BobSaintClar

Bien SALOPER sa sortie astro : tous mes trucs & astuces

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CROA original mais très agréable à lire (puisque finalement ça a été un bon souvenir, j'ai l'impression :) ).

 

Quant à discuter des fois où on est sorti pour rien à cause de la météo, j'ai un exemple mais j'ai pas envie d'en parler (une observation du Soleil où un gros nuage est passé devant deux minutes avant la totalité).

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Il y a 3 heures, PerrouriefhCedric a dit :

Toutefois, conduire sans pare-brise avant

Oui mais ils ont prévu un capot un peu plus long que chez Suzuki pour dissiper l'énergie lors de de l'impact.... donc ça va

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Bravo Bob ! Au pays du soleil rouge, j'imagine ces scénette truculentes.

Ça c'est du vécu, et surtout du texte !!!

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il y a 57 minutes, Rastaman a dit :

Puis il se maria à 49 ans avec une fille de 22 ans qui lui donna une fille

Ahhhhh, une fin heureuse 🤗

Toujours surprenant ses grands voyages sans smartphone, relais colis et autres moyens de communication. Certains faisaient d’une vie entière une aventure à la fin incertaine. C’est surréaliste de s’imaginer le vécu de ces hommes et femmes de science.

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il y a 38 minutes, st2phane a dit :

Ahhhhh, une fin heureuse 🤗

Toujours surprenant ses grands voyages sans smartphone, relais colis et autres moyens de communication. Certains faisaient d’une vie entière une aventure à la fin incertaine. C’est surréaliste de s’imaginer le vécu de ces hommes et femmes de science.

Plus que celle de Jean Chappe d’Auteroche qui mourut de dysenterie lors d’une expédition en Californie pour aller observer le transit de venus en 1769 :(

Modifié par Adamckiewicz
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Je crois avoir déjà eu l'occasion de relater tout ou partie de ces exploits sur ce forum, mais allons-y gaiement...

 

Oubli du moteur de mon Mak 127 lors d'une soirée au club, quelques années plus tard oubli du renvoi coudé lors d'une soirée d'animation dans un domaine viticole avec peut-être 200 touristes... :S ... Mise à plat intégrale de la batterie de ma voiture en y branchant plusieurs heures mon Dob 350... en pleine garrigue et surtout la nuit précédent mon anniversaire, pour le rendre plus sympathique ¬¬

 

Et puis cette nuit de l'hiver 2010... mon père m'avait déposé au club avec son gros 4x4. En route, dans le massif de la Sainte-Victoire, la neige commence à tomber. Arrivé là-haut, on était quelques animateurs, le groupe Nature et découverte avait bien sûr décommandé. On m'a chargé, moi le p'tit jeunot, de me munir d'une scie et de rapporter un peu de bois. Me voilà donc à quelques dizaines de mètres de notre vieille bergerie réaffectée, à rassembler des branchages, sous la neige qui tombait toujours... et ce profond silence caractéristique.

 

De retour au bercail avec la marchandise, on allume un feu de camp. Oui, en pleine tempête de neige, avec l'aide précieuse du sèche-cheveux pour accélérer la procédure. Mais pourquoi un feu de camp ? Hé bien pour préparer des grillades bien sûr ! Et pour accompagner les grillades, on n'oublie pas le petit Nuits-Saint-Georges, quand même...! Et après ça, sur le restant de braises, le fromage à faire gentiment rôtir. Le tout jusqu'à une heure avancée de la nuit, dans une ambiance musicale assurée par mes collègues guitaristes.

 

Bon je dois dire que malgré les intempéries, celle-ci aura quand même été une soirée sympa et plutôt du genre inoubliable... d'ailleurs,  bientôt 13 ans plus tard, dans mon esprit c'est toujours hier xD

 

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il y a 36 minutes, PerrouriefhCedric a dit :

Mise à plat intégrale de la batterie de ma voiture en y branchant plusieurs heures mon Dob 350... en pleine garrigue et surtout la nuit précédent mon anniversaire, pour le rendre plus sympathique ¬¬

Oh p’tain, tu as raison.

