Wargentin

Démontage et optimisation d�un objectif ED 120/900

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Ce que je décris ici ne constitue en aucun cas une incitation à faire la même chose .
Je m’y suis risqué pour trois raisons :
- j’ai fait contrôler ma lunette Orion 120 ED ( pour rappel c’est ici : http://www.astro-foren.de/showthread.php?t=10490 ). Il ressort de ce test que la principale aberration est la coma. Il s’agit donc selon toute vraisemblance d’un problème d’alignement. Sans la coma, le strehl dans le jaune passerait de 0.906 à 0.987, soit une valeur quasiment parfaite.
- Il s’agit d’un objectif chinois, donc a priori avec une construction simple. Je ne me serais jamais aventuré à démonter un objectif Taka par exemple, qui doit être pourvu de vis de réglages et peut-être d'un système pour compenser la dilatation.
- Je pense avoir assez d’expérience en star test pour évaluer toute modification sur l’objectif.

La coma de mon objectif était peu marquée. Elle était uniquement perceptible lorsque la lunette était parfaitement en température, et la turbulence faible. Je ne pensais pas qu’une si faible coma pouvait faire passer le strehl à 0.90. J’ai commencé par quelques vérifications de base : rotation de l’oculaire et de la powermate, inclinaison de l’objectif, décentrage de l’oculaire. La coma était toujours là, visiblement liée à l’objectif.

J’ai ensuite essayé de dévisser un peu la bague de maintien du barillet. Pour cela, deux petites pointes engagées dans les trous m’ont servi de poignées pour débloquer la bague.

Là encore, je n’ai vu aucun changement au star test. L’étape suivante est le dévissage complet de la bague. A l’intérieur de la bague sont collées trois petites cales en carton :

La partie interne de la bague est légèrement inclinée vers l’intérieur, de sorte que les cales n’appuient que sur le bord de la lentille. J’ai essayé d’augmenter l’épaisseur d’une des cales, sans résultat sur l’image.
Ensuite, c’est l’extraction des lentilles. Un bocal et du papier toilette suffisent. Si le barillet est froid, on peut le réchauffer 2-3 minutes avec les mains pour qu’il se dilate un peu et se dégage plus facilement.

La première surprise pour moi a été de voir la quantité de verre utilisée. Je ne sais pas pourquoi, mais j’imaginais que les lentilles étaient moins épaisses. L’épaisseur totale au bord fait environ 26 mm. Quand au diamètre des lentilles, il est d’environ 124 mm. La tranche des lentilles est gris foncé. Il y a un petit chanfrein sur les bords des deux lentilles.
Sur l’image suivante, on voit la lentille avant ainsi que l’anneau qui sert de séparation entre les deux lentilles :

Je pense que la matière de cette anneau est du carton plastifié : un côté est brillant alors que l’autre ressemble à du papier. L’épaisseur est d’environ 0.2 mm.
Enfin il reste la lentille arrière (en principe, le FPL53) :

Là aussi, j’ai été surpris par la très forte courbure de la lentille.
Quant au barillet, il est extrêmement simple : un logement circulaire avec un rebord de 2 mm au fond, et c’est tout. Il n’y a aucune cale, les lentilles reposent directement sur le métal, que se soit sur la tranche ou sur le fond. Quand la bague de maintien n’est pas vissée et qu’on secoue le barillet, on entend les lentilles qui font « cloc cloc », signe qu’il y a un petit jeu latéral de quelques dixièmes de millimètres.

Ensuite, a commencé une longue série de démontage-ajustage-remontage-star test. J’ai fait ainsi une bonne quinzaine de cycles répartis sur quatre jours. Par chance la météo fut de mon côté. Au départ, j’ai tout remonté sans rien modifier, en conservant l’orientation des divers éléments. J’ai retrouvé la même image au star test qu’avant. Ensuite, j’ai essayé de jouer sur le jeu dans le barillet, et de décaler la lentille frontale d’un côté et de l’autre. Là non plus, je n’ai pas vu de changement flagrant.
Il restait donc à agir sur l’épaisseur de l’anneau de séparation. J’ai commencé par coller deux petites cales de ruban adhésif sur cet anneau, espacées de 45°. L’adhésif devait faire de l’ordre de 0.1 mm d’épaisseur. Misère ! L’image d’une étoile s’était transformée en une énoooooooorme coma. Il devait y avoir une bonne trentaine d’arcs. C’était spectaculaire, mais pas très rassurant pour mes manips. Heureusement, une fois les cales d’adhésif ôtées, tout est redevenu comme avant, y compris la légère coma. J’ai alors essayé de tourner l’anneau séparateur. Quatre rotations de 90°, et la coma tournait de 90° à chaque fois : le coupable était donc cet anneau. J’ai essayé de l’inspecter de près, mais je n’ai rien trouvé d’anormal.
Comme l’épaisseur à ajouter était très faible, j’ai fait une première tentative avec du feutre. En repassant plusieurs fois au même endroit, je pensais que les dépôts d’encre séchée allaient faire une petite surépaisseur. Mais cela s’est révélé insuffisant. J’ai ensuite déposé un peu de correcteur liquide sur l’anneau, pour avoir quelque chose de plus épais. Je ne sais pas quelle est la part de chance dans cette opération, mais le fait est que la coma a disparu au star test sur étoile artificielle.

