Fourmi103

Actualités de Curiosity - 2013

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Donc, les instruments du rover ont bien détecté du méthane (CH4) dans le cratère Gale.
Ces derniers résultats ressemblent à un retournement spectaculaire de perspective car, il y a seulement un peu plus d'un an, les investigations de Curiosity portant sur des données recueillies au cours d'un tiers d'année martienne prétendaient quasiment exclure la présence de méthane dans l'atmosphère martienne !

Selon Chris Webster chercheur principal au JPL :"Il n'y avait pratiquement pas de méthane sur Mars, et c'était une grosse déception pour la communauté planétaire"... "Nous pensions que nous avions fermé le livre sur l'histoire du méthane de Mars à l'époque."

Il est clair aujourd'hui que ces résultats antérieurs ont été négatifs en raison d'un niveau réel de fond de méthane situé juste en dessous du seuil de détectabilité pour les opérations "standard" des instruments. Pour détecter le méthane, l'équipe de Curiosity a dû chercher plus longtemps et surtout avec une technique plus poussée. Pour ces nouveaux résultats, ils ont recueilli des données au cours d'une année martienne complète, et recueilli des échantillons d'air martien "enrichis", cad dépouillés du dioxyde de carbone pour amplifier les faibles traces de méthane.

Le faible niveau de fond constaté (0,69 ± 0,25 ppbv) est relativement facile à expliquer et, il faut insister sur ce point, il aurait été étonnant qu'un niveau de fond de méthane ne soit pas présent sur Mars !..

Car la seule prise en compte des comètes, astéroïdes et autres poussières interplanétaires qui tombent en continu sur Mars depuis l'espace et apportent une certaine quantité de matériaux riches en carbone suffit à prévoir un niveau permanent de méthane : Le rayonnement ultraviolet du Soleil rompt cette matière en molécules plus petites, y compris potentiellement celles de méthane. De cette façon, on estime que jusqu'à 2,2 ppbv de méthane pourrait enrichir l'atmosphère de Mars et se reconstituer constamment grâce à l'apport de matière météoritique. Rien d'extraordinaire à invoquer donc pour expliquer ce niveau de fond.

Sauf qu'il s'avère que, hormis la détection d'un niveau de fond de méthane de 0,69 ± 0,25 ppbv, quatre lectures sur 20 mois (à la fin 2013 et au début de 2014) ont rendu des valeurs moyennes de 7 parties par milliard, donc dix fois supérieures aux mesures antérieures ! Au sol 466, juste après Cooperstown, ils ont vérifié un niveau de méthane à 5 ppbv. Ils ont vérifié à nouveau au sol 474 et trouvé 7 ppbv. Encore une fois au sol 504, et trouvé 7 ppbv. A nouveau au sol 526 et ils détecté le niveau le plus élevé jamais mesuré, 9 ppbv.

Et là, difficile d'expliquer facilement l'observation de tels pics de présence de méthane, sinon par un événement géologique, voire un impact météoritique très récent dans les environs du cratère Gale. Sauf que cet impact aurait dû produire des signes clairs repérables par les orbiteurs. Sinon, l'équipe de Curiosity suggère que ces pointes de méthane pourraient provenir de dépôts souterrain de clathrates ou des glaces pouvant piéger des gaz tels que le méthane.

Une autre possibilité est que ces pics de méthane ne soient pas de petits événements transitoires produits près du rover, mais qu'ils soient plutôt significatifs de grandes bouffées de rejets de méthane se produisant beaucoup plus loin sur la planète.

Il demeure qu'en toute rigueur il est difficile de comprendre comment une quelconque phénomène naturel perdurant deux mois puisse ainsi se dissiper ensuite complètement... et rapidement.
Un tel signal de méthane, relativement élevé et de courte durée, est donc surprenant. Compte tenu de son caractère éphémère, un problème analytique intrinsèque à l'instrument SAM, ou ailleurs, ne peut pas être exclu à priori.

Bref, nous ne savons pas encore comment ces pics de méthane se produisent ni d'où ils proviennent, en particulier nous ne savons pas s'ils sont générés par la biologie ou par la géochimie.

