xavierc

Valdrôme nuit du 11 au 12 août 2018

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Valdrôme nuit du 11 au 12 août 2018
 
 9 dessins : 8322 à 8330.
 
 Dobson 508/1920
 
 Je poursuis l'exploration des amas globulaires d'Ophiucus comme hier.
 
 Observation 8322 : NGC6355.
 201x. Il reste faible, assez petit et partiellement résolu. Ses étoiles sont notées très faibles à perceptibles.
 NGC6355obs8322.jpg
 
 Un groupe de photographes placés au plus haut du talus à l'Est gênent par leurs lumières, ça rouspète autour de moi : PC éclairant les arbres derrière, et leurs frontales dirigées vers nous lorsqu'ils regardent leur écran de PC. Certes ils n'ont pas été placés par l'organisation à l'endroit réservé où ils pensaient moins gêner, mais on sent un manque de préparation sur ce point.
 Mes collègues astrophotographes du club de Thorigny placés sur le talus sont bien impactés, Jean-Marc ira jusqu'à utiliser comme bafflage une serviette de bain pour prémunir ses photos de leur éclairage.
 Il finiront par trouver des réglages et une organisation plus appropriée la nuit suivante, les débutants de leur groupe ayant été briefés, au point qu'on pourrait croire que ce ne n'est plus le même groupe que la veille.
 
 Observation 8323 : NGC6401.
 276x, 85x. Considérablement faible et petit à 85x, il devient granuleux puis partiellement résolu à 276x.
 NGC6401obs8323.jpg
 
 Je tente ensuite une discrète nébuleuse planétaire du Sagittaire.
 
 Observation 8324 : PK5-2.1.
 201x. Elle est très faible sans filtre et faible en OIII. Elle reste ponctuelle, je l'ai repérée avec certitude par blinking.
 PK5-2.1obs8324.jpg
 
 Encore grosse (23,8") après son opposition de fin juillet, Mars dans le Capricorne a été dessinée.
 
 Observation 8325 : Mars.
 Je l'observe de l'oeil gauche pour garder mon adaptation nocturne.
 Sans filtre rouge, l'image est trop peu visible (turbulence de 4 à 5 sur 5). Avec ce filtre, la région de Syrtis Major et Hellas sont bien reconnues parmi pas mal de détails fugaces.
 402x, 631x et filtre 23A.
 Marsobs8325.jpg
 
 Je suis fatigué.
 Pour se réveiller un peu, on se chambre avec Thomas dit Locus et son ami Georges.
 Qui aime bien charrie bien!
 
 Ca a marché, je suis plus alerte pour arpenter les sentiers des amas de galaxies d'Hercule.
 
 Observation 8326 : Abell 2199.
 201x. Heureusement que j'ai observé Mars avec l'oeil faible (mon gauche) sinon c'était mort pour apercevoir ces faibles et lointaines lueurs!
 201x. NGC6166 est assez faible à considérablement faible, NGC6166A faible, 6166C faible à très faible, 6166D très faible, PGC58277 faible à très faible, PGC58212 très faible à VI1.
 NGC6166_Abell2199obs8326.jpg
 
 Observation 8327 : NGC6145/6/7.
 201x. Je regarde ce faible groupe à proximité de la précédente. NGC6146 est la plus facile, considérablement faible à faible, NGC6145 est très faible tandis que NGC6147 ferme la marche en vision indirecte VI3.
 NGC6145_6_7obs8327.jpg
 
 Je reviens dans notre système solaire pour traquer l'objet suivant, errant par nature.
 
 Observation 8328 : Comète Giacobini Zinner 21P dans Cassiopée.
 85x, 201x. J'ai placé le noyau à 3h42, le déplacement de la comète a été perceptible au fil du dessin. Elle est bien colorée vert pomme à 85x, plus diffuse mais avec une queue plus longue que lors de la précédente observation. Le noyau est brillant, et la queue semble considérablement faible à perceptible.
 Comete_Giacobini_Zinner_21Pobs8328.jpg
 
 Je profite de la proximité qu'a donné ce pointage pour observer une nébuleuse planétaire détaillée de Cassiopée.
 
 Observation 8329 : IC289.
 201x, 402x, 276x. Invisible en HBêta, elle réagit bien en Oxygène 3 (OIII). Son étoile centrale très faible se détache de la nébuleuse considérablement faible à 201x, turquoise pâle à 85x. Son anneau mieux vu en OIII a un aspect irrégulier, ainsi que la zone interne d'éclat hétérogène.
 IC289obs8329.jpg
 
 A 4h30 ça remballe autour de moi.
 
 Je termine avec un amas ouvert de la Girafe dans l'aube.
 
 Observation 8330 : St23.
 138x. C'est une belle surprise, cet amas ouvert dit de Pazmino est brillant et coloré, assez fourni, caractérisé par un large écart de magnitudes.
 St23obs8330.jpg
 
 Les affaires sont trempées.

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Xavier, par ce dernier dessin, tu apportes la preuve qu'on peut, à partir d'un objet tout bête, réaliser une jolie planche colorée. Bien des dobsoniens l'auraient laissé de côté, y compris moi.   Fabrice M.

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Encore une belle brochette, bravo Xavier :)

Bonne journée,

AG

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Encore un super CR Xavier :).

 

J'aime bien ton dessin de Mars. Pour l'instant je ne me suis pas encore vraiment frotté au dessin planétaire, mais avec les conseils fournis dans le bouquin que je suis en train de lire, je m'y mettrai peut-être ;). IC289, et la comète Giacobini Zinner sont bien détaillées aussi, c'est chouette.

 

J'ai déjà observé NGC 6166 en juin dernier (mais je n'avais pas vu les autres composantes de l'amas Abell 2199, trop faibles). Je ne sais pas si tu le sais, mais cette galaxie est classée comme Quasar dans la base de donnée Simbad. (avec le numéro 3C 338.0) A 496 millions d'années-lumière de distance, c'est probablement la galaxie NGC la plus lointaine qui soit aussi facilement accessible dans un télescope d'amateur.

