Superfulgur 16 106 Posté(e) 21 décembre 2023 (modifié) La vie, c’est un lieu commun, est faite de rencontres. Rencontres fortuites, aussitôt oubliées, rencontres imaginaires ou fantasmées, avec quelqu’un qu’on ne croisera jamais, rencontres décisives, aussi, qui tracent une direction, un chemin, qu’on ne perçoit pas dans l’instant, mais qui se dessine, insensiblement, tandis qu’il se creuse, sans même qu’on s’en aperçoive. Alors j’ai eu la chance de rencontrer Daniel Pasquelin il y a un demi-siècle exactement. C’était à la Maison de l’Astronomie, à Paris – mais oui, vous pouvez toujours y aller, c’est au 35 rue de Rivoli – j’avais 14 ans, et mon oncle, pourtant opticien, venait de refuser de m’offrir une « lunette astronomique » que je désirais si ardemment pour explorer le ciel. La Maison de l’Astronomie, je l’avais découverte dans un journal, Ciel et Espace, trouvé chez le libraire, en face de chez moi, un journal totalement obscur, abscons, mais qui diffusait des publicités… pour la Maison de l’Astronomie. Là, dans l’ombre de la Tour Saint Jacques, parmi une forêt de tubes blancs, plus longs et compliqués les uns que les autres, parmi les livres qui promettaient des voyages étourdissants, vertigineux, je passais mes samedi après midi à rêver, jusqu’à ce que ma maman m’offre finalement une lunette de 60 mm Perl. Révélation. Passion. Vocation. Daniel Pasquelin, chaque samedi, me regardait du coin de l’œil admirer ses lunettes et télescopes, et il m’a mis, l’air de rien, subrepticement, le pied à l’étrier… Eh oui, j’ai nettoyé l’immense vitre du magasin de la rue de Rivoli, le samedi après-midi, j’ai, dans mon costume de velours cotelé, animé le stand de la Maison de l’Astronomie à la Foire de Paris, j’ai bossé, l’été, au rayon photo et astro, sous le regard sévère du patron, Pierre Chevet, et amical et complice de Yves Delaye et Claude Dordonnat, les « astronomes » de la maison. Et puis Daniel Pasquelin m’a écouté, l’air de rien, et c’est lui qui m’a dirigé vers Dunod, chez qui j’ai publié mon premier livre, et ses quatre éditions successives... C’est Daniel Pasquelin, encore, qui m’a mis en contact avec Ciel et Espace, dont j’ai été, un temps, Rédacteur en Chef. Je suis resté fidèle toutes ces années à la Maison de l’Astronomie, c’est là que j’ai acheté mon Celestron 5 – je me souviens de mon vertige, en revenant chez moi en métro, ligne 4 puis ligne 12, changement à Concorde, avec la précieuse malette noire, j’avais 17 ans – puis mon Celestron 8, et enfin mon télescope actuel, avec lequel je regarde aujourd’hui au loin, vers les quasars qui brillent dans le ciel de Paris. Merci, et RIP, Monsieur Pasquelin. Modifié 21 décembre 2023 par Superfulgur 17 10 1 Partager ce message Lien à poster Partager sur d’autres sites
MARCOPOLE 7 138 Posté(e) 21 décembre 2023 (modifié) souvenirs assez proches Serge j'ai discuté pas mal avec Daniel et j y 'ai acheté mon C8 orange (pas encore le C5 je crois) et j'ai aussi trimballé la grosse mallette bien lourde et le pied encombrant sous le bras dans le métro ligne 4 jusqu'à la station Alésia, j'habitais à proximité Modifié 21 décembre 2023 par MARCOPOLE 3 1 Partager ce message Lien à poster Partager sur d’autres sites
ALAING 58 902 Posté(e) 21 décembre 2023 J'ai bien connu aussi un magasin d'astronomie rue de rivoli. Mais ça s'appelait Devaux Chauvet ou un truc comme ça AG 2 Partager ce message Lien à poster Partager sur d’autres sites
serge vieillard 6 847 Posté(e) 21 décembre 2023 J'confonds peut-être mais celui du quai de la mégisserie, c'était qui alors ? Pour moi, ça a été là ma première adresse suite à quelques pubs d'anciennes revues 1 Partager ce message Lien à poster Partager sur d’autres sites