Si ces processus sont biologiques, Chris Webster croit que c'est à notre portée de le vérifier. Le méthane produit par la biologie tend à utiliser un isotope léger de carbone, le carbone-12. Ainsi, le méthane qu'ils produisent est appauvri jusqu'à quinze pour cent d'un isotope lourd, le carbone-13. Si Curiosity a la chance d'observer un autre pic de méthane, Webster affirme que le rover peut permettre de mesurer assez précisément le rapport du carbone-12 pour distinguer entre une source biotique et abiotique de carbone-13.

Sachant que la source de méthane pourrait être le rover lui-même qui a des composants connus pour avoir dégazé de petites quantités de méthane dans le passé, entre autres celui existant dans l'atmosphère de la Floride (à 1700 ppbv de méthane) dans lequel le rover a baigné avant son décollage. "Le rover a beaucoup de méthane avec lui, ce n'est pas contesté" a déclaré Kevin Zahnle, chercheur au Centre de recherche Ames de la NASA dans la Silicon Valley. "La vraie question est : Quelle est la source du méthane dans les échantillons, le rover ou Mars ?". Il en déduit qu'en quelque sorte : ".. ils sont à la recherche du méthane martien à travers un nuage de leur propre méthane."

Il y a aussi le problème de la contamination par ce maudit adjuvant nommé très simplement "N-méthyl-N-tert-butyldimethylsilyltrifluoroacetamide" (de mémoire hein ) (abrégé MTBSTFA), contamination que j'évoquais page 20 de ce fil. Il a fui de l'une des "cellules humides" de SAM et a déjà causé toutes sortes de problèmes lors des analyses d'échantillons de forage. En conséquence, chaque fois que SAM prépare un échantillon dans un de ses fours, il dégage un gaz qui contient généralement du méthane à hauteur de 10 parties par million...

Mais selon Chris Webstert qui se veut rassurant, l'équipe de Curiosity, a déployé des "efforts héroïques" pour tester et contrer les effets de confusion possibles, et a examiné à plusieurs reprises toutes les composantes pertinentes de signes de contamination de méthane non martien. L'équipe a même analysé attentivement des échantillons de roches provenant de la section traversée par Curiosity lors de la détection des pics de méthane, juste au cas où les lourdes roues du rover auraient écrasé des matériaux riches de ce gaz. Leurs résultats suggèrent que la conclusion la plus plausible est que les pics de méthane mesurés ont été de véritables signes de processus mystérieux se produisant en dehors du voisinage immédiat du rover.

Quant à Kevin Zahnle, tout en reconnaissant que sur ces aspects l'équipe a fait preuve de "diligence", il suggère : "qu'ils ne peuvent pas écarter la possibilité que quelque chose de bizarre se passe ».. Vous avez dit bizarre ?..

Affaire à suivre donc.. sachant que la détection du méthane et de son origine demandera beaucoup de temps et d'investissement à l'équipe et au rover. Pas gagné donc, d'autant que jusqu'ici cette recherche n'était pas vraiment un élément de recherche prioritaire et que le rover a beaucoup de travail par ailleurs..

Pour mémoire et comme évoqué plus haut, on a cru pouvoir déceler du méthane dans l'atmosphère martienne dès 2003 : Le méthane avait été repéré par "Mars Express" et son spectromètre PFS (entre 10 et 30 parties par billion), puis plus tard en 2009 une équipe américaine du "Goddard Space Flight Center" de la Nasa confirmait en utilisant trois télescopes spectrométriques de l'observatoire de Hawaï durant trois années martiennes (soit sept années terrestres). Mais, comme signalé plus haut sur la page précédente, ces découvertes ont été accueilli pour le moins avec une certaine suspicion. Autant dire que les scientifiques qui ont publié ces résultats contestés suivent certainement l'affaire de près ..

Le spectromètre laser TLS de Curiosity a été précisément développé pour mesurer la concentration des gaz dans l'atmosphère de Mars. En revanche il fait la mesure à 1 m du sol, tandis que les sondes font leurs mesures sur toute l'épaisseur de l'atmosphère martienne. Perso je demeure dubitatif sur la capacité de Curiosity à établir une mesure de taux de méthane atmosphérique pour l'ensemble de la planète. Sur ce plan, l'orbiteur de la mission ExoMars espéré pour 2017 , "Trace Gas Orbiter", sera sans doute bien plus déterminant.