Sur l’image suivante, on voit l’objectif monté, ainsi que le petit point blanc en haut, qui est la goutte de correcteur liquide déposée sur l’anneau :



J’ai vérifié hier soir sur le ciel que ni l’aberration de sphéricité, ni le chromatisme n’avaient été modifiés, et que l’image était maintenant bien symétrique. La turbulence était un peu présente, mais malgré cela l’image de Saturne était aussi belle qu’avant par turbulence faible, ce qui est bon signe. Il me faudra d’autres tests pour savoir si cette opération a un impact réel sur la qualité d’image, ou un simple effet psychologique

Ce que je retiens de cette expérience, c’est l’aspect rudimentaire du montage. Il est évident que pour produire des lunettes à bas coût, les chinois n’emploient pas d’opticiens pour régler les objectifs. Les lentilles sont posées dans le barillet, la bague est vissée, et basta ! N’importe qui peut faire ce travail… même mal payé.
La deuxième chose surprenante, est de constater que les démontages et remontages successifs n’ont quasiment aucun impact sur l’image. Je pensais que l’ajustage des lentilles était plus critique que cela. Mais en fait l’objectif est relativement tolérant aux petits décentrages, ce qui justifie finalement le montage rudimentaire. Tout repose en fait sur la précision d’usinage des pièces. Dans mon cas, il est évident que l’anneau de séparation avait un petit défaut.

Voilà, maintenant, il n’y a plus qu’à observer l’esprit tranquille

[Ce message a été modifié par Wargentin (Édité le 05-05-2009).]

[Ce message a été modifié par Wargentin (Édité le 05-05-2009).]

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Cher Wargentin

Magnifique description.
Très claire et fort utile!
J'ai déjá fait des choses pareilles avec des Maksutov-Cassegrain de Intes-Micro de 6 et 7 pouces.

Mais j'ai deux questions à vous poser.

a) Comment avez-vous determiné la "position azimutale" de la place oú poser la goute de correcteur?

b) Comment avez-vous determiné l'etendue à donner à cette goute de correcteur, je veux dire la mesure en "variation azimutale", changée en étendue linéaire, au bord de l'anneau: 2 mm?, 4 mm?, 8 mm?, 10 mm? 12 mm?

Je peut vous donner une précision supplementaire. J'ai mésuré l'épaisseur de plusieures marques de rubain adésif (transparent, type "scotch"). Cette épaisseur fait 60 micrométres en moyenne (0,060 mm). En géneral entre 58 micromètres et 62 micromètres. Tout ça mésuré au palmer(micromètre) sensible au 1/100e de millimètre.

J'ai beaucoup travaillé avec ces mesures, pour regler le jeu aux ménisques de Maksutov (jeu latéral/radial) et le jeu au long de l'axe optique. J'ai aussi fait ces ajustements au trou central du miroir primaire des Maksutov-Cassegrain.

Il faut, aussi, ne pas forcer le serrage de l'anneau sur les lentilles de l'objectif. Um serrage très légèrement excessif, et ça donne du pinçage, résultant en astigmatisme ou, bien alors, en images d'étoiles défocalisées triangulaires. On préfère, en géneral, serrer jusqu'á toucher les lentilles et, après ça, dévisser environ 30º.

Très amicalement
Guilherme de Almeida

[Ce message a été modifié par Guilherme de Almeida (Édité le 06-05-2009).]

