Phil

Les fanas d'imagerie sont ils aussi des observateurs?

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Peut on laisser sa webcam à la maison pour du simple visuel quand le ciel est bon ? Celà ne parait il pas trop fade ?

Aucune arrière pensée d'opposer les uns aux autres.

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Qu'entends-tu pas "fade", au juste ?

Pour faire part de mon expérience perso, quand j'avais l'opportunité d'installer correctement mon matériel sur une monture déjà en station, avec de l'électricité pas loin, je faisais pas mal d'images ( c'est pas pour ça qu'elles étaient belles, mais bon, c'est un autre débat )

Parfois, je remarquais que j'avais passé la soirée la gueuele dans l'écran du portable, sans avoir pratiquement jeté un oeil à l'oculaire ...

Depuis un peu plus d'un an que j'ai déménagé, je suis devenu un observateur nomade, et j'ai un peu changé ma pratique de ciel. D'abord, j'ai commencé à fouiner dans les bouquins ( genre "observer's guide" ) et les CROAs des uns et des autres, et j'ai découvert qu'il y avait beaucoup plus d'objets accessibles avec ma modeste lunette que je ne le pensais. Donc, j'ai commencé à me ballader dans cet inconnu. Puis j'ai un peu perdu le goût à me prendre la tête à faire une mise en station aux petits oignons pour faire des images - parce que, soit dit en passant, les images qui circulent sont, à de rares exceptions, à peu près toujours les mêmes -
Ma pratique de l'image se limite désormais à du témoignage qui sert à alimenter mes CROAs, en attendant que je me mette plus sérieusement au dessin.

Mais ce n'est que ma vision perso. Certains trouvent leur plaisir dans l'image, et nous feront part de leurs impressions. On trouve même des astronomes qui n'observent pas du tout, même pas pour faire des images ( j'en ai rencontré, c'est très étrange )

------------------
Benjamin Poupard

Megrez 80 & Coolpix 885
"Dans les étoiles" - http://perso.club-internet.fr/bpoupard

La liste des astronomes de Chateau-Thierry, de Reims et des environs - http://fr.groups.yahoo.com/group/astrotheodo

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Moi c'est pareil : après une période d'intense activité webcam, j'ai fini par me lasser et me tourner à nouveau vers le visuel et le dessin.
J'en venais à ne plus faire que de la photo, il m'est même arrivé de passer des nuits entières à ça (je ne mettais l'oeil à l'oculaire que pour chercher les objets et vérifier le cadrage).
Lorsqu'on fait de la photo, on est dans une course permanente aux performances et dès qu'on a une belle image, on veut aussitôt l'améliorer. On est sans cesse à l'affût de la turbu faible et de la culmination haute des astres...c'est une drogue !
A mon avis, il est inconcevable pour un grand fana de photo de gacher une bonne nuit pour faire du visuel... je suis pas sûr qu'on puisse trouver un équilibre harmonieux entre les deux activités. Moi en tout cas j'y arrive pas...du moins dans la même séance d'astronomie.
D'un autre côté, la photo est aussi un autre moyen d'observer. On a ainsi accès à des informations impossibles à obtenir en visuel (couleurs, magnitude...) mais c'est du différé !

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"Nous sommes tous ignorants, mais nous n'ignorons pas les mêmes choses."
http://www.astrosurf.com/chouettastro/


[Ce message a été modifié par fvbnb (Édité le 12-02-2004).]

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fvbnb a écrit :A mon avis, il est inconcevable pour un grand fana de photo de gacher une bonne nuit pour faire du visuel...

C'est pour cela que la photo - quand il m'arrive encore d'en faire - je préfère en faire tout seul dans mon coin ... et encore il me faut ma nuit visuel avant ou après cette séance sinon.. "pas bien"

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Oh que non l'imagerie n'est pas fade !
Tiens par exemple quand je vais faire de l'imagerie :

Rien qu'à l'idée de ramener une tonne de matériel en plus ,j'en soupire d'aise quelques heures auparavant ...

La perspective de me prendre les pieds dans la multiplicité de la filerie , la joie de voir la batterie du portable s'évanouir quand les conditions deviennent vraiment bonnes , la jubilation à essayer de cadrer l'objet pendant des dizaines de minutes , d'effectuer une MAP toujours perfectible , il convient de ressentir tout cela !

