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bpollet

Acheter son matériel - Tube optique : Mode d'emploi - S'y retrouver dans la jungle des prix et le jargon technique

Question

Bonjour, je prépare un petit article pour les membres du clubcassini de Versailles, et je voulais vous en faire profiter en primeur. Je pense que ça peut être utile à plein de débutants, ici.

 

Peut-être mériterait il d'être épinglé? je ne sais pas. Je laisse les administrateurs en juger, d'ailleurs, je ne sais même pas si je poste au bon endroit sur le forum.

 

En tout cas, n'hésitez pas à compléter, commenter, m'insulter..

 

 

A l’approche des fêtes de noël, vous souhaitez peut être acheter de quoi observer le ciel, mais vous êtes complètement perdus dans la jungle des prix et le jargon des astronomes amateurs. Vous avez déjà identifié un “tube” ou tuyau comme disent certains, mais vous ne comprenez pas pourquoi les prix vont du simple au triple voire beaucoup plus dans certains cas en fonction du modèle. 

 

Alors ce post est fait pour vous. Il n’a pas pour vocation de débattre de l’utilité d’un télescope par rapport à une lunette. Je rappelle toutefois les domaines d’emploi des différents types de télescopes par ce très bon tableau tiré du site d’Optique Unterlinden.

 

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Voilà, maintenant que c’est présenté (succinctement et sans explication, je vous l’accorde),  je présume que votre choix est fait. Si ce n’est pas le cas et que vous êtes débutant vous pouvez commencer par ce test:

https://www.webastro.net/Pages/choix_instrument_astronomie/

 

Le but de ce post n’est vraiment pas de troller le forum, mais juste de vous expliquer le plus simplement possible (et donc je ne serai pas exhaustif) ce qui fait d’un télescope ou d’une lunette un produit beaucoup plus cher qu’un autre. Comme je ne suis sponsorisé par personne (pourtant j’aimerai bien), j’essaierai de ne donner aucune marque. Aussi, je ne rentrerai pas dans le débat du pays de fabrication. Il a de très bons opticiens partout dans le monde, même en Chine! D'ailleurs le premier fabricant mondial de télescope et de lunettes est chinois et il tire très honorablement son épingle du jeu sur le plan qualité et finition. Mais il est évident que ces produits d’Extrême Orient restent globalement moins chers que les produits européens, (même si ces dernières années, les coûts d’importation inversent doucement la tendance).


 

Je n’aborderai que 2 types de tube, le tout pouvant être transposé aux autres tubes:

  • Le réfracteur ou Lunette
  • Le réflecteur ou télescope de Newton

 

La lunette

La lunette est un instrument de choix pour l’astronome amateur, il est simple à utiliser, ne nécessite pas de collimation, et généralement propose de courtes focales pour ceux qui veulent observer/photographier les grands champs stellaires. Mais à focale et diamètre équivalent on trouve différents modèles.

La lunette est composée d’un élément de verre (lentille) que la lumière traverse et qui “focalise” le faisceau lumineux jusqu’à l’oculaire, au point focal.

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La lunette “simple”:

Les lois de l’optique et de la diffraction indiquent que le foyer d’une lentille en verre est différent en fonction de la longueur d’onde de la lumière. En d’autres termes, pour un faisceau de lumière blanche qui rentre par la lunette, la composante rouge ne se focalise pas au même endroit que la composante verte ou bleue. Les opticiens appellent ce phénomène l'aberration chromatique.

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Les premiers prix sont souvent des verres simples et pour de courtes focales c’est un problème puisque l’on n’arrive pas à obtenir une image parfaitement nette dans le rouge et dans le bleu en même temps. Pour de longues focales (F/D 10) le problème est moins gênant car moins prononcé. 

 

Le doublet

Pour compenser l’aberration chromatique, les opticiens ont inventé des formules à deux lentilles dont une est une lentille Extra low Dispersion (ED). Cette lentille, difficile à fabriquer, est coûteuse et peut être de différents types (nous ne rentrerons pas dans le détail). L’utilisation de ce verre, que l’on appelle verre de Crown (1) associé à un verre plus fin ou verre de Flint (2) permet de diminuer drastiquement les effets de l’aberration chromatique.

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Généralement seule la composante verte/bleue reste mal corrigée.

 

Le doublet fluorite

Le doublet fluorite est un doublet comme les autres, c’est juste qu’il utilise un verre de Crown avec la plus faible dispersion chromatique possible. Ce verre n’en est pas un en réalité, il s’agit d’un cristal particulièrement difficile à travailler: La fluorine qui est composée de fluorure de calcium CaF2.

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On trouve dans cette catégorie principalement des lunettes de fabrication japonaise (il y a plusieurs marques). Mais la qualité de fabrication japonaise associée et l'élément coûteux qu’est la fluorine en font des lunettes très chères, mais presque totalement exemptes d’aberration chromatique.

 

Le triplet

Heureusement il existe une solution moins coûteuse que l’emploi de la fluorine pour réduire l’aberration chromatique: L’emploi de trois lentilles dans ce qu’on appelle le triplet ou lunette apochromatique. Il n’est pas rare qu’entre les 3 lentilles faites de matériaux différents on trouve des liquides avec des propriétés optiques particulières dans le but de ramener le foyer de toutes les longueurs d’onde au même endroit. Il en résulte des images très nettes.

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Ce sont les lunettes les plus chères, mais qui procurent avec les doublets fluorites les meilleures images. Toutefois elles sont plus lourdes que les doublets fluorites à cause de l’emploi de 3 éléments de verre.

 

Les variantes: quadruplet et quintuplet

Le chromatisme n’est pas le seul défaut des lunettes. Les lunettes souffrent d’un autre mal: le champ n’est plan que sur une portion de l’axe optique. Alors que cela ne pose pratiquement pas de problème à l’observateur visuel, le photographe peut se retrouver, s’il utilise un grand capteur, avec des étoiles étirées dans les coins. Pour corriger cela, il est possible d’utiliser un correcteur de champs qui est lui-même un doublet. Sur un quadruplet, le correcteur de champs est directement intégré dans le porte oculaire d’un doublet. Il y a alors 4 lentilles au total (Quadruplet). Pour un quintuplet, il est intégré dans le porte oculaire d’un triplet.