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Si vous voulez mon avis en premier lieu vous devez avoir deux machins.
Une source de lumière achromatique et d'une raie de couleur (une lampe néon à gaz fait très bien l'affaire pour cela: voir chez conrad pour une petite poignée de cerises).
Une étoile artificielle, incontournable.
Callez vos 2verres, en mettant des gants. Les calles d'espacement sont à déterminer (espérons que vous n'avez pas perdu les repères d'orientation entre verres, pour un point de départ).
En remontant les verres dans le barillet vérifiez le jeu diamétral (pas plus de 0.2 pour votre 127mm) placer des calles en ...plastique et contrôlez en agitant le barillet il faut en tendre un bruit très léger, sauf moyens de mesurage disponible.
Prenez votre lampe néon et recherchez en la plaçant audessus du doublet les anneaux d'young (réseau de franges circulaires) qui doivent être centrées si les calles d'épaisseurs sont bonnes.
remontez le tout dans le tube et utilisez maintenant votre étoile artificielle. Observez à fort grossissement en commençant a 1D et puis plus haut, collimatez (au besoin et mettant du scotch sur le bout de tube là où il faut et bien noter ce qu'il y a de mieux en image et interpréter.
Vous devez voir une image de diffraction bien ronde, sans chromatisme avec un 1er anneau bien circulaire sans condensation de lumière. C'est l'objectif.
Cela ne doit prendre que 2 ou 3 h au plus.
J'espère qu'il ne s'agit pas d'autre chose qu'un alignement de verres qui est réalisé déja chez le fabriquant pour ces apo avec le callage, si améliorable juste un peu.
Stanislas

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Bonjour,

Merci pour cet excellent compte rendu de démontage astronomique.
Je suis également adepte de l'adage qui dit que tant qu'on a pas démonté entièrement sois même son instrument on ne le connais pas vraiment

Je suis surpris par la formule optique employée pour le doublet:
Dans un doublet achromatique standard, la lentille avant convergente (biconcave)est en verre crown ( verre peu dispersif) et la lentille arrière divergente (ménisque) en verre flint (verre très dispersif). Enfin du moins c'est une des formules les plus usuelles.
On peut donc supposer que les nouveaux verres ED, verres très peu dispersifs, sont venus remplacer l'ancienne lentille en verre crown, pour gagner en correction chromatique.
Mais sur le doublet de ta lunette c'est l'élément arrière qui est en verre ED très peu dispersif et donc un flint à l'avant.
Pourquoi donc avoir inversé les positions respectives de ces deux lentilles par rapport à la formule classique du doublet achromatique ? Est ce un impératif technique ou bien économique de la part du fabricant ? (j'avais déjà vu cet agencement de lentilles dans les premiers doublets ED Meade)

Comme tu le remarques on constate en effet une très forte courbures des faces internes des lentilles. J'avait lu que les formules optiques avec de fortes courbures nécessitaient des tolérances plus serrées au niveau de la position respective des deux lentilles entre elles.
L'anneau d'espacement entre les deux lentilles est à mon avis utilisé à la place des classiques 3 cales à 120° collées car ça permet encore de gagner quelques précieuses minutes sur les chaines de montage des lunettes. L'anneau n'est sans doute pas une mauvaise idée en soit (Televue fait bien la même chose sur ses lunettes)à condition que son épaisseur soit parfaitement constante.Pour les ajustements il y a aussi le papier pour rouler les cigarettes, l'épaisseur est de l'ordre de 2 centièmes de mm.

Cordialement,

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quote:
Comment avez-vous determiné la "position azimutale" de la place oú poser la goute de correcteur?

Guilherme de Almeida, la figure de diffraction en présence de coma est symétrique. L’épaisseur à ajouter ne peut donc se placer que sur cet axe de symétrie. Par exemple, si le disque d’Airy est en bas de l’image et les arcs dus à la coma sont en haut, alors il faut agir soit sur le haut, soit sur le bas de l’objectif. En l’occurrence, mon premier essai avec l’adhésif m’a montré qu’il fallait écarter les lentilles du côté où se forment les arcs de la coma, donc en haut dans mon exemple.

quote:
Comment avez-vous determiné l'etendue à donner à cette goute de correcteur, je veux dire la mesure en "variation azimutale", changée en étendue linéaire, au bord de l'anneau: 2 mm?, 4 mm?, 8 mm?, 10 mm? 12 mm?