Pour info le lien vers Simbad sur cette galaxie :

http://simbad.u-strasbg.fr/simbad/sim-id?Ident=NGC 6166

 

Pour cette raison je l'avais dessinée. Ce n'est pas aussi fréquent que cela, d'avoir des photons aussi lointains qui viennent frapper ma rétine ;):

 

d600a403d3dfa209e847e0ff140695ac026d2a5b

 

Modifié par yves65
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Des amas globulaires du NGC, une nébuleuse planétaire PK stellaire, Mars proche de l'opposition, des groupes de galaxies, une comète, une nébuleuse annulaire du IC et un amas ouvert de Stock ! On voit rarement une telle profusion d'objets si rares et si différents : un éclectisme  de qualité qu'il convient de souligner ! :x

 

La nuit fut belle également dans le Queyras, mais j'ai été moins productif que toi (en variété et en quantité):

http://www.astrosurf.com/cielextreme/bdo/11_08_18 - 12_08_18.html

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Il y a 9 heures, yves65 a dit :

J'ai déjà observé NGC 6166 en juin dernier (mais je n'avais pas vu les autres composantes de l'amas Abell 2199, trop faibles). Je ne sais pas si tu le sais, mais cette galaxie est classée comme Quasar dans la base de donnée Simbad. (avec le numéro 3C 338.0) A 496 millions d'années-lumière de distance, c'est probablement la galaxie NGC la plus lointaine qui soit aussi facilement accessible dans un télescope d'amateur

 

Tu as aussi NGC 6041 donnée à environ 470 millions d'AL avec la marge d'erreur... et son amas Abell 2151 qui est une "mine de galaxies", vraie merveille à contempler en été (je l'ai fait cet été justement, mais les moustiques ont pourri l'ambiance ce soir-là - retour sur Terre...:(). Abell 2151, qui se voit facilement dans du matériel amateur sous un ciel correct, est supposé se trouver à 510 millions d'AL globalement, pour les amateurs de distances vertigineuses 9_9

 

Quant à IC 289 dans Cassiopée, tiens quelle découverte ! :o En voilà une qui a échappé à mes innombrables épluchages en règle de Stellarium >:(;) Du coup merci Xavier, elle est très joliment dessinée en plus. 

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il y a une heure, Cédric Perrouriefh a dit :

Tu as aussi NGC 6041 donnée à environ 470 millions d'AL avec la marge d'erreur... et son amas Abell 2151 qui est une "mine de galaxies", vraie merveille à contempler en été (je l'ai fait cet été justement, mais les moustiques ont pourri l'ambiance ce soir-là - retour sur Terre...:(). Abell 2151, qui se voit facilement dans du matériel amateur sous un ciel correct, est supposé se trouver à 510 millions d'AL globalement, pour les amateurs de distances vertigineuses 9_9

 

L'amas d'Hercule Abell 2151 est sur mes listes d’objets à pointer depuis longtemps :), mais je n'ai encore jamais eu le temps de le faire :$... Toutefois, avec une magnitude de 13,3 cette galaxie NGC 6041 semble plus faible que NGC 6166 de magnitude 11,8. Je ne sais pas si j'arriverai bien à la voir avec mon T305.

 

Si ça intéresse les amateurs de "distances vertigineuses" à l'oculaire, voici un tableau que j'avais établi il y a quelques années, et qui répertorie les amas Abell brillants. (on y voit NGC 6041 et aussi NGC 6166.) Mon but était de les observer tous... mais à ce jour je n'ai eu le temps de pointer que les 3 en jaunes, donc j'ai encore du travail pour compléter cette liste d'observations ;). J'ai surligné en rose les magnitudes des galaxies inférieures à 12 :

 

image.png.d88279da3d5eebf844add1a2f41eca5f.png

 

Modifié par yves65
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Il y a 3 heures, yves65 a dit :

Toutefois, avec une magnitude de 13,3 cette galaxie NGC 6041 semble plus faible que NGC 6166 de magnitude 11,8. Je ne sais pas si j'arriverai bien à la voir avec mon T305.

 

Si ton ciel est bien sombre et si tu as une bonne transparence le soir de ton observation, les membres de l'amas devraient bien ressortir dans ton 300. Mon observation de l'été dernier a été faite au C14 et il y a fort à parier que le ciel n'était pas parfait ce soir-là (il l'est rarement... :S)

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Merci à tous.

 

J'avais raté les réponses, la notification auto envoyée par Astrosurf ne marcherait plus?

 

Il y a une telle variété d'objets qu'on peut effectivement en une seule nuit présenter une bonne proportion du bestiaire céleste.

J'ai aussi redécouvert certains amas ouverts au 508, avec le piqué et l'explosion de couleurs de certains.

 

Yann, ton lien de CROA n'a pas aimé les espaces.

 

Yves, merci pour les précisions astrophysiques, la liste d'amas de galaxies accessibles et le dessin.

Pour pulvériser les distances, il faut ensuite passer aux quasars, pour espérer en voir jusqu'à 8-10 milliards d'années lumière avec nos instruments.

 

Coucou aussi à Serge, Alain et Fabrice.

 

Comme on parle d'Abell 2151, je l'avais dessiné avec ce même instrument au même endroit voici 2 ans :

Un mur de galaxies

Abell2151obs7472.jpg

et le CROA correspondant

http://xcamer2.free.fr/astrodessins/CROA/Valdrome_ete2016_T500/CROAValdrome2016_nuit07/CROAValdrome2016_nuit07.html

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il y a 14 minutes, xavierc a dit :

Pour pulvériser les distances, il faut ensuite passer aux quasars, pour espérer en voir jusqu'à 8-10 milliards d'années lumière avec nos instruments.

 

Avec nos instruments, vraiment ? O.o Je ne savais pas que c'était possible. Je pensais qu'on s'arrêtait à 2 ou 3 Md AL pour des quasars encore à peu près accessibles (magnitude 12 ou 13...). Là ça fait carrément l'autre bout de l'Univers observable ! :o Quels quasars et quelles magnitudes, par exemple ?