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Le rover est toujours stationné face à "Walhe Rock", l'affleurement atteint le 14 décembre (sol 837)..
Le 19 décembre, l'équipe du JPL s'est accordée une "pause" de 10 jours pendant les fêtes tout en ayant programmé des activités courantes pour Curiosity..
La flèche bleue désigne "le Pic" (détaillé image suivante) :


"Le Pic" (eliBonora-umsf) :


L'une des cibles de l'affleurement "Walhe Rock" : La roche "Sierra Nevada" :


Faudrait pas qu'un jour prochain un de de nos glorieux et fiers astronautes trébuche par ici...allo maman bobo..  :



Si j'ai un peu de temps je reviendrai sur l'annonce de la découverte de molécules organiques, certains points méritent sans doute d'être précisés.. Enfin si ça intéresse.

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On suit, on suit, t'inquiète ! Cette roche est assez incroyable, une pâte feuillettée...

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Bonjour et bonne année

On suit , on suit effectivement et on te remercie pour toutes ces analyses , expliquations ....

Merci Vaufrèges13

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Ca suit, ça suit toujours !
Merci encore pour ces actualités régulières riches et bien illustrées.

Bonne année aussi, tant que j'y suis !

Bon ciel
Vincent

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Difficile de se concentrer sur tout ça en ce moment avec le carnage réalisé par ces connards de mongols déshumanisés en goguette.. Immondes crétins !!..

Merci pour l'info Tournesol...
C'est une hypothèse pour le moins hardie. En première approche il semble que Nora Noffke soit très loin d'être une "fantaisiste".. L'année dernière, en Australie, elle a découvert une formation de sédiments d'origine biologique vieille de 3,5 milliards d'années, potentiellement les plus anciennes traces de vie sur Terre.

Les scientifiques confirment généralement la nature biologique de ces structures de sédiments microbiens par la recherche de textures microscopiques spécifiques. Dans ce cadre on coupe les roches en fines tranches pour les étudier sous microscope. Sur Mars ce serait impossible avec un robot, et même techniquement très difficile de faire pratiquer ces opérations bientôt par les fiers et glorieux astronautes de "Mars-One" (coucou Super ).

Reste le retour d'échantillons. Autant dire qu'on va devoir attendre longtemps pour vérifier l'hypothèse .

Si Nora Noffke a raison, en réalisant plusieurs forages dans ces structures à Yellowknife Bay l'instrument SAM de Curiosity aurait peut-être eu quelques possibilités supplémentaires d'y détecter des molécules organiques complexes significatives de la XXX..


In French :
http://www.journaldelascience.fr/espace/articles/curiosity-t-il-vraiment-decouvert-traces-vie-fossiles-mars-4407


Sinon, Curiosity va mintenant quitter l'affleurement "Whale Rock" sur le sols 862/863 (8 au 9 janvier 2015) et rouler environ 85 mètres pour revenir à "Pink Cliffs"... une troisième fois.
Il y réaliserons probablement un nouveau forage, très proche du dernier effectué le 24 septembre 2014 à "Confidence Hills"..

[Ce message a été modifié par vaufrègesI3 (Édité le 08-01-2015).]

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Je ne reviens pas sur l'universalité de la chimie organique dans le milieu interstellaire, les comètes, les météorites.. ceci ayant été développé de multiples fois ici et en dernier lieu page 22 de ce fil..

On sait que tous les constituants organiques des météorites résultent d'une recombinaison aléatoire de molécules plus simples. Les réactions chimiques mises en cause sont exclusivement abiotiques : Elles se font en l'absence de catalyseur, contrairement au monde vivant, où les enzymes jouent un rôle fondamental. Par ailleurs on a déjà identifié plus de 150 molécules organiques dans l’espace interstellaire (dont certaines utilisées par la vie).

