banjo

Diaphragmer devant l'objectif bonne ou mauvaise idée

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Discussion super intéressante.

Ce papier est une des références que j'avais utilisé pour faire ma page d'explication sur la turbulence référence [6] :

 

https://www.btregon-astro.org/home/comprendre-la-turbulence/?fbclid=IwAR0RbDNoWVJ-iOUN8cHxyVr9SzVTZILgRCzAx4qOJf-jOS9IdlHmdVxr_bM#bibliographie

 

34 minutes ago, christian viladrich said:

Dans ce tableau (et dans la figure qu'a montré Jean), Rmax est la résolution qu'atteindrait un instrument de diamètre infini étant donnée la valeur du ro. Attention cette "résolution" n'est pas juste des secondes d'arc ou un Strelh. C'est l'intégrale de la MTF. Mais cela ne change rien à la discussion:

 

Si, un petit peu tout de même. La il y a un ou deux truc qui me font tiquer, mais je peux me tromper.... En effet, le problème viens de l'interprétation du rapport R/Rmax.

Premier point, tu as mis le doigts sur la relation importante (5.10) ou le R est défini comme l'intégrale de la moyenne de la MTF. Or les bornes de cette intégrale dépendent de la bande passante du télescope et cette bande passante dépend du diamètre. Quand on fait cette intégration en fréquence, en dehors de la bande passante la moyenne est nulle. D'ailleurs on le voit dans la relation 5.11 ou l'on sort de l'intégrale normalisée le terme en D^2/(lambda.r) avec R la focale.  Dans l'espace des fréquences, la bande passante est proportionnelle à D/Lambda.

R/Rmax c'est un rapport normalisé, autrement dit, on cherche à rapporter le rapport de R (valeur moyenne de l'intégrale de la MTF sur la bande passante) à Rmax (limite de Rinfini quand D tends vers l'infini, mais dont on voit que l'expression 5.14 ne dépend que de la fréquence spatiale r0/lambda) proche de 1.

D'ailleurs on peut lire que cette courbe normalisés, est obtenue en divisant chaque termes (Rinfini, nfR0 et ffR0) par la limite de résolution du système (pour mémoire, la résolution d'un système ne dépend que du rapport lambda/D dans l'espace image). Donc la lecture de cette courbe n'est valable que pour un espace des fréquences spatiale donné limité par D (voir en suivant).

D'où le deuxième point qui me fait tiquer

 

23 hours ago, jean dijon said:

Bon je ne suis pas étonné des tollés soulevée par l'idée contre intuitive que diaphragmer peut "améliorer" la résolution.

 

Normal, car ce n'est pas juste. De base, diaphragmer ne peut améliorer la résolution puisque la résolution angulaire ne dépend que du rapport lamda/D. Si on diminue D en diaphragmant, la courbe normalisée de Fried est toujours valable, mais dans un espace des fréquences spatiales réduit. En langage clair, les fréquences spatiales élevées correspondent aux détails les plus fins accessibles. Si on diaphragme, on réduit l'espace des fréquences, donc on n'améliore pas la résolution. En diaphragmant, on améliore le strehl en élargissant la PSF mais on augmente pas la résolution....

 

23 hours ago, jean dijon said:

La figure ci dessus représente la résolution du télescope (en unité B/Bmax) en fonction du diamètre D du télescope normalisé  par r0

 

Non, la normalisation est aussi sur l'axe des ordonnées, où B/Bmax représente le rapport de la résolution obtenue en fonction de r0 par rapport à la résolution max atteignable pour un télescope de diamètre D. D'ailleurs il est notable de voir que l'unité B/Bmax s'exprime en cycle^2 / unité de surface au foyer (on est dans l'espace des fréquences). Cette normalisation entraîne le fait que l'on perde sur ce graphe la notion de fréquence spatiale, donc de résolution théorique pour un diamètre D.

Donc en abaissant D, on baisse la résolution, mais on améliore le strehl donc la lecture des contrastes de détails moins fins que ceux obtenus en pleine ouverture.

Ca se vérifie assez facilement avec des manips à masque de Fizeau en intérfero d'amplitude.

 

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Le 14/02/2023 à 11:55, christian viladrich a dit :

Pour ma part, je m'en tiens plutôt aux travaux des pro (par ex : Paul HICKSON. Fundamentals of Atmospheric and Adaptive Optics. University of British Columbia (2008)) :

Oui, c'est une formule plus précise du λ/r0 derivée des travaux de Kolmogorov sur le comportement d'un fluide turbulent.

image.png.c7b75d52748e086383ba417749ae3eee.png

 

C'est le comportement autour de D proche de r0 qui est intéressant, un phénomène intéressant à étudier dans nos lieux courants en France.

C'est la raison pour laquelle je promène un ou deux instruments suivant les conditions météo prédites, je n'ai pas de gros tromblons de 200mm et cela ne m'encourage pas à en acquérir un pour du visuel.

Je me souviens d'une soirée Jupi-Saturne-Mars d'il y a quelques mois pendant laquelle une 100 mm achro améliorée fit jeu quasiment égal à des instruments de 150mm, mis à part les couleurs plus fades.

Mars était particulièrement pitoyable avec la dispersion atmosphérique mais sans être nulle à travers quelques filtres au point que j'ai ressorti la 100mm.

Quand j'aurai un site permanent de qualité, ça deviendra envisageable.

 

----

 

Un dernier commentaire pour @banjo

En H-alpha tu as le bonus de la longueur d'onde pour le λ/r0

Soit un bon 20% sur le diamètre :P

Et avec toute la batterie de filtres : plus tu serres la bande plus tu as de contraste mais moins tu as de luminosité.