 

Bravo et merci aussi pour ton dessin d'Abell 2151, ça rappelle des bons souvenirs de nuits estivales (à part les moustiques...) ;)

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il y a une heure, Cédric Perrouriefh a dit :

Avec nos instruments, vraiment ? O.o Je ne savais pas que c'était possible. Je pensais qu'on s'arrêtait à 2 ou 3 Md AL pour des quasars encore à peu près accessibles (magnitude 12 ou 13...). Là ça fait carrément l'autre bout de l'Univers observable ! :o Quels quasars et quelles magnitudes, par exemple ?

J'en suis à z=4 avec SDSS J231818.77-004739.5 de mag.17 dans le bleu et mag.15 dans le rouge (là, le décalage vers le rouge prend tout son sens…B|). Ca représente (si ça doit représenter quelquechose) près de 11 milliards d'années de temps de trajet-lumière (et une vitesse de fuite supérieure au million de km/s…)

Voir la discussion intéressante en face : https://www.webastro.net/forums/topic/148337-le-club-très-select-des-milliardaires/

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Il y a 9 heures, yapo a dit :

J'en suis à z=4 avec SDSS J231818.77-004739.5 de mag.17 dans le bleu et mag.15 dans le rouge

 

Ha oui :D Mais là je crois que c'est trop demander au pauvre C14 de mon club avec son ciel moyen. Et mon Mak 127 inutile d'en parler :DMais en tout cas bravo !

 

Il y a 9 heures, yapo a dit :

Ca représente (si ça doit représenter quelquechose) près de 11 milliards d'années de temps de trajet-lumière

 

Difficile de voir beaucoup plus loin encore... Non mais tu te rends compte de ce que tu fais ? :o:D

 

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Le 21/11/2018 à 10:00, Cédric Perrouriefh a dit :

Difficile de voir beaucoup plus loin encore... Non mais tu te rends compte de ce que tu fais ? :o:D

 

 

Oui, après il y a un problème de contraste par rapport au bruit de fond cosmologique... :D

Au 127, tu dois pouvoir aller jusqu'à mag.13.5-14.0, non ? Avec mon 115 dans les Alpes, j'arrive à 13.5.

Notre plus brillant specimen, 3C273 à m=12.9, est à presque 3 milliards d'années-lumière avec son z=0.158 !

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il y a une heure, yapo a dit :

Oui, après il y a un problème de contraste par rapport au bruit de fond cosmologique...

 

Ha oui je vois, nous autres pauvres mortels c'est la pollution lumineuse qui nous cherche des noises, mais toi c'est carrément le fond diffus cosmologique ! :D Non mais sérieux j'hallucine... :D

 

il y a une heure, yapo a dit :

Au 127, tu dois pouvoir aller jusqu'à mag.13.5-14.0, non ? Avec mon 115 dans les Alpes, j'arrive à 13.5.

 

Peut-être, sous un excellent ciel de montagne où je n'ai jamais encore conduit ce Mak. 14 me paraît en tout cas délirant pour le ciel de mon club. J'ai prévu de continuer les essais commencés le mois dernier, mais en ciel profond cette fois pour approcher la magnitude limite accessible à ce tube avec le ciel du club, pour commencer... Si ça arrive à 13 je serai déjà très content, à mon avis ;)

 

Il y a 1 heure, yapo a dit :

Notre plus brillant specimen, 3C273 à m=12.9, est à presque 3 milliards d'années-lumière avec son z=0.158 !

 

Oui, c'est à lui que je pensais plus haut... c'est pourquoi des quasars à z=4, 11 milliards d'AL, magnitude 17 dans le bleu, comment dire... ça chiffonne un peu mon entendement au premier abord :D

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    • Par lolodobs
      Allez j'envoie...
       
      NAT2024, récit d'aventure astronomique:
       
         Ça faisait des mois qu'il pleuvait, on a eu peur que les 5 jours à l'observatoire de Tauxigny se passe les pieds dans l'eau. Premier miracle, la météo nous a annoncé un séjour ensoleillé, chaud, avec des nuits claires quelques temps avant et c'est ce qui s'est passé ! Premièrement il a fallu tout charger, faire la route, installer le campement et monter les télescopes. Les deux jumeaux de 460 mm ce jouxtait et les télescopes de Fred, Paolo et Christophe furent disposés en T. Heureuse surprise nos voisins d'à côté n'était autre que les Astrams de magnitude 78: Yannick, Nicolas, Cyril et leur acolytes étaient donc de la partie. Un peu plus loin au suds Loïc avec son Stellarzac 560mm plus une lunette H alpha double stack était posé; ça tombait bien en se 25ème cycle solaire! Au nord de notre campement une joyeuse bande  s'affairaient gaîment dont Yves muni d'un Dobson de 600 mm . À l'ouest Xavier Camer Astro dessinateur frénétique était installé avec son Dobson 500 ainsi que Jonathan avec ses  bino à vision amplifiée OVNI B.
       
          La première nuit a été passé derrière nos télescopes respectifs pour reprendre en main le ciel que nous n'avions explorer que de rares fois depuis des mois. j'avais une liste étendue d'objets sur toutes les heures; Des classiques et des exotiques glanés au cours de l'année. Yannick m'interpellait régulièrement pour venir voir dans leur 600 mm. M51, superbe galaxie aux bras  spiraux cassés et régions de formation d'étoiles se dévoilait franchement. Ou la Galaxies  du cigare,  très lumineuse, arborant ses bandes sombres caractéristiques. Il m'a aussi fait observer les galaxies des antennes dont un bulbe m'apparut directement puis le second bien plus tenu à ses côtés; Leur danse cosmique ira jusqu'à fusion . Tout ce petit monde plein de détails, de réaux lumineux, avec une lumière incroyable. Leur gros télescope, voila une très belle réalisation associative! Les images sont incroyables. Du coup je comparais avec mon 460mm  qui ma foi ne déméritait pas. Le sombrero et l'aiguille y sont passés aussi. C'est alors que Sylvie du club d'Amboise et de la SAT est arrivée pour nous accompagner avec sa propre liste d'objets. Juste après j'ai pointé la comète du moment C/2023 A3 (Tsuchinshan-ATLAS). Très jolie noyau entouré d'une coma suivi d'une assez longue queue, perdue au milieu des multiples étoiles de la constellation de la Vierge. Nicolas Biver M'as dit qu'elle pouvait être un beau spectacle pour la fin de l'année... Tout cela nous a emmené jusqu'à l'aube, c'était la première nuit blanche, le télescope était bien repris en main, le ciel m'avait enchanté et le séjour était déjà gagné après cette longue disette d'hiver. 
       
