouve au 300, nettement moins détaillée évidemment, et un peu plus rugueuse, mais bien colorée. Mon bouzin ne démérite pas.
Puis NGC 6822, la galaxie de Barnard, un degré au sud de Little Gem, devinée comme une pâle lueur. Ah oui c’est bien pâlot. Je vais un peu de gauche et de droite, du bout des doigts, je vais et reviens… là ! Il y a quelque chose, là ! Un petit goût de reviens-y. Je fais appel à Xavier qui me la confirme de son meilleur œil de lémurien.
Etant dans le secteur, je vais me perdre ensuite un moment sur M 75, petit globulaire condensé au centre quasi-stellaire. Mais je suis ici à la frontière du Capricorne, je voulais voir la fenêtre de Baade, dans le Sagittaire, je me suis égaré, vite revenir plein ouest avant qu’une occultation montagneuse, si je puis dire, ne me barre la vue.
Dans ses “Small wonders” Tom Trusocks* mentionne deux amas globulaires, NGC 6522 et NGC 6528, observables dans l’une des déchirures du nuage de poussières qui autrement empêche de voir en direction du centre galactique. La fenêtre de Baade. Il faut se diriger vers gamma du Sagittaire.
Je file rapidement et dans l’ouest finissant, tel un Mercure en déroute. Là ! Oui là, à disons quoi, un gros demi-degré de gamma (Al-Nasl), versant ouest, je distingue un discret amas globulaire. Et là encore, dans le même champ, en voici un second plus ténu encore. Ça y est : j’observe à travers la fenêtre de Baade, dans une trouée qui dévoile ce qui est habituellement voilé, des objets à 25 000 années-lumière et proches du centre galactique. Je ne les avais jamais vus, toujours trop bas, toujours dans les brumes de pollution de la campagne alsacienne. Ahh, c’est donc ça. Faiblard, mais émouvant. Se dire qu’on observe loin en direction du centre de la galaxie, et proche de son cœur… c’est émouvant et intéressant, vraiment.
L’astronomie est décidément un plaisir autant intellectuel qu’esthétique.
Je remonte ensuite par l’Ecu de Sobieski. On y tombe toujours sur M 11, l’amas des Canards Sauvages (au pluriel, car il s’agit d’un vol de canards migrateurs. Si). Très joli avec sa centrale orangée. De la poudre de diamants, organisée en formation migratrice. Au 30 et au 13mm mais mieux au 30, dans son jus stellaire.
Ensuite mais juste au sud, M 26, petit amas peu dense. Au 30 mm. Semble pauvre, surtout après M11. Mais fin, à la réflexion, raffiné même, comme une petite pincée de poudre de diamants.
Deux petits degrés vers le nord-est, NGC 6712, globulaire discret et assez lâche. J’échoue à repérer IC 1295, qui devrait pourtant être tout à côté, mais ce doit être un objet pour astro-imageurs.
Je m’échappe sur NGC 6664, joli amas ouvert tout à côté d’alpha. Au sud du champ, Sue French dans son “Celestial Sampler”* signale Isserstedt 68-603, un arc d’étoiles envisagé un temps comme un marqueur du caractère spiral de la galaxie. Mais il n’en fut finalement rien et aujourd’hui c’est un banal astérisme.
A l’ouest, dans Ophiucus, je rends mes hommages aux globulaires du coin, M 12, 10 et 14. Je profite toujours de ces visites de courtoisie pour glaner je l'ai dit quelques détails, rafraîchir mes images mentales, et puis tout simplement pour leur propriétés esthétiques.
Je file sur IC 4665, ou Crèche d’été, petit paquet visible à l’oeil nu à côté de Cebalrai, et qui à l’oculaire exhibe une vingtaine d’étoiles.
NGC 6633, dix degrés vers l’est, est nettement plus spectaculaire ! Cet amas ouvert est assez fourni, une trentaine d’étoiles réparties en longueur. Sympathique, surtout au 30mm.
Je plonge ensuite dans IC 4756, ou amas de Graff car redécouvert par Kasimir Graff en 1922, après que Philippe Loys de Chéseaux l'ait dit-on peut-être déjà cité au 18e siècle. Kepple et Sanner le qualifient de “exceptionnellement grand et dispersé” (“The Night Sky Observer’s Guide”*, 2-378) et il est grand en effet, étiré qu’il est sur plus d’un degré.