Et quel bonheur après des heures passées dans la nuit et le froid de passer tout le week end à traiter ces images pieusement recueillies pour des résultats qui après tant de joies et après avoir fait autant travailler ses zygomatiques à force de rire , vous permettent maintenant de mettre à contribution vos glandes lacrymales !

C'est bien simple j'y retourne ce week end et l'allégresse est telle que je crois ressentir quelques frémissements dans mon Eminence !

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c'est vrai,l'imagerie c'est bien sympa,on fait de belles images,on imprime,on met sous verre,et on se gonffle un peu devant ses potes quand ils voient ces images du ciel crochées au murs du salon en demandant comment tu fais !! héhé,c'est vrai que c'est une satisfaction d'obtenir de belles images du ciel,mais y'a pas que ca...
pour ma p'tite histoire j'ai commencé l'astro il y a deux p'tites années avec une lunette kepler 120/600,donc essentiellement du visuel,puis un jour un boitier photo derriere,mais n'obtenant aucun résutat,j'ai commencé a me trouver un portable d'occas et une webcam,la kepler ne faisant pas le taf pour le planétaire j'ai donc investi dans le petit mak sw 102/1300 avec le quel j'ai déjà obtenu aujourd'hui de superbe images planétaire,et c'est l'engrenage,tu passes tes soirées devant ton pc,tu te prends la tete sur iris,avec photoshop,et tout les logiciels qui vont bien pour sortir une belle jupi ou une jolie mosaique de la lune !! et ta copine te fait la gueule parce que tu passe plus de tps là-dessus qu'avec elle...
ensuite tu te dis bon,je maitrise alors il faut plus gros ! j'en suis arrivé maintenant avec un INTES M603,sur une GPDX et tout est pret a faire peter les pixels des que la météo est favorable ! puis un jour t'en a marre,t'as oublié la majorité des connaissances acquises pendant tes observation a l'oculaire,et t'as envie de te retrouver seul sans tout ce matos compliqué au beau millieu des champs pour aller taquiner M31 et les pléaides !
alors faut trouver le bon compromis entre le tps que tu as a consacrer a l'astro,la météo,tes objectifs,etc...
mais quand on pratique que du visuel,on oublie les basses d'informatique et de traitement d'images,et quand tu fais que de la webcam,t'oublie doucement les basses du ciel profond...
enfin moi je vois les choses comme ca.
ceci dit,j'aime les deux !
bye et bon ciel a toi

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N'étant que fan de visuel je suis mal placé pour répondre sur ce sujet mais je ferais juste une remarque. Je trouve dommage de toujours voir les mêmes objets. Pour le planétaire, le choix est plutôt limité, mais pour le ciel profond, je préfère 100 fois voir une photo pas top d'un objet que je ne connais pas à une enième version de M42 ou M31.

C'est le côté manque d'originalité des cibles que je trouve regrétable. On retrouve toujours la même façon de prendre l'image, jusqu'au cadrage qui est souvent identique ou presque.

[Ce message a été modifié par Diabolo (Édité le 12-02-2004).]

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L'imagerie est une forme d'observation aussi, différente de l'observation visuelle, il est vrai.

C'est vrai aussi qu'il est dommage de voir (trop ?) souvent les mêmes objets du ciel du ciel profond, pourtant avec le numérique le potentiel est énorme même avec un instrument de diamètre modeste.

Pour ma part, ça ne fait pas longtemps que je fait de l'imagerie, j'ai fait que du visuel pendant de nombreuses années, mais le plaisir est différent dans les deux cas, et pour moi ce n'est pas comparable.
Celà ne m'empéchera pas à l'avenir de faire les deux en parallèle, c'est bien pour ça que je compte completer mon équipement actuel (une lunette de 80 qui me sert principalement d'astrographe pour le ciel profond) par un bon télescope de 300 sans doute Dobson pour me rincer l'oeil en visuel aussi bien pour les planètes que pour le ciel profond.

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Bien que je n'ai eu que tres peu de resultat en imagerie, j'ai tout de meme l'impression d'avoir passé 3 ans a essayer de regler mon systeme, le nez derriere un PC. Aujourd'hui j'y suis presque ;-) mais je sature un peu et j'ai envie de revenir a un truc beaucoup plus simple et vrai, le visuel ... D'ailleurs si il y a des gens sur Lille qui sont interessés par de petites sorties astros en campagne, n'hesitez pas a me contacter.