      Voici ma liste :
      22h30 NGC 3067 + 3C232 (=Ton 469 5 Giga AL) Léo 
      .C/2022 E2 (ATLAS) (Gem)
      . 23h15 +HCG 57, le 'Septette de Copeland'  Lion n7
      . 23h20 Antennes NGC4038 (corbeau) S  22°
      . 23h30 hcg61 (com) the box nav7
      . 23h30 C/2023 A3 (Tsuchinshan-ATLAS) (vir)
      . 00h T CrB super Nova 
      .hcg68 (ccv) 5gal +étoile orange nav7
      . 00h30abell 39 (Her)astro surf mag 
      .2h30 hcg79 sextet syfert  n7
      . 3h X-nebula (cygne)SIMEIS57  nag20 +UHC /Hbeta exité par HD193793
      .3h30 C/2021 S3 (PANSTARRS) (cyg)
      . 04h M57Asurf maga F. Morat
      . 04h30 M27 N biver
      . 4h45 FENÊTRE DE BAADE NGC6522/6528 
      . 05h Little gem NGC6818 + Gal ngc 6822(SAG)
      . 05h M54 (sag)  AG accreté par voie lactée appartient Galaxie Sagittaire (coeur) (ngc4147[Com23h], 5634[Vir1h], 6284[Oph3h30] aussi Galaxie Sag).
       
      plus les listes des copains il y en avait largement assez !
       
         Le lendemain matin après le petit déjeuner que l'organisation offre je me suis arrêté voir Loïc avec Yannick. Dans sa lunette double stack la vision fut dantesque! Sur le soleil une protubérance énorme, d'une dimension d' au moins une dizaine de terre,  formée de plusieurs panaches mis côte à côte  m'a fait penser à quatre arbres plasmatiques s'élançant dans l'espace. Sur le disque l'énorme tache AR 6545 faisait à peu près une quinzaine de terre. Christophe me l'avait montré en lumière blanche quelques heures avant et là en H alpha des rivières de plasma  serpentaient, écartelaient la tache en une soixantaine de sous-unités. Loïc passait du simple au double stack, de la vision monoculaire à la vision binoculaire pour notre plus grand plaisir. Il est d' une grande gentillesse dans ses explications, un vrai régal de parler avec lui.
      Un moment assez fort fut l'échange avec Julien Crespin d' ''immersive adventure'' qui utilise un planétarium mobile pour faire des séances au public et dans les écoles. Il nous a montré les possibilités du système au planétarium de Tauxyni, par exemple conduire la jeep lunaire d' Apollo. Je me suis bien éclaté... Au-delà de l'astronomie Julien propose un authentique cinéma immersif avec des films sous-marins et autres.
       Nico du cercle de l'hyper rouge, un astram habitant près de Tours, est passer à notre campement, nous avons échangé sur les années passées. Il fait du visuel assisté, c'est très intéressant pour plus tard si mes yeux deviennent défaillant.
       La première journée s'est passée avec nos voisins autour de bonnes victuailles, réglage de nos téléscopes et observations solaires en lumière blanche et H alpha.
       Avec Christophe on est allé faire la conférence de Fabrice Mottez chercheur spécialiste des étoiles à neutron, ces étoiles  du bestiaire galactique sont très surprenantes avec leur caractéristiques hors norme.
      Avec Jonathan nous avons projeté qu'il vienne  à la nuit tombée avec sa bino à vision  nocturne scruter le duo NGC 3067 + 3C232. Après avoir mangé ensemble, sans prévenir, il m'a mis entre les mains le joystick de contrôle de son drone, c'était la première fois que je pilotait ce genre d'engin. Au début je n'étais pas très fier puis j'ai pris de l'assurance et me suis aperçu que c'était très maniable. J'ai quand même fait un tour des campements autour de l'observatoire puis une balade d'au moins un bon kilomètre! 
      Après quelques débats passionnés avec les copains et copines nous avons eu le plaisir de voir arriver Fred Géa . Maïcé  quand à elle était en balade sur les campements.
       À la nuit tombée, direction le 460mm, NGC 3067 tomba rapidement à 250X, son fuseau trapue d'un rapport 1/3 contenait des zones plus ou moins lumineuses. Juste à côté j'ai repéré le petit triangle d'étoiles, le quasar 3C 232 apparaissait par intermittence au milieu. Au gré de la turbulence je pouvais admirer des photons qui avaient mis 5 milliards d'années à me parvenir. Je me sens toujours petit devant ses objets vertigineux. Ce quasar est étudié par les astrophysiciens parce que c'est à cette époque que l'expansion de l'univers s'est remis à accélérer.  Jonathan est arrivé, il a fait le réglage de sa bino et tout le tableau était maintenant très clair. La galaxie très lumineuse et le quasar évident. Arrivé entre-temps Sylvie aussi a pu profiter de l'étonnant dispositif. Fred Géa avait envie de voir des galaxies en interaction donc nous sommes allés admiré les siamoises dans la Vierge, elle m'ont fait penser aux antennes vu la veille . Oh, une belle apparition de Maïcé... Elle  voulait voir sa danseuse de flamenco dans la grande Ourse, NGC 3718 plus 3729 et hickson 56 dans le même champ. Belle découverte que cette  grande galaxie déformée faisant pensé et une danseuse, accompagnée de son partenaire et  ses enfants. L'image était bonne, même le petit Hickson 56 s'est laissé détaillé. J'ai eu le plaisir de multiples passages, aussi bien des amis avec qui j'étais venu mais aussi des autres club et des inconnus, tous profitaient  des cibles du moment. J'ai pu observer M51 dans la nouvelle petite lunette grand angle de Fred Farrugia, puis nous sommes allés tous les trois avec sa compagne Marine sur le hibou et la planche de surf dans la grande Ourse. N'arrivant pas à voir le hibou je suis retourné a mon 460mm pour en avoir le cœur net. Là je l'ai observé, belle nébuleuse planétaire avec deux échancrures noirâtre formant les yeux de l'animal. Toute la nuit nous avons eu des échanges passionnés, enthousiasmés et riants sous les étoiles. Pierre Vesper  dans un de ces fameux compte-rendu, Carpe Noctem ll, m'avait mis l'eau à la bouche sur la fenêtre de Baade. C'est ainsi que peut avant l'aube nous nous sommes rendus dans une déchirure de la Voie lactée, un trou qui nous montre la région centrale non masquée par les poussières interstellaires. Ici dans le Nagler 16  deux amas globulaires se laissent observer. NGC6522 et NGC6528 un peu ovales sont assez lumineux dans le 460mm. Avec L'OVNI B de Jonathan ils deviennent bien sûr très évidents. Encore une nouveauté pour lui comme pour moi!  À l'aube naissante, nous sommes allés nous coucher, c'était la deuxième nuit blanche.
       