Mais une voix d’outre-tombe me tire de ma transe, on dirait que cela provient d’un arbre, ah mais non c’est toujours Xavier derrière son 500, qui veut me montrer Barnard 139. Moui… Ah, oui… oui oui oui, sûrement. Je soupçonne quelque chose, là. Ou là-bas. A moins que ce ne soit par là… Un soupçon de noir, sur fond noir. Disons : une qualité de noir différente. Il y a le noir du fond de ciel, et puis comme un noir opaque peut-être répandu ici et là. Ou là-bas. Ces nuages obscurs : même au 500 c’est fuyant, fuyant…
D’autres objets m’appellent, qui trouent la nuit de leur splendeur, eux.
(à suivre)
* inspiré de Pablo Neruda :
“Il fut tendre et sanglant mais sur la poignée de son arme,
cristal mouillé,
les initiales de la Terre étaient écrites.”
in Pablo Neruda, Chant général, La lampe sur la Terre, Amor América (1400)
* Bibliographie :
TRUSOCK, Tom, “Small wonders”, Cloudy Nights ;
FRENCH, Sue, “Celestial sampler”, Sky & Telescope Media ;
KEPPLE (George Robert), SANNER (Glenn W.), “The Night Sky Observer’s Guide”, Willmann-Bell, Inc., 2002 5e édition.
BURNHAM Jr., Robert, “Burnham’s Celestial Handbook”, Dover publications Inc., 1978.
Bande-son :
Niels Petter Molvaer
Scorpions
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By Vesper
- Prologue
“Courons vers l’horizon, il est tard, courons vite,
Pour attraper au moins un oblique rayon !”
Baudelaire, “Le coucher du soleil romantique”
Ça farte tranquille sur l’autoroute, ce dimanche d’août 2023. Exécutant un plan longuement mûri, implacable, je file sur Valdrôme et ses rencontres Astrociel organisées par la vénérable Société Astronomique de France. En ligne de mire : une petite station de montagne à la jointure du Vercors et des Baronnies provençales, désaffectée de sa fonction première de station de ski faute d’enneigement, mais où il reste possible de venir paresser en famille l’été venu. Au menu : activités ludiques pour petits et grands (tir à l’arc, mini-golf, Déval’kart et tyrolienne), astronomie pour tous les autres 😎.
Je glisse ainsi béatement, habité par cette bienheureuse perspective et pour tout dire en ne pensant à rien, jusqu’au sud de Grenoble. Il faudra se réveiller un peu plus tard pour négocier 2 heures de petites routes de montagne, mon GPS, dans un de ses fantasmes de machine, ayant décidé de traverser le Vercors par je ne sais quelle face, sûrement pas la face nord quand même, mais par le chemin des écoliers. C’est splendide, parfois vertigineux, mais fastidieux. Dans certains hameaux on peut lire « Route de la Clairette ». C’est amusant me dis-je, venir d’Alsace et de sa route des vins pour enquiller celle de la Clairette. Le Destin, sans doute.
Arrivée au camp de base, enfin, et plus tard que prévu. Un panneau proclamant fièrement « Déval’kart » accueille le voyageur. Ah si, il y a aussi une banderole « Rencontres Astrociel 2023 », ouf. Le kart qui dévale, j’en ai ma dose pour aujourd’hui.
Je traverse l’endroit, il y a quantité de camping-cars, de caravanes et autres tentes, et surtout d’instruments pour la plupart bâchés sous le soleil finissant. Ça fleure bon la star-party.
Je rejoins mon emplacement et pars en quête de l’ami Xavier, pas revu depuis le dernier voyage au Chili, en 2018. Curieux : le camp est pratiquement déserté. J’avise deux pékins un peu plus loin, attablés autour d’une carte genre Taki ou Vlasov, un truc d’astro quoi. Les hèle aimablement : vous n’auriez pas vu un certain Xavier ? Un grand, avec une casquette chilienne vissée sur le crâne, enfin sûrement… « Ah oui Xavier, me répondent-ils (ben oui), mais tu viens de Strasbourg ? Tu es Vesper sur les forums ? Ça alors ! On est alsaciens ! ». S’ensuivent quelques bavardages et remarques qui réchauffent le coeur du voyageur esseulé. Après la route des vins, la route de la Clairette, puis des Alsaciens : cette fois c’est le Destin, c’est clair ! Mais voilà un accueil qui fait plaisir, vraiment.