Évidemment cela a un coût certain. Ces solutions sont essentiellement dédiées aux astrophotographes qui peuvent choisir d’équiper à posteriori leur doublet ou triplet, mais qui se trouvent alors à devoir régler avec un très grande précision la distance du capteur de leur APN/caméra à l'arrière du correcteur pour obtenir l’image souhaitée. Sur un quadruplet ou un quintuplet, cette distance est préréglée et optimisée.

 

Le carbone

Lorsqu'on observe, il est fréquent que la température change au cours de la nuit. La plupart des tubes sont en aluminium. Ce matériau a un coefficient de dilatation important. Donc lorsque la température change de plus de 5°C, la mise au point change aussi. Pour un observateur visuel, cela n’a pas beaucoup d’importance, mais pour un astrophotographe qui vise la même cible toute une nuit sans toucher sa mise au point, les photos prises en fin de séance risquent bien de ne plus être au point du tout. Il est possible actuellement de corriger ce problème avec des moteurs de mise au point qui détectent les changements de température et corrigent tout seul la mise au point, mais l’une des solutions les plus efficaces reste encore d’utiliser le carbone en lieu et place de l'aluminium pour le corps du tube. Le carbone a un coefficient de dilatation beaucoup plus faible que l’aluminium (10 fois plus faible environ) et les corrections à apporter à la mise au point sont négligeables.

Les autres intérêts du carbone sont la rigidité (si le tube est long) et la légèreté permettant de soulager la monture. Évidemment le carbone coûte bien plus cher que l’aluminium.

 

La mise au point

Un autre point important est la mise au point et le porte oculaire en particulier. Il est souvent proposé des mises au point démultipliées au 1:10 ou 1:7 qui permettent de trouver avec plus de précision le point focal de l’instrument. Bien que destiné plutôt aux astrophotographes, je dois admettre que c’est quand même bien pratique aussi en visuel pur. Outre la démultiplication un bon porte oculaire permet aussi de maintenir de lourdes charges sans bouger, tout en pointant au zénith et disposent d'un mécanisme de verrouillage qui ne modifient pas la mise au point. Un porte oculaire peut être constitué d’un rail à crémaillère ou bien d’un dispositif Crayford. Le second est constitué d’une plaque qui roule sur des rouleaux, et est beaucoup plus agréable, précis et souple à utiliser.

Enfin d'autres options existent comme la possibilité de visser un filtre, ou de l’insérer dans le chemin optique, de faire tourner le porte oculaire autour de l’axe optique (bien pratique pour le cadrage). 

Outre le mécanisme de mise au point, on trouve des portes oculaires au coulant 31,75mm (1,25”) dédiés à porter des oculaires de même taille exclusivement et des portes oculaires au format 50,80mm (2”) avec une bague de réduction pour pouvoir utiliser des oculaires 1,25” ou 2”. Ces derniers sont également intéressants en photographie car permettent généralement d’avoir des champs plus larges (sous réserve d’utiliser le capteur ad’hoc). La plupart des fournisseurs proposent actuellement des portes oculaires 2” de série, voire même plus gros, à part quelques marques notamment japonaises qui équipent leur lunette avec des portes oculaires de série en 31,75mm

 

C’est donc ainsi que l’on peut trouver des lunettes de 80mm à 100€ seulement ou à 1500€, voire plus. A cela peuvent s’ajouter des accessoires additionnels (collier, chercheur, masque de Bathinov, oculaires, renvois coudés) qui en fonction de leur qualité viendront également gonfler la note.

 

Le télescope de newton

 

Le Newton est un autre télescope de choix, il est peu coûteux par rapport à une lunette et propose des diamètres plus importants. C’est un télescope globalement plus polyvalent que la lunette, mais qui nécessite d'être collimaté régulièrement. Les débutants s'en font souvent une montagne mais c'est une opération très simple qui peut se faire de nuit sur une étoile ou de jour avec un laser de collimation qui consiste à aligner tous les éléments sur l'axe optique à l'aide de 3 vis sur le miroir secondaire et de 3 ou 6 vis sur le miroir secondaire (Il existe de très bons tutoriaux pour cette opération). On peut l’utiliser sur une monture équatoriale ou sur une monture de type Dobson. Cette dernière monture est particulièrement destinée aux astronomes férus de visuel, mais il faut toutefois bien choisir son tube afin de pouvoir profiter au maximum de son instrument. Pour rappel, le télescope de Newton est constitué d’un miroir primaire de forme sphérique ou parabolique qui capte la lumière et qui fait son diamètre. Cet élément réflecteur focalise le flux lumineux en direction d’un miroir secondaire plan, incliné vers le porte oculaire. 

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La forme du miroir

Les miroirs les plus faciles à fabriquer, et donc les moins chers, sont les miroirs sphériques. Seulement le problème des miroirs sphériques c’est qu'ils ne concentrent pas la lumière en un point focal unique Pour des instruments de petits diamètres (jusqu'à 130mm) c’est parfaitement acceptable puisque la parabole ou la sphère sont confondus. Toutefois pour les diamètres supérieurs à 130mm les miroirs sphériques ne procurent pas de bonnes images. Il faut utiliser des miroirs paraboliques, plus compliqués à polir. Plus le diamètre est grand, plus la parabolisation est importante et plus elle est difficile à obtenir. Ce qui explique en partie le coût des miroirs de gros diamètres.

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Au-delà de la forme générale, les miroirs industriels sont parfois “sous-parabolisés” ou “sur-parabolisés”, avec des bords rabattus ou de grosses bosses...Ces anomalies ne sont pas visibles à l'œil nu, mais visibles lorsqu'on réalise un test de Foucault. Certains vendeurs contrôlent ces miroirs avant de les expédier chez le client et fournissent un rapport de test. Cela a un coût certain, mais c’est important puisque c’est la garantie que votre miroir est de bonne qualité. 

Rassurez-vous toutefois, les miroirs industriels ont aujourd’hui un processus de fabrication et de polissage bien maîtrisé et il est particulièrement rare aujourd’hui de trouver des miroirs avec de grosses anomalies.

 

L’état de surface

Nous venons d’évoquer la forme générale du miroir, abordons à présent son état de surface. Comprenons: La façon dont le miroir est lisse. Cela se passe à présent au niveau microscopique. 

Lord Rayleigh a dit qu’une image de diffraction était obtenue si et seulement si l’objectif d’une lunette ou d’un télescope produit des sphères d’onde lumineuse espacées au maximum de Lambda/4.

