Il y a des astres qui nous hantent des années, des décennies durant. L’amas Coma, Abell 1656, est de ceux-là, en tout cas pour moi. Cette agglomération monstrueuse – plus de mille galaxies – rassemblées autour de deux galaxies monstrueuses, NGC 4874 et NGC 4889, m’a toujours fasciné.
Quand on contemple Coma, et les halos gigantesques qui auréolent ses deux supergéantes, on est pris de vertige : ces halos, ce sont des centaines de milliards d’étoiles perdues parmi ces galaxies qui chutent inexorablement vers les deux puits gravitationnels sans fond des deux supergéantes. Sans fond ? Oui, au centre de NGC 4889, un trou noir de 20 milliards de masses solaires.
Alors avec @jeffbax , on s’est dit « aller, c’est parti, on se lance quelques mois sur les flots glacés de la Chevelure de Bérénice… ». Mais quelle galère, entre mauvais temps et Lune. Comme d’habitude, c’est Jeff qui a sublimé les données, parfois prises dans des conditions de lumière dantequses…
Alors Coma : regardez bien, regardez mieux : ces galaxies brillantes, vous les connaissez bien. Mais ce semis de petites taches qui auréolent NGC 4874, à droite, NGC 4889, à gauche, et IC 4051, à l’extrême gauche ? Voui, ce sont des amas globulaires, à 320 millions d’années-lumière d’ici…
Il y en a 30 000, peut-être, dans Coma, entre les magnitudes 20 et 28. Le pic se trouve à 25.5, nous sommes à 25.1.
Mais c’est pas tout, ce qui est fascinant, quand on plonge profondément dans l’abîme de l’espace-temps, c’est le fond de ciel, le fond de l’Univers, uniformément couvert de galaxies lointaines… En clair, si vous voulez profiter de l’image, ouvrez-la sur un grand écran…
Personne ne sait combien il y a d’étoiles – essentiellement des naines rouges et des géantes rouges, dans les deux supergéantes de l’amas Coma, probablement, au moins, dix mille milliards.
Coma, Abell 1656, S.Brunier, J.F Bax, C2PU/OCA
Télescope de 1 m Omicron à F/3.2
Caméra QHY 600 à -5°C
Remote Observing
Luminance : 5 h 30 min à 2 arcsec, 1 h 30 à 1.35 arcsec
RVB : 3 x 60 min.
Traitement Jeff Bax
Bonsoir les Astrams,
Petit retour sur des données 2022-2023 avec cet objet, plutôt faible, qui éveillait ma curiosité
En bon bleu, c'est encore une première fois pour moi... une rosette à la bonne taille pour mon setup préféré ?! Go !
Au vu des premières poses, j'ai vite compris qu'il allait falloir "un peu de temps" ... à F10
On parle de quoi, au fait ? D'une nébuleuse en émission, région H2
Curieux, j'ai tenté Ha, OIII, et SII pour voir, et bien c'est le signal SII qui m'a surpris, bien présent, plus que l'OIII, et surtout avec des formes et détails intéressants, supérieurs au Ha, même.
=> J'opte ici pour un traitement SHO + Etoiles RVB.
De particulier :
En bleu blanc On retrouve le OIII au centre... avec une "fuite" dans le FDC vers l'extérieur haut centre gauche, à moins que ce ne soit un artéfact... uniquement en OIII ?!
En Rouge Rosé, Le Ha un peu partout (je l'ai affaibli au profit de l'OIII là ou l'OIII était présent, pour bleuter un peut plus)
En Jaune-Orangé Le SII, très très présent, qui porte beaucoup de détails, notamment au centre droit, mais surtout au haut à gauche, avec cet "arc et flèche" très distincts et concentré
J'ai laissé un peu d'extension colorer le FDC, pour indicateur de présence, sans les poussées, au vu du peu de détails qu'elles portent ici.
Acquisitions: 456 images pour 62,5H de poses, en Bin2
Setup : Remoteam
6200MM sur C11HD sur GM1000 en remote.
Traitement
avec des fausses couleurs ne faisant pas appel au Vert...
Nuit du 22 mai 2024, pleine lune très gênante, ciel dégagé. L'eVscope 2 pointe une nébuleuse planétaire: Messier 57
M57 (NGC 6720), surnommée la "nébuleuse de la Lyre", est une nébuleuse planétaire située dans la constellation de la Lyre. M57 a été découverte par l'astronome français Charles Messier en 1779.
Une nébuleuse planétaire est une nébuleuse en émission constituée d'une coquille de gaz en expansion éjectée d'une étoile en fin de vie, en transition de l'état de géante rouge à l'état de naine blanche. Quand une petite étoile (moins de huit masses solaires) achève de consommer son hydrogène, puis son hélium, son cœur s'effondre pour former une naine blanche, tandis que les couches externes sont expulsées par la pression de radiation. Ces gaz forment un nuage de matière qui s'étend autour de l'étoile à une vitesse d'expansion de 70 000 à 100 000 km/h. Ce sont des objets qui évoluent assez rapidement.
Au centre de M57, la naine blanche d'une jolie couleur bleuté, est de la taille d'une planète comme la Terre. Sa température de surface très chaude est de 120 000° K et sa luminosité est environ 200 fois plus grande que celle du Soleil.
Nota: la petite galaxie spirale située au-dessus et à droite de M57 est IC1296, de dimensions apparentes de 1,1' × 0,9' et d'une magnitude apparente de +14,22