CPI-Z 1 225 Posté(e) 25 novembre 2020 Les images merveilleuses de Mars prises aux T1m ne sont qu'un régal pour nous amateurs et encore merci à vous. Cependant dans les longs posts concernés, souvent instructifs mais parfois ennuyeux, il reste toujours le débat résolution limite et bruit. Alors je voudrais tordre le cou et crever l’abcès d'une idée largement répandue par certains experts comme quoi une bonne image ne doit avoir aucun bruit. Pour moi c'est une idée aberrante car même avec le meilleur objectif du monde et le meilleur APN, une image aura toujours du bruit. Il faudrait sous échantillonner l'image, mettre alors son nez sur l'écran pour visionner à la loupe les détails accessibles, tout en voyant l’horreur de la grille des pixels. Et là, forcément la résolution optimale de l'image n'est pas atteinte. Il faut sur-échantillonner l'image tout en essayant de réduire le bruit, mais si l'on veut atteindre la résolution optimale il restera forcément du bruit, sauf si l'on disposait d'un très grand nombre d'excellentes images. Hors pour Mars aux T1m si on ne peut que garder 5% des images, alors le bruit restera pour visionner la résolution par faute du nombre limité d'images. Exemple à partir de l'excellente image de Calern du 24 octobre 2020, ici volontairement "poussée" et zoomée x2 Ici la comparaison avec l'image extraite de la vidéo 360° publiée et à une échelle comparable A gauche l'image est propre, sans bruit, douce ... le top pour une publication. A droite, le bruit est visible, une peau d'orange que certains ont en horreur ... mais dans cette image "poussée" volontairement, n'importe qui peut y distinguer des formes dont la définition est sans commune comparaison avec la précédente. Après reste à déterminer si ces formes sont réelles ou si elles sont du bruit ? On est ici un peu dans le même cas que les images du CP, où les étoiles faibles sont-elles du signal ou du fond du ciel ? (Une chose est certaines, si le fond du ciel est trop sombre, les experts en CP ne les aiment pas et les étoiles faibles disparaissent.) Pour Mars, je propose 2 sites de référence (développées planes) - https://trek.nasa.gov/mars/#v=0.1&x=-139.83398176659747&y=69.43359245481585&z=4&p=urn%3Aogc%3Adef%3Acrs%3AEPSG%3A%3A104905&d=&l=Mars_MOLA_blend200ppx_HRSC_ClrShade_clon0dd_200mpp_lzw%2Ctrue%2C1&locale=&b=mars&e=-182.02148097965014%2C48.49365143917045%2C-97.64648255354481%2C90.37353347046127&sfz=&w= - https://www.uahirise.org/hiwish/browse Vous pouvez télécharger ici la version utilisée de Mars, sa développée avec WinJupos et le relief réel de Mars en couleur (peut-être à transformer en sphère) : Fichiers.zip Le premier point confirmé est que les références IR montrent bien les cratères avec du sombre et une bordure claire La comparaison de ces 2 versions de références montrent bien que selon la nature du sol, du relief et des fréquences de lumière utilisées, le résultat peut être très différent entre les zones claires et sombres. Dans cet autre exemple: les différences de tons sont encore plus flagrantes et parfois sans relation avec le relief réel de la surface. Donc Mars dépend du spectre, de l'albédo, du relief, de la direction du soleil et des ombres portées ... La comparaison entre les références et l'image de Calern est compliquée, il peut même y avoir du sombre qui devient clair et du clair qui devient sombre ... Il faut donc retrouver des points commun. A cela s'ajoute des différences de géométrie entre sphère et projection plane modélisée. Comparaison 1. On voit bien ici que l'image de Calern n'est pas aberrante, des formes communes existent malgré le bruit. Comparaison 2. A gauche la seconde référence est sa convolution pour une résolution comparable facilitant la comparaison. A droite on ne peut pas nier la ressemblance, allant même jusqu'à la présence du petit croissant dans la zone inférieure droite du cratère. A gauche la large bande sombre disparaît par différence d'albédo d'IR. Clair et sombre sont inversés. La résolution La vision plane créé avec WinJupos montre bien une déformation du secteur haut-droit. Les 3 petits cercles jaunes montrent 2 virgules sous forme de traits parallèles qui peuvent matérialiser la résolution. Correspondent-ils à une réalité ? Le grand cercle montre 3 zones // que l'on retrouve dans l'image de référence. Cela laisse penser qu'elles sont donc bien réelles. Idem pour le premier petit cercle, le doublon + l'arc de plus de 180° juste au dessus mais à peine perceptible dans l'extrait de Calern et déformé par la vue géométrique différente (différent du canyon) Sur l'ensemble de Mars on retrouve d'autres points identiques, Formes dans le bruit sont donc parlantes. Après où est la limite ? 5 3 3 Partager ce message Lien à poster Partager sur d’autres sites