Lambda étant la longueur d’onde de la lumière incidente. 560nm pour la couleur jaune par exemple.

L’image de diffraction garantit la résolution de votre instrument.

Ce critère n’est pas le même pour le rouge que pour le bleu. Pour comprendre ce critère, j’utilise un petit schéma tiré de l’excellent site de Serge Bertorello http://serge.bertorello.free.fr/.

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La figure ci-dessus illustre le front d’onde traversant un objectif ayant un défaut de Lambda/4. On voit clairement que le front d’onde résultant est altéré, mais pas suffisamment pour empêcher l’image de diffraction de se produire. 

Si le défaut sur la lentille avait été plus important que Lambda/4, l’image de diffraction de l’étoile serait altérée.

Seulement voilà: Si on prend la longueur d’onde du jaune (valeur communément admise pour ce critère), la valeur est de 560nm. Ce qui revient à dire que le plus petit défaut doit être inférieur à 140nm. Autant dire que c’est infime.

Et puis ce critère est valable pour le jaune, mais le bleu profond a une longueur d’onde de 450nm. Le critère tombe donc à 112nm. Un télescope aura donc des performances moindres dans le bleu que dans le jaune.

 

Lorsque l’on achète un miroir industriel, ce dernier est garantit "diffraction limited”, ce qui signifie que son fabricant garantit que l’image de diffraction est obtenue. C’est un critère assez relatif finalement puisque votre miroir peut aussi bien être à lambda/4 que lambda/16. Mais c'est un minimum.

 

Pour obtenir de meilleures images, il est recommandé d'acquérir des miroirs avec une meilleure finition de leur état de surface. Vous l’avez compris. 140 nm c’est très très peu (800 fois plus fin qu’un cheveu), donc obtenir mieux que cela revient bien évidemment plus cher. Mais c’est important. Certains fabricants proposent l’option, d’autres non et c’est pourquoi les amateurs avertis se tournent vers des artisans pour l’obtention d’un miroir de qualité. L’image ci-dessous tirée du site d’un fabricant de télescope illustre la différence sur Saturne entre des miroirs polis à Lambda/4, Lambda/6,  Lambda/8 et  Lambda/10. Personnellement, je trouve cette illustration du constructeur un peu exagérée, mais l’idée est là quand même.

 

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Le traitement de surface et réflectivité

Dans un télescope de newton, il y a deux miroirs. La réflectivité courante d’un miroir industriel est d’environ 93%. Ceci signifie que 93% de la lumière qui atteint le miroir est réfléchie, le reste est perdu. Or sur un télescope de newton, nous avons 2 miroirs. Donc la réflectivité totale (on peut parler de rendement) est de 86%. Sur des miroirs industriels on perd donc 14% de la lumière. Ce n’est pas rien!

Certaines optiques sont traitées et aluminées avec des réflectivités à 96%, voire 99% dans de rares cas. 96% est une réflectivité courante pour des miroirs artisanaux ou industriels de bonne qualité. Le rendement passe alors à 92%. C’est nettement mieux, mais c’est plus cher. Évidemment.

Ensuite, il faut savoir que l’aluminure a une durée de vie allant de 10 à 30 ans. Certains traitements de surface permettent de garder une aluminure avec un taux de réflectivité optimal plus longtemps. On trouve le traitement au SiO2 qui est un standard même industriel, mais aussi ZrO2, ou des traitements hydrophobes rendant les miroirs moins sensibles à la corrosion.

 

Le barillet

Un miroir c’est lourd, et plus le diamètre est important, plus il sera lourd. Ce miroir sera posé dans le fond du télescope dans une cellule qui permet grâce à un système de vis de le collimater. On appelle cette cellule, le barillet. Le télescope repose dans cette cellule sur trois points de contact. C’est un barillet à 3 points. Pour des miroirs de moins de 200mm qui ont une épaisseur de 30mm environ, cela ne pose “pas trop” de problème. Pour les miroirs plus grands, malheureusement pour des raisons évidentes de poids, l’épaisseur n’est pas forcément plus grande. Le miroir peut alors plier littéralement sous son propre poids, à l’échelle microscopique tout de même. Mais souvenez vous plus haut lorsque nous évoquions l’état de surface et les 140nm pour atteindre le Lambda/4. Eh bien sachez que malheureusement pour des miroirs de plus de 300mm s’ils font 30mm d’épaisseur, ces miroirs se plient dans des proportions proches des 35nm. Il est inutile donc d’avoir un miroir poli à Lambda/20 si on dispose d’un tel barillet!

Voici un exemple d’un barillet 3 points.

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Quelle solution? Multiplier le nombre de points de contact du miroir dans son barillet en les positionnant astucieusement sous le miroir (pas sur les bords). En procédant ainsi, on diminue l’effet du poids du miroir sur sa déformation. Un classique dans le commerce c’est le barillet neuf points:

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On peut même pousser plus loin en utilisant 18 points de contact

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Il existe un logiciel qui permet de dimensionner un barillet en fonction de la taille, l’épaisseur et le matériau d’un miroir. Ce logiciel s’appelle PLOP et simule la déformation du miroir et la quantifie. L’idée n’est pas de l’utiliser pour savoir quel télescope acheter, mais juste de vous illustrer la différence entre plusieurs types de barillets grâce à un simulation trouvée dans une discussion du forum https://www.webastro.net

 

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Les valeurs sont données en mm et il est intéressant de regarder la valeur du P/V (Peak to Valley). C’est l’écart maximal entre le creux et le sommet de la déformation.

Pour le barillet 3 points, on est à 2.85x10e-5mm soit 28.5nm ce qui correspond à lambda/16. C’est déjà bien. Mais si le miroir est poli à Lambda/20 c’est insuffisant! Un barillet 6 points sera nettement plus adapté. Notez aussi comment finalement le barillet 9 points semble moins bien faire le travail que le barillet 6 points… Bref, tout est histoire de conception. Mais un bon barillet est important pour celui qui souhaite tirer le meilleur de son miroir.

 

Le ventilateur de mise en température

Sous le barillet on trouve parfois un petit ventilateur qui aide à la mise en température du télescope. Il est dit qu’il permet de diminuer de moitié le temps de mise en température. Je suis sceptique. Pour qu’il soit efficace, il faut que la circulation d’air soit possible. Généralement c’est un faible surcoût, et si le télescope que l’on achète dispose d’un barillet neuf points, il y a de forte chance pour que le ventilateur soit livré avec.