         Quelques heures après vers 9h30 je me suis réveillé, il commençait à faire chaud sous la tente et puis les gens autour commençaient à s'agiter. Même fatigué, les belles images de la nuit m'assaillaient et les pensées d'une nouvelle journée riche me levèrent. Le ciel bleu ne nous avait pas quitté...Après la douche et un solide petit déjeuné avec les copains du club on est retourné voir Loïc et sa double stack . Les protubérances hérissaient tout le pourtour du soleil, l'énorme  elle avait un peu baissé. Mais la grosse tache était toujours  bien là, avec ses chenaux de plasma modifiés par rapport à la veille. Cyril Blanchard nous a rejoint et après avoir observé je lui ai posé la question de la restauration de la grande lunette de Meudon. Il nous en a raconté les diverses étapes et j'ai pris son contact pour pouvoir faire cette belle visite. Un peu plus tard Nicolas Biver m'a montré des bandes dessinées de science-fiction auquel il avait participé, les dessins sont superbes, les planètes réalistes et à la fin de chaque ouvrage quelques pages plus scientifiques sont là pour camper les connaissances. Sûr que j'essaierai de nous les procurer pour l'association.
       En me reposant j'ai repensé qu'il y a deux ans  avec Fred Burgeot nous avions observé ''the box'' l'amas hickson au-dessus de la chevelure de Bérénice. Je l'ai rajouté à ma liste pour le soir. À la nuit venue je me suis campé à l'observation de ces quatre galaxies groupées. Je commençais à les détailler lorsqu'une envie pressante me fit aller le long du champ d'à côté. À peine fini que j'entendis une voix féminine derrière moi me criant ''les aurores boréales arrivent''. Un peu gêné, J'ai regardé au nord et une forme rosâtre grandit, je me suis précipité au campement pour prévenir tout le monde. Nicolas est sorti de sa tente et il m'a expliqué les prévisions que donnait Cyril d'après un site spécialisé de mesures. Un BZ négatif et un  KP à 9 signifiait que l'épisode serait plutôt intense. Sur l'appareil photo de Nicolas  le fond de ciel était rose. Effectivement je me suis aperçu que tout le nord devenait rose criard puis il s'est envahi de colonnades roses violettes brillantes. Jamais je n'avais vu un tel spectacle. J'ai téléphoné à ma femme pour qu'elle puisse voir ses lueurs fantasmagoriques avec ma fille mais elle n'a pas réussi depuis chez nous. Pourtant Jean-Pierre et Anne ont pu les observer et les photographier depuis les environs de Troyes. De notre côté Christophe photographiait sous tous les angles. Marine me montrait en temps réel les photos prise avec son iPhone, c'était vraiment beau. Beaucoup d'astrams photographiaient et d'autres comme moi admirait le spectacle à l'œil nu. Philippe à monté son APN sur son 460mm, il était sur M51 que je voyais au travers de la lumière rouge. En visuel, au travers des colonnades nous pouvions voir les constellations de Cassiopée, de la grande Ourse, du dragon... les piliers lumineux avaient maintenant envahi les trois cinquième du ciel montant plus haut que le zénith derrière nous, jusqu'à Arcturus du Bouvier. Fabrice Motez qui campait non loin de nous, le même qui nous avait fait la conférence sur les étoiles à neutrons est aussi spécialiste des aurores boréales . Il nous dit que nous étions devant un orage géomagnétique d'une ampleur extraordinaire. Et nous pouvions jugé de l'aspect hors du commun du phénomène. Quand même, être devant des aurores boréales en sweat-shirt avec un  punch coco à la main c'était pas banal... Des deux clairières contenant les campements d'astro-amateur des acclamations montaient à chaque fois que le phénomène se renforçait. Plusieurs vagues aurorales, quatre au total durant la nuit, formaient des rideaux de piliers roses, bleus, violets se déplaçant imperceptiblement devant les constellations. Deux blob lumineux de chaque côté Est et Ouest apparaissaient puis disparaissaient suivant les vagues. À un moment donné un bolide a fendu les piliers sur le côté gauche et a explosé dans une lueur verte électrique. Quelle chance de pouvoir voir un tel spectacle! Au  nord  il y avait une forêt, la lueur Aurorale  était tellement intense que les oiseaux se mettaient à piailler croyant que le jour était de retour. A chaque épisode aurorale nous les entendions. Dans cette ambiance magique nous avons observé jusqu'à l'aube. Tous les télescopes  étaient orphelins, leurs propriétaires étaient ébahi, subjuguer devant le spectacle. Puis vers 4h 30 il ne restait plus grand monde, les observateurs s'étaient couché petit à petit. Avec Régis nous avons vu une dernière fois les piliers au-dessus de l'aube naissante dans un dernier baroud d'honneur. Quelle nuit fantastique! C'était la troisième nuit blanche. 
       
