jackbauer 2

Adieu PLATO

Messages recommandés

Le dernier n° de C&E consacrait un article intéressant sur l’ESA et son exaspérante lenteur pour choisir les prochaines missions spatiales, au grand désespoir des scientifiques qui consacrent une partie de leur vie à bosser sur des projets qui ne verront jamais le jour.

Et en plus ils choisissent mal…

Dans le cadre des missions dites « M » (budget moyen), 3 missions étaient retenues en dernier lieu pour 2 lancements prévus : PLATO (une sorte de KEPLER en mieux), SOLAR ORBITER (beaucoup moins bien que Solar Probe prévu par les américains) et EUCLID, consacré à l’hypothétique energie noire.
On pensait que PLATO serait logiquement retenu, vu les promesses et l’engouement suscité par les exoplanètes : que dalle….
http://www.esa.int/export/esaSC/SEMOZ59U7TG_index_0.html

Tout au plus peut-on lire en bas :
« …The Science Programme Committee decided to maintain the PLATO mission, not selected for a flight opportunity on this occasion, as a possible competitor for a future flight opportunity… »

Traduction : votre projet PLATO on verra ça en 2060

Partager ce message


Lien à poster
Partager sur d’autres sites
C'est sûr que c'est rude pour ceux qui ont travaillé dessus. Mais l'une des motivations n'est-elle pas de se dire qu'avec Kepler il y a des tonnes et des tonnes de candidats, et qu'il est plus intéressant de travailler maintenant en priorité sur des caractérisations plutôt que de nouvelles détections ?

Partager ce message


Lien à poster
Partager sur d’autres sites
Justement côté caractérisation des exoplanètes, il reste encore la mission EChO (Exoplanet Characterisation Observatory) encore en lice pour la mission M3 (lancement en 2020-2022) du programme Cosmic Vision 2015-2025 de l'ESA ...

Seulement une chance sur quatre vu qu'il existe trois autres propositions candidates mais avec peut-être un petit bonus supplémentaire après l'abandon de PLATO ? Décision vers juillet 2012.
http://sci.esa.int/science-e/www/object/index.cfm?fobjectid=48467
http://sci.esa.int/science-e/www/area/index.cfm?fareaid=124

Partager ce message


Lien à poster
Partager sur d’autres sites
quote:
Justement côté caractérisation des exoplanètes, il reste encore la mission EChO (Exoplanet Characterisation Observatory) encore en lice pour la mission M3 (lancement en 2020-2022) du programme Cosmic Vision 2015-2025 de l'ESA ...

Oui voilà, c'est pour ça que je parlais de caractérisation, pas de grosse surprise, la probabilité que deux missions exoplanètes passent simultanément était assez faible. Les personnes intéressées se doutaient bien qu'une des deux ne passeraient pas si je me souviens bien de certaines discussions informelles.

Partager ce message


Lien à poster
Partager sur d’autres sites
Donc la science servie sur un PLATO c'est fini.

Partager ce message


Lien à poster
Partager sur d’autres sites
Sauf erreur de ma part, à peu près tout le monde en dehors des gens impliqués dans PLATO considèrent que PLATO souffre de pas mal de problèmes et que ses concurrents exoplanètes ne sont certainement pas moins bons. Il semble un peu prématuré de crier au scandale... En tout cas, il faudrait étayer votre propos.

Gardez aussi à l'esprit que les projets concurrents à PLATO pour cet appel d'offre là ne comportaient sans doute pas moins de scientifiques motivés et pas moins d'intérêt scientifique, et que donc, dans tous les cas, les décisions prises font certes beaucoup d'heureux, mais encore plus de malheureux, c'est inévitable. Si vous ne voulez pas faire partie des malheureux, ne vous joignez à une mission qu'une fois celle-ci sélectionnée. Sinon, il y aura toujours un risque que cela se passe mal. Ainsi va la vie de la compétition scientifique.

Partager ce message


Lien à poster
Partager sur d’autres sites
« …avec Kepler il y a des tonnes et des tonnes de candidats, et qu'il est plus intéressant de travailler maintenant en priorité sur des caractérisations plutôt que de nouvelles détections ? … »
(JLD)

En effet, cette mission se déroule très bien et les candidats sont déjà au nombre de 1700 au dernières nouvelles, mais pour les confirmer en vitesse radiale c’est une autre paire de manches, l’équipe de COROT en sait quelque chose…
Même si en définitive de nombreuses planètes seront confirmées (et parmi elles des « earth-like ») elles souffrent d’un handicap : elles sont loin, très loin à des centaines, des milliers d’années lumière.
Caractériser leur atmosphère nécessitera un interféromètre du calibre de DARWIN. Mais faut-il se faire encore des illusions ? Pour des raisons technologiques et surtout budgétaires, il faut se résoudre à l’idée que cela ne se réalisera pas de notre vivant (à moins que certains d’entre nous ne vivent très vieux…)
L’objectif de PLATO était justement de trouver des cibles intéressantes autour d’étoiles de notre proche banlieue, à portée de canon de l’EELT ou du JWST
Les observations au sol vont sans doute en découvrir, mais peut-être pas suffisamment.