Mais il faut dire aussi que lorsque l'on habite en ville, la CCD est une des solutions (en ciel profond) pour voir quelques choses si on n'a pas envie de se deplacer ...

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Pendant les dernières vacances d'été, en Toscane, avec un beau ciel, j'ai passé à peu près tout mon temps disponible à faire de la photo grand champ en parallèle (pose de 5 à 35 minutes). Les résultats sont très bons (encore à scanner et traiter), mais je n'ai à peu près rien observé visuellement dans le téléscope.

Regrettable quand même. Mais c'est vrai que j'ai tellement rarement un bon ciel que j'aurais regretté tout autant de ne pas avoir fait de photos...

Bref, le problème est insoluble.

[Ce message a été modifié par scc (Édité le 12-02-2004).]

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Peut on laisser sa webcam à la maison pour du simple visuel quand le ciel est bon ?
--> Certainement.
Celà ne parait il pas trop fade ?
-->> Oh que non !!!

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vous n'avez qu'a lire le sujet " sur les étoiles variables" sur astronomie magasine de ce mois ci.
cette personne ne "mache pas ses mots" et il est tres connu.

pourquoi ne pas faire de l'observation visuelle mais qu'elle soit utile aussi?

pour ma part , je préfere l'observation visuelle et mes amis aussi.
rien de tel que de passer une bonne soirée avec des amis autour du télescope.
chacun voulant rester le plus longtemps possible devant l'oculaire même si il fait froid que de s'extasier devans de belle images fait par d'autres ....
ils en gardent toujours un bon souvenir et me demande souvent : quand est ce que tu le ressort ton télescope pour qu'on se fasse une bonne soirée ?.
et pourtant ce sont des gens qui ne connaissent pas grand chose de l'astronomie mais qui savent apprecier ces moment de plaisir.
chacun donne son point de vue , son impression et on en discute souvent.
certains se posent des questions , essayent de comprondre et j'essaye d'y répondre le mieux que je puisse faire.

ils préfère largement ce qu'il voient à l'oculaire que se qui apparait sur l'écran de mon portable ou des images que j'ai pu prendre....
pour moi cela reste de belles nuits passées et même seul j'en garde aussi de tres bon souvenir.
les plus belle images de l'eclipse de 99 sont dans ma tête lors de son observation.
même les photos publiées plus tard ne m'ont pas données autant de plaisir.


[Ce message a été modifié par christophe (Édité le 12-02-2004).]

[Ce message a été modifié par christophe (Édité le 12-02-2004).]

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"Phil" pour revenir à ta question , une personne avait fait la même réflexion que toi sur "l'astronomie magasine" des mois derniers.

ses propos étaient un peu dur mais il s'était posé la même question.
il c'est fait démonter en flèche le mois suivant par des propos encore plus durs.
bref , il en faut pour tout le monde et à chacun de faire ce qu'il lui plait même si on n'est pas d'accord avec les propos des autres.

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Come beaucoup d'astronomes amateurs, j'ai commencé par du visuel puis très vite, l'envie de prendre des images est venue, de plus en plus pregnante ; deux motivations, pour ma part (vous vous y retrouverez peut-être) :

- Etaler le plaisir et l'émotion, au-delà de l'instant... retrouver des jours, des années plus tard, une image qui rapellera un souvenir précis, un évènement (exemple perso : les photos de comètes, telle Halley, Hale-Bopp ou surtout Hyakutake)

- Se constituer une sorte de "tableau de chasse" assez flatteur ma foi, gratifiant sur le plan technique (pas si évident une image réussie, hier comme aujourd'hui) et personnel, susceptible d'être partagé avec d'autres.

