PerrouriefhCedric

Maksutov 127 : exemples d'observations

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Salut,

 

J'ouvre ce sujet entre autres pour les débutants et/ou autres personnes intéressées par l'achat d'un Mak 127 (j'ai constaté qu'il y en avait pas mal ! ;)) qui se demandent ce qu'ils peuvent espérer tirer de ce matériel. Voici donc quelques comptes-rendus dans des situations diverses de lunaison, avec différents objets observés en fonction. J'alimenterai au fil du temps et des nouvelles observations, et vous êtes bien sûr les bienvenus à participer (même si vous n'avez pas exactement le même Mak ;))

 

Je possède un Mak SW 127/1500 (le fameux tube bleu !) depuis une dizaine d'années, mais je le redécouvre avec plaisir depuis la vente de mon lourd Dobson ! :)

 

Observations du 22 octobre 2018

 

- Saturne et M25

 

Saturne est basse sur l'horizon sud-ouest. Dans le Pentax XW 20 (grossissement 75x), elle est petite, souffre de la turbulence et de la dispersion atmosphérique. Pourtant, l'image est loin d'être affreuse, ce n'est pas un pâté, c'est même plutôt fin malgré les désagréments cités. Les anneaux assez ouverts se détachent sans équivoque 100% du temps, et dans les trous de turbulence on voit bien comment ils "coupent" le globe en passant devant lui, masquant toute la partie inférieure. Cette coupure est matérialisée par une bande très sombre caractéristique qui épouse la forme arrondie des anneaux et les sépare du globe tronqué. Cette ombre est visible 1/4 à 1/3 du temps, mais quand elle y est elle y est et c'est très joli. Il faut rappeler que Saturne n'est qu'à une quinzaine de degrés au-dessus de l'horizon, tout au plus !

 

Le passage à un grossissement de 150 fois (Delos 10) n'apporte rien de plus sur Saturne, pas de bandes nuageuses contrastées sur le globe. Ha oui, peut-être la division de Cassini qui semble vouloir s'extraire de la turbu sans vraiment y arriver. Mais soulignons quand-même que ce doublement du grossissement n'a pas non plus dégradé l'image ! :) On note aussi la présence de Titan non loin de là.

 

Juste à côté de Saturne, M25 entre entier dans le champ du Delos 10. Ses quelques étoiles les plus brillantes sont largement visibles en vision directe et je suis très satisfait de leur piqué pour un grossissement de plus de 1D dans la turbulence de l'horizon. Pour aller plus loin, quelques étoiles beaucoup plus faibles se laissent deviner dans ce fond de ciel très éclairci par la quasi pleine Lune. Bien sûr on ne peut pas les compter tellement c'est subtil, mais il n'y a aucun doute possible, on a bel et bien un amas ouvert sous les yeux.

 

- Mars

 

Je pensais que cette cible plus haute que la précédente souffrirait moins de la turbulence, mais il n'en fut rien ! Dès 75 fois l'image bouillonne, pourtant on arrive quand même à sentir que la surface est contrastée. De façon moins évidente qu'au C14 (quelle est la part du diamètre, de la turbulence, de la clarté de l'atmosphère ?), mais en tout cas il y a bien un prémisse de contraste. Je ne m'y attarde pas (j'ai un doute après coup, je ne sais pas si la mise au point était vraiment au top car la turbu était étonnamment forte, signe parfois d'une légère défocalisation. Ma foi...)

 

- La Lune

 

Voici le dernier objet, et le clou de la soirée. Je ne comprends pas comment marche la turbulence. Elle en souffrait aussi, mais beaucoup moins. C'est avec ce genre d'observation qu'on peut juger la qualité optique de façon assez sûre, et je dois dire que je n'ai pas été déçu :) Ce télescope m'avait déjà surpris cet été par la finesse des images planétaires quand l'atmosphère était stable, mais je n'avais pas eu l'occasion de le pousser comme hier soir dans ses derniers retranchements en observation lunaire.

 

La turbulence est là, mais sans plus. L'image est fine, ciselée, pure, dépourvue de toute aberration. Pour le coup, je n'ai pas de doute sur la mise au point que j'ai soigneusement réglée jusqu'à avoir le meilleur contraste (qui ne laisse pas à désirer). Je passe du XW 20 au Delos 10 sans qu'il y ait un chouia de différence question netteté. Les fronts de turbulence se voient juste un peu plus, donnant l'impression amusante d'un pli rectiligne qui avance à la surface de la Lune. Mais c'est tout... je m'attarde sur les cratères Pythagore, Philolaus ou encore Carpenter, pris dans le terminateur ou proches de lui. C'est un régal de finesse et de contraste, on embrasse du premier regard leur contour qui descend en gradins, formant des strates à peu près circulaires et concentriques qui se touchent par endroits, se confondent puis s'écartent à d'autres. Leurs pitons centraux, simples ou doubles selon le cratère, sont très nets, éclairés ils ressortent de l'obscurité du fond du cratère.

 

L'image est tellement bonne que je pousse le grossissement à 330x avec le Delos 4,5, pour voir ce que ça donne. Hé bien, à 2,6D, le piqué reste diabolique (je ne dis pas "correct", non, l'image n'a carrément rien perdu en netteté par rapport au XW 20, ou alors ce n'est quasiment pas perceptible O.o). La turbulence assombrit l'image par vagues, quand même assez espacées, mais rhâ là là, le contraste, les détails sont toujours là, ils ne sont pas pâteux du tout, au contraire on en voit même des nouveaux. D'autres reliefs dans le fond des cratères les mieux éclairés accompagnent les pitons centraux, le sol tourmenté de leurs environs apparaît clairement, précisément, bosselé, dans les trous de turbulence. Notamment autour de Philolaus (dont je ne connaissais rien avant hier soir, étant un ignare total en lunaire !). J'y reste longuement et songe abasourdi à un truc...