Il était donc tout simplement inimaginable qu’il n’y en ait pas sur Mars. A minima, elles peuvent y foisonner grâce aux météorites qui pleuvent sans cesse sur cette planète comme sur n'importe quelle autre. Sur Mars on recherche surtout des molécules organiques complexes, c'est-à-dire des chaînes carbonées (longues chaînes d'atomes de carbone) accrochées à des atomes d'hydrogène, d'oxygène, d'azote, de phosphore, etc... avec la possibilité non négligeable de trouver des molécules organiques prébiotiques.

Selon un article de Caroline Freissinet, chercheur post-doctorant au "NASA Goddard Space Flight Center" (et scientifique de l'équipe SAM) soumis au "Journal of Geophysical Research" (en attente de publication), on a donc identifié pour la première fois la présence de molécules organiques à la surface de Mars.

Les résultats ne permettent cependant pas de différencier entre une origine biologique ou géochimique de la matière organique découverte.
L'instrument "Sample Analysis at Mars" (SAM) est un véritable laboratoire chimique qui analyse aussi bien la composition de l’atmosphère que celle d’échantillons de sols et de roches, permettant d’apporter des informations sur leur minéralogie et leur contenu en matière organique.

La localisation du forage réalisé en avril 2014 se situe à "Yellowknife Bay" dans une roche nommée "Cumberland", et dans la couche "Sheepbed". Les analyses isotopiques ont montré que l'érosion a mis à jour cette couche il y a seulement 60 à 100 millions d'années, ce qui favorise la non destruction par les rayons cosmiques d'éventuelles molécules organiques antiques, la couche étant datée de 3,6 milliards d'années environ.


L’échantillon a été prélevé par forage dans une roche argileuse ancienne composée de 20 % de smectite. Les argiles sont considérées comme ayant de bonnes propriétés de concentration et de préservation de la matière organique de par leur grande surface de contact et leurs espaces disponibles entre les couches.

Les chercheurs ont travaillé plusieurs mois pour déterminer si la matière organique détectée dans l'échantillon de "Cumberland" était vraiment martienne. En effet le laboratoire SAM avait antérieurement détecté dans plusieurs échantillons certains composés organiques de carbone qui étaient, en fait, transportés depuis la Terre (avec l'adjuvant "MTBSTFA). Cependant, de nombreux tests et l'analyse ont donné confiance dans la détection de matières organiques martiennes.

Il faut surtout considérer que l'identification des composés organiques martiens spécifiques est sérieusement compliquée par la présence de minéraux de perchlorate dans les roches et les sols martiens. Lorsqu'ils sont chauffés à l'intérieur de SAM les perchlorates modifient les structures des composés organiques, de sorte que les identités des matières organiques martiennes dans la roche restent incertaines. Dans ce cadre, les molécules organiques détectées à Cumberland sont toutes chlorées : Chlorobenzène, dichloroéthane, dichloropropane et dichlorobutane...

Le chlorobenzène est le plus abondant avec des concentrations allant de 150 à 300 ppbm (partie par milliard, en masse). Bien que la présence de ces molécules sous cette forme soit possible dans l’échantillon martien, il est plutôt considéré que des précurseurs organiques étaient présents dans l’échantillon, et qu’ils ont été chlorés par réaction avec des perchlorates lors de la phase de pyrolyse (chauffage) de l’échantillon dans le four SAM. Les perchlorates (un atome de chlore lié à 4 atomes d’oxygène) sont des oxydants extrêmement puissants lorsqu’ils sont chauffés, et on pense qu’ils sont aujourd’hui présents sur l’ensemble de la planète. En plus de l'oxygène qu’ils libèrent et qui va consumer les molécules, les perchlorates peuvent également libérer du chlorure d’hydrogène (HCl) et du dichlore (Cl2). Ces molécules chlorées sont fortement réactives sous l’effet de la chaleur, et réagissent avec les molécules organiques présentes dans l’échantillon pour former les espèces organiques chlorées détectées par SAM.

L’identité des molécules originelles demeure donc encore incertaine, mais selon les auteurs elles pourraient être des noyaux aromatiques. C’est extrêmement intéressant si on remarque que la purine et la pyrimidine, bases azotées de l’ARN ou de l’ADN, sont aussi des noyaux aromatiques.

