frédogoto

les Bogdanov a pris cher...

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ChiCyg:
quote:
Si mascarade il y a, c'est l'aspect hyper-spéculatif de certains domaines de recherche qui l'a permise.


Ben non, puisque, comme tu le soulignes, leurs travaux scientifiques, sans être transcendants (comme e, pi, mais pas i qui est imaginaire, ni e^ipi qui vaut -1, quelle coïncidence, pour parler comme un B.) ont manifestement un sens.
Si le sujet avait été moins spéculatif, le résultat aurait probablement été le même.

Soit ils en sont effectivement les auteurs, et dans ce cas la question devient : "doit-on sanctionner un travail médiocre s' étalant sur 10 ans par un diplôme universitaire", et je pense que "oui" est une réponse acceptable, après tout, "médiocre", c'est relatif; soit ce n' est pas le cas, et la question devient "Est-il tolérable que l' on attribue un diplôme universitaire à des falsificateurs" , et là encore, la réponse est "oui", parce que même si moralement c'est discutable, en pratique les falsificateurs sont une minorité, et le processus de scrutation par les pairs , s'étalant dans le temps y compris après obtention du diplôme, fera un tri efficace; Un falsificateur qui ne fait que falsifier et continue d'avoir une activité de recherche finira statistiquement par se faire chopper. Un falsificateur qui cesserait toute activité de recherche ne nuirait pas à la science sur le long terme. Dans tout les cas, je maintiens, on s' en fout, sur le plan scientifique.

Sur le plan médiatique, et concernant leurs ouvrages de vulgarisation, ben oui, les exemplaires que j' ai pu feuilleter ("voyage vers l' instant zéro", par exemple) sont assez mauvais, mais on trouve bien pire au rayon ésotérisme, catégorie plus adaptée que "physique" pour les derniers ouvrages des B.


Vaufrèges13:

quote:
Par exemple, bizarrement, les centristes ont du mal à piger..


Pfouh, j' ai mis un moment à la trouver celle-là ...

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Moi non plus (j'avais pas pigé ;-)
J'ai parfois du mal avec les contrepèteries Vaufrègesques.

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Oui mais non PascalD, tu réponds sur un détail, tu as bien compris mon argument : on s'en fout que les B soient ou non les auteurs, soit, il reste que les chercheurs de la pétition s'attaquent à ce travail avec de mauvais arguments dans le but de discréditer les frères pour leurs écrits et émissions grand public.

C'est pas le bon angle d'attaque et ça risque de nous faire deux nouveaux martyrs de la méchante science officielle et de les placer en orbite pour un bout de temps

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Pareil que Pascal.

Pour moi, le problème des Bogdanoff, c'est le suivant :

La recherche scientifique est publique, et les citoyens ont le droit de savoir où l'on en est. Or les Bogdanoff, du fait de leur plus grande visibilité (livres, émission de télé), trompent le grand public en leur faisant croire deux choses fausses :
- 1° que leurs idées sont à la pointe de la recherche en cosmologie ;
- 2° que leurs idées sont de la science.

Le 1°, c'est parce qu'ils se présentent comme les pairs d'Hawking et compagnie. Le 2°, c'est ce qui concerne leurs idées sur le fait qu'il y avait une sorte de code génétique à l'origine de l'univers et toutes ces sortes de choses : je les ai entendus quand ils ont été invité par Ruquier, c'est plus proche effectivement de l'ésotérisme que de la science ; j'ajoute que ça n'a plus rien à voir avec les travaux qu'ils ont publié il y a dix ans (thèse) donc ce ne sont pas des travaux de science (pas de publications, pas de présentation orale dans un congrès, etc.)

À côté de ça, la valeur de leurs thèses m'intéresse moins (mais je comprends qu'elle intéresse les institutions) que la valeur de leurs livres et de leurs interventions télévisées (c'est parce que, n'étant pas chercheur, je réagis en tant que citoyen).