 

4,5 est ma plus courte focale (aussi la plus courte que j'utilisais généralement sur mon Dob 350 à f/4,5 xD). Mais vu la qualité d'image presque hallucinante, on aurait pu monter tranquillement à 3D. Et après ? 3,5 ? 4 ??? O.oO.o Non je vous jure, à 2,6 il ne souffrait pas du tout, mais alors pas du tout du tout. (Bien sûr je tiens à préciser pour enfoncer le clou que la collimation n'a jamais été touchée une seule fois en 10 ans ! Je sais même pas comment ça marche xD)

 

Enfin bref, pour une première batterie de test, je suis vraiment très satisfait, je me suis même régalé. Ca promet pour les observations planétaires les nuits de bonnes conditions. D'autres comptes-rendus d'observations à venir, mais déjà ça peut vous donner une première idée ;)

 

PS comme c'est d'usage sur d'autres posts, je joins une image (pas de moi !) de la zone dont je parle :

 

th-1.jpg.d8aa9437dd859055767961822516c3c2.jpg

 

Pythagore, à gauche, était pris dans le terminateur, Carpenter au-milieu est situé au bout d'une sorte de coeur pointé vers la droite (qui ressortait magnifiquement bien d'ailleurs ;)) , et Philolaus, le grand et profond cratère sur la droite avec ses deux pitons centraux.

 

Source de l'image : http://www.astrosurf.com/astromak/vierge3.html

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bonsoir,

j'ai possédé ce tube pendant quelques années et je m'y retrouve dans ces comptes-rendus (en déplacement à la campagne et sur Saturne, Titan était naturellement visible ainsi que 3 autres satellites). Son domaine de prédilection était bien sûr la Lune, les planètes et les étoiles doubles sur lesquelles ce mak se défend très bien (bon piqué).

Dans mes souvenirs et sur le ciel profond, pas mal de cibles sont accessibles, surtout les amas ouverts;  Je suis passé depuis au mak 180 et j'y retrouve les mêmes qualités avec en plus un ciel profond qui devient largement plus abordable, surtout les amas globulaires.

merci et bon ciel

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Bonsoir @Cédric Perrouriefh

 

Très bonne idée ce post sur l'un de mes tubes favoris !

 

Je vous le présente en action :

mak127sw3.thumb.jpg.94dfd5e789303c10602f24e523086cde.jpg

 

j'aurai deux questions :

1/ avez-vous installé dessus un PO Crayford ? si oui lequel ?

2/ avez-vous des référencs de tubes d'extension se vissant sur un filetage SC (bague de conversion SC sur le Mak127) avec un filetage SC mâle en sortie pour y fixer un Crayford SC ?

 

Merci de vos retours les amoureux du Mak127 !

 

Bon Ciel

 

Frank

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C’est un tube très polyvalent, outre les images en planétaire.

ce tube donne des images très correctes en ciel profond.

sauf peut-être sur les amas globulaires, granuleux mais un peu fade.

j’aime bien ce tube sur des nébuleuses comme la lagune.

stephane 

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Cédric, cela peut faire un joli matériel de voyage, non ? Sur ta photo, je reconnais également une sacré ligne d'oculaire (Plössl Celestron) que j'avais beaucoup appréciée à l'époque. Ton Sky watcher est sublimé par l'ajout de bons accessoires et de plus, les Maksutov ne déçoivent que rarement quelque soit la marque. Même en ciel profond grand champ, tu auras de bonne surprises à l'oculaire ...    Fabrice M.

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Merci Stéphane et Fabrice ! :) Puisque vous mentionnez tous les deux le ciel profond, je rajoute que j'ai prévu de m'y frotter (puisque c'est ce qui m'attire le plus ;)) dès que la lunaison le permettra, pour que les observations relatées couvrent le plus grand champ des possibles. Les souvenirs de ciel profond avec ce télescope sont lointains et imprécis, forcément remplacés par ceux du Dob que j'ai utilisé entretemps... Merci pour vos conseils ! ;)

 

PS @Sky runner La photo n'est pas de moi, je ne connais pas encore les Plössl Celestron. Par contre j'apprécie grandement les Delos et XW pour leurs multiples qualités. Ce sont des oculaires confortables et quasi parfaits optiquement qui m'ont charmé autant sur le Dob à f/4,5 que sur le Mak à f/plus de 10.

Modifié par Cédric Perrouriefh
  • Confus 1

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Bonjour,

 

La nuit dernière était belle, malgré un fort mistral. J'ai donc pu continuer les essais du Mak 127, pour la première fois depuis des années, en ciel profond.

 

La soirée avait déjà bien commencé lorsque j'ai pris la route, avec un minuscule croissant lunaire dans les lueurs orangées du couchant. Mais le temps d'arriver sur le lieu d'observations, il n'était plus là depuis longtemps déjà ;)

 

Chaudement couvert, je monte le télescope sous un vent glacial. Je n'ai pas encore fait tous les bricolages nécessaires sur cet appareil depuis que je le réutilise, je n'ai donc ni GoTo (ça c'est d'origine), ni viseur fonctionnel. Je pointe tous les objets au pif et me cantonnerai donc ce soir, en attendant mieux, à des cibles évidentes.

 

Je commence donc par M42 à G 75x dans le XW 20. La nébuleuse est encore basse sur l'horizon, le trapèze est vu une grande majorité du temps comme un triangle irisé par la dispersion atmosphérique. Le contraste est quand-même là, des zones très sombres enveloppent M43, des nervures noires semblent partir du trapèze à 120• les unes des autres, formant une sorte d'étoile à trois branches dont deux d'entre elles rejoignent les extrémités de l'"arc en ciel". Celui-ci n'est pas très coloré, mais a une extension perpendiculaire à peu près de même diamètre angulaire, repartant vers l'intérieur de la nébuleuse. On devine d'autres boursouflures sombres juste derrière l'arc en ciel en partant du trapèze. Et bien sûr, de lointaines extensions diaphanes mais contrastées, les fameuses "ailes". C'est moins coloré et marbré qu'au Dobson 350, forcément, mais c'est quand même déjà très joli !

 

Un peu plus loin, NGC 1977 est bien là, bon, je reconnais, surtout parce que je le savais ;) Moins évident qu'au 350 là aussi, mais on sent quand même de la nébulosité entre les étoiles...

 

Malgré le vent et les tremblements induits, je sors le Delos 10. Le trapèze apparaît maintenant entier, on voit les quatre principaux membres. Les cavités sombres jouxtant l'arc en ciel sont plus évidentes en vision directe. Le contraste semble augmenté, on en devine maintenant dans la longueur du filament de l'arc lui-même. Assez chouette !

 

Puis, comme je suis aussi là pour expérimenter, je passe ensuite au Delos 4,5, soit un grossissement de 330 fois. La nébuleuse est plus grossière, comme un dessin d'enfant divisé en grandes zones de contraste différent, mais celui-ci a malgré tout encore augmenté dans l'arc-en-ciel par rapport au grossissement précédent ! Pfiou... Sans la motorisation, le trapèze défile en quelques petites dizaines de secondes d'un bout à l'autre du champ. Même si on ne voit pas l'étoile E, le vent ne le permettant pas, le piqué des étoiles visibles reste surprenant pour un grossissement de 2,6D dans ces conditions assez mauvaises !