Donc bon ... diaphragmer un 200 en solaire ce n'est pas idiot tant que tu vois bien l'astre (i. e. que ta propre pupille ne se dilate pas : qu'elle reste entre 2 et 2.5mm voire max 3mm mais l’œil dilate plus vite quand c'est pur H-alpha)

Il n'y a qu'à reprendre les tests photos pour la mesure du r0 réalisés à St Véran avec des C8 & cie suivant l'heure de la journée.

Ça ce sont des faits dans des conditions de bonne qualité pour le site.

Modifié par lyl
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Il y a 11 heures, lyl a dit :

n l'astre (i. e. que ta propre pupille ne se dilate pas : qu'elle reste entre 2 et 2.5mm voire max 3m

Merci pour ces précisions.

hélas , mes yeux ne voient pratiquement plus rien en Ha , donc pour moi ce n'est que du visuel assisté par ordinateur et imagerie .

Pendant une certaine réunion de soleileux , sous un ciel nettement meilleur que le mien , la lunette a bluffé en simple , double stack , mais la turbulence était quasi nulle , S.Lebouc a fait des montages impressionnants avec tous les étalons qu'il avait .

Chez moi c'est pas du tout la même qualité de ciel , d'où mon questionnement , 

la turbulence est trés variable , souvent j'ai l'impression de " regarder " le fond d'un bassin   ,  comme une mosaïque ou un vitrail .

Paul

 

 

 

Modifié par banjo

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Il y a 17 heures, brizhell a dit :

Normal, car ce n'est pas juste. De base, diaphragmer ne peut améliorer la résolution puisque la résolution angulaire ne dépend que du rapport lamda/D. Si on diminue D en diaphragmant, la courbe normalisée de Fried est toujours valable, mais dans un espace des fréquences spatiales réduit. En langage clair, les fréquences spatiales élevées correspondent aux détails les plus fins accessibles. Si on diaphragme, on réduit l'espace des fréquences, donc on n'améliore pas la résolution. En diaphragmant, on améliore le strehl en élargissant la PSF mais on augmente pas la résolution....

Bonjour,

on est d'accord pour la résolution théorique Lambda/D par contre pour la résolution R effectivement obtenue compte tenue de la turbulence  celle du R/Rmax( je ne sais pas comment tu l'appel) elle peut effectivement s'améliorer en diaphragmant. C'est bien ce qui intéresse l'observateur.

 

 

Il y a 17 heures, brizhell a dit :

Non, la normalisation est aussi sur l'axe des ordonnées, où B/Bmax représente le rapport de la résolution obtenue en fonction de r0 par rapport à la résolution max atteignable pour un télescope de diamètre D. D'ailleurs il est notable de voir que l'unité B/Bmax s'exprime en cycle^2 / unité de surface au foyer (on est dans l'espace des fréquences).

 

Je ne comprends pas trop ta remarque, je n'ai jamais dit le contraire évidemment que l'axe des ordonnées  est normalisé (R/Rmax). Un des intérêts de ce graphique est qu'il est universel grâce à la normalisation effectuée sur les deux axes.

 

 

 

Si vous avez la publie originale je suis intéressé par la récupérer (en MP) , Merci d'avance

 

jean

 

 

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Merci Bernard pour ton passage !

 

Un point important sur l'article de Fried, il traite des images courtes pose, mais en fait pas tout à fait ;)

 

Ce n'est pas de la courte pose avec sélection d'images comme on l'entend en amateur. Le terme "courte pose" signifie dans l'article que l'on retire le tip/tilt, mais on fait malgré tout ensuite la moyenne de l'iamge. C'est ce qui est dit ici :

image.png.1259beb7ab5d347591f6a307be46c1fc.png;

 

image.png.35a2f639139a71b348c3bff459948f89.png

 

Autrement dit, le terme "courte pose" dans l'article signifie plutôt "longue pose avec correction de tip/tilt", ce qui est très différent de ce qui nous préoccupe en imagerie HR amateur où l'on fait du lucky imaging.

 

D'ailleurs, il n'y a aucune notion de probabilité dans l’article, ce qui signifie bien que l'on s'intéresse à l'image "moyenne" (corrigée ou non du tip.tilt) et non à la sélection d'images. Dit autrement, l'article se réfère à la situation où l'on prendrait 100% des images dans AutoStakkert (après la phase de recentrage/morphing).

 

La question posée par Paul n'est donc pas traitée dans l'article, à savoir "si on fait de la sélection d'images, y-a-t-il un diamètre optimal à utiliser selon le niveau de turbulence" ?

 

J'ai l'impression que réponse a déjà été donnée par Fried (dans un autre article), à savoir tout simplement que la probabilité d'obtenir des images limitées par la diffraction (en fait ce n'est pas le critère utilisée par Fried, mais c'est un autre sujet...) diminue avec l'ouverture :

 

image.png.077a41108d6f6f302c1b70e708547746.png

 

Ce que l'on comprend aisément comme on peut le voir sur cette série d'images prises d'étoiles au C14 avec 5 ms d'intervalle :

 

image.png.e089b2859ab0e52069b5ef60394f3cd8.png

 

Dans l'absolu, si on se fixait un nombre d'images retenues (par exemple 5%) et si on connaissait le ro, alors on pourrait déterminer le diamètre de l'instrument. Mais ... comme on r0 varie en permanence, on n'est pas plus avancé :D

 

Bref, je ne sais pas si on t'a beaucoup aidé avec cela Paul. Mais la discussion est très intéressante ;)

 

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il y a 45 minutes, christian viladrich a dit :

Autrement dit, le terme "courte pose" dans l'article signifie plutôt "longue pose avec correction de tip/tilt", ce qui est très différent de ce qui nous préoccupe en imagerie HR amateur où l'on fait du lucky imaging.