La détection et l’identification des molécules organiques ont été effectuées par l’analyse en spectrométrie de masse des gaz libérés par l’échantillon en fonction de sa température, et par chromatographie en phase gazeuse couplée à la spectrométrie de masse, deux modes de détection de SAM. Les échantillons de sol analysés étaient composés d'environ 45 mg de roche broyée et tamisée à des tailles de particules < 150 mm, et ont été chauffés jusqu’à 900 ºC. Le premier signal positif de chlorobenzène et de dichloroalcanes a été obtenu au sol 290, soit le 30 mai 2013, lors de l’analyse du 3ème échantillon provenant de Cumberland, après que certains paramètres analytiques de l’instrument SAM aient été changé. Cette détection a été confirmée lors d’analyses ultérieures.

Il est important de noter ici que le chlorobenzène avait déjà été détecté pour toutes les analyses d’échantillons solides précédentes, mais à un niveau de fond plus faible. Noter que les articles cités page 22 de ce fil (auxquels Caroline Freissinet avait déjà contribué) dataient d'avril 2014, c'est à dire lors de l'analyse des premiers échantillons de Cumberland. Il est clair que la plus grande abondance de composés chlorés issue d'analyses ultérieures en mai 2014 (et sur le troisième échantillon) a conduit à élaborer un nouvel article, plus convaincant quant à la présence de molécules organiques.

La découverte de molécules organiques dans une roche ancienne ouvre de nouvelles perspectives quant à la recherche de molécules plus complexes. Outre l’importance qu’elle revêt pour fournir le contexte d’environnements habitables et trouver une zone localisée favorable à l’émergence d’une forme de vie, elle nous permet également de mieux comprendre où chercher dans le futur, quelles roches sédimentaires représentant des environnements particuliers sont les plus favorables à l’accumulation et à la préservation de matériel organique. Si des traces chimiques de vie ont un jour été produites sur Mars, nous savons maintenant qu’elles sont susceptibles d’y persister jusqu’à aujourd’hui, et peuvent y être trouvées et étudiées par les robots d’exploration martienne présents et futurs.
Le challenge maintenant pour Curiosity est de trouver sur les premières pentes du Mont Sharp d’autres roches cibles qui auraient un inventaire différent et surtout plus riche en composés organiques.

http://mars.jpl.nasa.gov/msl/news/whatsnew/index.cfm?FuseAction=ShowNews&NewsID=1767 http://www.planete-mars.com/des-molecules-organiques-sur-mars/ http://www.exobiologie.fr/index.php/actualites/publications-scientifiques/on-a-detecte-des-molecules-organiques-sur-mars/

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Au sol 862 (8 janvier) la première étape (environ 70 mètres) du parcours vers "Pink Cliffs" s'est déroulée comme prévu. La deuxième étape (environ 10 m) au sol 864 (10 janvier) doit mener le rover vers un cible connue car déjà examinée en novembre 2014, et même brossée par l'outil baptisé DRT (Dust Removal Tool - outil d’enlèvement de la poussière) placé sur la tourelle d’instruments située au bout du bras robotique. Cette cible s'appelle "Mojave"..

Le laser ChemCam étudiera également une cible de roche brisée appelé "Beers" dont il prendra les spectres et plusieurs images dans des positions différentes afin d'acquérir des données pour tester une nouvelle mise au point (suite aux problèmes évoqués plus haut).

Au sol 865 (11 janvier), l'activité principale sera dévolue à une mesure de méthane dans l'atmosphère par SAM ..

Position au sol 863 (9 janvier 2015) approximative sachant que des problèmes techniques nous privent actuellement d'images depuis le sol 855!
Phil Stooke-umsf :


Gros plan (de nuit) assemblant des images de l'instrument MAHLI couvrant un champ de 5 centimètres. Il révèle ce qui semble être des cristaux allongés résultant de la précipitation de minéraux dissous dans l'eau suite à la probable évaporation d'un ancien lac ou rivière. Brossée par un outil de dépoussiérage et éclairée par des diodes électroluminescentes blanches, la roche cible, surnommée "Mojave", a été trouvée sur l'affleurement rocheux "Pink Cliffs" à Pahrump Hills à la base du Mont Sharp. Les images ont été acquises au sol 809 (15 novembre 2014). La pièce de 1909 avec le profil de Lincoln donne une idée de l'échelle. Cette pièce, elle même à présent recouverte de poussière martienne, fait partie de l'équipement de Curiosity à titre de référence pour la calibration des instruments
Mojave situe le prochain forage (annoncé) de Curiosity ! :



[Ce message a été modifié par vaufrègesI3 (Édité le 10-01-2015).]