En lisant cela, on peut se demander pourquoi arrêter... Toutes sortes de raisons (avec lesquelles je suis d'accord) ont déjà été évoquées, je n'y reviens pas. J'ajouterai juste que l'observation visuelle propose des objets une image très différente de celle des capteurs, qu'ils soient argentiques ou numériques ; M42, les Dentelles, M31... autant de cibles méconnaissables à l'oculaire si l'on se réfère aux images (et réciproquement) ! Ca, c'est peut-être, en ce qui me concerne, l'argument premier : j'ai beau avoir vu 36 fois l'image HST de la nébuleuse du clown, je sais d'avance que son aspect dans un bon gros dob n'aura pas grand-chose de commun, ni dans les formes, ni dans les tons, ni dans les (éventuelles) couleurs. Pour la Lune et les planètes, le phénomène est assez différent : notre satellite présente de visu une "pêche" et parfois, une impression de relief (notamment en vision bino) qu'aucune image ne saurait rendre ! Saturne est une maquette suspendue d'une beauté indicible que les webcams saisissent mal, malgré la profusion de détails qu'elles révèlent... Ce n'est pas pour rien si les propriétaires de lunettes Apo passent - pour la plupart - l'essentiel de leur temps derrière l'oculaire : ces engins délivrent des images quasi-idéales pour leur diamètre, et c'est en observation visuelle que leur qualité "saute aux yeux". J'ai eu la chance d'observer Mars et Saturne dans la fs de Hale, un soir où la turbulence était minime : ça ne donne pas envie de sortir son capteur...

Dernier point (certe trivial, mais cet argument joue aussi) : le visuel, c'est économique. Pour le prix d'une bonne monture, bien costaude, régulière, sans trop d'EP, t'as un dob de compétition...

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Je suis peut-être un peu hors sujet, mais moi j'aime bien voir des dessins. Ca permet de concilier l'obsevation visuelle et la production d'une trace "papier". En plus chaque dessin est unique, il dépend de l'oeil et du coup de crayon de l'observateur, extrèmement différents d'un individu à l'autre. Alors que les photos, c'est que de la technique, et c'est souvent monotone en effet.
J'aimerais bien voir des dessins plus souvent, mais il doit être plus difficile de maîtriser le dessin astro que la webcam.

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Bien sûr que chacun doit faire ce qu'il aime. Mais quand on aime tout ? Mon problème, c'est que je finis par avoir trop de matos et pas assez de temps pour l'exploiter. Je pense en particulier à la webcam pose longue qui a servi deux fois depuis cet été et à la bague T toute neuve qui attend encore que je l'utilise...

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quote:
Les fanas d'imagerie sont ils aussi des observateurs? a dit Phil
Excellente question à laquelle je réponds non (sur ma seule expérience personnelle)*. Mezzo y a répondu avec humour et on voit à sa réponse qu'il est passé par là: A savoir la galère que ça représente l'imagerie... La prochaine fois que j'aurai un instrument je me suis bien juré que je ferai autant de visuel que d'imagerie. 50%/50% c'est promis juré, si je mens etc... Equilibrer plaisir visuel et galère (webcam) faut y veiller sinon on s'écoeure vite.
Puis l'imagerie ça tourne vite à la compétition. A user avec modération en somme...
* En dehors des planètes, de la Grande/petite ourse et d'Orion je suis un ignare profond.

[Ce message a été modifié par Joël Cambre (Édité le 12-02-2004).]

[Ce message a été modifié par Joël Cambre (Édité le 12-02-2004).]

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Pour ma part j'adore l'observation. Quand je faisais plein de webcam je consacrais de l'ordre de 1/3 de mon temps à l'imagerie. Actuellement j'apprends les rudiments de l'astrophoto donc je passe l'essentiel de mon temps d'astro dans l'imagerie. Cependant quand ma technique sera à peu près correcte je pense que je ferai de l'ordre de 50/50. Les deux domaines sont un peu opposés lors d'une même soirée ou alors je fais d'abord observations puis imagerie.
Pour ce qui est de le coté pratique moi hormis les fils de ma montures j'en ai pas vraiment d'autres hormis la commande à distance de mon APN. Comme cela je me prends pas les patounes dans les fils.
Maintenant bon il faut avouer que quand on se fait mordre par le virus de l'imagerie il est difficile de ne pas être aveuglé par ces images que l'on ne pourra sans doute jamais obtenir en visuel

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À mon tour de développer ce sujet... Bon, je vais un peu raconter ma vie mais j'aime bien ça et il n'y a pas de limite à la taille des messages (non ?)