Pour résumer, ça m'interpelle (disons) de savoir que les gens "normaux" sont tenus dans l'ignorance des formidables avancées des sciences de l'univers étouffées par la surmédiatisation (due à l'habileté des Bogdanoff) d'une pseudo-science qui n'a rien à y voir.

(Et si ChiCyg me rétorque que 90 % de la cosmologie est le même genre de pseudo-science, je lui re-rétorquerais que la cosmologie même la plus spéculative reste un travail scientifique débattu dans les règles : publications, conférences, rencontres, etc. Il y a une différence fondamentale entre un travail scientifique hyperspéculatif (qui a conscience d'être spéculatif) et un travail non scientifique spéculatif (qui croit avoir percé les msytères de Dieu). De toute façon le plus grave n'est pas là mais dans la surmédiatisation de cette pseudo-science.)

[Ce message a été modifié par Bruno Salque (Édité le 29-04-2012).]

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La je te rejoins Bruno si les FB n'étaient pas aussi médiatisés, ce fil ne serait même pas ouvert et leur livre serait un livre parmi d'autres chez le libraire, entre "La mélodie secrète, et l'homme créa l'univers" de Trinh Xuan Thuan et "Une brève histoire du temps" de Stephen Hawking ...

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Je ne vais pas insister, je n'arrive vraiment pas à faire partager mes opinions .

Simplement je regrette que des chercheurs s'appuient sur de faux arguments pour dénoncer les abus des frères. Et que de plus ils ne reprochent pas aux frères leurs dérives médiatiques mais "revendiquent le droit au blâme", droit qu'ils ont bien évidemment.

Bruno Salque, je reproche de l'imprudence et même de l'arrogance aux cosmologistes. On a le droit d'étudier les tribulations du temps dans le (court) instant où l'univers était censé être moins âgé que le temps de Planck, ou l'inflation ou les multivers, ou échaffauder n'importe quelle théorie.

Simplement, j'aimerais qu'on ait l'honnêteté d'expliquer au public que certaines théories sont solidement établies et d'autres spéculatives voire qu'on arrivera jamais à confronter certaines d'entre elles à la réalité. Ca me parait une pédagogie essentielle, sinon à quoi sert la science ?

Les cosmologistes laissent penser qu'ils sont près d'expliquer l'univers et ils ne veulent pas admettre leurs limites, c'est pour cela qu'ils veulent démontrer que les thèses et articles des B's sont nuls alors qu'il y a un vrai problème de confrontation avec le réel.

Ils réagissent en défendant leur pré carré, ils ne réagissent pas pour la défense du savoir.

Je pense que s'il n'y avait pas cette ambiguïté, il n'y aurait pas d'affaire B&B.

Moi aussi j'ai droit au blâme !

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quote:
Simplement, j'aimerais qu'on ait l'honnêteté d'expliquer au public que certaines théories sont solidement établies et d'autres spéculatives voire qu'on arrivera jamais à confronter certaines d'entre elles à la réalité. Ca me parait une pédagogie essentielle, sinon à quoi sert la science ?


Tu as raison ChiCyg. Par exemple (pour fixer les idées) tu seras d' accord pour dire que la relativité générale est une théorie bien établie. La 'théorie des cordes', vachement moins.
Le modèle dit du "big bang" est bien établi; celui de l' inflation chaotique éternelle, vachement moins.
Les lois du mouvement des corps dans un système planétaire sont bien établies, celles qui gouvernent l' explosion des supernovae, vachement moins.

quote:

Les cosmologistes laissent penser qu'ils sont près d'expliquer l'univers et ils ne veulent pas admettre leurs limites, c'est pour cela qu'ils veulent démontrer que les thèses et articles des B's sont nuls alors qu'il y a un vrai problème de confrontation avec le réel.