DVernet 7 112 Posté(e) 25 novembre 2020 Il y a 1 heure, CPI-Z a dit : Comparaison 1. On voit bien ici que l'image de Calern n'est pas aberrante, des formes communes existent malgré le bruit. Merci CPI-Z. Je continue à m’interroger sur certains détails en forme de filament, qui ont l'air de pas mal correspondre avec les traces fossiles d'écoulement visible sur les images de sondes, et pourtant pas visible sur cette image du HST: Comme il n'y a pas d'effet de bord qui peut être confondu avec Encke, dans ce cas, je me dis quand même que certaines images du HST (peut être lié à un traitement assez peu poussé?) manquent peut être un peu de contraste, et qu'on peut dans certains cas aller un peu plus loin avec un 1m en terme de détectivité, par rapport à ce type d'image publique du HST. En tout cas, merci pour cette analyse. 2 Partager ce message Lien à poster Partager sur d’autres sites
Nirep 1 556 Posté(e) 26 novembre 2020 Merci, mais quel beau boulot riche de détails, bravo et merci 1 Partager ce message Lien à poster Partager sur d’autres sites
penn 20 253 Posté(e) 26 novembre 2020 Il y a 6 heures, Nirep a dit : quel beau boulot riche de détails, bravo et merci Il y a 16 heures, CPI-Z a dit : Il faudrait sous échantillonner l'image, mettre alors son nez sur l'écran pour visionner à la loupe les détails accessibles, tout en voyant l’horreur de la grille des pixels. Et là, forcément la résolution optimale de l'image n'est pas atteinte. Il faut sur-échantillonner l'image tout en essayant de réduire le bruit, mais si l'on veut atteindre la résolution optimale il restera forcément du bruit, sauf si l'on disposait d'un très grand nombre d'excellentes images. Intéressant, merci CPI 1 Partager ce message Lien à poster Partager sur d’autres sites
Nebulium 1 436 Posté(e) 27 novembre 2020 (modifié) Hello Excellent analyse, merci CPI Et j'espère une suite à partir de nos échanges d'informations En effet, cette superbe image du C2PU ainsi que sa consoeur du Pic ouvrent la porte à un certain nombre de questionnements. Tu as évoqué ici les aspects bruit et résolution, je me suis également intéressé à ces aspects dans les dernières pages des fils consacrés aux résultats de ces deux télescopes de 1m : - C2PU - Pic du Midi où l'on pourra trouver diverses images et une vidéo à éventuellement reprendre en boucle (le GIF animé est trop gros!) alternant l'image C2PU avec une simulation en haute résolution à partir d'une synthèse planisphérique d'images de sonde. Mais mon opinion est que pour les astrams (sauf pour étudier par exemple les variations atmosphériques, ce qui est le cas aussi pour Jupiter et Saturne) ce genre d'images n'est pas à vocation scientifique, les moyens technologiques "professionnels" faisant tellement mieux grâce aux diverses missions spatiales ! On n'est plus à l'époque où les astrophysiciens du Pic utilisaient le T1m pour aider la Nasa à déterminer les sites d'alunissage des futures missions Apollo ! Je pense plutôt à l'option "Photo classique" où l'on cherche à représenter ce que verrait un astronaute en approche de Mars, du genre des photos de la Terre par T. Pesquet, avec un vrai rendu d'excellentes photos en matière de finesse, couleurs, dynamique, etc. mais pour avoir des détails authentiques, en fuyant les artifices d'amélioration proposés par des logiciels à base d'intelligence artificielle et où l'on ne pousse pas l'accentuation de façon démentielle. Je dirais même qu'un léger bruit , s'il est joli comme jadis certains grains argentiques, reste acceptable surtout s'il permet d'obtenir quelques détails fins confirmés par les images HR des sondes