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T'es bien de la civilisation de l'image toi aussi Tryphon, tu ne lis plus ...

Comme mentionné, il s'agit de cristaux résultant de la précipitation chimique de minéraux dissous par l'action de l'eau. La cristallisation des minéraux intervient aussi dans les roches magmatiques et métamorphiques mais selon d'autres processus..

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Le rover a parcouru les quelques mètres qui le séparait encore de "Pink Cliffs", l'affleurement pour le prochain forage.
Position au sol 864 (10 janvier)- Phil Stooke-umsf :


Et depuis le 1er janvier 2015 toujours pas d'images brutes transmises sur le site du JPL consacré.. un problème chronique (c'est déjà arrivé deux ou trois fois)..
Ou bien ils ont trouvé un os.. ils temporisent ..

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Les images sont enfin à nouveau disponibles..
Elles rendent compte d'un premier "mini-forage" test réalisé à "Pink Cliffs" le 13 janvier 2015 (sol 867)..
La roche a éclaté en plusieurs fragments, ce qui va contraindre à devoir en tester une autre plus robuste..


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Je reviens sur les travaux menés par la géobiologiste américaine Nora Noffke (évoqués plus haut par Tournesol puis moi même), travaux qui suggèrent que les blocs de grès constituant le site "Gillespie Lake" de la zone de "Yellowknife Bay" explorée en Décembre 2013 par Curiosity sont des sédiments fossiles produits par une activité microbienne ou "Microbially-Induced Sedimentary Structures" (MISS) pour in french : "Structures Sédimentaires Induites par une présence Microbienne".
Il s'agirait donc ici de "microbiolites", c'est à dire de structures détritiques organo-sédimentaires formées par une action biologique de tapis microbiens, du même type que celle qui génère les stromatolithes. Plus clairement, ce ne sont pas les restes fossilisées des microbes qui apparaissent mais le résultat de leur interaction sur l’environnement.

Or donc voici que Arshwin Vasavada, le nouveau responsable scientifique de la mission MSL (il vient de remplacer John Grotzinger) a réagi en estimant que ces structures observées sur Mars "étaient simplement un grès d'origine fluviale". Il considère aussi que "les membres de l'équipe sont toujours à l'affût de signes de vie ou de processus biologiques sur la planète rouge, cependant, ici, ils n'ont rien trouvé d'exceptionnel et qui ne soit pas simplement une conséquence de l'érosion de ce grès".
Fermez le ban ..

Sauf que les arguments avancés par cette chercheuse pour étayer sa thèse ont été jugés suffisamment solides par le comité de lecture de la revue "Astrobiology" pour que ce travail se voit publié dans cette revue plutôt connue pour son sérieux, et par ailleurs financée entre autres par... la NASA.

Pour forger son hypothèse, Nora Noffke s'est livré à un travail de comparaison entre l'aspect des sédiments produits par l'activité microbienne sur Terre, et les images prises par Curiosity alors qu'il traversait la baie de Yellowknife, dont on sait aujourd'hui qu'elle abritait un lac il y a 3 à 4 milliards d'années..
Nora Noffke explique dans son article : "Mais si ces structures martiennes n'ont pas une origine biologique, alors ces similarités dans la morphologie de ces sédiments mais aussi dans la façon dont ces structures sont distribuées en comparaison de ce qui est observé sur Terre serait une coïncidence extraordinaire".

Les géobiologistes spécialisés dans l'étude des structures sédimentaires produites par les microbes savent que la façon dont ces structures sédimentaires se distribuent à la surface du sol varie au cours du temps, au fur et à mesure que les colonies de microbes croissent, déclinent, disparaissent puis réapparaissent. Or, ces variations dans la façon dont ces structures sédimentaires se distribuent au cours du temps sont bien connues de ces chercheurs. Et selon Nora Noffke les photos obtenues par Curiosity suggèrent l'existence de variations similaires dans les sédiments martiens...