Je pense qu'ils veulent démontrer que les articles des B's sont nuls parce que les experts du domaine pensent qu'ils sont nuls (enfin, médiocres), alors que les B.'s proclament qu'ils sont géniaux.
Le vrai problème de confrontation avec le réel n' est pas vrai que pour la cosmologie, toute l' astrophysique est dans le même genre de sac (cf les supernovae). Tu sais faire une supernova en laboratoire toi ChiCyg ? moi pas

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Ca dépend où on fait commencer le scenario du big bang. Si c'est à partir de l'époque où l'univers devient "transparent", ça va à peu près, avant ça devient plus spéculatif. Et même la formation des premières structures n'est pas si simple.

Les lois qui gouvernent les supernovae sont bien établies, le problème c'est plutôt de les modéliser, par certains aspects une supernovae ressemble à un univers jeune ...

J'ai assez discuté des thèses des B's enfin - au moins - ça m'a permis de lire Chaverondier et d'avoir un début de frémissement de compréhension de la façon d'aborder ces sujets, on se console comme on peut, j'espère au moins avoir servi à vous le faire partager

PascalD, si pour toi la confrontation au réel c'est fabriquer une supernova en labo, effectivement, y a peu de confrontation au réel en astro et si tu ne vois pas qu'entre un modèle de supernova, d'inflation et de bébé-univers-sphère-de-Planck, la confrontation au réel n'est pas la même, je peux rien pour toi

Tiens, j'ai retrouvé la retranscription d'une émission des frères dont je vous parlais, c'était dans la même discussion : http://forum.hardware.fr/hfr/Discussions/Sciences/topikunik-mystification-bogdanov-sujet_32919_35.htm

quote:
Cette étrange surface, c'est de la lumière figée, comme des reflets à la surface de l'eau; des rayons lumineux prisonniers de l'incroyable densité de l'univers à cette époque de sa vie. Mais à cet instant précis, sa densité, en constante diminution, n'est plus assez importante pour retenir la lumière; elle est libérée dans une gigantesque gerbe lumineuse. L'univers s'allume et la matière se crée du même coup.

Cet instant particulier où l'univers s'est allumé vient d'être photographié par le satellite WMAP, lancé par la NASA. C'est ce qu'on appelle la surface de première diffusion; des photos époustouflantes. Elles nous montrent les toutes premières images du bébé univers, bien avant la formation des galaxies et des étoiles.



Là c'est pas nul, c'est faux, c'est là dessus qu'il faut les attaquer, leur compétence éclate au grand'jour et c'est le public qui en paie les conséquences, pas un cercle réduit d'hyperspécialistes ... maintenant ce que j'en dis ...

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"première diffusion"

J'imagine que c'est un lapsus, ils ont confondu avec la diffusion de leur dernière émission.

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Il y a toute une mystique malvenue à propos des nombres "imaginaires", qui n'ont rien d'éthérés et sont tout ce qu'il y a de plus "réels". C'est tout simplement une extension de la notion de nombre, "i" n'étant qu'une rotation de pi/2 dans le plan complexe. De même, dans n'importe quel calcul de physique, quand on veut mettre en corrélation deux quantités, on utilise souvent l'astuce de poser la 1ère réelle (a) et la 2ème imaginaire (b) puis on "mouline" le tout dans z = a + ib. Et quand on veut mettre en lumière (si j'ose dire...) le fait que l'espace et le temps sont interdépendants, devinez ce qu'on fait ? Il ne faut pas se faire avoir par la sémantique et le présupposé que peut inférer le mot qui désigne une chose ou un concept. Dans le cas des imaginaires, c'est dramatique : Euler, conscient du problème, les a nommés des "complexes", mais pour "i", le pli était pris, c'était trop tard...

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ChiCyg > "Les cosmologistes laissent penser qu'ils sont près d'expliquer l'univers et ils ne veulent pas admettre leurs limites"

A mon sens, pas tous, loin de là.. c'est une tendance qui émerge quelquefois aujourd'hui, mais il ne faut pas généraliser..