ou du HST pour les instruments usuels des astrams ! Pour nous astrams, cela veut dire que l'on fait du RVB avec les filtres idoines, et que si l'on désire améliorer la finesse des détails, on passe au LRVB avec un filtre L à large bande visuelle pour respecter l'équilibre chromatique de la réalité. Bien sûr, il est tout à fait recevable de s'écarter de ce principe de base pour telle ou telle raison, mais il faut l'annoncer clairement pour ceux qui seraient tentés par des comparaisons de qualité d'instruments, de conditions de turbulence et d'expertise des opérateurs dans le domaine. Modifié 28 novembre 2020 par Nebulium 1 Partager ce message Lien à poster Partager sur d’autres sites
zeubeu 865 Posté(e) 28 novembre 2020 Et moi qui croyais que le bruit était un signal parasite... Finalement mon pote @JeanChristophe a raison, il me le dit tout le temps en plus, le bruit c'est la vie ! 1 Partager ce message Lien à poster Partager sur d’autres sites
Nebulium 1 436 Posté(e) 28 novembre 2020 Il y a 9 heures, zeubeu a dit : le bruit c'est la vie Chut ! 2 Partager ce message Lien à poster Partager sur d’autres sites
Thierry Legault 5 825 Posté(e) 29 novembre 2020 (modifié) Le 25/11/2020 à 21:30, CPI-Z a dit : Hors pour Mars aux T1m si on ne peut que garder 5% des images, alors le bruit restera pour visionner la résolution par faute du nombre limité d'images. c'est pour ça que Winjupos existe ! Je ne crois pas que le bruit soit inéluctable. Déjà, avec une prise assez longue, des brutes peu bruitées (gain bas, expo assez longue) et un traitement (déconvolutions et/ou accentuations) raisonnable, 5% ça peut très bien suffire. A l'inverse, avec des séquences courtes, des brutes bruitées et un traitement (trop) énergique, 50% peuvent ne pas suffire... Il y a une manière assez simple de voir si les "détails" en sont ou pas : prendre plusieurs séquences consécutives, les traiter de la même manière et voir ce qu'on retrouve de commun. Sachant que par cette méthode comme pour la comparaison avec des images de référence genre Hubble ou sonde, il faut se méfier de l'incroyable faculté de l'esprit humain à trouver des ressemblances ou des coïncidences là où il n'y a que du hasard : en cherchant bien, comme on peut toujours voir des formes familières dans les nuages ou dans des taches d'encre, on pourra toujours trouver des bouts de structures qui se ressemblent...à tort ou à raison Le 28/11/2020 à 08:29, zeubeu a dit : Et moi qui croyais que le bruit était un signal parasite... le bruit (et en particulier le bruit photonique, celui qui nous intéresse en planétaire) n'est pas un signal qui se rajouterait à un autre signal, c'est une perturbation d'un signal existant, perturbation qui empêche de le connaître de manière précise. Comme une incertitude de mesure, si on veut. Les photons arrivent de manière quelque peu désordonnée (comme les gouttes de pluie sur le sol), et c'est ce désordre (relatif) qu'on perçoit comme un bruit. Modifié 29 novembre 2020 par Thierry Legault 3 Partager ce message Lien à poster Partager sur d’autres sites
Nebulium 1 436 Posté(e) 29 novembre 2020 (modifié) Il y a 5 heures, Thierry Legault a dit : le bruit (et en particulier le bruit photonique, celui qui nous intéresse en planétaire) n'est pas un signal qui se rajouterait à un autre signal, A l'ère du numérique, on oublie souvent qu'il y a une amplification analogique en sortie des photosites suivie d'une conversion analogique-numérique. Ces deux fonctionnalités génèrent leur propre bruit, la 1ère d'autant plus que l'on augmente le gain pour réduire le temps de pose (pour mieux figer la turbulence), la 2ème d'autant plus que le codage en sortie se fait sur moins de bits pour aller plus vite... D'où l'intérêt de maîtriser l'art du compromis Il y a 5 heures, Thierry Legault a dit : il faut se méfier de l'incroyable faculté de l'esprit humain à trouver des ressemblances ou des coïncidences là où il n'y a que du hasard A propos des détails fins cette faculté trouve des limites d'une part quant à la présence de détails sur l'image qui n'existent pas sur des références fiables, d'autre part quant à des déformations "licites" due à la turbulence et / ou la diffraction. Par