De mémoire, l’anneau fait environ 2.5 mm de large. J’ai passé le correcteur sur toute la largeur de l’anneau, en un seul passage, pour ne laisser qu’une faible épaisseur. L’étendue dans le sens tangentiel est donc liée à la finesse de mon correcteur, soit 2 mm environ. On voit la goutte blanche sur la dernière photo, légèrement décalée vers la gauche.

quote:
Je peut vous donner une précision supplementaire. J'ai mésuré l'épaisseur de plusieures marques de rubain adésif (transparent, type "scotch"). Cette épaisseur fait 60 micrométres en moyenne (0,060 mm). En géneral entre 58 micromètres et 62 micromètres. Tout ça mésuré au palmer(micromètre) sensible au 1/100e de millimètre.

Merci pour l’info. Je n’ai même pas pensé au scotch classique ! L’adhésif que j’ai employé au premier essai est un isolant électrique. Mon pied à coulisse, très peu précis, donne une épaisseur de l’ordre de 0.15 mm, ce qui est beaucoup trop. J’ai remarqué que pour revisser la bague de maintien avec un serrage équivalent à la situation initiale, je suis à environ 1 cm de la position précédente. Comme la circonférence de la bague fait environ 40 cm, si je compte un tour par millimètre, cela fait une variation de 1/40 mm soit 0.025 mm. Cela donne l’ordre de grandeur de l’épaisseur qui a été ajoutée.

quote:
Il faut, aussi, ne pas forcer le serrage de l'anneau sur les lentilles de l'objectif. Um serrage très légèrement excessif, et ça donne du pinçage, résultant en astigmatisme ou, bien alors, en images d'étoiles défocalisées triangulaires. On préfère, en géneral, serrer jusqu'á toucher les lentilles et, après ça, dévisser environ 30º.

A l’origine, le serrage de la bague était tel qu’une fois que le contact était établi, il fallait visser la bague de 4 cm de plus. J’ai toujours respecté ce principe lors des remontages suivants. Je pense que les cales et l’anneau intermédiaire doivent s’écraser un peu sous la pression. Une fois ma modification faite, j’ai voulu replacer la bague dans sa position initiale, soit un serrage de 5 cm. Au star test, j’ai constaté un astigmatisme infime. J’ai alors dévissé la bague de 1 cm, et tout est rentré dans l’ordre.


Stanislas, j’ai déjà entendu parler des anneaux d’Young, mais sans plus. Quelle est la précision de la méthode ? Faut-il une lampe puissante ? La source de lumière doit-elle être ponctuelle ?
De toutes façons, compte tenu du résultat que j’ai obtenu, je vais en rester là. Mais c’est toujours intéressant de savoir.


Mike, j’avais démonté l’objectif de ma lunette achromatique de 70/700, et l’objectif est bien comme tu le décris. En fait c’est le souvenir de cet objectif qui me laissait penser que les lentilles de la 120 ED devaient être moins épaisses.
Pour la position du verre ED, je crois que ce verre est assez fragile, et probablement il vaut mieux le mettre à l’intérieur pour le protéger. Peut-être que d’autres pourront le confirmer ?
Pour le papier à cigarettes, j’y ai pensé, mais comment le faire tenir sur l’anneau ? S’il faut le coller, l’épaisseur de colle risque d’être plus importante que le papier…


Merci en tous cas pour votre intérêt. Ce genre de manip est vraiment très formateur.

[Ce message a été modifié par Wargentin (Édité le 07-05-2009).]

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Bonjour,

Je me suis documenté en faisant des recherches sur le forum.
Les doublets caractérisés par une lentille convergente en position avant sont du type fraunhofer. Alors que ceux caractérisés par une lentille divergente en position avant serait du type steinhel. Il semble que les formules de type fraunhofer sont celles qui autorisent les courbures des verres sont les plus failes.
Quel avantages / inconvénients respectifs ont ces deux formules optiques ?
Est ce que tous les doublets ED du marché ont leur élément ED en position arrière ?
C'est certe un verre plus fragile que les verre dit"normaux" mais est ce vraiment la raison de ce choix ? Je dis celà car même la lentille convergente en fluorine (verre fragile s'il en est) des doublets de la série FS Takahashi est placée en position avant.

Pour revenir à la bague d'espacement entre les deux lentilles de ta 120 ED, son épaisseur doit en effet être rigoureusement constante et une différence de 1 centième de mm commence déjà à être visible à l'oculaire (d'après la litérature).Etant donné le temps que tu as passé pour régler l'objectif on comprends bien pourquoi ces ajustements ne sont pas réalisés par le constructeur. Cependant il se peut aussi que le défaut que tu as constaté passe inaperçu la plupart du temps auprès des utilisateurs ou soit masqué par la turbulence.
Cordialement,

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Je suis ce fil avec intérêt d'autant plus que j'ai une petite achro qui est montée comme ça...