En astronomie, c'est essentiellement la physique des ondes électromagnétiques (en visible, ultra-violet, rayons x, rayons gamma, radio-astronomie) qui permet de faire avancer la connaissance.

La cosmologie étudie l'Univers et ses structures en tant que système physique, et en cosmologie primordiale c'est la physique des particules élémentaires qui domine. Un peu comme dans la physique stellaire quoi (domaine que tu aimes bien explorer je crois )..
Alors certes, la cosmologie et son modèle standard exploitent des aspects plus pointus et complexes de la physique, comme la mécanique quantique, la théorie des champs et la relativité générale... Aux limites actuelles, il existe en effet une bonne part de spéculatif, mais pourquoi s'en priverait-on ? Il existe une alternative ?

Les cordes, la gravitation quantique ouvrent de nouvelles voies. Elles fournissent des concepts, donc elles "produisent". Que ces théories seules aient la capacité à nous conduire vers une "vérité ultime", probablement pas, on est bien d'accord, mais est-ce là l'essentiel ?
Faut-il, comme Auguste Comte, considérer que toutes les interrogations sur l’Univers "au-delà du Monde", c'est-à-dire du système solaire, ne peuvent constituer qu’une série de spéculations métaphysiques stériles et invérifiables, inutiles.

Le vrai problème c'est que, contrairement à la révolution copernicienne, l'avènement de la cosmologie a "réenchanté l'Univers" et propose donc deux chemins distincts : Le retour des mythes et autres croyances de l'humanité, sidérée, paralysée devant le spectacle cosmique.. ou bien la pensée rationnelle et libre, empruntant tous les chemins ouverts par la science et la philosophie.
Il faut simplement discerner ceux qui ont choisi la première option..
C'est pas trop difficile ..

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Et Aurélien Barrau, qui crible littéralement toutes ses interventions cosmologiques de références à la mythologie, il est de quel côté du miroir ?

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Mmmmmh.. C'est une attaque ciblée ça ..

De mon point de vue, A. Barrau parle de mythologies certes, comme ici (voir lien ci-dessous) où il tente d'explorer certains mythes depuis la Grèce Antique jusqu'au moyen âge, mais son approche se veut philosophique et comme introduction à la cosmologie contemporaine et au multivers..

Ensuite, question pertinence, faut voir ..

http://lpsc.in2p3.fr/barrau/aurelien/multivers_lpsc.pdf

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A sa décharge, et pour rebondir sur ChiCygni , Aurélien B n'a JAMAIS prétendu que la théorie du Multivers, ou la mécanique à boucles quantiques, ou les cordes cosmétologiques étaient LA ou les réponse (s) au questionnement cosmologique. Il reste, si l'on peut dire "modeste". En ce sens, il me semble, ChiCygni est de mauvaise foi, à la réflexion, je crois pas connaître de cosmologistes (astronomes, astrophysiciens, appelez çà comme vous voulez) qui décrètent que leur Univers est le bon, à part, peut-être, Susskind qui est radical, c'est le Bon Dieu ou le Multivers, à le lire.

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En fait, Daniel, t'es pénib', tu m'obliges à réflèchir dans ma tête. Je crois que l'enjeu actuel, finalement, au delà des représentations scientifiques (cordes, boucles, pré big bang, multivers, etc) c'est le principe anthropique. Ils tournent tous autour de "çà", quand tu écoutes attentivement. Ca me laisse perplexe, parce que cette problématique, si je ne me trompe pas, est aussi vieille que Dirac, et à l'époque, elle n'empêchait nullement de faire de la science sereinement, enfin, je crois... Et, plus décisif, à mon avis, à écouter Aurélien B., tu comprends, aussi, qu'ils sont pas tout à fait sûr que ce problème en soye vraiment un, thèse que j'ai toujours soutenue : quand on tire une seule loterie, le chiffre qui sort avait une chance infinitésimale, miraculeuse, de sortir, et pourtant, il est sorti.

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C'est un faux problème ! L'Univers serait différent nous ne serions pas là pour en parler, point !