Bref, un peu plus bas à l’apéro je retrouve le complice des aventures australes, on rit, on mange, on boit (enfin moi). On plante ma tente. Le soir s’avance, Xavier part faire un de ses légendaires cycles de sommeil. Moi je suis simplement hébété de fatigue, comme souvent.
La nuit se lève, si on peut dire, et les instruments se débâchent aussi. Je pars faire un tour du camp, il y a du beau monde : foison de gros dobsons d’un côté du parking, pléthore d’astro-photographes aux lunettes courtes de l’autre. Ah c’est bien, on ne sera pas éblouis par les écrans, la répartition des activités semble géographiquement claire.
Et c’est une belle nuit qui se profile : apparaît un ciel de montagne à la voie lactée bien marquée, les magnitudes 6 et plus sont acquises sans aucun doute. Il y a du vent, mais il fait encore chaud. J’hésite à monter mon instrument. Il y a l’hébétude du voyage, je suis encore hanté par les panneaux qui défilent, les bandes blanches qui s’étirent, les toutes petites routes du Vercors (mais splendides, l’ai-je dit ? Ah oui). Et puis il y a ce vent. Quelques bonnes bourrasques, quand même… Je cède à la fatigue et à la facilité : ce début de soirée sera consacré à une courte excursion aux jumelles, autour de ma tente, avant de me coucher.
Dans les oculaires desdites jumelles ça claque gentiment, il y a du peps, le ciel est bon, pour sûr. De nombreux Messiers sortent facilement. La Lagune est visible à l’œil nu, il me semble que le Cygne aussi, et aux jumelles c’est certain : il y a de petites flaques de lumière. M24, splendides poussières de diamants… Je remonte tranquillement la voie lactée, puis les globulaires d’Ophiucus, moui, et là un peu plus haut c’est sûrement M11. Il n’y a pas à dire, c’est tout de même un peu autre chose que mon ciel de moyenne campagne, bon sang je devrais monter le 300, quand même. Mais le vent… Mais la fatigue… Je continue aux jumelles, toujours remontant : M71, tout petit point stellaire, le Cintre pas très loin, puis Albiréo, allongée, Epsilon de la Lyre itou, et par là ça doit être M56… Dans le Cygne, M39. De l’autre côté bien sûr M13, bon là c’est easy.
Mais je m’endors sur mes jumelles et préfère rejoindre mon crissant matelas pneumatique, qui me semble subitement d’un confort inouï. J’ai simplement pu vérifier que le ciel est bon, on passera aux choses sérieuses demain, ou plutôt aux choses non-sérieuses, aux choses futiles : les seules qui comptent vraiment.
Demain oui, moisson d’étoiles.
A suivre :
- Carpe noctem
- La nuit du bolide
- Nuits publiques et jours indolents
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By pierre2nice
Bonjour à tous
Faisant suite à l'OHP, redémarrage progressif du setUp poste fixe après remplacement du PC coupole et re-configuration à en plus finir !
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Depuis, le focusser SESTO SENSO 2 n'est plus reconnu , d'ou une map manuelle en début de nuit.
L'UVEX4 est équipé d'un réseau 300tr/mm avec caméra ASI183MM au foyer d'un télescope RC8.
quelques types spectraux.
A bientôt
Pierre
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By 6fab
Bonsoir,
En vacances en Haute Maurienne, j'avais mis une annonce dans la rubrique sorties, je vous livre ici le compte-rendu de cette escapade :
De retour dans la plaine, voilà la fin des congés (enfin, depuis une semaine déjà), il est temps de vous donner un petit compte-rendu de ces deux soirées sous les étoiles de Savoie.
C'est donc le mercredi 9 août qui s'annonçait bien côté météo sur ventusky, chargement du dob 400 ES et des accessoires indispensables tels que double pantalon, pulls, doudoune -10°C, sandwich, gants chauffants et café chaud : paré pour 2770m d'altitude !
Départ à 20h de la "banlieue" de Bessans pour le col de l'Iseran situé à 15 km, la montée en voiture est facile, on n'est pas à vélo ! mais gare aux virages dépourvus de parapet... Et aux bouquetins qui traversent sans prendre gare !
Arrivée en haut à 20h30, vent à 50-60 km/h, température fraîche et nuages abondants qui défilent !
Mais côté Tignes, le ciel est bleu...