         Le samedi matin en nous levant tout le monde ne parlait que de ça, tout le monde avait des anecdotes. La fatigue des trois nuits blanches était oubliée. En fin de matinée Fred et Marine nous ont quitté pour faire un vol en hélicoptère au-dessus de la Loire et ses châteaux. De mon côté j'ai installé mon matelas à l'ombre d'un camion, il faisait au moins 40 degrés sous ma tente. Je me suis reposé quelques heures et avec Philippe et Christophe nous sommes allés chercher quelques rillettes qui étaient à vendre chez les exposants producteur locaux. Il y avait aussi l'exposition d'une artiste qui se servait du verre et d'oxydes métalliques pour faire des sculptures. Dans son style on pouvait voir certaines analogies avec l'astronomie. J'ai discuté avec elle et lui ai suggéré le nom de quelques objets astronomiques ressemblant à ses créations. Ensuite nous sommes allés voir le collectionneur Gérard Odile qui exposait ses formidables météorites, nous avons longuement échangé avec lui notamment sur le rassemblement à Ensisheim. 
      Et vint l'heure de l'apéro collectif où Jean-Louis Dumont a fait ses remerciements. Puis il est revenu sur les aurores boréales de la nuit passée. C'était un peu les bougies pour fêter les 10 ans des NAT. Un autre membre de la SAT m'a dit que ça allait être difficile de faire mieux l'année prochaine.Mais qu'il projetait de nous mettre deux Lunes dans le ciel ou qu'ils essaieraient de prévoir un écrasement de météorite dans le champ d'à côté avec une battue à l'issue. Nous pourrions ramener chez nous les trouvailles météoritiques... 
      Plus tard dans l'après-midi Fabrice Mottez nous a changé le theme initiale de sa conférence pour en faire une sur les aurores boréales . Durant le souper Marine et Fred nous ont expliqué ce qu'ils avaient survolé en hélicoptère et nous ont montré quelques vidéos à couper le souffle. Puis après la soirée ce fut la dernière nuit du séjour. Le ciel était beaucoup moins clair que les trois nuits précédentes. J'étais sur M27 lorsque un grand colosse passa à côté de moi. Je l'ai interpellé pour qu'il jette un œil à l'oculaire. Puis il m'expliqua qu'il ne faisait pas partie du rassemblement mais que la veille avec ses deux copains il était dans un chemin à côté et qu'ils avaient observé eux aussi les aurores boréales toute la nuit en fêtant l'anniversaire de leur copain Sofiane. Justement celui-ci et un autre copain arrivaient. Là il me dirent qu'il ne connaissait personne et qu'ils aimeraient en savoir plus sur le ciel. Nous avons fait le tour de quelques étoiles intéressantes et le ciel c'est vite couvert. Je leur ai dit que l'association de Tauxigny les accueillerait certainement pour leur en montrer davantage. Il etait déjà deux heures du matin et avec Philippe nous avons démonté les deux 460mm puis nous sommes allez nous coucher. Le  lendemain matin tout le monde rangeait les campements, nous sommes allés déjeuner, avons fait le tour des divers amis pour leur dire au revoir et sommes repartis pour Troyes.
       
      Cette édition des NAT est la meilleure à laquelle nous avons participé depuis 2015, nous avons pu observer tous les soirs et les aurores en auront été l'événement magistral. Les 10 ans ont été extraordinaires et resteront gravés dans les mémoires. 
      Aux RAP à Craponne-sur-oson c'est 300 astrams qui ont profité du spectacle ! 
      À l'heure où je finis ce récit nous sommes le samedi d'après le séjour et hier je me suis rendu avec Anne au planétarium d' Épinal pour prendre des renseignements pour notre association. Là-bas Didier Mathieu nous a reçu et nous a expliqué pendant environ 4 h sa vision du monde des planétarium mobile. Il est plein de bonnes idées. À la fin il nous a fait une projection 12k dans le planétarium en dur de Dark side of The Moon réalisé pour les 50 ans de l'album par l'équipe artistique de Pink Floyd ! L'album sur système d'enceinte Focal et le montage vidéo sont parfaits, un voyage psychédélique dans notre galaxie. Ce cadeau je ne l'oublierai jamais aussi.
       
      Par moment l'univers se rappel fortement à nous quand même...
       
      Lolodobs le dévoreur de monde 👽 
       
    • Par Benjamin Poupard
      L’histoire dans laquelle vous allez entrer est certainement une histoire que l’on peut qualifier de fantastique ! Pour preuve, vous y traverserez le Mordor, y croiserez un Grand Ancien, et il arrive même qu’on y mange des madeleines ! Mais c’est pourtant bien une histoire d’étoiles. Et elle commence avec… une liste !
       
      Peut-être que vous aussi, vous tenez une liste de trucs à vivre au moins une fois dans votre vie ? Comme, vous savez, visiter le Machu Pichu … ou manger de la purée avec les doigts. L’astronome qui sommeille en moi tient également une telle liste, d’ailleurs assez longue. Dans cette longue liste, j’ai déjà pu cocher “observer une éclipse totale de Soleil”, “observer une pluie d’étoiles filantes”, “voir la lumière zodiacale”, et d’autres trucs plus exotique comme “voir Triton” ou “dessiner une supernova”... Mais la case “aurores boréales” restait encore à cocher !
       
      Pas la case la plus facile à remplir, soit dit en passant, puisque pour des raisons mêlant géographie et magnétisme terrestre, les aurores restent rares aux latitudes qui sont habituellement les miennes, obligeant alors à envisager de voyager plus vers le nord. Il arrive toutefois qu’en période d’intense activité solaire, on arrive à en photographier quelques bribes rougeoyantes jusque chez nous. Mais voilà, de mauvais concours de circonstances ont fait que je n’avais jamais réussi à photographier une aurore boréale … jusqu’à cette soirée du 10 mai. 
       
      Mais je me perds déjà, et commence mon histoire par la fin !
       
      Il faut donc remonter le fil de cette histoire, revenir quelques heures en arrière, au matin de ce 10 mai, et surtout jeter un oeil à 150 millions de kilomètres d’ici : c’est en effet à la surface du Soleil que tout commence.
       
      Et en ce moment, notre Soleil est sacrément vénère ! Suivant un cycle de 11 ans, il est actuellement en période de maximum d’activité. Installée sur mon téléphone, mon appli de monitoring solaire (oui oui, pour les non-astronomes, sachez que ça existe) me tient constamment au courant des sautes d’humeur de notre étoile. Et depuis le début de la semaine, je reçois des “X-ray alerts” à un rythme particulièrement soutenu. En cause, une tache solaire particulièrement active, baptisée AR3664, qui balance allègrement des grosses bouffées de plasma (autrement dit un joyeux mélange de protons et d’électrons baignés par des champs magnétiques  - je vous la fais courte) dans l’espace !
       