Par contre, là ou je m'interroge, c'est que ma SW 120/1000 achro (que j'utilise pour le soleil en Halpha) elle est bien calée à 120° alors qu'une apo est montée avec un anneau...
Ils sont vraiment bizarre ces chinois...

[Ce message a été modifié par astrovicking (Édité le 08-05-2009).]

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allez sur le site conrad il y a ces lampes à gaz monochromatique qui font 2-3w c'est bien assez. J'ai callé tous mes doublets avec. La sensibilité c'est le centrage des anneaux sur l'objectif. Pour les cales d'épaisseur il y a le papier à cigarettes mais aussi le film d'alu pour ménagere.
Une épaisseur de 1/10mm doit convenir, pour un premier diag. propche d'un optimum. Ce n'est pas cela qui fait la coma typique.
Franchement cette affaire de coma est bien étrange. Sur le bout de tube y mettre un bout de scotch de 1/10 eme d'épaisseur ou 2/10 sur un coté c'est pour finaliser un réglage non parfait, mais propre déja en base avec une impression que cela peut faire plus.
Regardez l'équerrage du bout de tube avec le tube avec une equerre d'ajusteur et puis côté crémaillère ou crayford, et puis le réglage du crayford sur l'axe, du tube qui est la référence mécanique d'une optique hypothétique.
Le premier stade doit être un objectif callé avec ces anneaus d'young centrés. Après ce n'est que du mécanique.
Si les lentilles montées présentent à fort grossissement une image de diffraction avec un point central et 2 moustaches sur le m^me axe et presque rien sur celui perpendiculaire il y a un décallage entre verres ou un surfaçage de faces non coaxiales.
Stanislas

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Pour la position de la lentille ED, elle est placée derrière la lentille frontale sur les lunette ED de la marque BORG. J'ai l'impression que Takahashi fait exception avec ses fluorites.

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mike, je dois l’avouer : je ne suis pas un observateur lambda. Je suis un adepte du star test.
Si je me contentais de regarder la lune ou les planètes, ma lunette avant la modification donnait d’excellentes images. Je suis incapable de déterminer si les images sont meilleures maintenant. Il faudrait sans doute avoir deux lunettes côte à côte pour le savoir. Mais ce qui est certain, c’est que le star test maintenant est parfait. Et quand je regarde la polaire au foyer, le disque d’Airy est plus gros qu’avant, et le premier anneau est vraiment très faible et très mince. On sent bien que la quasi totalité de l’énergie se trouve maintenant dans le disque d’Airy. Pour moi le plus important est la satisfaction intellectuelle d’avoir un objectif ajusté aux petits oignons, et d’avoir réussi cette amélioration.

Pour le temps que j’y ai passé, cela est dû au fait que je partais un peu dans l’inconnu. Si je devais refaire la même chose, j’irais forcément plus vite maintenant que je sais comment ça marche.
Mais il y a surtout une autre difficulté que j’avais déjà évoquée, et je vais insister sur ce point : la très grande sensibilité de cette lunette à la différence de température entre l’extérieur et l’intérieur. Le moindre écart de température se traduit par une aberration de sphéricité, qui est suffisante pour masquer complètement la coma résiduelle. Plus précisément : si l’air extérieur est plus frais que le lieu de stockage, j’observe de la sous-correction. Si l’air extérieur est plus chaud, j’ai de la sur-correction. Je me souviens un après midi, j’avais installé la lunette dehors pour un star test sur étoile artificielle. Il faisait soleil, et le garage était plus frais que l’air extérieur. J’avais laissé le tube fermé par l’oculaire, et après 2h30, il y avait toujours une sur-correction notable. J’ai dû attendre la fin de l’après-midi pour que la température extérieure commence à baisser, et que l’aberration de sphéricité disparaisse.
Maintenant que je connais l’épaisseur de verre utilisé cela me surprend moins.
Au départ, je ne prenais pas assez de précautions. Je devais donc attendre à chaque fois pour que le tube se mette en température. Mais ensuite, je dévissais et revissais l’objectif dehors, et je laissais le tube dehors pendant que j’intervenais sur l’objectif. Cela m’évitait tout délai d’attente pour le star test.

Pour l’observateur lambda, la principale amélioration à apporter est de bien mettre le tube en température. Il ne faut pas hésiter à laisser la lunette dehors pendant 20 ou 30 minutes, porte-oculaire en haut et ouvert, pour que l’air chaud s’évacue. C’est bien plus important que les défauts résiduels de l’optique.