Tout le reste c'est de la métaphysique pour gogo !

Maintenant, je ferais remarquer que l'hypothèse de mondes multiples est testable et qu'elle fait déjà l'objet de confrontation à l'expérience

[Ce message a été modifié par Tournesol (Édité le 01-05-2012).]

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En disant la chose un peu différemment de SuperPointu : le fait même de raisonner en termes de loterie (de probabilité), c'est supposer qu'il y a eu un tirage, qu'il y avait donc, avant le tirage, plusieurs possibilités plus ou moins probables d'univers, ou ce qui revient à peu près au même, que nous sommes un cas particulier d'un multivers ...

Assez difficile à confirmer ...

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Tournicoti, Tournicoton, ChiCygni, c'est ce que je pense intuitivement, mais le fait que des gonzes stratosphériques, genre Daniel et autres cosmologistes professionnels se posent la question me fait rester prudent... A chaque fois que j'ai essayé de leur dire comme toi "Arrêtez, avec ces âneries, c'est grotequsse", ils m'ont répondu "oui mais nan, c'est plus compliqué que çà" avec des arguments recevables.

Tournicoti, quels tests ? C'est une blague, pour dire que sur Terre, ya déjà suffisament de bougli boulga dans la tête des gonzes, le Multivers, il est ici, c'est bien çà ?

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Toutes les civilisations ont élaboré une cosmologie donnant un "sens" aux mystères de la nuit en "enchantant" le ciel de personnages divins et d'histoires fantastiques permettant d'expliquer comment les choses se passaient et pourquoi.. Il y avait alors un sens derrière le cours des choses, une proximité, et l'homme pouvait voir dans les récits mythologiques transmis et construits à travers les générations tout le sens qu'il pouvait souhaiter.

Avec l'émergence de la philosophie et de la réflexion scientifique, la croyance a été concurrencée par la raison. Les philosophes grecs en particulier ont remis en question la mythologie cosmogonique en parlant de la nature de façon plus rationnelle..

Le "désenchantement" du monde s'est accélérée avec l'avènement de la science moderne dès le 17ème siècle. La révolution copernicienne a poussé à la rationalité en écartant les spéculations pour s'en tenir aux faits, à l'expérience. Priorité est donnée aux lois naturelles et au déterminisme et, du coup, l'Univers s'est "désenchanté", certains se demandant même à quoi pouvait "servir" cette connaissance, la question du sens devenant inutile dans ce cadre.

Ce changement de paradigme perdure jusqu'au début du 20ème siècle, jusqu'à ce que la cosmologie pointe alors son nez et ouvre des voies fantastiques. La relativité générale et le modèle cosmologique du big bang "réenchantent" l'Univers, la question du sens, de l'origine se pose à nouveau.. Dans ce cadre, l'immensité de l'Univers à appréhender est "compensée" par son homogénéité à grande échelle, ce concept permettant à la cosmologie de devenir une science, et l'Univers un objet de sciences : L'inconnaissable ne devient plus impensable. D'autant que le statut de la cosmologie a changé. Spéculative et théorique dans la première moitié du 20ème siècle, elle est devenue aussi observationnelle.

En parallèle, on observe une montée du discours religieux dans la vie publique, aux Etats Unis notamment, mais aussi en Europe.. Cette religiosité ambiante imprègne forcément toutes les activités humaines.. La science n'immunise en rien contre ces influences et certains scientifiques font volontiers appel à l'argument métaphysique..

Paul Clavier, maître de conférence en philo (il enseigne à l'ENS et a Sciences Po), remarque ironiquement que - je le cite : "..Chaque nouvelle synthèse cosmologique est l'occasion de s'extasier sur "l'incroyable" ajustement de la valeur des constantes fondamentales qui permettent l'apparition de créatures aussi intelligentes que nous le sommes"... "On appelle à grand renfort de trompes le principe anthropique histoire d'égayer un peu les calculs arides par des considérations métaphysique. Le risque est alors de confondre métaphysique et cosmologie"... "de croire pouvoir accéder à une conception du Monde clés en main"..