Bien vu. J'ai passé du temps sur l'article mais je n'avais pas saisi ça.
Au final tout le monde a un peu raison, mais du coup ça ne donne par d'argument fort pour diaphragmer. 
Le cas de correction du tip/tilt seul ne correspond pas a beaucoup de cas dans notre pratique. Un peu plus ces derniers temps avec le livestacking.

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Il y a 1 heure, christian viladrich a dit :

Bref, je ne sais pas si on t'a beaucoup aidé avec cela Paul. Mais la discussion est très intéressante

ben je suis un peu largué , mais je rame !! 

image.png.d47ed8a5dd48e12b73bc4d4d58a1444e.png

 

j'aime bien ce tableau , c'est mon constat de 10 à 20i sur 1500i sur les plus longues  ( soit environ 15s de prise) , j'ai remarqué que sur certaines animations de protu rapide sur des salves à 15s d'intervalle on voit déjà un déplacement .

bon plein de traces d'avion mais pratiquement pas de vent , echantillonage pas assez poussé pixel 9µ fd/27

 

2023-02-16-09h20.jpg.f250a5dcb798544ef27a2a0170ed95ff.jpg

 

Modifié par banjo

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Bonjour Jean,

 

2 hours ago, jean dijon said:

on est d'accord pour la résolution théorique Lambda/D par contre pour la résolution R effectivement obtenue compte tenue de la turbulence  celle du R/Rmax( je ne sais pas comment tu l'appel) elle peut effectivement s'améliorer en diaphragmant. C'est bien ce qui intéresse l'observateur.

 

Ben je dirais pas tout a fait, c'est plus subtil que cela. R/Rmax est un rapport indépendant de la résolution propre du télescope. Il ne dépend pas de ce que l'on appelle la "Bande passante" du télescope, qui elle est donnée par le rapport lambda/D. C'est d’ailleurs bien ce qui est dit dans la publication :

 

 

image.png

Le rapport R/Rmax ne dépends pas de la résolution, mais uniquement du rapport D/r0. On pourrais dire que son intérêt est de montrer à D constant, que l'optimum pour atteindre le pouvoir résolvant du télescope dépend de la variation de r0 mais c'est indépendant de la résolution. La résolution (qui est aussi le pouvoir séparateur dont il existe plusieurs critères Schuster, Raleigh, Sparrow : https://fr.wikipedia.org/wiki/Pouvoir_de_résolution ) elle ne dépend que du rapport lambda/D.

Or ce qui intéresse les imageurs de compet sous le regard desquels je répond avec humilité (Salut Christian et Jean Luc :)  et autres ) c'est atteindre la limite de diffraction de leurs optiques en pleine ouverture.

Si je prend l'exemple d'un 200mm par rapport au même télescope diaphragmé à 170mm, dans le premier cas ma limite de résolution (utilisons le critère de Sparrow à lambda/D), la résolution spatiale que je peux escompter atteindre à 200mm est (prenons 0.65micron de longueur d'onde) 0.67" d'arc, alors qu'à 170mm je suis à 0.78" d'arc. Or ces 0.11" sont justement ce qui compte pour l'imageur de compet, surtout lorsqu'il échantillonne à 0.05".

Réduire D ne reviens qu'à réduire la résolution spatiale atteignable.

A quoi sert alors la figure 1 de ce papier ? Ben à montrer, indépendamment de la résolution limite du télescope (uniquement conditionnée par son diamètre), qu'il existe un rapport D/r0 qui "optimise" l'accès aux fréquences spatiales élevées de ce dernier, donc l'accès aux détails les plus fins.

Au final, et c'est ce que dit bien Christian, la seule variable réelle utilisable dans cette étude du rapport R/Rmax, c'est r0 qui est intrinsèquement une variable aléatoire......

 

 

 

 

Modifié par brizhell
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2 hours ago, christian viladrich said:

Merci Bernard pour ton passage !

 

Salut Christian !

 

2 hours ago, christian viladrich said:

Ce n'est pas de la courte pose avec sélection d'images comme on l'entend en amateur. Le terme "courte pose" signifie dans l'article que l'on retire le tip/tilt, mais on fait malgré tout ensuite la moyenne de l'iamge.

 

Suis pas tout a fait d'accord, en tout cas c'est pas comme cela que j'ai compris le papier.

Ce n'est pas la moyenne temporelle que considère Fried, mais la moyenne des fréquences spatiales de l'image en faisant des présupposés sur la probabilité des variations temporelles de la structure du front de phase. Je veux dire par là que les variables aléatoires qu'il utilise ici sont considérées comme gaussiennes et que la différence des caractéristiques de la gaussienne constituent justement la distinction entre "longue pose" et "courte pose". t(f) est la moyenne des fréquences spatiales à l'intérieur de la bande passante du télescope (ou moyenne de la MTF).

Les relations 2.1 et 2.2 sont des intégrales ne faisant pas apparaître la variable temps, et c'est au travers de la relation 2.6 que Fried fait apparaître la variable aléatoire de phase, indépendamment du temps (ce qu'il a droit de faire grâce a une propriété des systèmes stationnaires que l'on appelle la propriété d'ergodicité : La propriété d’ergodicité d’un signal aléatoire stationnaire exprime que les moyennes statistiques (ou d'ensemble) sont égales aux moyennes temporelles.

Donc exit la variable temps......

 

C'est dans un autre papier, qu'il aborde la notion temporelle de temps de cohérence, qui conduit à la loi de probabilité dont tu a calculé le graphique.