Toujours sur le flanc du puy de Combegrasse, par un bien -10°c.

Les batteries de l’époque, ça aime pas du tout le froid : paf, plus rien au moment de repartir.

Sans portable (bin ouais le djeune, avant y’avait pas 🤣), transi par le froid, seul et assoiffé (c’est pour faire aventure hein, en fait moi j’avais mon thermos), me voici pas à pousser ma voiture avec personne à bord 🤦‍♂️🤯.

Punaise, je t’assure que quand la voiture pris la pente du chemin de Combegrasse, j’ai très vite regretté de feinter la blessure lors des cours de gym au lycée.

En un instant, j’ai appris à courir le 100m en 7 sec (si je veux) 🏃

N’empêche que dans la pente j’ai pû redémarrer la Super 5 à la course, et que je n’avais même plus froid 💪

 

Arfff

Modifié par st2phane
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Il y a 9 heures, Rastaman a dit :

Puis il se maria à 49 ans avec une fille de 22 ans qui lui donna une fille

Le film d'horreur parfait qui n'assume pas sa fin... un vrai scénario de film américain !

 

Il y a 8 heures, Adamckiewicz a dit :

Jean Chappe d’Auteroche qui mourut de dysenterie lors d’une expédition en Californie pour aller observer le transit de venus en 1769

Un astronome un peu plus futé l'aurait vu venir : la dysenterie, c'est toujours associé à des problèmes de transit.

 

Il y a 7 heures, st2phane a dit :

Je pars fièrement au pied du puy de Combegrasse, à 2 pas du puy de la Vache et de Lassolas

Sérieux, on se croirait dans un jeu de rôle, quand le MJ est à la bourre et doit improviser les noms les plus débiles à mesure qu'il avance dans son histoire...xD

 

Il y a 8 heures, st2phane a dit :

un Grand Duc venait de se poser à 3 pas de moi

C'aurait pu être un trou duc, tu t'en sors bien !

 

Il y a 8 heures, st2phane a dit :

Il viens se garer à mes côtés. Fenêtre à peine ouverte pour éviter le déluge, il me chante "Bsoir, y’a pas d’observation c’soir ?"

P’tain, un champion, la perle rare que tu ne croises qu’une seule fois dans ta vie

Je m'en souviens très bien, j'avais roulé plus de 2 heures ! Heureusement que t'étais là pour me tuyauter, ça m'a évité d'attendre pour rien !

 

Il y a 6 heures, st2phane a dit :

moi j’avais mon thermos

...

...

 

même pas mal.

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Il y a 4 heures, BobSaintClar a dit :

Un astronome un peu plus futé l'aurait vu venir : la dysenterie, c'est toujours associé à des problèmes de transit.

Oh punaise!!! Celle là est de haut vol!!!

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Excellent !

Finalement avec ma météo lyonnaise, je reste bien chanceux par rapport à ces aventures !

Moi c'est plus soft, plutôt du style quelqu'un qui s'invite alors que c'est 20 h, que le Dob est monté et tout est prêt pour commencer (y compris le bonhomme, qui savoure déjà depuis quelque temps le moment à venir ...)

Heureusement que le quelqu'un en personne fait partie de la belle-famille, j'ai pu m'éclipser plus discrètement rejoindre les étoiles. Mais vous m'auriez entendu, c'était pas beau à voir ! :D

Comme quoi faut toujours se méfier de Murphy, même sous un crépuscule sans nuage il peut surgir de n'importe où !

Modifié par etoilesdesecrins
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Un grand classique pour ma part.

Je me cogne 30 bornes pour sortir du halo, je monte le 400... Et paf, pas d'oculaires.

J' abandonne pas, enfin, si le 400 m'attend entre 2 rangées de vignes, je vais chercher les oculaires.

Entre temps le ciel se voile et je suis contraint de retourner chercher ce put--- de dobson.