Le principe anthropique tel qu'il fut introduit en 1961 (avant même la version faible) se présentait comme un "test" pour valider ou rejeter une hypothèse physique. Elle disait que "toute hypothèse qui conduit à rejeter la présence d'un observateur [nous] est invalide".. Elle conduisait à considérer qu'échafauder une théorie dont une conséquence est que je ne puisse exister, alors la théorie est fausse.

Rien d'extraordinaire donc... On aurait dû en rester là.


Quant au multivers, selon Aurélien Barrau la question de l’existence d’autres univers émerge dans le strict cadre de la physique "poppérienne" usuelle. Une théorie est "validée" parce qu’un certain nombre de ses conséquences sont observées et, lorsque tel est le cas, elle peuvent être mise à contribution pour investiguer des situations qui ne peuvent (ni ne doivent) être toutes vérifiées. C’est même, en un sens, la raison d’être du modèle. C’est déjà ainsi que procède la physique contemporaine, sans choquer qui que ce soit : les théories connues et avérées (par exemple mécanique quantique et relativité générale) sont aussi utilisées pour prédiquer sur des situations non observées – voire non observables – comme les quarks ou l’intérieur des trous noirs. Il n’a jamais été nécessaire que toutes les prédictions d’une théorie soient vérifiées. Un certain nombre d’entre elles sont soumises à l’épreuve de l’expérience et, lorsque le modèle a ainsi acquis suffisamment de crédibilité, il peut être utilisé "hors champ". C’est exactement de cette démarche que procèdent les multivers.

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quote:
Un certain nombre d’entre elles sont soumises à l’épreuve de l’expérience et, lorsque le modèle a ainsi acquis suffisamment de crédibilité, il peut être utilisé "hors champ".

A condition de ne pas perdre de vue qu' on sort alors du modèle, et que dans ce cas le résultat est affecté d' une superposition de crédébilité et de crédibilité à très large spectre. Genre, on peut aussi bien aboutir à un modèle branaire sérieux (dont la crédibilité est faible mais non nulle) qu' à l' Univers Electrique, dont la crédébilité est maximale.

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vaufrègesI3 :
quote:
C’est même, en un sens, la raison d’être du modèle. C’est déjà ainsi que procède la physique contemporaine, sans choquer qui que ce soit
Y a tout de même des différences qui sont bien résumées dans les introductions de ce cours de cosmo que j'ai cité par ailleurs : http://www.lpm.u-nancy.fr/webperso/berche.b/Enseignement/Cosmologie_tot.pdf
Extrait de l'introduction de Peter et Uzan :
quote:
Malgré ces développements et l’abondance des observations, la cosmologie garde (...) un statut différent comparé aux autres sciences. En effet nous n’observons qu’un seul Univers et qui plus est à partir d’une position unique de l’espace et du temps. La plupart des observations sont donc cantonnées à notre cône de lumière passé. La cosmologie ne fait donc pas l’économie d’hypothèses invérifiables comme par exemple le Principe Cosmologique qui a des implications fortes concernant les symétries des espace-temps cosmologiques.
La construction d’un modèle cosmologique repose principalement sur trois hypothèses : (1) le choix d’une théorie de la gravitation, (2) des hypothèses sur la nature de la matière présente dans notre Univers et (3) une hypothèse de symétrie.
Il faut souligner que les observations cosmologiques ne peuvent être interprétées indépendamment de ces hypothèses théoriques. Ainsi on ne cherche pas à prouver la validité d’un modèle, mais à établir un accord entre les observations et le cadre théorique dans lequel elles sont interprétées. Ceci n’empêche pas la cosmologie d’exclure les modèles dont les prédictions sont incompatibles avec les observations, comme dans tout autre domaine de la physique.