 

Le carbone

Comme pour une lunette, il est possible d’obtenir un corps en carbone. A mon sens c’est encore plus important que pour une lunette.

Les raisons sont les mêmes, mais le tube étant drastiquement plus long, la dilatation totale d’un tube aluminium sera plus grande éloignant alors le primaire du miroir du secondaire et changeant la mise au point au cours d’une nuit froide. 

Le tube carbone sera également plus léger, ce qui est mieux pour la monture et plus rigide permettant d’assurer que quelque soit sa position il ne ploie pas sous le poids de l’oculaire ce qui modifierait la collimation et les réglages. C’est assez cher par contre (comme toujours).

 

La mise au point et le porte oculaire

On retrouve les mêmes arguments que pour une lunette. Le choix d’un porte oculaire se fait sur les oculaires qu’il peut accepter (1,25” ou 2”), sur le mécanisme (à crémaillère ou Crayford) sur le poids qu’il peut soutenir, sur la présence ou non d’une démultiplication, etc…

 

D’autres éléments peuvent entrer en compte (les anneaux, une araignée en carbone, une platine de fixation Losmandy ou Vixen…)

 

Comme pour les lunettes, on y ajoutera des accessoires (oculaire, laser de collimation, bande chauffante pour secondaire, vis de réglage du secondaire moletées…) qui feront qu’un télescope de newton de 200/800 peut aussi bien coûter 650€ que 1500€ voire plus.

 

Conclusion

Sans avoir été exhaustif, j’espère que ce document vous permet d’y voir un peu plus clair dans les prix et les options proposées par les vendeurs sur les lunettes ou les télescopes. Gardez bien en tête une chose: Si vous pratiquez l’astronomie en dilettante ce n’est pas la peine d’opter pour un télescope de newton en carbone avec un miroir d’artisan. Honnêtement les télescopes industriels sont déjà très très bien! De même si vous souhaitez opter pour une lunette et ne faire que du visuel, vous n’avez pas besoin d’un triplet! Un doublet suffira largement. Gardez aussi votre argent pour les accessoires. De bons oculaires sont au moins aussi importants qu’un bon instrument!

 

 

Bertrand

 

 

 

 

Modifié par bpollet
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11 réponses à cette question

Messages recommandés

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Invité chrismlt

Salut Bertrand,

 

Je loue l'initiative. J'ai lu en diagonale, car je ne vais pas tarder à partir au travail.

 

Je voulais juste signaler que le tableau cité en préambule, en provenance de chez OU, me paraît assez critiquable et peu opportun.

 

Exemples :

 

- pourquoi les lunettes achromatiques seraient-elles meilleurs en planétaire qu'en CP ? En raison de leur longue focale historiquement. Or ce n'est plus le cas désormais. Ce type de lunette longue à très longue focale n'existe plus guère et on ne trouve plus que de l'achro moyenne ou courte focale qui ne sont pas très bonnes en planétaire, pour ce que j'ai pu en juger.

 

- pourquoi les SC ou mak ne mériteraient-ils que deux étoiles en CP visuel, alors qu'ils sont très bons ? Jugés par rapport à quoi ? aux dob de même diamètre ? Ce serait tout à fait arbitraire.

 

Bon, bref. D'autres critiques encore à formuler à propos de ce tableau qui me paraît daté et assez caricatural.

Oserais-je dire ... commercial ?

 

Après, j'imagine qu'on glisse facilement vers un terrain à polémique :D

Donnez-vous en à coeur joie ci-dessous !

 

Bonne continuation.

Christophe

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Oui et puis je trouve que le Dobson au mileu des autres formules optique alors que c'est une monture  c'est bof... 

Je vais voir a mettre autre chose...

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tres belle initiative!
Difficile de vanter ou critiquer tel ou tel critère qui place tel ou tel instrument , c'est assez subjectif finalement.
Je parle du tableau ;)

ça dégrossie , ça donne une idée quand on débute et qu'on se perd dans la jungle des instruments...
newton,mak, SC, apo, achro... altaz, EQ, goto etc... c'est du chinois pour les débutants :D

merci pour cette synthèse Bertrand ;)

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Il y a 2 heures, xavier2 a dit :

c'est du chinois pour les débutants :D

Je partage. Un débutant ne sais pas ce qui va retenir son attention (la Lune:x, Jupiter, Orion, M13 ...). Même ceux qui ne débutent plus changent parfois leur cible préférée. Assez avec les critiques négatives, passons au positif : la démarche est bien plus qu'utile.

Je me souviens de "fiches" disponibles à la Maison de l'astronomie du temps où beaucoup d'entre nous n'étaient pas encore en projet :)  Perdu en plein désert, du temps où l'on imaginait même pas internet, elles m'ont guidé et "Eclipse" :xfit le reste.

Puisque notre ami bpollet souhaite notre avis, voici le mien :

- j'aime beaucoup les photos de Saturne. Je me souviens de ma remarque au propriétaire d'un 800, "je préfère l'image de mon 200". J'ai vite compris qu'il ne me glopait plus. Cette série montre avec efficacité l'importance de la qualité d'un miroir, argument sans poids vis à vis de "t'as vu mon diamètre ?"

- j'aime moins (pas) les détails Plop (je suppose) : on débute ? Z'êtes sûr ?

- je n'aime pas l'opposition "planétaire / ciel profond", je parlerai de champ. Un amas globulaire c'est du ciel profond qui excelle sur des f/D longs.

- il manque une relation performance / prix, capitale quand on débute. Pourtant juste après l'avoir écrit, j'arguerai l'inverse (sait pas ce qu'il veut celui-là). Un débutant ne sait pas ce qu'il veut (pas encore). Je lui propose d'acquérir un instrument modeste qui se revend bien. La douleur de l'échec sera moindre :D Si succès, il sait que cela lui coûtera mais devant l'immensité de la culture à acquérir, il a compris qu'il a le temps. Enfin, un débutant ne s'en sortira jamais seul et les bons livres encore commercialisés manquent.

Bien cordialement.

Norma

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Le SC  est évalué à 4 (comme le Mak) en observation et photo planétaire mais que 2 en observation et photo ciel profond. 