exemple, comme le montre cette image : des monticules rocheux à la périphérie d'Argyre Planitia (images de sondes à gauche et au centre) apparaissent volontiers comme des cratères (*) sur l'image C2PU (à droite, avec une échelle différente), par ailleurs désavantagée ici par l'éclairement frontal d'opposition. Le GIF ci-dessous réalisé avec des extraits de la vidéo agrandis à 200 % avec des angles d'éclairage différents montre la difficulté du contrôle du rendu des détails fins (*) Les petits cratères réels de la taille des monticules ont pratiquement disparu dans l'image C2PU, victimes de la diffraction ? Tant que j'y suis, une image de la zone agrandie à la simulation : Modifié 29 novembre 2020 par Nebulium 1 1 Partager ce message Lien à poster Partager sur d’autres sites
Thierry Legault 5 825 Posté(e) 29 novembre 2020 (modifié) Il y a 9 heures, Nebulium a dit : Ces deux fonctionnalités génèrent leur propre bruit, la 1ère d'autant plus que l'on augmente le gain pour réduire le temps de pose d'autant plus oui...mais en valeur relative, car en valeur absolue le bruit de lecture diminue quand le gain augmente, aujourd'hui à gain élevé on tourne autour d'un à deux électrons de bruit de lecture, ce qui ne pèse pas lourd en planétaire ! Exemple : ASI224 à gain 200 : 2000 électrons de capacité pour 1 électron de bruit de lecture : négligeable donc. Il y a 9 heures, Nebulium a dit : la 2ème d'autant plus que le codage en sortie se fait sur moins de bits pour aller plus vite... c'est un peu la même chose : avec l'ASI224 à gain 200 en 8 bits, le bruit de quantification est de 2,2 électrons : négligeable devant le bruit photonique. Même à gain nul il est de 22 électrons en 8 bits. Ca peut sembler beaucoup, mais avec une capacité de 19000 électrons là aussi en planétaire ça ne fait pas lourd. PS : en ciel profond les choses sont différentes évidemment. Comme il ne sert à rien de considérer des bruits secondaires (ils se combinent de manière quadratique), je dirais : évitons de compliquer les choses Modifié 30 novembre 2020 par Thierry Legault Partager ce message Lien à poster Partager sur d’autres sites
Nebulium 1 436 Posté(e) 30 novembre 2020 (modifié) Hello Il y a 16 heures, Thierry Legault a dit : il ne sert à rien de considérer des bruits secondaires Tout un chacun pourra s'en faire une idée sur sa propre installation en faisant un dark... Il y a 16 heures, Thierry Legault a dit : surtout, combiner des images augmente la dynamique @ms, dont je regrette la disparition de ce forum après son départ en retraite (mais je pense que ça n'a rien à voir) avait commencé à proposer une méthode dont j'ai compris qu'il améliorait la résolution d'un empilement classique zone par zone, à l'image en quelque sorte d'un puzzle où chaque pièce était choisie parmi les meilleures sélectionnées dans des empilements différents. Pour ceci, il faisait des évaluations de qualité locales. Modifié 30 novembre 2020 par Nebulium Partager ce message Lien à poster Partager sur d’autres sites
Thierry Legault 5 825 Posté(e) 30 novembre 2020 il y a une heure, Nebulium a dit : Tout un chacun pourra s'en faire une idée sur sa propre installation en faisant un dark... je te rappelle qu'on parle de planétaire, alors un dark, comment dire... Partager ce message Lien à poster Partager sur d’autres sites
Nebulium 1 436 Posté(e) 30 novembre 2020 (modifié) Il y a 3 heures, Thierry Legault a dit : alors un dark, comment dire... Plutôt comment faire ? D'abord comme jadis, en utilisant une raquette de ping-pong habillée de papier noir devant le scope, à l'époque c'était jouable vu le diamètre des instruments d'amateur et on démasquait le scope après le déclenchement de la pose B et l'amortissement des vibrations. Et maintenant, à l'inverse, une fois tout réglé pour la prise planétaire, on place la raquette et on lance la vidéo Il y a quelques années, j'ai utilisé sur une image HST de Juju réduite aux dimensions courantes de l'époque pour les prises au C11 un film de bruit ainsi réalisé complété par des filtres VDub (en particulier le "Liquid", précieux pour la turbulence) pour simuler des dégradations que j'essayais ensuite d'enlever Malheureusement, mes résultats stockés chez IShack & Cie se sont évaporés du fofo Il reste quelques traces de cette affaire ici, avec une variante et des considérations voisines là et encore ailleurs, par exemple , en cherchant avec Gogo. Lequel m'a aussi trouvé des dérives vers l'optique adaptative et l'apprentissage profond @CPI-Z Tiens, pour te rappeler quelques souvenirs Modifié 30 novembre 2020 par Nebulium 2 1 Partager ce message Lien à poster Partager sur d’autres sites