Très vite, quelques années après mes débuts, j'ai compris que je ne serai jamais astrophotographe. Je voyais dans les magazines 10 photos de M42 par numéro, ou presque (sinon c'était M31) et je ne voyais pas l'intérêt. Surtout que je trouvais l'image de M42 au 115/900 plus belle (au moins on voyait le Trapèze, et le vert dans l'oculaire était éclairé par le Trapèze, alors que le rouge des photos semblait juste déposé, il ne brillait pas. En fait, je me suis dit : si c'est pour avoir une belle image d'un astre à consulter au chaud chez soi, ben autant acheter un beau livre illustré.

Bien-sûr, je sais bien que les astrophotographes retirent leur plaisir de la prise de vue (c'est gratifiant de se battre avec son matériel et finir par le dompter), du développement (qui laisse beaucoup de possibilités, un peu comme le traitement d'image de nos jours pour le numérique) et du fait d'avoir *sa* propre photo, prise avec son matériel amateur et non le gros télescope d'observatoire comme sur le livre. Mais bon, pour moi non : je préférais regarder le ciel et le dessiner éventuellement.

D'autant qu'il régnait alors dans Ciel et Espace un esprit bizarre dans une rubrique consacrée à l'astrophoto : les auteurs décortiquaient les photos envoyées par les amateurs et ne les jugeaient que sur des critères photographiques, jamais astronomiques. Ils regardaient si les étoiles étaient fines pour vérifier que le suivi et la mise au point étaient corrects, mais ne semblaient jamais regarder l'astre lui-même. Bref, j'ai dû finir par prendre les astrophotographes pour des maniaques...

Et je me suis mis à l'observation visuelle du ciel profond avec un 115/900 puis un 200 mm, tout en rêvant à un Dobson de 40 cm (Ciel et Espace publiait quelques rares rubriques sur des réalisations d'amateurs - je me souviens de descriptions d'observation de galaxies dans un article de Christian Hanon et d'un article sur la construction de Dobson d'un certain David Vernet).

Je me suis ensuite intéressé aux comètes, notamment après Levy et Austin en 1990. Levy si brillante, même visisble à l'oeil nu, avec une grosse coma ronde, alors qu'Austin était petit et fine, avec une jolie queue longue de plus d'un degré, un peu dans le style de LINEAR (C/2002 T7) mais en plus brillante. En 1992 il y a eu Swift-Tuttle, une sorte de Levy avec en plus des "radiations" issues du noyau. Ça m'avait bien plus, chaque comète ayant montré une personnalité différente, mais les comètes brillantes sont rares.

À la même période, Serge Brunier publiait un article sur M87 dans Ciel et Espace (tous les mois, un objet était passé en revue) comprenant une image CCD extraordinaire de M87 avec ses amas globulaires, prise avec un C11 par Christian Buil. C'était dingue ! C'est cette image qui m'a décidé, très vite, à faire de la CCD. Puisqu'on peut atteindre une telle magnitude, l'imagerie avait un intérêt, et surtout elle permettait de changer de sujet, de faire des photos originales, de montrer des astres réellement intéressant, d'aller plus loin, de visiter les confins de l'Univers. Et aussi, donc, de pouvoir observer les multiples comètes faibles qui passent couramment dans l'indifférence générale des astrophotographes...

J'ai commandé le livre de Buil (qui venait de sortir), l'ai dévoré, ce qui a achevé de me convaincre. Restait à économiser un bon pactole...

Bref, pendant plusieurs années je suis devenu un CCD-iste acharné, je n'observais plus en visuel. Il faut dire que le matériel coûtant cher, il fallait bien le "rentabiliser"... Après deux soirées consacrées à prendre en main la ST6, ma première grande nuit a été consacrée à observer les comètes en cours, dans l'ordre décroissant de leur magnitude. Que c'était facile ! J'ai ensuite acheté un Mewlon 210, en remplacement de l'Arcane 205, pour observer en nomade. Eh bien la première lumière du Mewlon a été une image CCD. Ce n'est que quand ma batterie s'est déchargée que j'ai dû faire un peu de visuel. Lors d'un séjour au T60 du Pic, on avait amené la ST6 et le but était de faire de l'imagerie, mais heureusement que mes trois compagnons ont eu l'idée saugrenue de jeter un oeil à l'oculaire. Pour ma part, j'avais presque oublié que c'était possible... Mais que Saturne était belle à la lunette-guide de 130 mm !