 

 

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pour ma part , un souvenir   d'une nuit d 'observation glacial -20 degrés  , avec  notre club astro , le cheval d 'Orion a st Etienne  , si qu 'elle qu' un la connue....  a l 'époque  j 'etait tous jeune  15 - 16 ans  , ons avait passé notre temps a sauté, tellement le froid  nous prenais ,  et  a  se réchauffée dans  les  voitures  , plus qu' a  observée . mais cela reste un bon souvenir .:)

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Il y a 3 heures, AlSvartr a dit :

Première montée dans le Jura avec ma femme (qui ne l'était pas encore à l'époque): moi tout content de lui montrer mon gros dobson en action à 1200m, 40min de montée depuis le Pays de Gex, 20 min pour tout sortir et monter le matos, un petit thé, puis je lui pointe M13 pour commencer soft, et là elle me dit: "j'ai les yeux qui piquent, ça serait bien si on rentre pas trop tard je suis morte de fatigue"...

Et c’est quand même devenu ta femme?! :S 

 

 

:D 

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il y a 17 minutes, Adamckiewicz a dit :

Et c’est quand même devenu ta femme?! 

 Mais oui :D

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Il y a 16 heures, AlSvartr a dit :

Première montée dans le Jura avec ma femme (qui ne l'était pas encore à l'époque): moi tout content de lui montrer mon gros dobson en action à 1200m, 40min de montée depuis le Pays de Gex, 20 min pour tout sortir et monter le matos, un petit thé, puis je lui pointe M13 pour commencer soft, et là elle me dit: "j'ai les yeux qui piquent, ça serait bien si on rentre pas trop tard je suis morte de fatigue"...

 

Salut, je participe !  tres bon ^post !

 

donc je commence par cette citation car j'ai eu quasiment la meme avec ma femme qui m'a rarement accompagné, et qui me demandait également si on allait rester longtemps.....après 40 min de routes de montagne ( mercantour ) installation du pied , mes, reglages de l'apn.....j'ai réfléchi, très vite, et nous sommes bien restés deux heures...rooohh, il faisait bien -4 ou -5 mais elle était bien couverte. J'ai par contre eu peur de ne pas repartir car elle est rentrée dans la voiture et entre l'autoradio et moi qui tirais sur la batterie....et là, je n'avais pas de chemin en pente , devant précipice à dix metres, et il aurait fallu pousser vers l'arriere sur de l'herbe givrée.

 

sinon, une autre fois , je prépare tout mon matos, depart mercantour , au meme endroit. j'arrive, je mets en place, mise en station, collimation, je sors l'apn, et.....j'ai oublié mes deux cartes sd chez moi.....je les avais vidées avant de partir sur mon pc, et je les ai laissées sur la table de la cuisine.

consolation, j'avais deux oculaires et j'ai quand meme observé quelques objets dans un ciel fabuleux. Là où je suis gagnant, ma femme n'était pas venu !! ouf !

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Ké poilade !

Des mauvais souvenirs, ce ne sont pas des tracasseries, des trucs qui merdouillent et ne se passent pas comme prévu. Non, j'en n'ai qu'un seul, qui m'a bien péter les ouaipses sur le principe...

Celui d'une soirée comme tant d'autres au club, avec les copains, un ciel juste passable de région parisienne pour se convaincre de sortir les instruments et d'aller observer dans notre site de banlieue, le petit parking des granges de Port Royal - ou son abbaye, j'ai jamais su. La, en bordure de champs et de forêts - de Chevreuse, ça fait plus chic- on a un ciel qui donne le maximum de ce qui est possible en ces contrées. Et voilà qu'au départ du club s'invite un visiteur inconnu, que nous invitons à nous suivre, ce qu'il s'empressa de faire.

Une fois sur le terrain, tout installé, j'avoue qu'on a plus papoté de mon récent retour de Nouvelle Calédonie que d'observation pure et dure, laissant les instruments vivre leur vie sans nous supporter.

La soirée dure joliment, et le quidam après avoir observé de télescopes en instruments divers, part dans la nuit avec une discrétion remarquable, sans un mot, merci, ou au- revoir. Bref, au bout d'un certain temps, on a remarqué qu'il avait disparu, ce qui en soit est remarquable.