Astrovicking, ma petite achro a un anneau en plastique entre les lentilles. Sa principale caractéristique est de me donner de mauvaises images


Stanislas, une cale de 0.1 mm c’est trop dans le cas présent. C’est peut-être bien pour une achro, mais pas sur une apo.

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Cher Wargentin
merci pour vos précisions.

On sait bien que la figure de coma est simetrique par rapport à un axe tangenciel (c'est-á-dire, la direction perpendiculaire à celle qui passe par l'axe optique). Mais bien-sûr elle n'est pas simetrique par rapport à la direction que rejoint le point-image observé avec l'axe optique, car ça definit l'axe de coma (ou le vecteur de comma). En effect si la figure était simetrique par rapport à tous les axes possibles au plan focal, il n'y aurait pas de coma.

Donc pour mettre la "calle" de correcteur il faut agir au long de la direction du "vecteur de coma", et cela definit deux points diametralement opposés, soint-ils A et B au bord de l'anneau séparateur. Mais il y a des objectifs a coma intérieure et aussi des objectifs a coma exterieure. Donc, si bien qu'on sait qui on devra placer la pellicule de correcteur en A **ou** en B, il faut tatôner pour savoir á quel endroit, A ou B, on devra placer la pellicule de correcteur. Votre travail a été magnifique.

Merci beaucoup par tous vos précieux conseils.
**Si vous aurez um Maksutov-Cassegrain Intes Micro, au futur, comptez sur moi pour vous aider.

Le conseil le serrer l'anneau jusqu'au contact et ensuite devisser de 30º est doné par le contructeur américain F.Royce.

Amicalement
Guilherme de Almeida

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"Astrovicking, ma petite achro a un anneau en plastique entre les lentilles. Sa principale caractéristique est de me donner de mauvaises images"

C'est quel modèle?

...c'est vraiment la loterie...

J'ai une lulu de 70 que j'ai acheté à M42 pour autoguider, c'est une horreur, anneau plastique bien entendu...

[Ce message a été modifié par astrovicking (Édité le 08-05-2009).]

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Est-ce à dire que la calle d'espacement entre les 2verres est un anneau en plastique de moins de 1/10mm?
Stanislas

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Salut

Merci pour tes explications.
C'est très instructif.
J'ai déjà démonté un objectif de lunette de 50 mm des années 60 qui ne me semblait pas très bon.
En remplaçant les cales d'origines par des cales légèrement plus épaisses (empiriquement et donc au "pif") j'ai obtenu un meilleur résultat.
Un strehl de 0,9 est déjà très bon (meilleur que n'importe quelle autre formule optique que réfracteur, je pense...).
Il est logique que pour un instrument de grande diffusion et à ce prix on ne paye pas des opticiens à peaufiner les réglages.
Le fait de la longue mise à température nécessaire afin d'obtenir une bonne image me gêne un peu car normalement le point fort d'un doublet même de 120mm c'est d'être rapidement opérationnel!
Encore bravo pour ta manip.

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Astrovicking, c’est une Bresser 70/700. En clair une lulu Lidl, qui soit-disant était extra .
Mais tu l’as dis , à ce prix c’est de la loterie.

Stanislas, ce que je voulais dire c’est qu’une différence d’épaisseur entre les cales (ou entre différents endroits de l’anneau) de 0.1 mm n’est pas tolérable dans mon doublet. Donc pour ajuster précisément cet objectif, il faut procéder par paliers très fins. Ajouter une ou plusieurs épaisseurs de 0.02 mm, avec du papier à cigarette ou du papier alu, était sans doute la méthode la plus rationnelle.
Sinon l’espacement des lentilles est d’environ 0.2 mm.

Babar001, le délai de mise en température dépend aussi des exigences de chacun. Par rapport à un gros télescope, le gain est considérable. Et pour être franc, il m’arrive souvent de sortir la lunette et de l’utiliser tout de suite, même si je sais que les performances ne sont pas optimales.