 

J'observe ensuite M31 qui commence à redescendre du zénith où elle était trop difficile d'accès à ma monture azimutale monobras. Ha bien voilà une belle image ! Des extensions à perte de vue dès 75x, la principale bande sombre est là, de façon évidente. En vision décalée on perçoit la seconde (et mon ciel n'est pas parfait, c'est donc assez encourageant !), et plus étonnamment, du contraste dans le corps de la galaxie, de larges zones plus claires, même si c'est infime, entre le noyau et les extrémités. Je n'y avais jamais porté attention avec le 350 !

 

M32 ressemble à une étoile mal définie, à peu près circulaire, son coeur est plus brillant et son contour diffus. M110 est assez fantomatique, mais accessible sans équivoque en vision directe 100% du temps.

 

J'observe ensuite M33 dans mes jumelles 10x60 où elle saute aux yeux. J'ai un moment l'idée d'y aller avec le Mak, mais l'absence de chercheur, la fatigue et le vent glacial ont raison de ma motivation. La nuit avance, j'ai déjà passé de longues heures sur les objets précédents !

 

J'arrête là pour cette fois, à nouveau ravi de ce petit bestiau ! Dès que j'aurai monté un Telrad et trouvé un meilleur système d'alimentation que ces piles qui craignent le froid, d'ici quelques semaines, je creuserai encore plus profondément le ciel d'hiver ! ;)

 

___

 

@Sky runner je viens de remarquer que tu as mis un smiley "confus" à mon dernier message. Était-ce parce que je ne suis pas à l'origine de la photo publiée ? Si tel est le cas, je précise que je l'avais bien mentionné dans mon message initial avec ajout d'un lien vers la source de l'image, justement pour qu'on ne m'en attribue pas à tort la paternité ;)

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Salut , 

 

j'observe beaucoup avec mon etx 125 , et te rejoins sur la qualité optique de ces petits tubes ! Toujours performants et souvent bluffant , cet été j'ai passé de longs moments  sur Mars avec un hyperion de 3,5 donnant un petit 542x de grossissement ...plus de 4d , la c'est sur j'étais bluffé !! Évidemment sous un ciel parfait , dénué de toutes perturbations, c'est d'ailleurs la première année ou j'ai eu droit à autant de belles nuits , dont trois complètement parfaites , où les observations commençaient à 23h et se terminaient au lever du jour, un régal !! 

 

C'est pour moi l'instrument de voyage idéal malgré sa focale un peu longue , réducteur de focale possible, sur les objets "brillants" du cp il donne quand même de bons résultats, j'ai un souvenir de m13 avec un hyperion de 10 (190x) des plus plaisants !! 

Bien sûr il reste surtout axé planétaire , Saturne m'a montré une surface contrastée et détaillée comme je ne l'avais jamais vu avec mon dobson de 300 f5 , quel piqué !

idem sur Mars , que j'avais totalement loupée il y a quelques années à la dernière opposition, comme relaté plus haut , a 542x c'était magique !  

Bon je ne parle même pas de la lune ou pour elle le mak est l'instrument de prédilection, on peut tout se permettre ou presque ! 😀😀

 

tu l'auras remarqué, comme toi , j'adore mon mak 125 , et je conseille à tout le monde de s'en procurer un !! 😉😉😍

 

bon ciel

seb

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Merci avec un peu de retard @sbab pour ta contribution... décisive ! ;)

 

542x, 4D, houa ! Ca ne m'étonne pas tant que ça, vu comme 2,6D passe encore très bien, mais merci dans tous les cas de nous en faire part :)

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Hello Cédric,

 

Je me doutais que je lirai bientôt l'un de tes CROA réalisés avec ton Mak SW 127/1500.

Quel plaisir de suivre la description des objets, et plus particulièrement, celle de la surface lunaire, dont l'observation détaillée constitue l'une de mes principaux centres d'intérêts. Ta description de la vision de la région située entre Pythagore et Philolaus au Mak 127, complétée par une image aidant à la compréhension, est une invitation à découvrir ou redécouvrir l'astre Séléné  au 12ème jour de lunaison. Bravo. 

2,6xD est une superbe performance pour ce beau maksutov.

 

Jean-Noël 

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Salut Cédric,

Sympa de voir comment se comporte ton petit mak, ça à l'air d'être une bonne (demi-)surprise!

Astronomicalement
José

  • Merci 1

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@Cédric Perrouriefh

 

Oui c'est beaucoup beaucoup et peut paraître un peu optimiste mais c'était bien le cas , et c'était sympa surtout ! j'ai revendu une lunette achro récemment avec laquelle j'atteignais facilement 3,5d , si j'argument c'est simplement pour dire qu'un bon instrument sous un bon ciel peut prétendre a quelques folies en terme de grossissements !

 

bon ciel

seb

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    • Par lolodobs
      Allez j'envoie...
       
      NAT2024, récit d'aventure astronomique:
       
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      Voici ma liste :
      22h30 NGC 3067 + 3C232 (=Ton 469 5 Giga AL) Léo 
      .C/2022 E2 (ATLAS) (Gem)
      . 23h15 +HCG 57, le Sextette de Copeland  Lion NAV7
      . 23h20 Antennes NGC4038 (corbeau) S  22°
      . 23h30 hcg61 (com) the box NAV7
      . 23h30 C/2023 A3 (Tsuchinshan-ATLAS) (vir)
      . 00h T CrB super Nova 
      .hcg68 (ccv) 5gal +étoile orange NAV7
      . 00h30abell 39 (Her)astro surf mag 
      .2h30 hcg79 sextet syfert  NAV7
      . 3h X-nebula (cygne) SIMEIS57  nag20 +UHC /Hbeta exité par HD193793
      .3h30 C/2021 S3 (PANSTARRS) (cyg)
      . 04h M57Asurf maga F. Morat
      . 04h30 M27 N biver
      . 4h45 FENÊTRE DE BAADE NGC6522/6528 
      . 05h Little gem NGC6818 + Gal ngc 6822(SAG)
      . 05h M54 (sag)  AG accrété par voie lactée appartient Galaxie Sagittaire (cur) (NGC4147[Com23h], 5634[Vir1h], 6284[Oph3h30] aussi Galaxie Sag).
      Plus les listes des copains il y en avait largement assez!
       