      Un peu plus tôt dans la semaine, pas moins de six bouffées de plasma ont quitté la surface du Soleil en une journée … Expulsées à une vitesse qui avoisine les 1000 km/s, elles doivent rencontrer la Terre quelques jours plus tard.
       
      Ce vendredi matin, les bouffées de plasma sont encore à quelques millions de kilomètres. Sur Terre, et plus particulièrement dans mon jardin, il fait beau. Et en dehors de quelques mauvaises herbes à arracher, je n’ai pas grand chose à faire … J’installe donc la lunette entre les rosiers et le séchoir, je sors le filtre de Herschel, une caméra et me prépare à faire connaissance avec AR3664.
       

      Le Soleil, photographié à la L100/900, équipée d'un Herschel Baader, avec une QHY 178MM
       
      Il faudrait avoir oublié de mettre le filtre de Herschel pour ne pas la voir (conseil : ne faites pas ça.). Car, oui, AR3664 est énorme !

       
      Petite parenthèse en passant : au-delà d’une certaine taille et un certain degré d’activité, il ne me semblerait pas irraisonnable que les taches solaires se voient attribuer un nom en lieu et place de leur numéro. Un peu comme on le fait sur Terre pour les cyclones et les tempêtes. D’ailleurs, je me lance ! Et c’est en fouillant dans le bestiaire des monstres de la littérature fantastique, en traversant l’imaginaire lovecraftien, que je tombe sur la créature qui incarne au mieux ce monstre solaire… Chtugha. 
       
      “Cthugha est décrit comme une entité liée au feu et à la chaleur, émergeant des abysses incandescents de l’univers. Ses origines sont enveloppées de mystère, mais il est souvent associé à des phénomènes cosmiques tels que les étoiles en fusion et les incendies célestes.” MAIS OUI !!!Dans l’oculaire, ce que je vois, c’est exactement ça : un véritable monstre aux ramifications multiples évoluant au milieu du feu solaire, qui pourrait engloutir plusieurs dizaines de planètes Terre ! Va pour Cthugha !
       

      AR3664, photographiée à la L100/900 + Barlow x3, équipée d'un Herschel Baader, avec une QHY 178MM
       
      Un peu plus tard dans l’après-midi, je pars pour une nouvelle séance d’observation, mais cette fois derrière le Coronado du planétarium. Cthugha est toujours aussi en colère : ses yeux me dardent de rayons incandescents ! Au même moment, mon appli me signale d’ailleurs qu’une nouvelle éruption vient d’avoir lieu, là, juste sous mes yeux ! A cet instant, la colère du Soleil se manifeste un peu partout, à sa surface sous la forme de taches brillantes, sur son pourtour sous la forme d’immenses protubérances. J'emmagasine les images, qui occuperont quelques soirées pluvieuses.
       

      Le Soleil au Coronado 70, photographié avec la QHY 178MM, et une turbu assez dingue ...
       
      Pendant ce temps, le plasma fumant de Cthugha touche bientôt au but. De retour à la maison, je constate d’ailleurs que la fièvre s’empare des groupes astro sur les réseaux sociaux : “la tempête solaire n’est prévue que pour la fin de la nuit, mais tenez vous prêts, chargez les batteries de vos appareils-photo, videz les cartes-mémoires et prévoyez une réserve confortable de madeleines, car on n’est pas à l’abri d’une bonne surprise !”.
       
      Observation solaire le matin, observation solaire l’après-midi : la besace à images est déjà bien pleine. Mais y ajouter une photo d’aurore boréale, ce serait la cerise sur la madeleine.
       
      Je prépare mon matériel, et croise les prévisions météo terrestre avec les dernières infos concernant la progression de la tempête afin de caler un point de chute : ce sera près de Rocquigny, en pleine Thiérache.
       
      Pour ceux qui ne connaissent pas, la Thiérache, c’est la Terre-du-Milieu-de-Nulle-Part, c’est l’équivalent ardennais du Mordor ; il suffit juste de remplacer la tour de Sauron par des éoliennes.
       
      C’est d’ailleurs au nord de Rocquigny, au pied de l’une de ces éoliennes que j’installe mon pied-photo. Histoire de prendre la température, je lance une première pose mal cadrée, plein nord, et … l’écran est déjà tout rouge ! La soirée commence à peine, et j’ai déjà coché une case supplémentaire de ma liste des trucs à vivre au moins une fois ! J’ai photographié une aurore boréale !
       

       
      Alors que Jérémy, puis Geoffroy et Stéphanie arrivent, l’aurore s’impose comme une évidence. Pour être plus précis, comme une sorte de lueur crépusculaire intense, à ceci près qu’elle est au mauvais endroit et au mauvais moment.
       
      Puis sonnent les douze coups de minuit (bon, on n’a rien entendu, rapport au bruit des éoliennes), et c’est à ce moment que la soirée a brusquement basculé dans quelque chose qui n’était pas du tout prévu : soudainement, le faux halo crépusculaire s’élève et devient de plus en plus brillant, et en une poignée de minutes, se structure en colonnes de lumière qui atteignent presque le zénith ! Sur les écrans de nos appareils-photo, c’est un feu d’artifice coloré ! A l’oeil nu, les couleurs s’estompent (on devinera par moments quelques nuances rouge, vertes ou bleues), mais le spectacle se déploie en format panoramique.
       

       
      Et me revient cette impression, que j’avais ressenti lors de l’éclipse totale de Soleil en 2006 : les aurores boréales sont certes formidablement photogéniques, mais le cadre étriqué de la photo nous prive de la dimension immersive du phénomène : comment rendre la majesté de ces piliers de lumière qui se dressent devant nous comme les tours d’une cathédrale occupant la moitié du ciel ?
       