« …à peu près tout le monde en dehors des gens impliqués dans PLATO considèrent que PLATO souffre de pas mal de problèmes…
« …il faudrait étayer votre propos… »
(dg2)

Ah bin, je trouve que s’il y a des propos à étayer c’est bien les votre !
Le bon peuple serait heureux d’apprendre les problèmes (?) dont souffre ce projet !
Ainsi donc, après l’annulation d’EDDINGTON (pour raisons budgétaires) il y a quelques années, c’est maintenant PLATO qui dégage : on dirait que l’ESA fait tout pour éviter les exoplanètes. Trop à la mode peut-être ?
Bravo pour EUCLID, cette mission va sans doute apporter de belles découvertes, mais pourquoi choisir de lancer un 863ème satellite consacré au soleil (pompeusement décrit comme orbitant à 60 rayons solaires, alors que le SOLAR PROBE américain fera du rase-motte) ?

communiqué de presse du CNES sur les 2 missions retenues : http://www.insu.cnrs.fr/co/univers/observer-modeliser/espace/la-france-en-1ere-ligne-dans-la-selection-finale-des-2-missions-du

[Ce message a été modifié par jackbauer 2 (Édité le 06-10-2011).]

Partager ce message


Lien à poster
Partager sur d’autres sites

Jackbauer,
Il m'arrive parfois de me demander si les missions spatiales reflètent leur intérêt scientifique ou la puissance des lobbies associés. En astronomie, l'exoplanétologie est une discipline jeune, avec peu de membres. En comparaison, par exemple, la communauté des hautes énergies est plus ancienne et plus nombreuse.

On ne compte plus les observatoires X, gamma, lancés depuis trente ans, et dont aucun d'entre nous n'est capable de dire ce à quoi çà a bien pu servir, puisque à chaque fois, le communiqué de presse associé nous promet que le bazar va nous "révéler le secret des trous noirs".

Bon, je caricature, c'est peut-être aussi parce qu'un télescope gamma ne fait pas de chouettes photos comme Hubble, ou bien qu'il ne cherche pas d'autres civilisations, en tout cas, je vois les choses un peu comme çà...
Cela dit, si c'était que mon avis, çà n'intéresserait personne, mais les gens, à l'intérieur de la communauté exoplanètes, pensent rigoureusement la même chose...

S

Partager ce message


Lien à poster
Partager sur d’autres sites
Par contre et par exemple, WISE en IR vient de sortir tout plein de résultats probants avant et durant l'actuel congrès EPSC-DPS à Nantes.
C'est un observatoire spatial très prolifique boosté évidemment par une grosse com très US mais les anvancées significatives dans le domaine sont là, coté NEO (NEOWISE), naines brunes (L, ...) dont quatre candidates de très faible masse seraient, seraient (sous réserve de confirmation) positionnées du côté du nuage de Oort ce qui constituerait une découverte extraordinaire (J. J. Matese and D. P. Whitmire
Searching the WISE preliminary catalog for massive planets in the Oort Cloud)

... Et beaucoup de données reste à exploiter pour connaître la distance des sources, par exemple.

A contrario, qui se souvient des résultats d'ISO ?

Partager ce message


Lien à poster
Partager sur d’autres sites

Le retour du come-back de la vengeance ??
http://www.futura-sciences.com/magazines/espace/infos/actu/d/astronautique-cinq-projets-vision-cosmique-esa-51920/

Le 20 février prochain, l’ESA va rendre publique son choix pour une nouvelle mission dans le cadre du programme Cosmic Vision, avec un lancement prévu vers 2024

5 projets restaient en compétition :

- PLATO (transits d’exoplanètes) une sorte de KEPLER destiné plus précisément à notre voisinage
- ECHO (Analyse des spectres des exoplanètes en transit)
- MARCO POLO (retour d’échantillons d’un astéroïde)
- LOFT (astronomie X)
- STE.QUEST (Effets de la gravité sur la matière et le temps)

Les rumeurs laissent entendre que PLATO serait cette fois retenu…
Réponse le 20 !

Partager ce message


Lien à poster
Partager sur d’autres sites
quote:
LOFT (astronomie X)

Faire du X dans le LOFT, ça a déjà été fait...

Je suis déjà loin...

Partager ce message


Lien à poster
Partager sur d’autres sites
Oups pardon, j'ai cru lire "adieu Clato", chuis con moi.