dfremond 4 478 Posté(e) 30 novembre 2020 Le 25/11/2020 à 21:30, CPI-Z a dit : Alors je voudrais tordre le cou et crever l’abcès d'une idée largement répandue par certains experts comme quoi une bonne image ne doit avoir aucun bruit. Bonjour Je suis totalement d'accord avec toi. Il est nécessaire de conserver un tres discret niveau de bruit, si on veut ne pas passer a cité des plus fins details, c'est le prix à payer. Sinon, c'est trop lisse et... plat, et on rate une bonne partie des infos visuelles. Il y a 21 heures, Thierry Legault a dit : Il y a une manière assez simple de voir si les "détails" en sont ou pas : prendre plusieurs séquences consécutives, les traiter de la même manière et voir ce qu'on retrouve de commun. 100% d'accord, et un tres bon moyen d'accelerer ce processus mental (eliminer ce qui est bruit et ce qui est detail persistant donc authentique) est de faire defiler les differentes prise sous forme d'animation: c'est redoutablement efficace, car le cerveau est particulierement efficace, et entraîné, à faire ce travail d'analyse 1 Partager ce message Lien à poster Partager sur d’autres sites
Nebulium 1 436 Posté(e) 30 novembre 2020 Hello il y a 16 minutes, dfremond a dit : faire defiler les differentes prise sous forme d'animation: c'est redoutablement efficace, car le cerveau est particulierement efficace, et entraîné, à faire ce travail d'analyse Oui, en effet, je me souviens que VL en avait fait la démonstration pour nous montrer une tempête sur Saturne, on y voit même d'autres détails très subtils : http://www.astrosurf.com/topic/91319-animation-de-saturne-avec-la-ptite-tempête-du-250311/ 1 2 Partager ce message Lien à poster Partager sur d’autres sites
Thierry Legault 5 825 Posté(e) 30 novembre 2020 Il y a 2 heures, dfremond a dit : Je suis totalement d'accord avec toi. Il est nécessaire de conserver un tres discret niveau de bruit, si on veut ne pas passer a cité des plus fins details, c'est le prix à payer. Sinon, c'est trop lisse et... plat, et on rate une bonne partie des infos visuelles. alors donc il faudrait pousser le traitement jusqu'à la limite du bruit ? Personnellement, je préfère stopper le traitement quand l'apparence (contraste etc.) n'est plus agréable à regarder et/ou quand des artefacts commencent à apparaître (rebonds, fausse Encke...). Et, pour ça, je cherche à avoir un rapport signal/bruit suffisant pour ajuster le traitement sur les critères que je viens de citer sans justement être limité d'abord par le bruit. Et je ne ne vois pas pourquoi, si un morceau de surface planétaire ou lunaire apparaît lisse sur l'image que j'ai obtenue, je devrais préférer de la (fausse) peau d'orange à la place. Bref, vous aurez compris que je ne suis pas franchement d'accord 1 Partager ce message Lien à poster Partager sur d’autres sites
dfremond 4 478 Posté(e) 30 novembre 2020 il y a 2 minutes, Thierry Legault a dit : alors donc il faudrait pousser le traitement jusqu'à la limite du bruit ? Non, ce n'est absolument pas ce que j'ai dit! il y a 5 minutes, Thierry Legault a dit : Il y a 3 heures, dfremond a dit : Je suis totalement d'accord avec toi. Il est nécessaire de conserver un tres discret niveau de bruit, si on veut ne pas passer a cité des plus fins details, c'est le prix à payer. Sinon, c'est trop lisse et... plat, et on rate une bonne partie des infos visuelles. Aucune mention de "pousser le traitement " dans ma phrase, il me semble, non? il y a 3 minutes, Thierry Legault a dit : Et je ne ne vois pas pourquoi, si un morceau de surface planétaire ou lunaire apparaît lisse sur l'image que j'ai obtenue, je devrais préférer de la (fausse) peau d'orange à la place. Et bien... moi non plus! Partager ce message Lien à poster Partager sur d’autres sites