Par contre je te rejoint tout a fait sur le fait que pour faire ces calculs, il a besoin de compenser le tip tilt, sans quoi sont approche n'a pas de sens.

 

2 hours ago, christian viladrich said:

Ce que l'on comprend aisément comme on peut le voir sur cette série d'images prises d'étoiles au C14 avec 5 ms d'intervalle :

 

Magnifiques tavelures ! en fait l’enveloppe des tavelures a en gros une dimension en lambda/r0 au moment de la prise de vue, et le r0 peut aussi se mesurer en comptant le nombre N de tavelures et en résolvant N=(D/r0)^2

 

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Il y a 1 heure, brizhell a dit :

Suis pas tout a fait d'accord, en tout cas c'est pas comme cela que j'ai compris le papier.

Ce n'est pas la moyenne temporelle que considère Fried, mais la moyenne des fréquences spatiales de l'image en faisant des présupposés sur la probabilité des variations temporelles de la structure du front de phase. Je veux dire par là que les variables aléatoires qu'il utilise ici sont

 

Intéressant. Je ne suis pas complètement sûr de cela, mais tu es nettement plus pointu que moi dans la compréhension des formules.

 

Pour autant, la courbe issue du papier de Fried que Jean a montré me fait penser à la courbe suivante  (à droite)

 

image.png.b4be1c8387b2ccecb292707ad341e388.png

=> source : Andrei Tokovinin. Mais la courbe provient de :ADAPTIVE OPTICS IN ASTRONOMY, Edited by F R A N C O I S  R O D D I E R

 

Cette figure se lit de la façon suivante :

- en abscisse, le rapport D/r0. Autrement dit, si on considère une valeur donnée de r0, on a D qui augmente quand on va vers la droite,

- en ordonnée, la résolution normalisée : 1 signifie que la résolution de l'instrument serait celle d'un télescope de diamètre D égal à r0 sans turbulence.  10 que la résolution atteint celle d'un télescope de diamètre D égal à 10x le r0, sans turbulence. Ainsi, un instrument dont le diamètre est égal au r0 a une résolution de r0. Si le télescope a un diamètre de 100 ro, sa résolution est de 100 r0. Il s'agit ici de résolution, longue pose.

Jusque là tout va bien :)

 

La courbe 0, correspond au cas "classique" : longue pose sans correction tilt/tilt.

 

La courbe 1, correspond à la correction du tip/tilt avec une OA.

 

Ces courbes 0 et 1 ressemblent étrangement aux courbes A et C de Fried :

image.png.ee49b87983f0598392b0325144c0559b.png

 

Sur la courbe 1 (correction tip/tilt), le max de résolution de 3.5 ro (comme dans le papier de Fried), pour un diamètre autour de 3 r0 (les graduations sont difficiles à lire).

 

Tout cela pour dire qu'il me semble que le terme "short exposure" dans le papier de Fried signifie juste la suppression du tip/tilt. Il s'agit toujours de pose longue, mais avec correction de tip/tilt. Il n'y a pas de sélection d'images.

 

Si on regarder le bouquin de Roddier (un des grands spécialistes mondiaux sur le sujet) , il indique clairement qu'il y a un diamètre optimum en fonction du r0, si on corrige le tip/tilt (au des ordres supérieurs) :

 

image.png.4a5f3119521a5ff8351cd3993078d397.png

 

Mais il faut se rappeler que, même si son livre est date de 1999, on ne faisait pas de la sélection d'images à l'époque, ce qui change complètement la donne (me semble-t-il).

 

Modifié par christian viladrich

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La suite ...

 

Pour la question de la résolution atteinte avec sélection d'images, et celle d'un diamètre optimum en fonction du r0,  il y a la très bonne thèse "Lucky Exposures: Diffraction Limited Astronomical Imaging Through the Atmosphere" de Robert Nigel Tubbs (2003). Voici deux figures intéressantes parmi d'autres :

 

A) Ici, on n'a pas de sélection d'images :

 

image.png.eea11f43755f8bfcb37b10db6e6f7c13.png

 

B) Ici, on a la sélection d'images, ce qui illustre bien le gain associé au lucky imaging :

image.png.eda69cefd1ff906c81a5191005228c93.png

 

La question du diamètre optimal avec sélection d'images semble toujours débattue, même parmi les professionnels de la profession;)

image.png.5bde255206f32af454aac682e51dfc0b.png

 

 

Modifié par christian viladrich
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Pour poursuivre ....

 

Une série de mesures faites avec des instruments de 0.4 m à 4 m, et qui montre le gain lié à la sélection d'images en fonction du D/ro :

 

image.png.c408fbad382ecffab940629f696f5f0f.png

(source : An investigation of lucky imaging techniques, Smith et al, Mon. Not. R. Astron. Soc. 000, 1–6 (2009))

 

- Les points du bas correspondent à la correction du tip/tilt (ce que fait AutoStakkert) mais en additionnant toutes les images.

- Les points du haut correspondent à la correction du tip/tilt associée à la sélection d'images (1% conservées).

 

On voit que l'on a un maximum du gain vers D/r0 = 6 à 7. On retrouve expérimentalement des choses cohérentes avec le résultat de Hecquet et Coupinot.

 

La réponse à la question initiale de Paul est donc : si on ne retient que 1% des images d'une vidéo, alors le diamètre optimal pour maximiser la résolution (en pose courte) est compris entre 4 ro et 7 ro.