 

Pour moi, c'est une erreur. Le SC est un instrument polyvalent. Pour valoir 4 étoiles en photo planétaire, il lui faut une Barlow pour ajouter de la focale. Pour être aussi bon en photo ciel profond, plutôt que de lui ajouter une barlow, on lui ajoute simplement un réducteur de focale. Pour moi, c'est aussi une erreur de dire qu'il vaut 4 en observation planétaire mais que 2 en observation ciel profond. Il suffit d'utiliser le bon oculaire, dans un cas comme dans l'autre.

 

C'est une autre erreur, il me semble, de dire que le Mak ne vaut que 2 en observation ciel profond. Suffit de lui mettre le bon oculaire. Ceci est vrai pour n'importe quel tube de n'importe quelle marque de n'importe quel type.

 

Et surtout, il faudrait spécifier qu'en visuel, il faut du diamètre. Le diamètre a plus d'importance que le type.

 

Observation ciel profond, 4 pour le Newton mais 2 pour le SC et 2 pour le Mak. Erreur, il me semble. C'est le diamètre qui va prévaloir. À diamètre égal, on utilise simplement pas les mêmes oculaires.

 

Bref, l'initiative est bonne. 

 

 

Modifié par MCJC

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il y a 33 minutes, ndesprez a dit :

l'importance de la qualité d'un miroir,

La qualité est en effet très importante. 

Entre un mauvais tube de 200 mm et un excellent tube de 150, je prends le 150. 

 

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Pour compléter le tableau (parce que je trouve vraiment l'initiative bonne même si j'y vois des erreurs qui se corrigent), je remplacerais le Dobson par le téléobjectif. Observation planétaire et ciel profond, 0. Photographie planétaire, 1 (c'est intéressant de voir les satellites sur la photo). Et la Lune aussi peut être belle au téléobjectif. Là où il est bon c'est en photo ciel profond. 

 

Ensuite, il faut parler des montures. T'as beau avoir une Takahashi, si ta monture est azimutale, c'est 0 en photo ciel profond. Et t'as beau avoir un Ritchey Chrétien, si ta monture ne supporte pas le poids, t'es plus à 4.  Tu peux même te retrouver rapidement à 1.

 

Aussi, tu pourrais parler du solaire en précisant l'importance du filtre. 

 

Et enfin, les jumelles et longue-vue devraient être abordées. 

 

 

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Je ne suis pas certain de comprendre le débat. Justement je dis dans le premier paragraphe que c'est un sujet dans lequel je ne souhaite pas aborder tous ces points. 

 

Mais plutôt les différentes options d'achats sur une lunette de 80mm ou un newton de 200mm.

 

A la rigueur je n'aurai même pas dû mettre ce tableau 

 

@MCJC éventuellement les montures ca peut faire l'objet d'un autre article...

Modifié par bpollet

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Il y a 3 heures, bpollet a dit :

@MCJC éventuellement les montures ca peut faire l'objet d'un autre article...

 

T'as dit de ne pas hésiter à compléter et commenter.

:)

 

 

T'as dit aussi que tu n'abordais pas tous ces points.

 

Mon commentaire est que ce serait mieux d'aborder tous ces points dans le même article parce que le client débutant qui veut s'acheter du matos pour Noël ne peut pas acheter un tube sans acheter une monture. Et il ne sait pas s'il veut observer aux jumelles ni ce que valent les jumelles astro. Il ne sait peut être pas que pour le solaire, il a besoin d'un filtre. Et celui qui veut faire de l'astrophoto ciel profond ne sait probablement pas qu'il peut en faire au téléobjectif.

 

Il y a beaucoup de choses très intéressantes dans ton article. Mais il ne permet pas au client de savoir quel matos acheter (tube et monture) pour ce qu'il veut faire en astro.

 

Donc, je complèterais l'article plutôt que d'en faire un deuxième.

 

Et j'expliquerais aussi comment choisir ses oculaires.

 

Et je supprimerais le tableau qui présente trop d'erreurs. Ou j'en ferais un autre. Ton article gagnerait en valeur.

 

Tout cela prendrait quelques paragraphes et l'article serait complet pour un débutant.

 

 

C'est mon opinion mais je suis peut-être complètement dans le champ. 

 

:)

 

 

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Tu as peut être raison. C'est incomplet. Je ne voulais juste pas balancer un pavé de 15 pages puisqu'il y a tellement a dire ...

Modifié par bpollet

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Il y a 5 heures, MCJC a dit :

Tout cela prendrait quelques paragraphes et l'article serait complet pour un débutant.

 

Je suis en train de revoir tout ça... Mais en abordant l'erreur périodique, l'autoguidage, l'histoire de M Dobson et tout et tout. C'est un peu long pas juste quelques paragraphes.

 

Bon au moins ce sera fait. J'espère que ce sera lu...

 

Je vous reviens dans quelques jours avec une version plus complète qui comprendra aussi les SCT et MAK. 

 

Bon par contre vous m'en voudrez pas si je ne traite pas les Dall kirhamm, les RASA et autres trucs spécifiques...non?

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    • Par lpalbou
      Bonjour à tous,
       
      Je suis dans les expérimentations ces jours-ci, notamment car je viens tout juste de racheter un Takahashi 76-DC à Simon (merci Simon !). A priori, ce scope est idéal avec un Quark puisqu'à F7.5, on atteint F31.5. Sans doute un peu d'over sampling avec la 174mm, mais ça dépend aussi des conditions d'observations, comme toujours. L'avantage du scope : sa taille (53cm), sa portabilité (1.5kg) et bien sûr, son optique.. 76mm n'aura jamais la même résolution qu'un 120 ou 150, mais c'est assez pour voir des détails assez fins et surtout, ça rentre dans mon sac à dos.
       
      Ce n'est pas un test complet car nous n'avons que de la pluie et des nuages et je n'ai pu faire que de l'imagerie opportuniste entre les nuages.. et parfois même au travers de nuages fins.. Les conditions sont donc bien loin d'être idéales, mais en attendant, j'ai testé ce que j'ai pu.
       
      Commençons par l'une des meilleures captures.
       