CPI-Z 1 225 Posté(e) 5 décembre 2020 (modifié) Enfin je peux revenir vers vous Pour moi il ne faut pas confondre les notions : d'esthétique, celle de la résolution et le problème du bruit (la fameuse peau d'orange que certains ont en horreur). Dans chaque image chacune de ces 3 notions sont forcément là, incontournables et simultanées. La résolution est conditionnée par des formes apparentes détectable, la détection, cette notion dépend de beaucoup de facteurs : la nature de l'objet observé, le spectre utilisé, l'angle de vue, la résolution théorique optique, la qualité des instruments, l'échantillonnage, la sensibilité, la répétabilité, les traitements ... (en mettant les artefacts inévitables ou des détails crées par certains softs soit-disant intelligents en post-traitement). Le bruit, les pixels ou la fameuse peau d'orange, bien que conditionnant la résolution n'empêche pas une détection à des échelles comparables. C'était le but de ce post. Reste la question de la fiabilité de cette détection et jusqu'où peut-on aller ? Une chose est certaine, une image trop "esthétique", trop douce, fait perdre de la détection. Tout est une affaire de lecture possible dans l'image, donc dépend aussi de la sensibilité et de l'expérience de chacun à reconnaître les formes. Dans un premier temps j'avais présenter des comparaisons avec des références Map de Mars. Ces comparaison avec les images aux deux T1m bien que déjà révélatrices de leurs vérités, présentent un inconvénient majeur, elles ne représentent pas ce qu'un T1m devrait obtenir. Par exemple comparer un image Ir T1m avec la Map relief (clair-sombre fonction de l'altitude du lieu) n'est pas judicieux. Serte certaines formes peuvent correspondre mais dans la majorité des cas les formes détectées seront différents. Idem pour la Map Ir et l'image au T1m où les longueurs d'ondes sont différents et où du sombre peut devenir clair et inversement, ainsi que la géométrie de prise de vue fonction du rayonnement et de l'albédo du sol ... Une comparaison avec des images du HST serait plus logique comme le propose @DVernet Merci @Nebulium pour ces liens en exemple http://hla.stsci.edu/moving_targets_2018_Jan_05_acs.html ou http://hla.stsci.edu/hlaview.html#Images|filterText%3D%24filterTypes%3D|query_string=0 0 r%3D180&posfilename=&poslocalname=&posfilecount=&listdelimiter=whitespace&listformat=degrees&RA=0.000000&Dec=0.000000&Radius=180&inst=ACS&inst=WFC3&inst=WFPC2&inst=WFPC2-PC&imagetype=exposure&prop_id=9738&spectral_elt=&moving_target=yes&proprietary=both&preview=1&output_size=256&cutout_size=12.8|ra=&dec=&sr=&level=&image=&inst=ACS%2CACSGrism%2CWFC3%2CWFPC2%2CNICMOS%2CNICGRISM%2CCOS%2CWFPC2-PC%2CSTIS%2CFOS%2CGHRS&ds= Les vues du HST sont prisent hors atmosphère, donc sans turbulences. Elles peuvent être considérées comme parfaites (hors mis les poussières, les pixels chauds ou morts) Voici un exemple, composite de 3 images du 2005-10-28 vers 9h55 : Elle est douce, parfaite comme l'aime certains et correspond à ce que l'on verrait à l'oculaire dans des conditions optimales. Par contre elle est particulièrement décevante au niveau détection. Cela clos le débat : Le 28/11/2020 à 00:17, Nebulium a dit : Je pense plutôt à l'option "Photo classique" où l'on cherche à représenter ce que verrait un astronaute en approche de Mars Voici la même image avec un simple traitement ondelette Ici la détection est sans commune mesure avec la précédente, bien que le bruit est prononcé. Il est regrettable que le HST ne face pas des vidéos et des traitements comme nous les amateurs pour augmenter sérieusement le ratio détection sur bruit (SRN) Travailler sur des images uniques ou sur un nombre trop réduit d'images est vraiment pénalisant. Avec seulement quelques centaines d'images le résultat serait autrement plus propre et certainement la résolution atteinte. Concernant le débat d'utilisation de dark ... au contraire, je pense que le dark comme les pré-traitements poins-chauds ou pixels morts sont parfaitement nécessaires en vidéo planétaire. Après l'affaire des seulement 5% des images (voir moins) aux T1m, le principal a été oublié : c'est les turbulences qui sont autrement plus importantes