 

Ce qui ne nous avance guère, puisque l'on ne connait pas le diamètre du ro, et que celui-ci change tout le temps :D

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19 hours ago, christian viladrich said:

Pour autant, la courbe issue du papier de Fried que Jean a montré me fait penser à la courbe suivante  (à droite)

 

Normal qu'elles se ressemblent, ce sont les mêmes quantités en abscisses et en ordonnées. Donc elles sont plus que similaires, à la différence près que celle de Fried ne s'étend pas sur des variations de profils de turbulence de la même amplitude, ni sur la correction par une AO qui n'existait pas encore à l'époque. :)

 

19 hours ago, christian viladrich said:

- en abscisse, le rapport D/r0. Autrement dit, si on considère une valeur donnée de r0, on a D qui augmente quand on va vers la droite,

 

En abscisse, ce qui augment en allant vers la droite est le rapport de D/r0, pas la valeur de D. Pour un r0 de 10cm et un diamètre de pupille de 100cm, on retrouve les même caractéristiques de résolutions "relative" que dans le cas d'un r0 de 1cm et un diamètre de pupille de 10cm. C'est en cela que le diagramme est normalisé et indépendant du pouvoir résolvant de l'instrument (puisque celui ci ne dépend que de D).

19 hours ago, christian viladrich said:

- en ordonnée, la résolution normalisée : 1 signifie que la résolution de l'instrument serait celle d'un télescope de diamètre D égal à r0 sans turbulence.  10 que la résolution atteint celle d'un télescope de diamètre D égal à 10x le r0, sans turbulence. Ainsi, un instrument dont le diamètre est égal au r0 a une résolution de r0. Si le télescope a un diamètre de 100 ro, sa résolution est de 100 r0. Il s'agit ici de résolution, longue pose.

 

On est d'accord, mais je ne comprends pas pourquoi ce diagramme portant sur ce que j’appellerai résolution "relative" plutôt que "résolution"   car dans la publie de Fried, il y a un abus de langage qui est repris sur les papiers suivants (y compris chez Roddier), serais limité à de la longue pose.

La résolution dépend du diamètre et de la longueur d'onde, alors que la résolution relative dépend de D/r0 uniquement. D'ailleurs, le Strehl qui n'est pas un indicateur de résolution mais d'efficacité optique, est aussi une mesure relative (Il correspond grossièrement au rapport entre la hauteur maximale de l’intensité lumineuse de la PSF mesurée et la hauteur de la PSF « limitée par la diffraction » pour un diamètre de pupille identique). C'est donc aussi une mesure relative, d'où la possibilité de la faire apparaître sur le graphe de Tokovinin.

Mais je ne comprends pas pourquoi il s'agirait d'une résolution longue pose ?

 

19 hours ago, christian viladrich said:

le papier de Fried signifie juste la suppression du tip/tilt.

 

La suppression du tip/tilt, est juste la condition d'obtention d'une variation stationnaire de la phase autrement dit que le front d'onde ne se déplace pas dans son ensemble, mais reste stationnaire dans l'axe optique du télescope. Par contre, la dispersion dans le temps, le "floutage" des speckles est présent si la pose est trop longue, et les équations de Fried en nf et ff ne s'appliquent plus.

Il faut que la pose soit courte pour que les speckles soient "gelées" et que l'on ai une statistique fiable pour le calcul du rapport R/Rmax. Dans son papier "Probability of getting a lucky short exposure image through turbulence" de 1977, ou il établie la loi de probabilité d'avoir une bonne image en fonction de D/r0  image.png.b59f3abb96cab3fa2ad3af8584e6be95.png, Fried précise :

image.png.a902977772c88b710d76e66b92b949a0.png

 

On est donc bien dans de la courte pose, pas seulement dans la suppression du tip/tilt.

Je peux fournir cet autre papier par MP.

Modifié par brizhell

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      Une autre façon plus traditionnelle de réaliser la collimation. Cette méthode itérative est utilisée par plusieurs utilisateurs de Smart télescope Unistellar.
      Cette méthode est dérivée de la méthode que j'utilise pour collimater mes Schmidt-Cassegrain, mais à très fort grossissement et sur la tache d'Airy d'une étoile située sur l'axe de la chaîne optique.
       
      Nous réalisons une VA de 2 à 4 minutes dans la voie lactée (pour avoir un maximum d'étoiles sur le capteur) et on regarde la coma des étoiles sur tout le bord du champ de la capture, surtout dans les quatre coins (c'est l'endroit où la coma est la plus forte, car la plus éloignée du centre du capteur). Il est normal d'avoir de la coma sur les étoiles en bord de champ, car nos Smart Télescope ne possèdent pas de correcteur/aplanisseur de champ.
      Si la coma des étoile est homogène, de même intensité et pointent toutes en direction du centre du capteur: c'est collimaté, pas besoin d'ajuster la collimation Si ce n'est pas le cas, alors la collimation doit être ajustée (un ou deux bords de champ montrent une coma stellaire plus prononcées que le ou les bords de champ opposés et les coma ne pointent pas en direction du centre du capteur)  
      ----
      Ajustement de la collimation:
      Au préalable faites une bonne mise au point de l'optique avec le masque de Bahtinov fourni avec l'instrument.
      Faire un Goto sur une étoiles brillantes située dans la Voie Lactée (pour avoir un maximum d'étoiles sur le capteur et avoir une étoile centrale comme référence bien visible). Puis faire une VA de 2 minutes (ou plus). Analyser la coma stellaire en bord de champ sur la capture de la VA (ne pas hésiter à zoomer). Repérer le bord ou le coin qui présente la plus forte coma stellaire En vision temps réelle et uniquement avec les vis de collimation, déplacer l'étoile de référence située au centre du capteur en direction du bord ou du coin présentant la plus forte coma stellaire. L'amplitude du déplacement est fonction de l'amplitude de la décollimation. Puis avec les mouvements lents de l'application, replacer l'étoiles de référence au centre du capteur. Refaire une VA de 2 minutes (ou plus) et recommencer les étapes 2, 3 et 4 jusqu'à ce que la coma stellaire en bord de champ soit homogène, de même intensité et pointent toutes en direction du centre du capteur.  
      Il s'agit d'une méthode itérative.
      Bonne collimation...
    • Par Close-to-focus
      Salut à tous,