      Original sans gamma, sortie AS4 :

       
      Même image traitement simple avec IMPPG:

       
      Et en sortie photoshop (stretch / contraste):

       
      Avec couleurs:

       
       
      PS : pour ceux qui sont curieux et parce qu'il y a 1001 façon de traiter l'image sur IMPPG:


       
       
       
    • Par Goofy2
      Bonjour   
       
      Une autre façon plus traditionnelle de réaliser la collimation. Cette méthode itérative est utilisée par plusieurs utilisateurs de Smart télescope Unistellar.
      Cette méthode est dérivée de la méthode que j'utilise pour collimater mes Schmidt-Cassegrain, mais à très fort grossissement et sur la tache d'Airy d'une étoile située sur l'axe de la chaîne optique.
       
      Nous réalisons une VA de 2 à 4 minutes dans la voie lactée (pour avoir un maximum d'étoiles sur le capteur) et on regarde la coma des étoiles sur tout le bord du champ de la capture, surtout dans les quatre coins (c'est l'endroit où la coma est la plus forte, car la plus éloignée du centre du capteur). Il est normal d'avoir de la coma sur les étoiles en bord de champ, car nos Smart Télescope ne possèdent pas de correcteur/aplanisseur de champ.
      Si la coma des étoile est homogène, de même intensité et pointent toutes en direction du centre du capteur: c'est collimaté, pas besoin d'ajuster la collimation Si ce n'est pas le cas, alors la collimation doit être ajustée (un ou deux bords de champ montrent une coma stellaire plus prononcées que le ou les bords de champ opposés et les coma ne pointent pas en direction du centre du capteur)  
      ----
      Ajustement de la collimation:
      Au préalable faites une bonne mise au point de l'optique avec le masque de Bahtinov fourni avec l'instrument.
      Faire un Goto sur une étoiles brillantes située dans la Voie Lactée (pour avoir un maximum d'étoiles sur le capteur et avoir une étoile centrale comme référence bien visible). Puis faire une VA de 2 minutes (ou plus). Analyser la coma stellaire en bord de champ sur la capture de la VA (ne pas hésiter à zoomer). Repérer le bord ou le coin qui présente la plus forte coma stellaire En vision temps réelle et uniquement avec les vis de collimation, déplacer l'étoile de référence située au centre du capteur en direction du bord ou du coin présentant la plus forte coma stellaire. L'amplitude du déplacement est fonction de l'amplitude de la décollimation. Puis avec les mouvements lents de l'application, replacer l'étoiles de référence au centre du capteur. Refaire une VA de 2 minutes (ou plus) et recommencer les étapes 2, 3 et 4 jusqu'à ce que la coma stellaire en bord de champ soit homogène, de même intensité et pointent toutes en direction du centre du capteur.  
      Il s'agit d'une méthode itérative.
      Bonne collimation...
    • Par Close-to-focus
      Salut à tous,

      voici quelques images faites au newton trusstube désaluminé skywatcher 150/750.
      Camera apollo-m mini (imx429) et mars-m en bin2 (imx290). avec barlow 2.7x, 4x, 5x.. et filtre continuum 8nm, des combinaisons qui me donnent un échantillonnage entre 0.40" et 0.24" suivant le montage.

      Je trouve que j'ai de meilleurs résultats avec un échantillonnage proche de 0.40", mais d'un jour à l'autre le seeing évoluant, pas sûr que mes "tests" soient cohérents avec la réalité.
      Les poses sont de l'ordre de la milliseconde, voire moins (ce matin j'étais à 0.5ms).

      J'image sous un ciel la plupart du temps plus ou moins voilé, ciel gris/bleu pour vous donner une idée (ce matin c'était bien bleu, mais plein de vent ), dans une cour ombragée mais située dans une (toute) petite ville, donc bitume et pavés à proximité.
      Je n'arrive pas à avoir plus de netteté, du coup je me demande si changer de setup pourrait améliorer mes images ou si mon ciel me limitera de toute façon.

      J’envisageais, à qualité optique égale, de passer sur un 200 / 1000, (en truss tube pour limiter le poids et la turbu interne), le max que ma monture devrait accepter de porter correctement.
      Mais vais-je gagner beaucoup en résolution?

      j'envisageais aussi la possibilité de rester sur mon diamètre de 150mm (vu mon ciel, est-ce bien utile d'augmenter le diamètre?) mais avec un miroir d'artisan (zen ottiche en fait en petits diamètres).

      Autre question : quel échantillonnage serait  le plus approprié sous un ciel moyen à bon?
      si je reste sur les valeurs théoriques d’échantillonnage (si j'ai bien calculé elle se situe autour de 0.25") les résultats ne sont pas top.

      merci à vous

      voici les photos en question:
      imx 429

       

       
      imx 290 bin2

       


       
    • Par Papy lulu
      Bonjour,  je débute,  la photo (M51) est le résultat de 261 fichiers empilés par le seestar S50 je présume que ce sont 261 prises de vues de 10" chacune.
      Bonne journée à tous.
      Papy lulu


    • Par BobSaintClar
      En direct du japon, je vous présente un compte-rendu succinct de mon week-end au Festival des étoiles d'Hoshi No Mura
       
      il s'agit d'un rassemblement annuel (premier WE de Juin suivant la nouvelle lune) se tenant dans un observatoire public posé dans les montagnes de la préfecture de Fukushima !
      Ceci dit, ladite préfecture est vaste et nous sommes loins de la côte : lors de ma première édition, avant les années Covid, j'avais emporté mon radiomètre : la radioactivité du site était parfaitement normale...
      Le séisme de 2011 a pourtant eut des conséquences dramatiques pour l'observatoire, j'y reviendrai.
       
      Commençons par présenter les lieux : nous sommes à 650m d'altitude, à 20km de la côte Est du japon, dans une région de moyenne montagne. De mon domicile, il faut compte trois heures de voiture. Sur place résident un observatoire, deux parkings, un restaurant, diverses boutiques et une grotte ouverte aux visiteurs.
      Sur la route menant au site, je reconnais un "magasin" déjà vu les années précédentes : il expose des sculptures religieuses, notamment...
       

      ... mais oui, des bites géantes en pierre (note : j'ai servi de modèle pour l'artiste )
       
      Le Site
       
      Sur place, deux parkings sont réservés aux astronomes amateurs : le premier, "en haut", est généralement préféré au second, "en bas", parce qu'il est moins parasité par les lumières de l'évènement.
      Je me suis installé sur le premier
       

       
      Kurita-san, un ami de club arrivé plus tard, a du se contenter du second :
       

      Nous sommes Vendredi après-midi, l'évènement n'a pas encore officiellement commencé, le parking est encore vide. J'ai pris cette image depuis le toit de l'observatoire. Notez l'impressionnante falaise, qui abrite plusieurs grottes !
       