Réflexion sur le meilleur endroit pour s'abriter du vent pendant la dégustation du sandwich : le mieux sera sûrement de se placer sous le vent derrière le grand bâtiment en haut du col.
Côté gauche : Haute Maurienne et Bonneval-sur-Arc, côté droit Tarentaise et Tignes
21h et @Fred_76 arrive, nous faisons connaissance autour d'un café, ça fait plaisir d'échanger avec un autre admirateur du ciel !
Chacun prépare son matériel, Fred vite opérationnel avec son trépied et son canon dernier cri et moi, beaucoup plus long avec le gros bouzin !
Misère, j'ai oublié la frontale rouge... merci pour le prêt de la tienne Fred !
Collimation à deux vite fait au laser barlowté et installation du Quickfinder tout neuf en remplacement de mon chercheur droit, évidemment l'embase n'est pas la même et j'avais préparé une embase « standard » en bois mais sans l'avoir essayée avant de partir... Il faut toujours se créer des difficultés sinon ce n'est pas drôle ;-) : évidemment l'embase est trop large et le chercheur ne rentre pas dans son logement... Moralité : toujours avoir un couteau sur soi ! (ce n'est pas le moment de se couper le doigt donc prudence, c'est finalement ok et le chercheur prend sa place.)
Les nuages dégagent lentement et Fred trouve un emplacement à proximité de la chapelle.
(J'ai pris mon vieux 450D, un 17/70 Sigma et un pied pour l'espionner...)
Le ciel commence à s'assombrir, des étoiles commencent à a se révéler : je vais pouvoir commencer à lever les yeux, je branche les ventilateurs et je règle le chercheur, vraiment un bon accessoire le Quickfinder , vite réglé et opérationnel.
Je ne vais pas vous faire un CROA détaillé de chaque objet, je ne suis qu'un débutant en ciel profond même si j'ai ce gros dob depuis 5 années, je me limite encore aux objets les plus célèbres, j'ai un peu honte de ne pas connaître le ciel suffisamment pour pousser plus loin !
Bref, je file sur M57, l'anneau de la Lyre, que l'on observe au 25mm (X75) puis 14mm (X130), le rond de fumée est net, le centre est légèrement plus clair que le fond de ciel, je n'ai pas vu l'étoile centrale mais le ciel est loin d'être noir.
La cible suivante est M13 l'amas d'Hercule, situé bien haut, heureusement que le dob ne colle pas trop ! Ça fourmille bien au 14mm.
De sympathiques parents arrivent ensuite avec leur fils d'environ 8 ans avec la lunette en plastique ;-), je me dis que je vais essayer de les aider avec l'engin mais c'est peine perdue : le champ riquiqui accordé avec une monture souplissime avec du jeu rend l'exercice aléatoire et chronophage : dommage de perdre du temps sous ce ciel : même si Fred, qui s'est approché a furtivement deviné M31, je leur propose donc de regarder dans le cyclope... Et de garder la lunette pour la lune et les planètes à domicile.
Évidemment j'ai oublié ma chaise d'observation, il va falloir porter le petit pour M13 ;-)...
Plus facile ensuite sur M31 galaxie d'andromède et ses copines M32 et M110 qui sont encore très basses, un bon moment avec ces personnes qui n'avaient jamais vu de galaxies dans un « gros » télescope.
Désolé pour la qualité de la photo, prise unique de 30s au 450D et 17mm, on devine M31 quand même ?.
Avant leur départ je pointais Saturne qui se levait doucement au dessus des montagnes.
Joli mais dégradé par la faible hauteur.
Je suis parti ensuite sur un lot d'amas globulaires (j'avoue je les aime bien), je n'ai plus l'ordre mais il y avait M15, M12, M14, M71, M92, M22, M5, je crois que je suis resté à 130x, la nuit se faisant j'aurais dû pousser, je m'en suis mordu les doigts ensuite...
Fred a ensuite repris la direction de la vallée de la Haute Maurienne pour rejoindre le lac du Mont-Cenis qui l'attendait pour un panorama avec reflet !
La nuit s'installait bien maintenant et seul subsistait la lueur de l'agglomération de Turin au loin au sud est, pour le reste : une merveille de ciel cristallin : j'avais amené ma dernière acquisition, des yeux de hiboux stelvision qui apportent un vrai plus même si le ciel est déjà superbe à l’œil nu.
Enfin, j'ai installé sur le dob le boîtier Memstar que je n'avais encore jamais eu le temps de tester !