Finalement, comme la batterie de l'ordinateur finit toujours pas se décharger, je me suis remis à l'observation visuelle en 2è partie de mes soirées. 3h ou 4h de CCD, puis du visuel. Et j'ai découvert que le Mewlon était un instrument très performant en ciel profond. Et puis j'ai préféré l'image de Hale-Bopp à l'oculaire plutôt que sur mes images CCD. Hale-Bopp, j'en ai fait des dessins, mais peu d'images. Les années passant, la difficulté de mise en oeuvre du matériel (pour des observations en nomade) et le retour de l'intérêt pour l'observation visuelle ont fait que j'ai utilisé de moins en moins ma caméra CCD. Je me suis finalement aperçu qu'il était trop difficile de faire les deux à la fois quand il fait beau tous les 36 du mois.

Et maintenant, j'ai remis les choses à plat : du visuel avec un gros Dobson, parce que je crois qu'il faut connaître ça dans sa vie. Mais il fallait connaître aussi la CCD et je ne regrette pas les 6 ans passées à observer des comètes de magnitude 14, à repérer de minuscules galaxies à des distances inaccessibles en visuel, à mettre en évidence je jet de M87 (mon image préférée, moche dans l'absolu mais qui signifie beaucoup de choses pour moi - elle est sur ma page web), etc.

Je pense qu'il ne faut pas essayer de faire les deux à la fois, à moins d'avoir de bonnes conditions météo. Mais il est intéressant d'être passé par plusieurs phases. D'ailleurs je reviendrai à l'imagerie. Mais après le gros Dobson.

Ce qui est important, aussi, c'est de retirer quelque chose de ses observations. Le visuel peut sembler vain s'il n'y a pas au moins un CROA derrière, et je comprend alors les astrophotographes qui accumulent des photos : il y a une démarche constructive. Mais en visuel il y a le dessin, c'est pareil (moins cher comme l'a dit quelqu'un, et pas plus difficile).

Maintenant, si vous pratiquez les deux, et supposons que cette nuit soit exceptionnelle, qu'allez-vous faire ? Imagerie ou visuel ? Je vous conseille vivement le visuel, parce que la qualité du ciel est moins critique pour l'imagerie - NGC un-tel se satisfera d'un ciel courant. Alors qu'en visuel la différence sera mémorable.

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quote:
Peut on laisser sa webcam à la maison pour du simple visuel quand le ciel est bon ? Celà ne parait il pas trop fade ?
Aucune arrière pensée d'opposer les uns aux autres.


Ca dépends mais je serai tenté de dire oui et non en tout cas en ce qui me concerne.
Ce n'est pas vraiment une question de "fade" mais que quand pendant 1h, 1h30 on s'explose la rétine en visuel à des grossissements importants, on a envie de finir en immortalisant. Donc on a toujours le portable et la webcam dans le coffre au cas ou la soirée est exceptionnelle.
Le visuel me sert de repère si ça vaut le coup de sortir la webcam ou non.

C'est vrai qu'en imagerie le problème de l'égo se pose rapidement. Je sais que pour ma part y'a une recherche de quelque chose à prouver, sortir la plus belle image possible par rapport au diamètre pour la "beauté de l'image" (explication officielle mais quand même en partie vraie) et la reconnaissance des autres (explication officieuse mais aussi vrai).
En même temps c'est très prenant, c'est un challenge, maitriser les outils de traitements pour pas traiter comme un porc, soigner les acquisitions, bien connaitre les conditions climatiques d'où on habite pour savoir quand sortir le scope ou non.
On aime aussi pouvoir guarder une trace de tout cet investissement.
C'est passionant mais ça reste quand même un mélange de passion, de créativité (dans le sens touche perso pour les couleurs ou traitement, combien de fois on a pu lire "ah ça c'est du grafton" on le reconnait à sa façon de traiter ), d'égo et de compétition si on essaye d'être objectif envers soi-même. Maintenant certaines aides ou infos très détaillées des traitements tempère un peu la compétition vu qu'on livre ses "trucs" ce qui permet de gadrer une certaine distance avec la "compétition pure" où l'on refuserait de donner les détails de traitements et autres conseils pour que d'autres puissent faire aussi bien voir mieux.