      L'observatoire en question, le voici :
       

      Le bâtiment, coté gauche, propose des toilettes, un dortoir, quelques pièces réservées au staff et une boutique de souvenirs "astro". Au centre, vous avez un vaste hall dédié à l'exposition de différents matériels & objets. 
      L'espèce de tour carrée cache essentiellement un escalier en spirale permettant d'atteindre le toit ET le pont menant au télescope de 650 abrité sous la coupole.
      Sur le parvis, la plupart des exposants sont déjà installés.
      Vendredi après-midi, le ciel n'est guère rassurant...
       
      Au rez-de-chaussée (que les japonais appellent le premier étage, pour l'anecdote) de l'espèce de ziggourat qui soutient la coupole se trouve une exposition permanente :
       

      Et au-dessus - avant d'arriver au troisième étage (celui du télescope) - se trouve un planetarium. Voilà, vous avez fait le tour !
       
      Les exposants
       
      Le festival aux étoiles d'Hoshi No Mura est un évènement "classique" : les exposants y tiennent une place centrale !
      Les marques les plus connues sont représentées (Takahashi, Vixen, SVbony, etc) et l'on trouve beaucoup de matériels "occasion / exposition / fins de série" intéressants. Dès mon arrivée, je suis tombé sur une offre que je n'ai pas su refuser... un oculaire Morpheus de 9mm bradé à 27000 yens (ça fait 158 euros, au taux de change actuel). Bordel, il m'en faut un deuxième, maintenant 
       
      Je ne les ai pas tous pris en photo, je pense que vous savez à quoi ressemble un stand de marque :
       

      Avec la dépréciation du yen, les bonnes affaires sont légion ! Les binos Vixen BT80, qui ont plutôt bonne presse, sont ici à 235 euros...
       
      Lui, il a tout un stock de jumelles de randonnée, de loupes, de chercheurs 8x30 et de bordel divers (filtres, caches, boites à oculaires, etc.) à 59 centimes d'euro pièce 
       

      (Notez le poster d'un personnage Moe, nous sommes bien au japon...)
       
      Coté matos, je n'ai pas repéré grand-chose de spécial, d'original ou de vraiment nouveau... mais bon, je ne suis pas le mieux placé pour en juger : je ne m'intéresse guère qu'à l'équipement dédié au visuel. J'ai quand même vu deux-trois trucs que vous ne connaissez peut-être pas, ou pas encore ? 
      Voyons cela :
       
      Sur le stand Vixen, je me suis attardé sur ces deux versions à diamètres réduits - 70 et 90mm - de l'astrographe VSD100SS.
      Je ne connaissais pas ces modèles, je suppose qu'ils sont plus abordables que leur ainé : de mémoire, le tube de 100mm est hors de prix (je n'en ai d'ailleurs jamais vu dans les rangs amateurs, même au Japon) !
       

      Malgré la déprise du yen, le VSD90SS est à plus de 4000 euros... mais sérieux, qui va acheter ça ??
       
      Les amateurs
       
      Autant j'avais vu des équipements remarquables au rassemblement d'Aichi (celui consacré aux grosses binos, aux dobsons et aux réalisations personnelles), autant le festival d'Hoshi No Mura est basique : les visiteurs sont avant tout venus avec... des lunettes équipées pour l'astrophoto, ad nauseum !
      Je n'ai vu que deux dobsons : le 660 déjà remarqué dans des rassemblements antérieurs (comme celui d'Aichi) et le 500 décrit dans mon compte-rendu sur la star-partie de Koumi.
       
      il y avait aussi ce Ninja :
       

      Si vous avez une impression de déjà vu, c'est normal : ce tube était présent lors du rassemblement d'Aichi, comme en témoignent ses autocollants Moe (décidément...)
       
      Le T500 (à F/D beaucoup trop, ouch, échelle de pompier obligatoire) du festival de Koumi, encore une pièce rapportée :
       

       
      Vous vous souvenez du proprio ? Non ? 
      Indice : Un homme inverti en vaut deux (sur les blagues de boomer, je ne crains personne )
      Bref, le voici  :
       

      Lorsque j'ai pris cette photo, l'évènement n'avait pas commencé, tout le monde s'installait tranquillement. Donc, notre gaillard n'est pas prêt... mais quelques heures plus tard, en soirée, il l'était ! 
      Au menu : mocassins noirs brillants à talons, longue robe grise plissée, haut bustier noir échancré et chapeau canotier à ruban rose orné d'un flot en forme de coeur...
      Ça y est, vous le remettez ??
       
      Le télescope suivant, je ne pouvais pas le manquer :
       

      Nous sommes toujours en territoire connu : c'est le 200 - diaphragmé à 198mm - F8 de Okubo-san. Le seul télescope amateur de moins de 200mm d'ouverture nécessitant l'usage d'un escabeau... 
       
      Coté binoculaires, ce n'est guère folichon :
       

      Des Miyauchi 20x100 (oculaires fixes) : j'ai eu la chance de posséder ce modèle l'année du passage de la comète Hyakutake, en 1996.
      Elle repasse dans 70.000 ans mais cette fois, j'ai des 150ED : j'ai hâte !
       
      Par le plus grand des hasards (non pas du tout, j'ai évidemment fait exprès), je me suis installé juste à coté du seul gars bien équipé en jumelles : il avait 7 ou 8 modèles, à minima, dont des Zeiss 7x50 antiques (très bonnes, une vraie surprise), des Zeiss stabilisées 20x60 (une autre bonne surprise, je les aurais pensé plus lourdes) et des Nikon 20x120 anciennes en provenance directe... d'un bâtiment de guerre (il m'a donné un nom que je n'ai pas su mémoriser) :
       

      (Oui, pardon, c'est de l'infrarouge couleur)
       
      Le CROA
       
      Et coté astronomie, me direz-vous ?
       