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Bien suivi maintenant.
0,2mm c'est un peu fort à mon avis.
Pour y observer ces franges d'young, il faut placer la lampe néon a peu près au foyer devant et l'oeil aussi et rechercher le centrage du systeme de franges sur le centre des verres (par ajustement d'épaisseur des cales: pourquoi pas 3 calles à 120° plutot que cet anneau en plastique?).
On utilise la réflexion de la face concave du doublet et par différence de courbures (légères) les anneaux de diffraction se forme par la variation d'espacement entre les 2 verres selon le rayon des verres.
C'est très précis et quand c'est fait il ne reste qu'à balancer le barillet sur le tube, une collimation simple.
Attention aux jeux mécanique des verres, on a vu des apo se coincer par dilatation (températures froides): 0,15mm en diamétral et en axial c'est un minimum à ne pas dépasser sur 127mm vers le bas.
On doit entendre "sonner" doux les verres en agitant le barillet, tout comme un ménisque de sct ou mct. Il faut que l'optique respire avec la température.
Si vous rechercher le meilleur de votre doublet essayez de faire le réglage diamétral respectif entre verres avec un système de 6 vis nylon pour rechercher le meilleur décallage, je l'ai fait sur ma 150 F6.6 achro et c'est là que l'on trouve le petit peps qui fait bondir le strehl réel du doublet. Une étoiles artificielle pour la manip est une grande aide.
A vous de voir.
Stanislas

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Post très intéressant.
Je suis aussi dans ce cas de figure.
Plusieurs questions:
-en quel matériau faut-il mieux fabriquer le barillet?
-Quoi mettre pour caler en épaisseur les lentilles, bande de liège, téflon, feutre?
-Faut-il mieux 3 petites cales calibrés ou un anneau (ce que j'ai aussi)?
-Quel alignement est le plus critique entre le doublet: la distance, la position en x,y ou l'angle éventuel entre les deux ménisques?
Merci.

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Si cela vous dit:

le barillet,
il est souvent en alu pour le poids mais la dilatation est forte avec la température. Il y e^t des barillet en plastique dur pour petits diamètres (pas si mauvais que cela car la dilatation est faible) et puis l'acier qui se dilate beaucoup moins que l'alu. Des objectifs réputés sont réalisés ainsi y compris pour triplets.
Les verres posés directement sur le matériau du barillet c'est le mieux avec le meilleur maintien mécanique et géométrique. L'anneau vis pour blocage axial peut avoir l'anneau en plastique juste au bout de telle sorte si les verres serrent en cas de dilatation est bien cela réduira le risque de les briser. Mais le mieux c'est 3 vis poussant-tirant pour un réglage au 1/10 pour cette bague.
Diamétralement à défaut des 6 vis à 120° on peut placer des calles PVC pour obtenir un jeu de 0.15mm.
Le décallage diamétral entre verres se règle sur une plage de 2-3/10 grand maximum. Pour rempacer les 6 vis un callage diamétral sur chaque lentille peut suffire il faudra disposer de jeux de calles de différentes épaisseurs pour décaller diamétralement (mesurer car calle individuelle pour un bilan final et insertion finale d'une calle unique some des calles de test). C'est fastidieux mais on y arrive, le mieux étant ces 6 vis diamétrales (3 vis pour chaque verre, bien plus rapide).
Il y a ici un barillet alu sur le tube et il faut tirer parti de ce que l'on a et caller comme il faut.
Encore une fois, agiter le barillet callé doit laisser entendre des chocs doux des verres sans excès.

le callage axial,
mesurer la calle existante pour son épaisseur réelle et puis à mon avis changer pour 3 calles à 120° (l'alu c'est bien, métallique et place les verres mécaniquement et surement. Albal fait plusieurs épaisseurs. L'alu permet un "collage" naturel que le plastique ne fait pas sur le verre. Autrement le baume du canada fait merveille et ne stresse pas les verres si l'on veut coller ces calles. Pour le controle voir le système des franges d'young, le décallage des verres est sans influence notoire.
C'est de toute façon le premier réglage à faire.