BL Lac 825 Posté(e) 21 décembre 2023 il y a 21 minutes, serge vieillard a dit : J'confonds peut-être mais celui du quai de la mégisserie, c'était qui alors ? Pour moi, ça a été là ma première adresse suite à quelques pubs d'anciennes revues Etablissements Jean Cerf, 20 quai de la Mégisserie à Paris 1er, à qq centaines de mètres du 33-35 rue de Rivoli dans le 4e. il y a 44 minutes, ALAING a dit : Mais ça s'appelait Devaux Chauvet ou un truc comme ça Devaux-Chevet. Daniel Pasquelin était devenu le gendre de M. Chevet. Il y a 1 heure, Superfulgur a dit : Eh oui, j’ai nettoyé l’immense vitre du magasin de la rue de Rivoli, Tout comme toi Serge, c'est la première tâche que j'ai eu à faire le 1er jour où j'étais arrivé dans le même magasin pour mon premier emploi rémunéré (après les stages à Paris-Meudon)... Il y a maintenant bien longtemps ! Et également d'où venait mon 115/900 Perl Merak. 3 2 2 Partager ce message Lien à poster Partager sur d’autres sites
alaindutexas 45 Posté(e) 21 décembre 2023 Je n'ai rencontré Monsieur Pasquelin qu'une seule lors de ma toute première visite de La Maison de l'Astronomie et ai beaucoup apprécié tant sa gentillesse que ses conseils portant plus tard sur l'achat d'une Vixen Halley 70, achat jamais regretté (je l'ai toujours). On rencontre parfois des gens qui ne laisseront aucunes traces dans votre vie et parfois une seule qui marquera la vôtre. Toutes mes condoléances à sa famille. 5 Partager ce message Lien à poster Partager sur d’autres sites
eric g 128 Posté(e) 21 décembre 2023 (modifié) Gamin, j'écarquillais les mirettes quand j'entrais dans la Maison de l'astronomie ou dans le magasin du quai de la Mégisserie. Mais je n'ai jamais osé demandé quoi que se soit, je regardais, je regardais... Et à l'époque, aussi, on pouvait compter sur les doigts d'une main les bouquins qui traitaient d'astronomie que je feuilletais à la librairie PUF bd St Michel. Arrgh séquence nostalgie!! Modifié 21 décembre 2023 par eric g 4 Partager ce message Lien à poster Partager sur d’autres sites
Huitzilopochtli 6 614 Posté(e) 21 décembre 2023 (modifié) Bonsoir, La maison de l'astronomie, une adresse connue, y compris de moi, qui suis à l'observation instrumentale ce que le cuistot Mc Do est au chef étoilé. J'y ai fait l'acquisition de deux instruments pour du visuel, le premier en 1978, un Perl-Vixen 150/750, très peu et très très mal utilisé, dans des conditions effroyables, le plus souvent à Créteil, par une fenêtre, au milieu des immeubles, l'autre en 1985, une petite lunette Halley 70 que j'ai pu trimbaler au Sénégal et qui m'a donnée beaucoup de satisfaction. A chaque fois je me souviens d'un accueil chaleureux, sans pour avoir vraiment connu les gens qui m'ont conseillé. Peut-être ai-je côtoyé brièvement Mr Pasquelin ?.. Modifié 21 décembre 2023 par Huitzilopochtli 2 Partager ce message Lien à poster Partager sur d’autres sites
Vivlepic 436 Posté(e) 21 décembre 2023 Un bien bel hommage qui me rappelle indirectement les voyages, de la Vendée - le ciel peut y être parfait - à Paris lorsque chaque année, je venais voir les soldes de la Maison de l'Astronomie en janvier, il y a bien longtemps. Ce visage, ce sourire affable, me rappellent bien quelque chose : des mots, un avis donné comme ça alors que je regardais passionnément le matériel exposé. Et puis ces mots à propos des Meade LX200, en 1994, je crois : " Inscrivez-vous donc au club." Quelques mois plus tard, Meade proposait un rabais phénoménal à qui était inscrit. Il était trop gros pour une mallette, ce SC ! Mais, j'ai adressé un chaleureux mot de remerciement à ce monsieur. 1 1 Partager ce message Lien à poster Partager sur d’autres sites