Partager ce message


Lien à poster
Partager sur d’autres sites
VL, cette vanne là, elle est bonne...

PS : Oui, Plato tient la corde, d'après mes infos...............

Partager ce message


Lien à poster
Partager sur d’autres sites
"VL, cette vanne là, elle est bonne...", champagne !!!!

Partager ce message


Lien à poster
Partager sur d’autres sites
Dans le cas où la "planète" est détectée par son transit devant l'étoile savez vous comment on la différencie d'une naine brune ?

Partager ce message


Lien à poster
Partager sur d’autres sites
Le problème est que la frontière est floue entre planètes géantes et naines brunes ; Par convenance les astronomes estiment qu'au delà de 13 masses jupitériennes on a affaire à une naine brune
Encore faut-il pouvoir determiner la masse de l'objet ; Si lors du transit on ne peut déterminer que son rayon, il n'est pas évident de trancher...

Partager ce message


Lien à poster
Partager sur d’autres sites
Merci Jack, c'est ce que je pressentais . Donc le chiffre actuel des découvertes est peut-être surestimé ...

Partager ce message


Lien à poster
Partager sur d’autres sites
Alain31 :
"Donc le chiffre actuel des découvertes est peut-être surestimé ..."
Oui mais non , y a-t-il vraiment une différence de nature entre grosse planète et petite naine brune ? ou est-ce nous qui plaçons une frontière artificielle entre les deux ?

Partager ce message


Lien à poster
Partager sur d’autres sites
ChiCyg, dans notre système solaire nous connaissons des planètes telluriques et des planètes gazeuses . Mais pas de naines brunes qui produisent leur propre énergie . Alors quand on parle d'exoplanètes il me semble qu'il faudrait exclure les naines brunes qui sont tout de même des étoiles, faiblardes je te l'accorde.

Evidemment pour les cas limite on ne peut trancher mais je suppose qu'on les nomme pour la plupart "exoplanètes" parce que...devinez !

Partager ce message


Lien à poster
Partager sur d’autres sites
Alain31, dans notre système solaire on ne connait pas de planète qui fasse 22 fois la masse de Jupiter (au moins car on ne connait pas l'angle sous laquelle l'orbite est vue sauf s'il y a occultation) et avec une excentricité de 0,26 ou de 14 fois la masse de Jupiter au moins avec une excentricité de 0,82 ou de 10 fois la masse de Jupiter au moins et une période d'à peine un jour. Et pourtant on les a observées.

Ces objets sont-ils comparables ? si oui, en quoi les naines brunes seraient différentes ? A partir de 13 fois la masse de Jupiter une planète peut brûler son deuterium : c'est donc une étoile ?
On peut définir une naine brune comme devant se former en dehors de la sphère d'influence d'une étoile, mais alors les naines brunes en couple avec une étoile doivent être considérées comme des planètes ? Et les planètes isolées comme des étoiles ?

Partager ce message


Lien à poster
Partager sur d’autres sites
C'est pourquoi les astronomes deviennent prudents, dans les publications ils utilisent de plus en plus le terme "substellar companion"

Ceci dit ces énormes objets sont proportionnellement très minoritaires, la planète type de la galaxie se situe entre le rayon de la Terre et celui de Neptune, c'est à dire un monde qui n'existe pas dans notre système...

Partager ce message


Lien à poster
Partager sur d’autres sites
"la planète type de la galaxie se situe entre le rayon de la Terre et celui de Neptune"
ça on n'en sait rien pour l'instant : nos statistiques souffrent pour l'instant d'un sacré biais observationnel.
En particulier les plus petites masses et les périodes longues échappent encore à notre détection, donc à ce stade rien ne permet d'affirmer qu'elles sont minoritaires.
D'autre part pour caractériser complètement un système, il faut aussi savoir sous quel angle on l'observe, ce qui reste loin d'être trivial à part pour ceux qu'on détecte par transits. Comme cela concerne au mieux 1 à 2% des systèmes, il y a encore du pain sur la planche, notamment pour que les petits corps "existent" de façon représentative dans la statistique - au moins dans un rayon de quelques centaines à quelques milliers de parsecs autour de nous...
N'oublions pas que pour un observateur distant, la Terre n'est détectable par transit que pour 0.5% des incidences environ, sinon on passe tout simplement à côté, surtout si on n'observe pas assez longtemps pour statuer sur son existence ou sa non-existence

Partager ce message


Lien à poster
Partager sur d’autres sites

Créer un compte ou se connecter pour commenter

Vous devez être membre afin de pouvoir déposer un commentaire

Créer un compte

Créez un compte sur notre communauté. C’est facile !

Créer un nouveau compte

Se connecter

Vous avez déjà un compte ? Connectez-vous ici.

Connectez-vous maintenant