      voici quelques images faites au newton trusstube désaluminé skywatcher 150/750.
      Camera apollo-m mini (imx429) et mars-m en bin2 (imx290). avec barlow 2.7x, 4x, 5x.. et filtre continuum 8nm, des combinaisons qui me donnent un échantillonnage entre 0.40" et 0.24" suivant le montage.

      Je trouve que j'ai de meilleurs résultats avec un échantillonnage proche de 0.40", mais d'un jour à l'autre le seeing évoluant, pas sûr que mes "tests" soient cohérents avec la réalité.
      Les poses sont de l'ordre de la milliseconde, voire moins (ce matin j'étais à 0.5ms).

      J'image sous un ciel la plupart du temps plus ou moins voilé, ciel gris/bleu pour vous donner une idée (ce matin c'était bien bleu, mais plein de vent ), dans une cour ombragée mais située dans une (toute) petite ville, donc bitume et pavés à proximité.
      Je n'arrive pas à avoir plus de netteté, du coup je me demande si changer de setup pourrait améliorer mes images ou si mon ciel me limitera de toute façon.

      J’envisageais, à qualité optique égale, de passer sur un 200 / 1000, (en truss tube pour limiter le poids et la turbu interne), le max que ma monture devrait accepter de porter correctement.
      Mais vais-je gagner beaucoup en résolution?

      j'envisageais aussi la possibilité de rester sur mon diamètre de 150mm (vu mon ciel, est-ce bien utile d'augmenter le diamètre?) mais avec un miroir d'artisan (zen ottiche en fait en petits diamètres).

      Autre question : quel échantillonnage serait  le plus approprié sous un ciel moyen à bon?
      si je reste sur les valeurs théoriques d’échantillonnage (si j'ai bien calculé elle se situe autour de 0.25") les résultats ne sont pas top.

      merci à vous

      voici les photos en question:
      imx 429

       

       
      imx 290 bin2

       


       
    • Par Papy lulu
      Bonjour,  je débute,  la photo (M51) est le résultat de 261 fichiers empilés par le seestar S50 je présume que ce sont 261 prises de vues de 10" chacune.
      Bonne journée à tous.
      Papy lulu


    • Par BobSaintClar
      En direct du japon, je vous présente un compte-rendu succinct de mon week-end au Festival des étoiles d'Hoshi No Mura
       
      il s'agit d'un rassemblement annuel (premier WE de Juin suivant la nouvelle lune) se tenant dans un observatoire public posé dans les montagnes de la préfecture de Fukushima !
      Ceci dit, ladite préfecture est vaste et nous sommes loins de la côte : lors de ma première édition, avant les années Covid, j'avais emporté mon radiomètre : la radioactivité du site était parfaitement normale...
      Le séisme de 2011 a pourtant eut des conséquences dramatiques pour l'observatoire, j'y reviendrai.
       
      Commençons par présenter les lieux : nous sommes à 650m d'altitude, à 20km de la côte Est du japon, dans une région de moyenne montagne. De mon domicile, il faut compte trois heures de voiture. Sur place résident un observatoire, deux parkings, un restaurant, diverses boutiques et une grotte ouverte aux visiteurs.
      Sur la route menant au site, je reconnais un "magasin" déjà vu les années précédentes : il expose des sculptures religieuses, notamment...
       

      ... mais oui, des bites géantes en pierre (note : j'ai servi de modèle pour l'artiste )
       
      Le Site
       
      Sur place, deux parkings sont réservés aux astronomes amateurs : le premier, "en haut", est généralement préféré au second, "en bas", parce qu'il est moins parasité par les lumières de l'évènement.
      Je me suis installé sur le premier
       

       
      Kurita-san, un ami de club arrivé plus tard, a du se contenter du second :
       

      Nous sommes Vendredi après-midi, l'évènement n'a pas encore officiellement commencé, le parking est encore vide. J'ai pris cette image depuis le toit de l'observatoire. Notez l'impressionnante falaise, qui abrite plusieurs grottes !
       
      L'observatoire en question, le voici :
       

      Le bâtiment, coté gauche, propose des toilettes, un dortoir, quelques pièces réservées au staff et une boutique de souvenirs "astro". Au centre, vous avez un vaste hall dédié à l'exposition de différents matériels & objets. 
      L'espèce de tour carrée cache essentiellement un escalier en spirale permettant d'atteindre le toit ET le pont menant au télescope de 650 abrité sous la coupole.
      Sur le parvis, la plupart des exposants sont déjà installés.
      Vendredi après-midi, le ciel n'est guère rassurant...
       
      Au rez-de-chaussée (que les japonais appellent le premier étage, pour l'anecdote) de l'espèce de ziggourat qui soutient la coupole se trouve une exposition permanente :
       

      Et au-dessus - avant d'arriver au troisième étage (celui du télescope) - se trouve un planetarium. Voilà, vous avez fait le tour !
       