Celui qui arrive à échapper aux problèmes d'égo et de compétition est quelqu'un qui fait les meilleurs images possibles et qui n'a pas de site, n'a jamais envoyé une seule de ses images sur un forum, à un magazine, à un concours ou autre sites permettant de comparer et noter des images ou d'avoir des commentaires sur son "travail", en bref très très peu de monde et pas moi en tout cas .
Par contre j'ai quelquefois remarqué des sous entendu dans certains posts stipulant que ceux qui se démerdent un peu en imagerie passent leur vie à ça et que c'est pour ça qu'ils arrivent à sortir de bonnes images. J'aimerai dire que ça peut être vrai comme faux.

C'est clair qu'au départ on peut passer du temps à tester, à tout expérimenter. Mais une fois ce stade dépassé, les 3/4 des fois qu'on sort le scope dans le but webcam, on fait mouche (dans le sens bonne turbu, bonne acquisition: collim, paramètres webcam, mise au point etc..).

Après c'est vrai que ça dépends, quand on observe en groupe, la webcam reste en général de côté, par contre seul dans mon jardin c'est plutôt visuel, si ça déchire en visuel webcam, et après je termine par du revisuel.

Sinon avec un peu de pratique on arrive à réduire le temps passé aux réglages etc...
On sait qu'il faut sortir le scope tant de temps à l'avance, on met en station etc.. près à shooter. Au passage au méridien on se prends 30min pour utiliser la webcam et guetter le trou de turbu et hop on range et la suite c'est du visuel.
On peut concilier plus ou moins les deux avec une certaine habitude.

En résumé, en débutant en imagerie on passera plus de temps à maitriser l'acquisition et les softs de traitement qu'à faire du visuel mais une fois un stade passé, on pourra concilier les deux efficacement.

L'imagerie ciel profond en laquelle je n'ai qu'une très maigre expérience (M42 tentée avec une VP NB mais ayant passé des heures à collimater j'ai pas eu la patience de faire mes 120 poses de 30s).
Je pense que concernant le ciel profond, même avec de l'habitude, on ne peut pas vraiment s'affranchir d'un investissement en temps important vu que, plus on pose, plus on sort de choses.
A moins d'avoir un 2° instrument, ça reste problématique. Pour ça, je ne sais pas si le jour où j'ai des sous j'aurais la patience de faire du ciel profond. Peut-être que oui peut-être que non.
C'est vrai que on a accès à beaucoup plus d'objets que le planétaire.

Amicalement

HAlfie

------------------
Pour être heureux, nous pourrions apprendre à utiliser les choses et aimer les gens plutôt que d'aimer les choses et d'utiliser les gens.
- J. Powell

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C'est pas super de pouvoir avoir un débat pareil?

Le visuel explose grâce aux dobsons et aux "binoviewers".

L'astrophoto explose grâce aux webcams et autres apn's.

Moi j'ai un truc simple: je finis toujours par du visuel histoire de m'endormir avec un sourire jusqu'aux oreilles et des images plein les yeux.

C'F

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Bonsoir à tous,
J'ai souvent été déçu par l'observation du ciel profond aux instruments, loin des belles images des revues, avec bien sûr qq exceptions comme oméga du centaure ou éta carène au µ180, ou M42 aux jumelles 22x60 dernièrement au CDF.
Mais les petites taches grises, floues, à peine visibles, elles se ressemblent toutes !!! ;-), ça ne me suffit plus !
D'où ma passion pour la photo astro !
Depuis Hale-Bopp, j'essaie de développer ma technique et ça me plait ! La préparation de la soirée et du matos, les pépins du terrain, la prise de vue, sont devenus ma drogue ... et la découverte de l'apn réflex n'est pas faite pour arranger les choses !
Le visuel est donc au placard ...sauf pour la contemplation aux jumelles du ciel étoilé pendant les prises de vues. Merci l'automatisme !
@+, Martial
http://www.pbase.com/m_figenwald

[Ce message a été modifié par martial figenwald (Édité le 13-02-2004).]

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avec le scope à David,

je veux bien faire que du visuel sans regarder plus aucune autre image à personne...

Bon je dis ça oeuf corse parceque j'ai pas le scope à David...


Pour le moment je fais que regarder les images à tout le monde...

...Qui donnent envie d'avoir le scope à David.

------------------
Gilles
Marseille

g.dup@wanadoo.fr
cf.geocities.com/zenpaszen13/gilles_duprieu/Page_1x.html

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