         Le lendemain matin après le petit déjeuner offert par l'organisation je me suis arrêté voir Loïc avec Yannick. Dans sa lunette double stack la vision fut dantesque! Sur le soleil une protubérance énorme, d'une dimension d'au moins une dizaine de terres était formée de plusieurs panaches mis côte à côte,  ils m'ont fait penser à quatre arbres plasmatiques s'élançant dans l'espace. Sur le disque, l'énorme tache AR 3664 faisait une taille d'une quinzaine de terres à peu près. Christophe me l'avait montré en lumière blanche quelques heures avant, et là en H alpha des rivières de plasma  serpentaient, écartelaient la tache en une soixantaine de sous-unités. Loïc passait du simple au double stack, de la vision monoculaire à la vision binoculaire pour notre plus grand plaisir. Il est d'une grande gentillesse dans ses explications, c'est un vrai régal de parler avec lui.
      Un moment assez fort aussi fut l'échange avec Julien Crespin d' ''Immersive Adventure'', qui utilise un planétarium mobile pour faire des séances au public et dans les écoles. Il nous a montré les possibilités du système au planétarium de Tauxigny, comme par exemple conduire la jeep lunaire d'Apollo. Je me suis bien éclaté... Au-delà de l'astronomie Julien propose un authentique cinéma immersif avec des films sur les sciences, historiques, sous-marins, et encore bien d'autres.
       Nico du cercle de l'hyper rouge, un astram habitant près de Tours, est passé à notre campement, nous avons échangé sur les années passées. Il fait du visuel assisté, c'est très intéressant pour plus tard si mes yeux deviennent défaillants.
       La première journée s'est passée avec nos voisins autour de bonnes victuailles, réglage de nos télescopes, observations solaires en lumière blanche et H alpha.
       Avec Christophe on est allé faire la conférence de Fabrice Mottez, chercheur spécialiste des étoiles à neutron, dans le bestiaire galactique elles sont très surprenantes avec leur caractéristiques hors norme.
      Avec Jonathan nous avons projeté qu'il vienne  à la nuit tombée avec sa bino à vision nocturne scruté le duo NGC 3067 + 3C232… Après avoir mangé ensemble, sans prévenir, il m'a mis entre les mains le joystick de contrôle de son drone, c'était la première fois que je pilotais ce genre d'engin. Au début je n'étais pas très fière puis j'ai pris de l'assurance et me suis aperçu que c'était très maniable. J'ai quand même fait un tour des campements autour de l'observatoire puis une balade d' un bon kilomètre! 
      Après quelques débats passionnés avec les copains et copines, nous avons eu le plaisir de voir arriver Fred Géa . Maïcé  quand à elle était en balade sur les campements.
       À la nuit tombée, direction le 460mm, NGC 3067 tomba rapidement à 250X, son fuseau trapu d'un rapport 1/3 contenait des zones plus ou moins lumineuses. Juste à côté j'ai repéré le petit triangle d'étoiles, le quasar 3C 232 apparaissait par intermittence au milieu. Au gré de la turbulence je pouvais admirer des photons qui avaient mis 5 milliards d'années à me parvenir (quelle fin lamentable !). Je me sens toujours petit devant ces objets vertigineux. Ce quasar est étudié par les astrophysiciens car c'est à cette époque que l'expansion de l'univers s'est remise à accélérer.  Jonathan est arrivé, il a fait le réglage de sa bino et tout le tableau était maintenant très clair. La galaxie très lumineuse et le quasar évident. Arrivé entre-temps Sylvie aussi a pu profiter de l'étonnant dispositif. Fred Géa avait envie de voir des galaxies en interaction, bonne idée, nous sommes donc allés admirer les siamoises dans la Vierge, elles m'ont fait penser aux antennes vu la veille. Oh, une belle apparition de Maïcé... Elle  voulait voir sa danseuse de flamenco dans la grande Ourse, NGC 3718 plus la petite NGC3729 et Hickson 56 dans le même champ. Belle découverte que cette  grande galaxie déformée faisant penser a une danseuse accompagnée de son partenaire et  ses enfants. L'image était bonne, même le compacte Hickson 56 s'est laissé détailler.
      J'ai eu le plaisir de multiples visites, aussi bien des amis avec qui j'étais venu mais aussi des autres clubs et des inconnus, tous profitaient  des cibles du moment. Comme par exemple M16, la nébuleuse de l'Aigle, dans laquelle nous avons contemplé les fameux piliers de la création, comme ils sont peu lumineux l'observation à l'ovni B  prend tout son sens, on voit bien leur pourtour lumineux.
      J'ai pu voir M51 dans la nouvelle petite lunette grand angle de Fred Farrugia, puis nous sommes allés avec sa compagne Marine sur le hibou et la planche de surf dans la grande Ourse. N'arrivant pas à voir le hibou je suis retourné à mon 460mm pour en avoir le cœur net. Là je l'ai observé, belle nébuleuse planétaire avec deux échancrures noirâtres formant les yeux de l'animal. Toute la nuit nous avons eu des discutions passionnées, enthousiasmées en riant sous les étoiles. Pierre Vesper  dans un de ces fameux comptes-rendus, Carpe Noctem ll, m'avait mis l'eau à la bouche sur la fenêtre de Baade. C'est ainsi que peut avant l'aube nous nous sommes rendus dans une déchirure de la Voie lactée. Un trou qui nous montre la région centrale non masquée par les poussières interstellaires. Ici dans le Nagler 16  deux amas globulaires se laissent observer. NGC6522 et NGC6528 un peu ovales sont assez lumineux dans le 460mm. Avec L'OVNI B de Jonathan ils deviennent bien sûr très évidents. Encore une nouveauté pour lui comme pour moi!  À l'aube, nous sommes allés nous coucher, c'était la deuxième nuit blanche.
       