Et l'autre de F. Bouchet :
quote:
La cosmologie a pour objet les propriétés globales de l’Univers. Elle ne s’intéresse pas aux objets de l’Univers en tant que tels, et cherche à ne retenir que ce qui n’appartient à aucun d’entre eux en particulier. C’est une science physique, au sens où on utilise la démarche, les méthodes et les lois de la physique. Mais les investigations cosmologiques doivent utiliser les méthodes de l’astronomie, qui est une science naturelle d’observation. Les systèmes observés sont à prendre “comme ils sont”, sans pouvoir modifier à volonté leur environnement pour en comprendre les mécanismes et valider les modèles qui les décrivent. La validation scientifique est donc toujours plus délicate, puisqu’elle n’a pas accès à l’expérience directe dans des conditions contrôlées ; d’autant plus que dans le cas de la cosmologie, nous n’avons par définition qu’un seul système, qui de surcroît ne peut être observé que de l’intérieur !

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PascalD > "A condition de ne pas perdre de vue qu' on sort alors du modèle"

Ben justement.. non !.. Je vais encore citer le "mésosphérique" Alain B., dont je suis (comme le sait bien Super) un des disciples .. Pour lui on ne sort pas du modèle car "le multivers n’est pas une théorie. Il est la conséquence de théories élaborées pour répondre à des problèmes concrets de physique des particules élémentaires. Pour dénier l’existence des univers parallèles, il faudrait être prêt à accepter des modèles plus complexes et plus artificiels, ajouter des postulats "ad hoc", réfuter les prédictions des théories fonctionnant ou inventer des asymétries ontologiques."

Perso, je trouve la cosmologie spéculative intéressante dans la mesure où, comme le dit Luminet, dans ce cadre"à défaut de vérification expérimentale, les physiciens se raccrochent à des exigences théoriques", en particulier, par exemple, à l'élimination des singularités gravitationnelles remplacées par des fluctuations quantiques de l'espace temps (ce qui résout le problème des grandeurs infinies).

Pour Luminet "ce qui est fascinant, c'est que l'hypothèse des univers multiples, ou multivers, n'est pas mise "à la main" au départ comme retrouver un fantasme "science-fictionnesque" ou utopique, elle est issue d'une réflexion beaucoup plus profonde sur des théories éventuellement unificatrices de la gravitation et de la physique quantique qui font émerger de façon relativement naturelle l'idée de mondes possibles avec des propriétés physiques différentes"

Pour Barrau "Le multivers est testable, pourquoi ? Parce que ce n'est pas une théorie, c'est le point nodal, c'est une conséquence des théories.
Ce qu'on teste, ce n'est pas le multivers en tant que tel, c'est la théorie qui lui donne naissance. Hors cette théorie, quelle qu'elle soit, des cordes, des boucles, de la relativité générale, elle a lieu ici et maintenant, on peut la tester dans notre Univers. Le multivers est une de ses conséquences. Si la théorie a été suffisamment corroborée pour que nous l'adoptions comme paradigme, il est tout à fait légitime et même nécessaire d'accepter toutes ses conséquences, y compris celle du multivers."

[Ce message a été modifié par vaufrègesI3 (Édité le 01-05-2012).]

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Pour moi, qui certes ne manie pas les termes pompeux avec la même aisance qu' Aurélien Barrau, et n' ai pas non plus ses compétences en cosmologie, à partir du moment où tu sors des conditions qui ont servi à établir le modèle, tu extrapoles, et si en plus tu ne peut pas valider a posteriori par des observations, tu extrapoles potentiellement des conneries.
Je veux te croire quand tu dis que de grands philosophes pensent que ce qui précède est trop réducteur, et que la déraisonnable efficacité des mathématiques, l' inchoatif de l' ineffable, tout ça, indiquent qu' au contraire quand les équations le disent et qu' on ne peut pas le tester c'est que c'est vrai, mais bon, franchement, de toi à moi, je suis pas convaincu.

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