      Les exposants
       
      Le festival aux étoiles d'Hoshi No Mura est un évènement "classique" : les exposants y tiennent une place centrale !
      Les marques les plus connues sont représentées (Takahashi, Vixen, SVbony, etc) et l'on trouve beaucoup de matériels "occasion / exposition / fins de série" intéressants. Dès mon arrivée, je suis tombé sur une offre que je n'ai pas su refuser... un oculaire Morpheus de 9mm bradé à 27000 yens (ça fait 158 euros, au taux de change actuel). Bordel, il m'en faut un deuxième, maintenant 
       
      Je ne les ai pas tous pris en photo, je pense que vous savez à quoi ressemble un stand de marque :
       

      Avec la dépréciation du yen, les bonnes affaires sont légion ! Les binos Vixen BT80, qui ont plutôt bonne presse, sont ici à 235 euros...
       
      Lui, il a tout un stock de jumelles de randonnée, de loupes, de chercheurs 8x30 et de bordel divers (filtres, caches, boites à oculaires, etc.) à 59 centimes d'euro pièce 
       

      (Notez le poster d'un personnage Moe, nous sommes bien au japon...)
       
      Coté matos, je n'ai pas repéré grand-chose de spécial, d'original ou de vraiment nouveau... mais bon, je ne suis pas le mieux placé pour en juger : je ne m'intéresse guère qu'à l'équipement dédié au visuel. J'ai quand même vu deux-trois trucs que vous ne connaissez peut-être pas, ou pas encore ? 
      Voyons cela :
       
      Sur le stand Vixen, je me suis attardé sur ces deux versions à diamètres réduits - 70 et 90mm - de l'astrographe VSD100SS.
      Je ne connaissais pas ces modèles, je suppose qu'ils sont plus abordables que leur ainé : de mémoire, le tube de 100mm est hors de prix (je n'en ai d'ailleurs jamais vu dans les rangs amateurs, même au Japon) !
       

      Malgré la déprise du yen, le VSD90SS est à plus de 4000 euros... mais sérieux, qui va acheter ça ??
       
      Les amateurs
       
      Autant j'avais vu des équipements remarquables au rassemblement d'Aichi (celui consacré aux grosses binos, aux dobsons et aux réalisations personnelles), autant le festival d'Hoshi No Mura est basique : les visiteurs sont avant tout venus avec... des lunettes équipées pour l'astrophoto, ad nauseum !
      Je n'ai vu que deux dobsons : le 660 déjà remarqué dans des rassemblements antérieurs (comme celui d'Aichi) et le 500 décrit dans mon compte-rendu sur la star-partie de Koumi.
       
      il y avait aussi ce Ninja :
       

      Si vous avez une impression de déjà vu, c'est normal : ce tube était présent lors du rassemblement d'Aichi, comme en témoignent ses autocollants Moe (décidément...)
       
      Le T500 (à F/D beaucoup trop, ouch, échelle de pompier obligatoire) du festival de Koumi, encore une pièce rapportée :
       

       
      Vous vous souvenez du proprio ? Non ? 
      Indice : Un homme inverti en vaut deux (sur les blagues de boomer, je ne crains personne )
      Bref, le voici  :
       

      Lorsque j'ai pris cette photo, l'évènement n'avait pas commencé, tout le monde s'installait tranquillement. Donc, notre gaillard n'est pas prêt... mais quelques heures plus tard, en soirée, il l'était ! 
      Au menu : mocassins noirs brillants à talons, longue robe grise plissée, haut bustier noir échancré et chapeau canotier à ruban rose orné d'un flot en forme de coeur...
      Ça y est, vous le remettez ??
       
      Le télescope suivant, je ne pouvais pas le manquer :
       

      Nous sommes toujours en territoire connu : c'est le 200 - diaphragmé à 198mm - F8 de Okubo-san. Le seul télescope amateur de moins de 200mm d'ouverture nécessitant l'usage d'un escabeau... 
       
      Coté binoculaires, ce n'est guère folichon :
       

      Des Miyauchi 20x100 (oculaires fixes) : j'ai eu la chance de posséder ce modèle l'année du passage de la comète Hyakutake, en 1996.
      Elle repasse dans 70.000 ans mais cette fois, j'ai des 150ED : j'ai hâte !
       
      Par le plus grand des hasards (non pas du tout, j'ai évidemment fait exprès), je me suis installé juste à coté du seul gars bien équipé en jumelles : il avait 7 ou 8 modèles, à minima, dont des Zeiss 7x50 antiques (très bonnes, une vraie surprise), des Zeiss stabilisées 20x60 (une autre bonne surprise, je les aurais pensé plus lourdes) et des Nikon 20x120 anciennes en provenance directe... d'un bâtiment de guerre (il m'a donné un nom que je n'ai pas su mémoriser) :
       

      (Oui, pardon, c'est de l'infrarouge couleur)
       
      Le CROA
       
      Et coté astronomie, me direz-vous ?
       
      La nuit du vendredi au Samedi était plutôt mal partie (cf images) mais dès 22h, les nuages sont sont espacés, puis évaporés ! J'ai profité de mes jumelles jusqu'à minuit environs, puis je suis passé en mode "monteur d'étoiles" lorsque diverses personnes - essentiellement des résidents du coin, venus en famille - sont venu dans notre secteur :
      Le ciel était très bon, peu pollué, la transparence excellente, les principales vedettes de l'été - du sagittaire au Cygne, pour faire court - en pleine ascension... succès garanti !
       
      Jusqu'à une heure et demie du matin, j'ai ainsi partagé notre passion avec les gens du cru, jusqu'à ce qu'un gars presque obèse (une rareté, au Japon), s'emmêlant les pinceaux dans le noir, s'assoit un rien brutalement sur ma chaise : CRAAACK ! Plus de chaise ! 
       