         Quelques heures après vers 9h30 je me suis réveillé, il commençait à faire chaud sous la tente et puis les gens autour commençaient à s'agiter. Même fatigué, les belles images de la nuit m'assaillaient et les pensées d'une nouvelle journée riche me levèrent. Le ciel bleu ne nous avait pas quitté...Après la douche et un solide petit déjeuné avec les copains du club nous sommes retourné voir Loïc et sa double stack . Les protubérances hérissaient tout le pourtour du soleil, l'énorme appendice lui avait un peu baissé. Mais la grosse tache était toujours  bien là, avec ses chenaux de plasma modifiés par rapport à la veille. Cyril Blanchard nous a rejoints et après avoir observé, je lui ai posé la question de la restauration de la grande lunette de Meudon. Il nous en a raconté les diverses étapes, c'est extraordinaire de pouvoir travailler sur un tel télescope ! Jai pris son contact pour pouvoir faire cette belle visite. Un peu plus tard, Nicolas Biver m'a montré des bandes dessinées de science-fiction auxquelles il avait participé, les dessins sont superbes, les planètes réalistes et à la fin de chaque ouvrage quelques pages plus scientifiques sont là pour camper les connaissances. Sûr que j'essaierai de nous les procurer pour l'association.
       En me reposant j'ai repensé qu'il y a deux ans  avec Fred Burgeot, nous avions observé ''the box'' l'amas Hickson au-dessus de la chevelure de Bérénice. Je l'ai rajouté à ma liste pour le soir. À la nuit venue, je me suis mis à l'observation de ces quatre galaxies groupées. Je commençais à les détailler lorsqu'une envie pressante me fit aller le long du champ d'à côté. À peine fini que j'entendis une voix féminine derrière moi me criant ''les aurores boréales arrivent!''. Un peu gêné, J'ai regardé au nord et une forme rosâtre grandit, je me suis précipité au campement pour prévenir tout le monde. Nicolas est sorti de sa tente et il m'a expliqué les prévisions que donnait Cyril d'après un site spécialisé de mesures. Un BZ négatif et un  KP à 9 signifiaient que l'épisode durerait et qu'il serait plutôt intense. Sur l'appareil photo de Nicolas  le fond de ciel était rose. Effectivement je me suis aperçu que tout le nord devenait rose criard puis il s'est envahi de colonnades roses violettes brillantes. Jamais je n'avais vu un tel spectacle… J'ai téléphoné à ma femme pour qu'elle puisse voir ses lueurs fantasmagoriques avec ma fille mais elle n'a pas réussi depuis chez nous. Pourtant Jean-Pierre et Anne ont pu les observer et les photographier depuis les environs de Troyes. De notre côté Christophe photographiait sous tous les angles. Marine me montrait en temps réel les photos prise avec son Iphone, c'était vraiment beau. Beaucoup d'astrams photographiaient et d'autres comme moi admiraient le spectacle à l'œil nu. Philippe a monté son APN sur son 460mm, il était sur M51 que je voyais au travers de la lumière rouge. En visuel, au travers des piliers nous pouvions voir les constellations de Cassiopée, de la grande Ourse, du dragon... Au-dessus de l'horizon à la lueur fantômatique verdâtre, les colonnes lumineuses avaient maintenant envahi les trois cinquième du ciel. Elles montaient plus haut que le zénith derrière nous en se rejoignant vers Arcturus du Bouvier. Fabrice Motez qui campait non loin de nous, celui qui nous avait fait la conférence sur les étoiles à neutrons est aussi spécialiste des aurores boréales. Il nous dit que nous étions devant un orage géomagnétique d'une ampleur exceptionnel. Et nous pouvions juger de l'aspect hors du commun du phénomène. Quand même, être devant des aurores boréales en sweat-shirt avec un  punch coco à la main ce n'était pas banal... Des deux clairières contenant les campements d'astro-amateur des acclamations montaient à chaque fois que le phénomène se renforçait. Quatre vagues aurorales se succédèrent durant la nuit, formant des rideaux en nuances de rose et bleu, se déplaçant imperceptiblement devant les constellations. Deux blobs lumineux de chaque côté Est et Ouest apparaissaient puis disparaissaient suivant les épisodes. À un moment donné un bolide a fendu les piliers sur le côté gauche et a explosé dans une traînée persistante verte électrique. Quelle chance de pouvoir voir un tel spectacle! Au  nord  il y avait une forêt, les lueurs  étaient tellement intenses que les oiseaux se mettaient à piailler croyant que le jour était de retour. A chaque fois que la luminosité générale était forte nous les entendions et jai même vu mon ombre projeté au sol. En avant plan le paysage se découpait en ombre chinoise, les arbres  lointains, les bosquets, les campements et  le drapeau de Jonathan en forme d'aileron de requin. Dans cette ambiance magique nous avons observé jusqu'à l'aube. Tous les télescopes  étaient orphelins, leurs propriétaires ébahis, subjugués devant les tableaux offerts par dame nature. Puis vers 4h30, il ne restait plus grand monde, les observateurs s'étaient couchés petit à petit. Avec Régis, dans un dernier baroud d'honneur, nous avons vu une dernière fois les aiguilles lumineuses au dessus de l'aube naissante. Quelle nuit fantastique! C'était la troisième nuit blanche. 
       