que dans nos petits télescopes d'amateurs, et rien à voir avec le SRN. Coté utilisateurs des T1m ils maîtrisent parfaitement la notion de SRN (comme certainement du coté du HST). Mais 5% de 10 000 images ce n'est pas 5% de 1 000 000 d'images en matière de résidu de bruit. Le facteur limitant est le temps total de la vidéo et les limites de WinJupos par rotation de la planète dans le temps. Bon revenons à des comparaisons: D'abord, Malgré des géométries différentes (angles de vue et albédos) pas d'erreur notable. On peut aussi tordre le cou au débat sur le filament de traces fossiles d'écoulement visible à gauche et répondre favorablement à David sur la réalité de la détection. Le 25/11/2020 à 23:39, DVernet a dit : Je continue à m’interroger sur certains détails en forme de filament, qui ont l'air de pas mal correspondre avec les traces fossiles d'écoulement visible sur les images de sondes, et pourtant pas visible sur cette image du HST: Autre exemple suite à la comparaison non judicieuse présentée par Nebulium dans la zone d'Argyre Planitia Ici la comparaison est bien plus conforme qu'avec celle d'une Map relief. Vraiment les similitudes entre le HST et Calern sont bluffantes ... encore bravo à l'équipe de Calern pour la qualité de détection. De plus cette comparaison montre bien les différentes notions de résolution optique, de la détection, du bruit et l'impact du nombre d'images. L'origine en version fit est là : hst_9738_22_acs_hrc_fr914m_05_drz.fits Après les in-convaincables resteront inconvaincus. CPI-Z Modifié 5 décembre 2020 par CPI-Z 3 2 Partager ce message Lien à poster Partager sur d’autres sites
Pascal C03 4 083 Posté(e) 5 décembre 2020 Ces images de Calern, prises depuis la Terre, me donnent pour la 1ère fois une véritable impression de "planète terreuse", expression attribuée à Galilée en référence à ses observations... lunaires. C'est très impressionnant. Bravo pour le traitement d'images 1 Partager ce message Lien à poster Partager sur d’autres sites
DVernet 7 112 Posté(e) 5 décembre 2020 Merci du boulot CPI-Z. Ces filaments sont donc bien des détails réels, et non une "invention" du traitement. Ça montre aussi que certaines images du HST, comme celle de 2003 que je mettais en référence, sont probablement en retrait des possibilités intrinsèques du télescope. 2 Partager ce message Lien à poster Partager sur d’autres sites
JP-Prost 1 848 Posté(e) 5 décembre 2020 Super cette analyse, merci @CPI-Z JP 1 1 Partager ce message Lien à poster Partager sur d’autres sites
HAlfie 2 078 Posté(e) 5 décembre 2020 MErci @CPI-Z pour ce travail très documenté et instructif ! 2 Partager ce message Lien à poster Partager sur d’autres sites
Nebulium 1 436 Posté(e) 5 décembre 2020 (modifié) Hello CPI-Z Tu as fait un superbe travail, félicitations et merci ! Il y a 19 heures, CPI-Z a dit : la comparaison non judicieuse présentée par Nebulium J'aurais préféré que tu utilises plutôt le terme "provisoire" ou "de fortune", comme conséquence du contexte, car je savais bien que tu allais te taper le travail précis à partir des archives que j'avais indiquées. Ceci étant, je me suis permis de transformer en GIF animé ta comparaison mieux adaptée, c'est plus parlant pour certains. Il reste un micropoil de rotation accentuée par le jeu des ombres que j'ai eu la flemme d'essayer de compenser... On voit bien comment par le jeu des ombres certains reliefs rocheux peuvent prendre un aspect de cratères ! Modifié 6 décembre 2020 par Nebulium 3 1 Partager ce message Lien à poster Partager sur d’autres sites
CPI-Z 1 225 Posté(e) 5 décembre 2020 (modifié) Ton gif animé complète judicieusement la comparaison , merci à toi @Nebulium et désolé pour le "non judicieux" Je suppose maintenant que nous sommes tous d'accord sur la qualité et la fiabilité que peut produire les 1m nationaux Modifié 6 décembre 2020 par CPI-Z 1 1 Partager ce message Lien à poster Partager sur d’autres sites
Superfulgur 16 128 Posté(e) 6 décembre 2020 Quel travail............ Perso, en tant qu'ultracrépidentiste, je me garderais bien de commenter, juste de te féliciter, ainsi que les auteurs de l'image. 3 Partager ce message Lien à poster Partager sur d’autres sites