      La nuit du vendredi au Samedi était plutôt mal partie (cf images) mais dès 22h, les nuages sont sont espacés, puis évaporés ! J'ai profité de mes jumelles jusqu'à minuit environs, puis je suis passé en mode "monteur d'étoiles" lorsque diverses personnes - essentiellement des résidents du coin, venus en famille - sont venu dans notre secteur :
      Le ciel était très bon, peu pollué, la transparence excellente, les principales vedettes de l'été - du sagittaire au Cygne, pour faire court - en pleine ascension... succès garanti !
       
      Jusqu'à une heure et demie du matin, j'ai ainsi partagé notre passion avec les gens du cru, jusqu'à ce qu'un gars presque obèse (une rareté, au Japon), s'emmêlant les pinceaux dans le noir, s'assoit un rien brutalement sur ma chaise : CRAAACK ! Plus de chaise ! 
       
      Imaginez la scène, compte tenu de la culture du pays : le pauvre type ne savait plus où se mettre, il s'est répandu en excuses plus dramatiques les unes que les autres, je ne savais pas quoi dire ou faire pour l'arrêter !! Il ma fallut des trésors de patience pour lui faire comprendre, in fine, qu'une seule pièce de bois de 10x10cm avait lâché, que la refaire serait un jeu d'enfant (et en effet, j'ai réparé ma chaise ce Dimanche matin)... purée, il voulait absolument me dédommager en argent... oh wait, j'aurais peut-être du me laisser faire ? 
       
      Anecdotes
       
      J'ai quelque peu écorné ce chapitre, avec l'astronome transformiste (une combo rare, avouez) et le sculpteur de giga-bites (non, rien à voir avec l'informatique)... 
      Il vous reste quand même quelques curiosités à découvrir :
       
      1/ Les japonais sont honnêtes et très confiants ! On ne le dira jamais assez, le pays est sûr et au quotidien, l'on perd assez vite ses repères et ses habitudes ! L'observatoire d'Hoshi No Mura est ouvert aux quatre vents, il n'y a pas de caméras dans le bâtiment, vous pouvez vous y promener et ramasser ce qui vous plaît sans aucun problème...
      Par exemple, en montant au deuxième étage via la tour carrée, vous pouvez choisir le modèle de loupe binoculaire qui vous convient :
       

      Le détail qui tue : l'observatoire a acheté l'exemplaire du milieu (juste à droite de la caisse orange), sans doute pour le mettre à disposition du public (notamment des écoliers) il y a encore l'étiquette avec le prix affiché (20.000 yens)...
      Non seulement rien n'est sous clé ni même surveillé mais en sus, la valeur du matériel est commodément indiquée 
       
      Un peu plus haut, dans ce qui s'apparente à un débarras sans porte, vous avez tout un tas d'instruments en vrac, avec des caisses d'oculaires et de jumelles à même le sol :
       

      J'ai pris la photo sans arrière-pensée ni gêne aucune : j'étais absolument seul, dans la tour et sur le toit ! Je rappelle que le site, pour l'évènement, reçoit plusieurs centaines de personnes, de tous âges, qui vont vaquer dans tous les sens : et bien, comme d'habitude, rien ne sera volé. Les organisateurs ne sont pas des idiots : s'il en allait autrement, soyez sûrs que tout serait surveillé, ou hors d'accès. Mais ici, à quoi bon ?? 
       
      2/ Dans le grand hall / salle d'exposition du bâtiment principal, j'ai remarqué cet objet, quelque peu incongru dans un observatoire  :
       

      Vous l'aurez deviné en observant l'image en détail : c'est une sorte de glaive court dont la lame a été forgée à partir d'une météorite ferreuse. Cette arme n'est pas historique, elle a été faite sur commande de l'observatoire il y a quelques décennies, mais elle est néanmoins représentative d'un phénomène réel, dans l'histoire dujapon : les minerais de fer du pays étant de qualité médiocre, les artisans locaux ont du développer des techniques très élaborées pour forger leurs célèbres lames (on pense surtout au katana, évidemment). Du coup, lorsqu'ils avaient la chance de tomber sur un beau morceau de météorite ferreuse, bien plus riche en métal que n'importe laquelle de leurs pauvres caillasses, ils ne se privaient pas d'en faire une arme (sans même parler du coté "on ne va pas gâcher ce précieux cadeau des dieux")...
       
      3/ Pour transporter son matos astro et son nécessaire de camping, rien ne vaut une Keycar coupée sport :
       

      Voici la voiture de mon "autre" voisin (pour le distinguer du possesseur de jumelles, venu en minibus Totyota). Dans cet équipage minimaliste à deux places, ledit voisin a transporté une petite lunette (une 80mm à FD court), son trépied photo et une tente une place intégrée à son lit pliant !
      Mieux vaut être célibataire, sans enfants... et sans dobson !
       
      4/ L'été japonais est caniculaire. nous sommes toujours au printemps, officiellement, mais nous avons souffert de la chaleur en journée. Pourtant, une créature était bien plus à plaindre :
       

      Il ne fait pas bon être un gros chien à poils longs, au pays du soleil levant : sauf à habiter haut en altitude et latitude, la chaleur humide des mois d'été est très pénible. De plus, la loi du pays impose de ne jamais laisser divaguer votre toutou, en ville comme à la campagne, même s'il n'y a personne en vue : les chiens sont donc toujours attachés et ne sont jamais libres de leurs mouvements.
      C'est moyen, pour ces lointains cousins du loup  
       
      5/ Le séisme de 2011 dans la région de Fukushima, de sinistre mémoire, a eut des conséquences désastreuses sur l'observatoire d'Hoshi No Mura :
       

      Au plus fort de la secousse, le t650 et sa monture, installés dans la coupole, ont traversé trois étages avant de s'écraser au rez-de-chaussée, infligeant les dégâts qu'on imagine ! La carcasse de l'ancien télescope est toujours exposée dans le bâtiment, au pied de l'escalier menant au pont.
       
      Cette petite sculpture est un monument commémoratif de l'accident :
       

       
      6/ La photographie dans l'infrarouge proche, c'est beau, mais c'est aussi utile !
      Par exemple, pour discriminer le couvert végétal :
       

      on distingue beaucoup mieux les feuillus des conifères, entre autres...
       
      Clôturons ce rapport comme il convient : par une photographie astronomique !
      Voici donc la planète terre, observée depuis l'observatoire d'Hoshi No Mura, préfecture de Fukushima, Japon :
       
       
       
      Owari desu !


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