         Le samedi matin en nous levant tout le monde ne parlait que de cela, les anecdotes fusaient de toutes parts. La fatigue des trois nuits blanches était oubliée. En fin de matinée, Fred et Marine nous ont quitté pour faire un vol en hélicoptère au-dessus de la Loire et ses châteaux. De mon côté, j'ai installé mon matelas à l'ombre d'un camion, il faisait au moins 40 degrés sous ma tente. Je me suis reposé quelques heures puis avec Philippe et Christophe nous sommes allés acheter quelques rillettes chez les exposants producteurs locaux. Il y avait aussi l'exposition d'une artiste qui se servait du verre et d'oxydes métalliques pour faire des sculptures. Dans son style on pouvait voir certaines analogies avec l'astronomie. J'ai discuté avec elle et lui ai suggéré le nom de quelques objets astronomiques ressemblant à ses créations. Ensuite nous sommes allés voir le collectionneur Gérard Odile qui exposait ses impressionnantes météorites, nous avons longuement parlé avec lui, notamment sur le rassemblement à Ensisheim. 
      Et vint l'heure de l'apéro collectif où Jean-Louis Dumont a fait ses remerciements. Puis il est revenu sur les aurores boréales de la nuit passée. C'était un peu les bougies pour fêter les 10 ans des NAT. Un autre membre de la SAT m'a dit que ça allait être difficile de faire mieux l'année prochaine. Mais qu'il projetait de nous mettre deux Lunes dans le ciel ou qu'ils essaieraient de prévoir un écrasement de météorite dans le champ d'à côté avec une battue à l'issue. Nous pourrions ramener chez nous les trouvailles météoritiques... 
      Plus tard dans l'après-midi, Fabrice Mottez a changé le thème initial de sa conférence pour en faire une sur les aurores boréales. J'essaierai d'avoir son livre sur le sujet. Durant le souper Marine et Fred nous ont expliqué ce qu'ils avaient survolé en hélicoptère et nous ont montré quelques vidéos à couper le souffle. Puis après la soirée ce fut la dernière nuit du séjour. Le ciel était beaucoup moins clair que les trois nuits précédentes. J'étais sur M27 lorsqu'un grand colosse passa à côté de moi. Je l'ai interpellé pour qu'il jette un œil à l'oculaire. Puis il m'expliqua qu'il ne faisait pas partie du rassemblement mais que la veille avec ses deux copains ils étaient dans un chemin à côté et qu'ils avaient observé eux aussi les aurores boréales toute la nuit en fêtant l'anniversaire de leur copain Sofiane. Justement ceux-ci arrivèrent, ils me dirent qu'ils ne connaissaient personne et qu'ils aimeraient en savoir plus sur la voûte céleste. Nous avons fait le tour de quelques étoiles intéressantes et le ciel s'est vite couvert. Je leur ai dit que l'association de Tauxigny les accueillerait certainement pour leur en montrer d'avantage. Il était déjà deux heures du matin et avec Philippe nous avons démonté les deux 460mm puis nous sommes allés nous coucher. Le  lendemain matin tout le monde rangeait les campements, nous sommes allés déjeuner, avons fait le tour des divers amis pour leur dire au revoir et sommes repartis pour Troyes.
      Cette édition des NAT est la meilleure à laquelle nous ayons participé depuis 2015, nous avons pu observer tous les soirs et les aurores en auront été l'événement magistral. Les 10 ans de ces rencontres ont été extraordinaires et resteront gravés dans la mémoire des 150 participants. 
      Aux RAP à Craponne-sur-Oson c'est 300 astrams qui ont profité du spectacle ! 
      À l'heure où je finis ce récit nous sommes le samedi d'après le séjour et hier je me suis rendu avec Anne à Épinal pour prendre des renseignements pour notre association. Là-bas Didier Mathieu nous a reçu, nous a expliqué pendant environ 4 h sa vision du monde des planétariums mobiles, il est plein de bonnes idées. À la fin, il nous a fait une projection 12k dans son superbe planétarium fixe de Dark side of The Moon. Réalisé pour les 50 ans de l'album par l'équipe artistique de Pink Floyd ! L'album sur système d'enceinte Focal et le montage vidéo sont parfaits. Superbe cadeau, je n'oublierai pas ce voyage psychédélique dans notre galaxie ! 
       
      Par moment l'univers se rappel fortement à nous quand même...
       
       

       
      Lolodobs le dévoreur de monde 👽 
       
       
       
       
       
       
    • Par Benjamin Poupard
      L’histoire dans laquelle vous allez entrer est certainement une histoire que l’on peut qualifier de fantastique ! Pour preuve, vous y traverserez le Mordor, y croiserez un Grand Ancien, et il arrive même qu’on y mange des madeleines ! Mais c’est pourtant bien une histoire d’étoiles. Et elle commence avec… une liste !
       
      Peut-être que vous aussi, vous tenez une liste de trucs à vivre au moins une fois dans votre vie ? Comme, vous savez, visiter le Machu Pichu … ou manger de la purée avec les doigts. L’astronome qui sommeille en moi tient également une telle liste, d’ailleurs assez longue. Dans cette longue liste, j’ai déjà pu cocher “observer une éclipse totale de Soleil”, “observer une pluie d’étoiles filantes”, “voir la lumière zodiacale”, et d’autres trucs plus exotique comme “voir Triton” ou “dessiner une supernova”... Mais la case “aurores boréales” restait encore à cocher !
       
      Pas la case la plus facile à remplir, soit dit en passant, puisque pour des raisons mêlant géographie et magnétisme terrestre, les aurores restent rares aux latitudes qui sont habituellement les miennes, obligeant alors à envisager de voyager plus vers le nord. Il arrive toutefois qu’en période d’intense activité solaire, on arrive à en photographier quelques bribes rougeoyantes jusque chez nous. Mais voilà, de mauvais concours de circonstances ont fait que je n’avais jamais réussi à photographier une aurore boréale … jusqu’à cette soirée du 10 mai. 
       
      Mais je me perds déjà, et commence mon histoire par la fin !
       
      Il faut donc remonter le fil de cette histoire, revenir quelques heures en arrière, au matin de ce 10 mai, et surtout jeter un oeil à 150 millions de kilomètres d’ici : c’est en effet à la surface du Soleil que tout commence.
       
      Et en ce moment, notre Soleil est sacrément vénère ! Suivant un cycle de 11 ans, il est actuellement en période de maximum d’activité. Installée sur mon téléphone, mon appli de monitoring solaire (oui oui, pour les non-astronomes, sachez que ça existe) me tient constamment au courant des sautes d’humeur de notre étoile. Et depuis le début de la semaine, je reçois des “X-ray alerts” à un rythme particulièrement soutenu. En cause, une tache solaire particulièrement active, baptisée AR3664, qui balance allègrement des grosses bouffées de plasma (autrement dit un joyeux mélange de protons et d’électrons baignés par des champs magnétiques  - je vous la fais courte) dans l’espace !
       
      Un peu plus tôt dans la semaine, pas moins de six bouffées de plasma ont quitté la surface du Soleil en une journée … Expulsées à une vitesse qui avoisine les 1000 km/s, elles doivent rencontrer la Terre quelques jours plus tard.
       
      Ce vendredi matin, les bouffées de plasma sont encore à quelques millions de kilomètres. Sur Terre, et plus particulièrement dans mon jardin, il fait beau. Et en dehors de quelques mauvaises herbes à arracher, je n’ai pas grand chose à faire … J’installe donc la lunette entre les rosiers et le séchoir, je sors le filtre de Herschel, une caméra et me prépare à faire connaissance avec AR3664.
       

      Le Soleil, photographié à la L100/900, équipée d'un Herschel Baader, avec une QHY 178MM
       
      Il faudrait avoir oublié de mettre le filtre de Herschel pour ne pas la voir (conseil : ne faites pas ça.). Car, oui, AR3664 est énorme !

       
      Petite parenthèse en passant : au-delà d’une certaine taille et un certain degré d’activité, il ne me semblerait pas irraisonnable que les taches solaires se voient attribuer un nom en lieu et place de leur numéro. Un peu comme on le fait sur Terre pour les cyclones et les tempêtes. D’ailleurs, je me lance ! Et c’est en fouillant dans le bestiaire des monstres de la littérature fantastique, en traversant l’imaginaire lovecraftien, que je tombe sur la créature qui incarne au mieux ce monstre solaire… Chtugha. 
       