      En plus du téléphone, j’avais emmené avec moi mes jumelles “hiboux”, des 2X50 à très grand champ, qui permettent de détailler finement ces piliers, et d’observer leurs lentes translations. C’est beau, c’est grandiose, c’est … incroyable (adjectif utilisé plusieurs centaines de fois ce soir-là ; Jérémy lui préférant toutefois l’expression “mais qu’est-ce qui se passe !”).
       
      Par moments, les colonnes de lumière semblent converger au-delà du zénith, et se livrent à une danse curieuse : les traits de lumière apparaissent, convergent et disparaissent aussitôt, parfois en quelques secondes ! Ce phénomène, s’il porte un nom, reste le plus surprenant de cette soirée !
       

       
      Un peu avant 3h du matin, la tempête retombe, alors que Geoffroy et Steph nous quittent. Malgré la fatigue, Jérémy et moi profitons jusqu’au bout du spectacle … qui redémarre de plus belle ! Et qui se poursuivra jusqu’à se mélanger avec les lumières de l’aurore terrestre, marquant la fin de cette soirée … incroyable !
       

       
      Et alors que Cthugha continue de souffler sur nos têtes, je réalise que je vais pouvoir cocher une case supplémentaire dans ma liste : ce soir, j’ai … vu … une aurore boréale !
       
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      Les images d'aurores ont été réalisées avec un Google Pixel 7Pro, en mode "astrophotography"
       
      Vous pouvez également jeter un oeil sur le time-lapse de cette magnifique soirée (n'en jetez plus) :
       
       
    • Par tosi philippe
      Bonjour à tous, un séjour astro mémorable au centre de Suc en haute Ariège géré par notre fidèle Sébastien et son équipe !
      Les observation du soleil et du ciel profond ont ravi les participants !
      70 personnes ont assisté à diverses conférences sur les galaxies avec des astronomes professionnels comme Vincent Coudé, Dominique Proust etc...
      Nous avons vibré sous une très violente éruption solaire type X-4 responsable des fameuses aurores boréales qui ont illuminé le ciel du Sud de la France, ...une féérie pyrotechnique venue de l'espace !
      Images solaires réalisées avec une VAF 150mm F/7 APO Lichtenknecker + modif PST + BF-15 + barlow 3x
      Phil : photoastro.com

      Circumpolaire de 50 min avec Nikon D7500 à 2200 iso + 20mm F/5.6
       

       
      AR3664  offband + bombes d'Ellerman (petits points blancs)
       

       
      Le 9 Mai à 11H26 locales, le flare X-4 responsable des aurores :
       

       
      10 minutes avant...
       

       
      La gigantesque protubérance du 11 Mai
       

       
      Les piliers...
       

       
      La protubérance du 10 Mai 
       

       
      Phil : photoastro.com
       
    • Par BobSaintClar
      Chers ami(e)s complètement à l'Ouest,
       
      J'ouvre un Post, que j'alimenterai à mesure pour éviter l'indigestion, consacré à la dernière édition de la Deep Sky Star-Party d'Aichi (les japonais l'appellent la DSP, sans doute parce que la Deep SS party n'attire pas le même public ). Pour celles et ceux qui fréquentent les publications du groupe de tordus "Jumelles et Binoculaires, le ciel en vision 3D", j'ai déjà assisté à cet évènement en 2019.
       
      Ces dernières années, la Covid a rayé plusieurs rassemblements amateurs japonais des tablettes : RIP, les éditions 2020-2023 de la DSP ! Comme elle n'accueille que 60 participants et nécessite une invitation, vous n'êtes jamais sûr d'en être. Je fus donc aux anges lorsque mon nom (Djanne-Ruisse-San, ou parfois Jeong Grui) est sorti du chapeau ! Du Vendredi 10 au Dimanche 12 mai, j'ai eu la chance et le privilège de rejoindre 59 autres élu(e)s à l'observatoire municipal de la forêt de Soboe, que Google traduit par "Centre d'échange d'expériences forestières". Selon votre niveau de japonais, vous pouvez donc venir si vous aimez observer les étoiles, ou si vous sortez avec un ours.
       
      Contrairement à ce que vous supputez, je suis venu en tant qu'astronome amateur ! Pour remettre votre curiosité sur les bons rails et ne pas saturer les ondes, je me contenterai d'une première photographie : aussi incroyable que cela puisse paraître (encore qu'avec les derniers posts de la section Astrophotographie, vous devriez m'accorder plus de crédit), nous avons observé les signes lointains de l'immense aurore boréale qui embrase les ciels polaires... à 35,1° degrés de latitude Nord ! Il a fallu que je vienne au Japon pour voir ma première aurore, après un demi-siècle de vie en France ? C'est vraiment n'importe quoi 
       
      Cette image est un panorama horizontal à 360°. Le Nord est au centre :

       
      A très bientôt pour la suite (j'ai une bonne centaine de photos à revoir/classer/légender et adapter au site) !
    • Par Gildas974
      UN AMAS GLOBULAIRE ET UN AMAS OUVERT : NGC 3201 et NGC  6025
       
       
      Bonjour à tous,
       
      Les nuits pures et sèches défilent désormais sur le département réunionnais....que c'est bon !
      Voici deux observations effectuées ce week end et pas plus tard qu'hier. 
       
      NGC 3201
      C'est bel amas globulaire situé dans la constellation des Voiles. Voici une petite carte : 
       

       
      L'amas est peu dense et affiche une magnitude de 7m. Autant dire qu'il n'offre aucune difficulté à être résolu au C11.  
       

       
       
      NGC 6025
       
      Hier, ce fut la lunette FC100 qui fut de sortie pour contempler un joli amas du sud : NGC 6025. Il se situe dans la constellation du Triangle austral. 
      Sa forme  quelque peu sinueuse lui vaut une allure très esthétique. Les principales composantes de l'amas sont blanc bleutées.  
       

       
      Voici le dessin réalisé à l'aide d'un oculaire de 40mm essentiellement couplé à la lunette Takahashi FC100. 
       

      La suite de la soirée fut consacrée à la contemplation passive de l'amas des Bijoux, mais aussi de ce monstre Oméga du Centaure que je n'ai de cesse de visiter à cette période de l'année...
       
      Enjoyyyy the sky !
       
      Gildas
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