Kirth 4 250 Posté(e) 21 décembre 2023 Il y a 4 heures, Superfulgur a dit : je me souviens de mon vertige, en revenant chez moi en métro, ligne 4 puis ligne 12, changement à Concorde En 1995, vingt ans, je sortis du même magasin, lesté de mon 115 Paralux d'occasion à trépied bois. Changement a Chatelet puis gare du nord, arrêt Epinay-Villetaneuse. 1 1 Partager ce message Lien à poster Partager sur d’autres sites
Kaptain 5 880 Posté(e) 21 décembre 2023 J'ai longuement feuilleté le catalogue papier extraordinaire de la Maison de l'Astronomie. Je rêvais devant la "haute résolution" des C8, que j'ai fini par acheter en 1986. C'est-à-dire un des très mauvais numéros que Celestron fabriquait à la chaîne pour le retour de la comète de Halley. C8 pas aidé faut dire par ma parfaite ignorance de l'importance d'une bonne monture ni de la collimation, le tout en observant depuis une fenêtre. Une véritable catastrophe… Sincères condoléances à la famille et aux proches. 2 Partager ce message Lien à poster Partager sur d’autres sites
Jean-Baptiste IGONETTI 7 Posté(e) 31 décembre 2023 Mes parents m'ont acheté ma première lunette, une 60 mm à l'âge de 12 ans, à la Maison de l'Astronomie. Délaissée pendant des années car très peu au fait d'une mise en station et de sa bonne utilisation, je suis vraiment devenu un passionné bien plus tard, alors étudiant à Paris 6 en Sciences de la Matière. Je cherchais un job étudiant et j'ai frappé aux portes de la Maison de l'Astronomie. Mon entretien s'est déroulé dans le bureau de Monsieur Pasquelin, qui côtoyait à l'époque la partie du magasin où étaient préparés les emballages, une fois le matériel vendu. Monsieur Pasquelin m'a donné ma chance, j'ai pu travailler pendant 6 mois au sein de ce temple de l'astronomie situé à l'époque au deuxième étage. Chaque jour, je prodiguais conseils et je transmettais ma passion à des astronomes amateurs mais parfois trop expérimentés pour moi. J'y ai appris tant de choses, quel plaisir de travailler tout en imaginant un jour peut-être acquérir une de ces fantastiques machines à observer le ciel. Monsieur Pasquelin était bienveillant, chaque samedi il allait chercher des pâtisseries que nous dégustions dans l'arrière boutique. Il a même discuté avec ma mère en insistant sur le fait que je devais poursuivre mes études. J'ai eu la chance d'avoir mon premier Meade (un LX 10), à la fin de mon contrat, et , 28 ans plus tard, me voilà le nez plongé dans l'astrophoto. Devinez où j'ai acheté le matériel ... RIP M.PASQUELIN, impossible d'oublier ces années là. Et que sont devenus Didier ? le Libraire, Franck ... au plaisir de se revoir un jour. 7 Partager ce message Lien à poster Partager sur d’autres sites
Bernard Augier 1 254 Posté(e) 1 janvier Il y a quarante années, j'avais déjà "Le" Serge Brunier "Nébuleuses et galaxies: astronomie du Ciel profond". Mais un ouvrage me faisait rêver, difficile d'accès en province, et tellement essentiel. C'est lors de mon premier voyage à Paris que j'ai pénétré dans ce temple de l'astronomie, Rue de Rivoli, où étourdi par tous ces instruments inaccessibles pour mon budget, j'ai pu enfin me procurer la fameuse Revue des Constellations! Je l'avais enfin dans mes mains avec sa pochette de cartes "à l'ancienne". C'est toujours, à ce jour, un des fondamentaux de ma bibliothèque. Dix ans après, début des années quatre vingt dix, mon dobson 400 Starfinder, une folie démesurée, je l'avais tout logiquement acheté à la Maison de l'Astronomie... 2 Partager ce message Lien à poster Partager sur d’autres sites