l'alignement le plus critique,
Ils le sont tous surtout combinés.
Le réglage de valeur des calles d'épaisseur influe sur le chromatisme et le champs plan au foyer.
Le réglage diamétral entre verres influe l'image de diffraction avec une idée d'astigmatisme sur un axe (moustache), si une calle est fausse par rapport aux 2 autres il y a une fausse coma qui n'est pas corrigée par une collimation de barillet.
L'angle gobal de barillet ne fait que de la coma m^me petite, c'est le facteur le moins influant reletivement.
Maintenant c'est la résolution de ces 3 niveaux qui fera un strehl potentiel réel plus affirmé.
Ceci dit si le potentiel n'est que 80% de strehl (P/V4) ce sera beaucoup d'effort pour un gain relatif.
Mais si vous avez P/V6 soit 91% de strehl ce sera un travail bien porteur.
Quant à revenir sur les résultats de tests donnés sur astroforen, ce fût 90% de strehl rapporté qui ne signifie pas grand chose sauf à dire que les surfaces optique ne sont pas trop rugueuses c'est le P/V rapporté qui est plus représentatif (le strehl n'étant que défini que par rapport au rms cad la rugosité des surfaces).
Comme l'objectif n'était pas à son top alors il doit y avoir mieux au global, notamment le P/V (des aberrations de construction doivent s'amoindrir après réalignement et le rms rester idem).
Je ne pense pas que l'on puisse obtenir un 98% de strehl réel ce qui voudrait dire une optique parfaite avec P/V10 au mieux (ces optiques se comptent sur les doigts d'une main). Déja P/V6 ce serait une bonne gageure.
Pour ces manips je vous suggère une lampe néon, une étoile artificielle propre (10m de dégagement avec 900mm de focale), des oculaires très propres genre TV pour 300x (pas de barlow m^me TV) et la pratique du roddier pour chiffrer avant après (même sur la polaire).
Le décallage diamétral entre verres se voie très bien au sol sur étoile artificielle à fort grossissement (au sol on n'est pas gené par la turbulence avec 10m de distance, juste éviter les jours d'ensoleillement).
IL doit y avoir au final un disque d'airy bien circulaire pas une patate m^mem légèrement ovale (300 et plus, 430 sur ma 152mm).
Sur ma 152mm achro, il y a P/V5.5 par le roddier et un strehl de 90% frôlé, plus de 95% en raison du rms, 95% n'ayant pas de valeur propre à mon avis.
Stanislas

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Pour ce qui est de la formule optique, c'est un classique flint avant comme les semi-apo de chez Zeiss. Steinheil faisait déjà des apos sur ce principe au début du 20ième siècle.
Bien souvent, je cale mes objectifs avec la partie collante de simples Postit. Ça marche très bien.

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Pensez quand m^me que le post-it c'est du papier et cela varie avec l'humidité. Les 1 ou 2/100 de mm en variation de callage sont vite arrivés.
Quand le doublet est pointu cela dérive en qualité.
Et puis certaines colles après quelques années réagissent avec les coatings.
Stanislas

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Merci Serge.valle pour cette précision. Mais ça ne dit toujours pas pourquoi le choix de cette formule optique par rapport à la formule classique fraunhofer qui permet des courbures moindres sur les faces 2 et 3 des lentilles.
D'ailleurs sur les sites des fabricants de lunettes il n'y a en général aucune information concernant la formule optique utilisée. Oui c'est sur les termes apo, ED ,FPL53, extra low dispersion etc ...sont largement mentionnés mais rien sur le type de l'objectif lui même. C'est un peu dommage.
Pour la mise en température c'est logique, la lentille externe de l'objectif étant exposée à une température (généralement) plus froide lorsque l'on sort l'instrument, et bien la cambrure de la lentille avant se modifie très légèrement sous l'effet du gradient thermique (différence de température entre les faces 1 et 2 de la lentille avant)ce qui génère inévitablement mais de manière transitoire une sous ou sur correction. Il faudrait pour limiter le phénomène un verre avec un coefficient de dilatation proche de zéro, je ne sais pas si celà existe.
Bonne journée,

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Cette approche me surprend encore. En tout cas il peut s'agir d'un comportement assez loin de l'équilibre thermique du tube et non pas du doublet.
Ce que l'on y verrait c'est un renforcement du premier anneau de diffraction sur une étoile, caractéristique des tubes fermés par une lame ou un achromat fut-il apo.
Sur une 120 ou une 150 ce n'est pas aussi critique. Si c'est le cas il doit y avoir autre chose.
J'ai très souvent des images presque fixes ou fixes dans ma 152 achromat, bien centrées, bien alignées et collimatées, avec 330 et 430x, de -10 à 25°C.
Les verres sont chinois, mais pas d'origine synta, avec une souplesse de réglage avec des effets bien observables.
Les apo de 100 et 120 cn et une 132 montrèrent, une surface rugueuse, général, une collimation à parfaire, un décentrage pour un, mais pas à franchement parlé de problème de callage de verres. Des images flateuses mais pas pour des objets proche de la diffraction (disque planétaire réduit en dia, pas les étoiles doubles) avec des contrastes réduits.
Stanislas

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un "flint avant" en général c'est pour protéger un verre qui craint le contact atmosphérique.

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Surtout le frottement des poussières sur la face avant qui est un poison.
Sauf si l'on change de tube tous les 6-12mois comme aujourd'hui.
Stanislas.

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