Cela s'est fait rapidement et j'ai été épaté par la précision sans avoir à changer d'oculaire (je crois que j'étais encore au 14mm).
J'ai eu toutefois deux déconnexions mais l'alignement d'une étoile pour relancer a été rapide.
Je suis allé sur le complexe M16 M17 où la nébuleuse du « 2 » était telle que je ne l'avais jamais vue, vraiment lumineuse.
Un tour sur M27 le trognon puis sur Neptune que je n'avais jamais vue à l'oculaire : c'est une bille bleue, je confirme !
Enfin, retour sur Saturne qui monte un peu : magnifique, je n'avais jamais vu si croustillante, deux ou trois satellites très proches et Titan plus loin...
POURQUOI je n'ai pas grossi plus ??? Misère !
Photo iphone à main levée derrière le 14mm
Je dois dire que le boîtier Memstar n'est pas un gadget surtout dans ce ciel parsemé d'étoiles : les constellations se brouillent littéralement dans ce fourmillement d'étoiles !
Pose unique 30s Canon 450D 17mm ouvert à 4,5 (il ouvre à 2,8 pourtant ?... je laisse les belles photos à Fred !)
Je pense que la fatigue m'a eu, j'ai entamé le rangement et suis redescendu à Bessans des étoiles pleins les yeux.
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Deuxième soir de beau temps prévu le 12 août... J'en profite pour emmener mon plus grand fils de 8 ans qui est partant pour cette « aventure » ? !
Départ de Bessans vers 21h, avant de monter au col je signale notre départ à Fred.
Le dispositif est le même que pour le 9 août, dob400, jumelles yeux de hibou et mon fils emmène ses jumelles Nikon 7x35.
Durant la montée, mon fils crois voir un chamois, il a de bons yeux, le bougre !
Arrivés en haut du col vers 21h30, le scénario du 9 se renouvelle : vent qui vient de la vallée de la Tarentaise au nord quoique moins fort, et nuages bien présents mais poussés par le vent, donc bon espoir.
Un orage se tient au sud, au dessus du glacier du Charbonnel, il se dirige doucement vers l'Italie et le halo de Turin. Mon fils s'inquiète des éclairs nombreux et je le rassure sur la distance qui nous en sépare et sa direction opposée.
Photo du 9 août, le Charbonnel, au 450D 70mm :
Nous sommes restés un moment à regarder l'orage ponctuer le lointain de ses battements lumineux.
Comme prévu le ciel se dégage et nous pouvons nous installer, toujours à l'abri, sous le vent, derrière le bâtiment du col.
Je monte le boîtier Memstar dès le début cette fois et nous observons les classiques amas globulaire M13, galaxie M31 et voisines, on passe du temps à se promener dans la voie lactée avec les jumelles de mon fils : superbe mais avec de très nombreux passages de satellites qui se croisent en tous sens...
Fred nous fait le plaisir d'une visite, attiré lui aussi par une promesse de ciel dégagé.
Avec le dob, j'ai voulu me concentrer sur le sagittaire mais le Memstar m'a un peu fait défaut en se déconnectant à de nombreuses reprises, j'avais pourtant veillé à laisser mon téléphone à proximité du télescope, peut-être que la mise en veille du téléphone entraîne la déconnexion ?
La précision n'était pas autant au rendez-vous que le 9, j'avais pris les trois étoiles du triangle d'été pour l'initialiser, elles sont peut-être trop proches ?
Bref, à retester !
J'ai pu observer M16-17, mais c'est le trognon de pomme M27 qui m'a le plus impressionné, il avait une apparence livresque.
Mon fils commençait à avoir froid, signe de fatigue évident et nous avons fini par Saturne qui commençait juste à monter à 23h.
Premier test à x130 (14mm), image ciselée, effet whaou, essai avec le 8,8mm et barlow 2x, soit 420x : trop optimiste, l'image n'est pas belle ni plus détaillée, je recule avec le 14mm barlowté, soit 260x et là nous avons eu une belle vision sur la planète aux anneaux accompagnée de ses satellites.
Sur quoi nous avons remballé et salué Fred qui redescendait après avoir réalisé un panorama avec pour premier plan le vieux panneau « col de l'Iseran 2770m », exploit des cyclistes anonymes de jour et témoin nocturne de nos rêves de mondes lointains...
Bon ciel !
Fabien
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22 September 2023 10:00 PM
Until 10:00 PM
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