      Imaginez la scène, compte tenu de la culture du pays : le pauvre type ne savait plus où se mettre, il s'est répandu en excuses plus dramatiques les unes que les autres, je ne savais pas quoi dire ou faire pour l'arrêter !! Il ma fallut des trésors de patience pour lui faire comprendre, in fine, qu'une seule pièce de bois de 10x10cm avait lâché, que la refaire serait un jeu d'enfant (et en effet, j'ai réparé ma chaise ce Dimanche matin)... purée, il voulait absolument me dédommager en argent... oh wait, j'aurais peut-être du me laisser faire ? 
       
      Anecdotes
       
      J'ai quelque peu écorné ce chapitre, avec l'astronome transformiste (une combo rare, avouez) et le sculpteur de giga-bites (non, rien à voir avec l'informatique)... 
      Il vous reste quand même quelques curiosités à découvrir :
       
      1/ Les japonais sont honnêtes et très confiants ! On ne le dira jamais assez, le pays est sûr et au quotidien, l'on perd assez vite ses repères et ses habitudes ! L'observatoire d'Hoshi No Mura est ouvert aux quatre vents, il n'y a pas de caméras dans le bâtiment, vous pouvez vous y promener et ramasser ce qui vous plaît sans aucun problème...
      Par exemple, en montant au deuxième étage via la tour carrée, vous pouvez choisir le modèle de loupe binoculaire qui vous convient :
       

      Le détail qui tue : l'observatoire a acheté l'exemplaire du milieu (juste à droite de la caisse orange), sans doute pour le mettre à disposition du public (notamment des écoliers) il y a encore l'étiquette avec le prix affiché (20.000 yens)...
      Non seulement rien n'est sous clé ni même surveillé mais en sus, la valeur du matériel est commodément indiquée 
       
      Un peu plus haut, dans ce qui s'apparente à un débarras sans porte, vous avez tout un tas d'instruments en vrac, avec des caisses d'oculaires et de jumelles à même le sol :
       

      J'ai pris la photo sans arrière-pensée ni gêne aucune : j'étais absolument seul, dans la tour et sur le toit ! Je rappelle que le site, pour l'évènement, reçoit plusieurs centaines de personnes, de tous âges, qui vont vaquer dans tous les sens : et bien, comme d'habitude, rien ne sera volé. Les organisateurs ne sont pas des idiots : s'il en allait autrement, soyez sûrs que tout serait surveillé, ou hors d'accès. Mais ici, à quoi bon ?? 
       
      2/ Dans le grand hall / salle d'exposition du bâtiment principal, j'ai remarqué cet objet, quelque peu incongru dans un observatoire  :
       

      Vous l'aurez deviné en observant l'image en détail : c'est une sorte de glaive court dont la lame a été forgée à partir d'une météorite ferreuse. Cette arme n'est pas historique, elle a été faite sur commande de l'observatoire il y a quelques décennies, mais elle est néanmoins représentative d'un phénomène réel, dans l'histoire dujapon : les minerais de fer du pays étant de qualité médiocre, les artisans locaux ont du développer des techniques très élaborées pour forger leurs célèbres lames (on pense surtout au katana, évidemment). Du coup, lorsqu'ils avaient la chance de tomber sur un beau morceau de météorite ferreuse, bien plus riche en métal que n'importe laquelle de leurs pauvres caillasses, ils ne se privaient pas d'en faire une arme (sans même parler du coté "on ne va pas gâcher ce précieux cadeau des dieux")...
       
      3/ Pour transporter son matos astro et son nécessaire de camping, rien ne vaut une Keycar coupée sport :
       

      Voici la voiture de mon "autre" voisin (pour le distinguer du possesseur de jumelles, venu en minibus Totyota). Dans cet équipage minimaliste à deux places, ledit voisin a transporté une petite lunette (une 80mm à FD court), son trépied photo et une tente une place intégrée à son lit pliant !
      Mieux vaut être célibataire, sans enfants... et sans dobson !
       
      4/ L'été japonais est caniculaire. nous sommes toujours au printemps, officiellement, mais nous avons souffert de la chaleur en journée. Pourtant, une créature était bien plus à plaindre :
       

      Il ne fait pas bon être un gros chien à poils longs, au pays du soleil levant : sauf à habiter haut en altitude et latitude, la chaleur humide des mois d'été est très pénible. De plus, la loi du pays impose de ne jamais laisser divaguer votre toutou, en ville comme à la campagne, même s'il n'y a personne en vue : les chiens sont donc toujours attachés et ne sont jamais libres de leurs mouvements.
      C'est moyen, pour ces lointains cousins du loup  
       
      5/ Le séisme de 2011 dans la région de Fukushima, de sinistre mémoire, a eut des conséquences désastreuses sur l'observatoire d'Hoshi No Mura :
       

      Au plus fort de la secousse, le t650 et sa monture, installés dans la coupole, ont traversé trois étages avant de s'écraser au rez-de-chaussée, infligeant les dégâts qu'on imagine ! La carcasse de l'ancien télescope est toujours exposée dans le bâtiment, au pied de l'escalier menant au pont.
       
      Cette petite sculpture est un monument commémoratif de l'accident :
       

       
      6/ La photographie dans l'infrarouge proche, c'est beau, mais c'est aussi utile !
      Par exemple, pour discriminer le couvert végétal :
       

      on distingue beaucoup mieux les feuillus des conifères, entre autres...
       
      Clôturons ce rapport comme il convient : par une photographie astronomique !
      Voici donc la planète terre, observée depuis l'observatoire d'Hoshi No Mura, préfecture de Fukushima, Japon :
       
       
       
      Owari desu !


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