      “Cthugha est décrit comme une entité liée au feu et à la chaleur, émergeant des abysses incandescents de l’univers. Ses origines sont enveloppées de mystère, mais il est souvent associé à des phénomènes cosmiques tels que les étoiles en fusion et les incendies célestes.” MAIS OUI !!!Dans l’oculaire, ce que je vois, c’est exactement ça : un véritable monstre aux ramifications multiples évoluant au milieu du feu solaire, qui pourrait engloutir plusieurs dizaines de planètes Terre ! Va pour Cthugha !
       

      AR3664, photographiée à la L100/900 + Barlow x3, équipée d'un Herschel Baader, avec une QHY 178MM
       
      Un peu plus tard dans l’après-midi, je pars pour une nouvelle séance d’observation, mais cette fois derrière le Coronado du planétarium. Cthugha est toujours aussi en colère : ses yeux me dardent de rayons incandescents ! Au même moment, mon appli me signale d’ailleurs qu’une nouvelle éruption vient d’avoir lieu, là, juste sous mes yeux ! A cet instant, la colère du Soleil se manifeste un peu partout, à sa surface sous la forme de taches brillantes, sur son pourtour sous la forme d’immenses protubérances. J'emmagasine les images, qui occuperont quelques soirées pluvieuses.
       

      Le Soleil au Coronado 70, photographié avec la QHY 178MM, et une turbu assez dingue ...
       
      Pendant ce temps, le plasma fumant de Cthugha touche bientôt au but. De retour à la maison, je constate d’ailleurs que la fièvre s’empare des groupes astro sur les réseaux sociaux : “la tempête solaire n’est prévue que pour la fin de la nuit, mais tenez vous prêts, chargez les batteries de vos appareils-photo, videz les cartes-mémoires et prévoyez une réserve confortable de madeleines, car on n’est pas à l’abri d’une bonne surprise !”.
       
      Observation solaire le matin, observation solaire l’après-midi : la besace à images est déjà bien pleine. Mais y ajouter une photo d’aurore boréale, ce serait la cerise sur la madeleine.
       
      Je prépare mon matériel, et croise les prévisions météo terrestre avec les dernières infos concernant la progression de la tempête afin de caler un point de chute : ce sera près de Rocquigny, en pleine Thiérache.
       
      Pour ceux qui ne connaissent pas, la Thiérache, c’est la Terre-du-Milieu-de-Nulle-Part, c’est l’équivalent ardennais du Mordor ; il suffit juste de remplacer la tour de Sauron par des éoliennes.
       
      C’est d’ailleurs au nord de Rocquigny, au pied de l’une de ces éoliennes que j’installe mon pied-photo. Histoire de prendre la température, je lance une première pose mal cadrée, plein nord, et … l’écran est déjà tout rouge ! La soirée commence à peine, et j’ai déjà coché une case supplémentaire de ma liste des trucs à vivre au moins une fois ! J’ai photographié une aurore boréale !
       

       
      Alors que Jérémy, puis Geoffroy et Stéphanie arrivent, l’aurore s’impose comme une évidence. Pour être plus précis, comme une sorte de lueur crépusculaire intense, à ceci près qu’elle est au mauvais endroit et au mauvais moment.
       
      Puis sonnent les douze coups de minuit (bon, on n’a rien entendu, rapport au bruit des éoliennes), et c’est à ce moment que la soirée a brusquement basculé dans quelque chose qui n’était pas du tout prévu : soudainement, le faux halo crépusculaire s’élève et devient de plus en plus brillant, et en une poignée de minutes, se structure en colonnes de lumière qui atteignent presque le zénith ! Sur les écrans de nos appareils-photo, c’est un feu d’artifice coloré ! A l’oeil nu, les couleurs s’estompent (on devinera par moments quelques nuances rouge, vertes ou bleues), mais le spectacle se déploie en format panoramique.
       

       
      Et me revient cette impression, que j’avais ressenti lors de l’éclipse totale de Soleil en 2006 : les aurores boréales sont certes formidablement photogéniques, mais le cadre étriqué de la photo nous prive de la dimension immersive du phénomène : comment rendre la majesté de ces piliers de lumière qui se dressent devant nous comme les tours d’une cathédrale occupant la moitié du ciel ?
       
      En plus du téléphone, j’avais emmené avec moi mes jumelles “hiboux”, des 2X50 à très grand champ, qui permettent de détailler finement ces piliers, et d’observer leurs lentes translations. C’est beau, c’est grandiose, c’est … incroyable (adjectif utilisé plusieurs centaines de fois ce soir-là ; Jérémy lui préférant toutefois l’expression “mais qu’est-ce qui se passe !”).
       
      Par moments, les colonnes de lumière semblent converger au-delà du zénith, et se livrent à une danse curieuse : les traits de lumière apparaissent, convergent et disparaissent aussitôt, parfois en quelques secondes ! Ce phénomène, s’il porte un nom, reste le plus surprenant de cette soirée !
       

       
      Un peu avant 3h du matin, la tempête retombe, alors que Geoffroy et Steph nous quittent. Malgré la fatigue, Jérémy et moi profitons jusqu’au bout du spectacle … qui redémarre de plus belle ! Et qui se poursuivra jusqu’à se mélanger avec les lumières de l’aurore terrestre, marquant la fin de cette soirée … incroyable !
       

       
      Et alors que Cthugha continue de souffler sur nos têtes, je réalise que je vais pouvoir cocher une case supplémentaire dans ma liste : ce soir, j’ai … vu … une aurore boréale !
       
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      Les images d'aurores ont été réalisées avec un Google Pixel 7Pro, en mode "astrophotography"
       
      Vous pouvez également jeter un oeil sur le time-lapse de cette magnifique soirée (n'en jetez plus) :
       
       
    • Par tosi philippe
      Bonjour à tous, un séjour astro mémorable au centre de Suc en haute Ariège géré par notre fidèle Sébastien et son équipe !
      Les observation du soleil et du ciel profond ont ravi les participants !
      70 personnes ont assisté à diverses conférences sur les galaxies avec des astronomes professionnels comme Vincent Coudé, Dominique Proust etc...
      Nous avons vibré sous une très violente éruption solaire type X-4 responsable des fameuses aurores boréales qui ont illuminé le ciel du Sud de la France, ...une féérie pyrotechnique venue de l'espace !
      Images solaires réalisées avec une VAF 150mm F/7 APO Lichtenknecker + modif PST + BF-15 + barlow 3x
      Phil : photoastro.com

      Circumpolaire de 50 min avec Nikon D7500 à 2200 iso + 20mm F/5.6
       

       
      AR3664  offband + bombes d'Ellerman (petits points blancs)
       

       
      Le 9 Mai à 11H26 locales, le flare X-4 responsable des aurores :
       

       
      10 minutes avant...
       