Malheureusement, pour les raisons que j'évoquais plus haut, aucun nouvel élément ne permettra à court terme de conforter ou d'infirmer cette hypothèse.

[Ce message a été modifié par vaufrègesI3 (Édité le 14-01-2015).]

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A chaque forage, la tradition veut que Curiosity fasse un selfie.
Avant celui que va concocter la Nasa, voici celui de eliBonora-umsf :


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Sont des enf..rés à la NASA, impossible de faire un pano complet, ils ont
"oublié" de mettre en ligne une image (on voit la bidouille faite pour palier
à ce manque à l'arrière du rover).

C'est un truc qu'ils font à chaque fois!

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Non non michelR, la Nasa n'a pas volontairement "oublié" une image..

Les bandes plus claires qui apparaissent à l'arrière du rover dans le prolongement du MMRTG sont dûes au capteur CCD de la caméra.. Emily Lakdawalla avait donné l'explication ici.. Bon, perso il est clair.. que j'y comprend rien ..

http://www.planetary.org/blogs/emily-lakdawalla/2014/0501-image-processing-trick-interline-transfer-smear.html


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Le test de mini-forage sur la roche cible "Mojave" a donc provoqué sa fracturation. Ce n'était pas forcément prévu bien sûr, mais les tests sont fait pour anticiper ce genre de problème.. D'une part il faut éviter de casser le forêt, d'autre part la roche doit être assez épaisse et robuste pour permettre la collecte d'échantillon. Sachant que le forêt agit en rotation mais aussi en percussion.

Les scientifiques de la mission s'intéressent particulièrement aux espèces de "grains de riz" qui apparaissent à la surface des roches dans la zone de "Mojave", des grains qui ressemblent fortement à des formations cristallines. Il s'agit peut-être de roches sédimentaires évaporitiques constituées de certains minéraux ayant précipité suite à évaporation de l'eau.
Ces cristaux existent-ils seulement en surface, ou sont-ils également enfouis plus profondément dans la roche ?

Un nouveau mini forage test sera bientôt réalisé à "Funk Valley" tout près du premier essai (voir image ci-dessous) afin de déterminer si la roche est assez robuste pour forer en toute sécurité.
Phil Stooke umsf :

Le premier test de forage vu sous un autre angle :


Le travail de la Curiosity à Pahrump Hills pourra inclure le forage d'une ou plusieurs autres roches avant de se diriger vers les couches supérieures du mont Sharp.

En attendant cette éventualité encore lointaine, la semaine actuelle constitue une pause quasi totale des activités (en particulier scientifiques) compte tenu qu'une quatrième version de logiciel (depuis août 2012) doit être installée sur le rover. Elle ajoute certaines protections contre des vulnérabilités identifiées dans les activités étudiées au banc d'essai sur Terre. Elle permet également des améliorations pour rendre les planifications des déplacements plus efficaces et une progression plus autonome.

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Bien étranges, ces plaques, on dirait des dalles peu épaisses simplement posées sur du sable ?...

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Salut Kaptain

Ce que j'ai compris sur ces "dalles" :

Sur les 10 km de voyage à partir de son site d'atterrissage Curiosity a d'abord et surtout été confronté à d'épais empilements de strates de roches sédimentaires suggestives de petits deltas alimentés par des rivières s'écoulant depuis les remparts du cratère.. Les strates se révélant le plus souvent orientées dans le sens du flux de l'eau courante.

Mais depuis quelques mois Curiosity est arrivé à "Parhump Hills" sur ce qui semble constituer les couches sédimentaires les plus basses du mont Sharp, le plancher d'un lac. Le rover semble avoir ainsi traversé la "frontière" séparant un environnement dominé par les rivières.. pour un environnement manifestement dominé par les lacs. En effet ces roches sédimentaires en forme de plaques relativement peu épaisses se sont très vraisemblablement déposées dans un milieu aquatique très calme, sans aucun courant ni aucune agitation. Les fentes qui découpent la surface en polygone ne sont pas des fentes de dessiccation datant de l'époque de la sédimentation, mais bien des fentes récentes, peut-être liées aux variations thermiques jour-nuit ou été-hiver (dixit Pierre Thomas).

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