       
      La gigantesque protubérance du 11 Mai
       

       
      Les piliers...
       

       
      La protubérance du 10 Mai 
       

       
      Phil : photoastro.com
       
    • Par BobSaintClar
      Chers ami(e)s complètement à l'Ouest,
       
      J'ouvre un Post, que j'alimenterai à mesure pour éviter l'indigestion, consacré à la dernière édition de la Deep Sky Star-Party d'Aichi (les japonais l'appellent la DSP, sans doute parce que la Deep SS party n'attire pas le même public ). Pour celles et ceux qui fréquentent les publications du groupe de tordus "Jumelles et Binoculaires, le ciel en vision 3D", j'ai déjà assisté à cet évènement en 2019.
       
      Ces dernières années, la Covid a rayé plusieurs rassemblements amateurs japonais des tablettes : RIP, les éditions 2020-2023 de la DSP ! Comme elle n'accueille que 60 participants et nécessite une invitation, vous n'êtes jamais sûr d'en être. Je fus donc aux anges lorsque mon nom (Djanne-Ruisse-San, ou parfois Jeong Grui) est sorti du chapeau ! Du Vendredi 10 au Dimanche 12 mai, j'ai eu la chance et le privilège de rejoindre 59 autres élu(e)s à l'observatoire municipal de la forêt de Soboe, que Google traduit par "Centre d'échange d'expériences forestières". Selon votre niveau de japonais, vous pouvez donc venir si vous aimez observer les étoiles, ou si vous sortez avec un ours.
       
      Contrairement à ce que vous supputez, je suis venu en tant qu'astronome amateur ! Pour remettre votre curiosité sur les bons rails et ne pas saturer les ondes, je me contenterai d'une première photographie : aussi incroyable que cela puisse paraître (encore qu'avec les derniers posts de la section Astrophotographie, vous devriez m'accorder plus de crédit), nous avons observé les signes lointains de l'immense aurore boréale qui embrase les ciels polaires... à 35,1° degrés de latitude Nord ! Il a fallu que je vienne au Japon pour voir ma première aurore, après un demi-siècle de vie en France ? C'est vraiment n'importe quoi 
       
      Cette image est un panorama horizontal à 360°. Le Nord est au centre :

       
      A très bientôt pour la suite (j'ai une bonne centaine de photos à revoir/classer/légender et adapter au site) !
    • Par joannyzbear
      A grande distance, la matière de l'univers est isotrope. Mais dans une minuscule sphère locale de 70 millions d'al de rayon, c'est tout l'inverse. Tous les printemps, je revisite le centre du monde. Quand c'est la gare de Perpignan pour Salvator Dali, moi, je prends mon billet pour Leo-Coma-Virgo.
      Hier 10 mai, c'était mon 2e soir de balade avec le C6. En m'attardant sur le triplet du Lion, puis l'Oeil de Chat (M64) et M85. Conditions presque idéales: pas un nuage à Hourtin, sur la côte atlantique. En terminant vers minuit, histoire de vérifier furtivement que M81 et M82 sont bien là, je remarque que l'aube commence à se lever sur l'horizon N, un halo uniforme bleu clair. Ah bon? Ce doit être les fêtards du Frenchman (triathlon couru ce week-end) qui illuminent les environs.
      Le temps de ranger, je ressors vers 0h10 (heure légale du 11/05), ayant en tête le conseil de Fabrice Mottez de surveiller l'apparition d'aurores boréales après 3h du matin. (J'ai peut-être mal compris...) Stupeur! Le spectacle est en avance, et a peu de choses en commun avec l'idée que je m'en faisais. (C'est mon baptême en matière d'aurores).
      Imaginez que je suis au pied d'un immense pot de fleurs posé au N. Tronc de cône materialisé le long de ses méridiens par 5 faisceaux rectilignes, convergeant vers un même point à l'intérieur de la Terre. L'angle du cône est celui d'un pot de fleurs standard. La structure est limitée à l'O au quart de la distance Castor->Capella, et à l'E, elle déborde le petit bras de la croix du Cygne. Donc 95° de largeur en azimut. Pendant 80 minutes, je vais observer. Et partager avec ma chère et tendre, comme ça, on aura economisé 2 AR en avion pour Reykjavik...
      Evolution:
      _ Pas de mouvement. Pas de draperie.
      _ Lentes apparitions des faisceaux (1mn), plateau (1mn), lente disparition (3mn). Ces faisceaux apparaissent par bouffées de 4 à 12, simultanément, jamais aux mêmes endroits. Les nouveaux faisceaux se juxtaposent aux rémanents des faisceaux du cycle précédent.
      Un faisceau est extraordinairement net pendant son plateau, il tranche avec une bande sombre adjacente. Sa largeur fait entre 2° et 5°. Il traverse le demi-ciel N en s'estompant depuis l'horizon N jusqu'au demi-cercle E-O. Même dégradé que les branches du Y de la couronne solaire pendant l'éclipse 2017, mais sur 90° d'angle. Il peut atteindre le zénith dans la Grande Ourse, mais ne le dépasse pas. Comme pour la couronne, la structure interne du faisceau est parfaitement radiale. Pas de torsion. Couleur: gris légèrement bleuté.
      _ Même cycle temporel pour des "nuages" circulaires semblables à un aérosol de jus de framboise. Dégradé du centre vers une périphérie mal définie. Ces nuages de diamètre 20° à 30°, situés de 20° à 60° au-dessus de l'horizon, apparaissent par bouffées simultanées de 3 à 4. Ils occultent les faisceaux situés en arrière-plan. Le plus lumineux d'entre eux masque totalement Céphée. Plus aucun n'apparaît après 0h45.
      _ Et près de l'horizon N, à une hauteur de moins de 20°, Cassiopée barbote dans une vinaigrette fluo. De plus en plus lumineuse au fil du temps, comme si survenait l'aube d'un jour vert.
      _ Plus tard, à 3h du mat, fini, tomber de rideau. Royan, 50km au N, a dû s'appeler Tchernobyl pendant 2h...
      _ Mes photos et mes vidéos sont toutes ratées.
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