Le temps de plier le biniou et de m'apercevoir que le bougre, que dis- je, l'infâme, disparu avec mes Ethos 6 et 8mm. Qu'il soit maudit, qu'il croupisse en fourbe , que le noir de la suie de la honte le barbouillée à jamais, qu'il tremble si jamais un jour je le rencontre, non pour le battre, mais pour l'humilier jusqu'à ce qu'une larme sincère coule sur sa joue.

Merde ! T'accueilles, tu partages, tu montres, tu convivialises et tu te fait plumer. J'm'excuse mais quel gros connard ....

ça c'est une belle merde !!!!!

Modifié par serge vieillard
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    • Par lolodobs
      Allez j'envoie...
       
      NAT2024, récit d'aventure astronomique:
       
         Ça faisait des mois qu'il pleuvait, on a eu peur que les 5 jours à l'observatoire de Tauxigny se passe les pieds dans l'eau. Premier miracle, la météo nous a annoncé un séjour ensoleillé, chaud, avec des nuits claires quelques temps avant et c'est ce qui s'est passé ! Premièrement il a fallu tout charger, faire la route, installer le campement et monter les télescopes. Les deux jumeaux de 460 mm ce jouxtait et les télescopes de Fred, Paolo et Christophe furent disposés en T. Heureuse surprise nos voisins d'à côté n'était autre que les Astrams de magnitude 78: Yannick, Nicolas, Cyril et leur acolytes étaient donc de la partie. Un peu plus loin au suds Loïc avec son Stellarzac 560mm plus une lunette H alpha double stack était posé; ça tombait bien en se 25ème cycle solaire! Au nord de notre campement une joyeuse bande  s'affairaient gaîment dont Yves muni d'un Dobson de 600 mm . À l'ouest Xavier Camer Astro dessinateur frénétique était installé avec son Dobson 500 ainsi que Jonathan avec ses  bino à vision amplifiée OVNI B.
       
          La première nuit a été passé derrière nos télescopes respectifs pour reprendre en main le ciel que nous n'avions explorer que de rares fois depuis des mois. j'avais une liste étendue d'objets sur toutes les heures; Des classiques et des exotiques glanés au cours de l'année. Yannick m'interpellait régulièrement pour venir voir dans leur 600 mm. M51, superbe galaxie aux bras  spiraux cassés et régions de formation d'étoiles se dévoilait franchement. Ou la Galaxies  du cigare,  très lumineuse, arborant ses bandes sombres caractéristiques. Il m'a aussi fait observer les galaxies des antennes dont un bulbe m'apparut directement puis le second bien plus tenu à ses côtés; Leur danse cosmique ira jusqu'à fusion . Tout ce petit monde plein de détails, de réaux lumineux, avec une lumière incroyable. Leur gros télescope, voila une très belle réalisation associative! Les images sont incroyables. Du coup je comparais avec mon 460mm  qui ma foi ne déméritait pas. Le sombrero et l'aiguille y sont passés aussi. C'est alors que Sylvie du club d'Amboise et de la SAT est arrivée pour nous accompagner avec sa propre liste d'objets. Juste après j'ai pointé la comète du moment C/2023 A3 (Tsuchinshan-ATLAS). Très jolie noyau entouré d'une coma suivi d'une assez longue queue, perdue au milieu des multiples étoiles de la constellation de la Vierge. Nicolas Biver M'as dit qu'elle pouvait être un beau spectacle pour la fin de l'année... Tout cela nous a emmené jusqu'à l'aube, c'était la première nuit blanche, le télescope était bien repris en main, le ciel m'avait enchanté et le séjour était déjà gagné après cette longue disette d'hiver. 
       
      Voici ma liste :
      22h30 NGC 3067 + 3C232 (=Ton 469 5 Giga AL) Léo 
      .C/2022 E2 (ATLAS) (Gem)
      . 23h15 +HCG 57, le 'Septette de Copeland'  Lion n7
      . 23h20 Antennes NGC4038 (corbeau) S  22°
      . 23h30 hcg61 (com) the box nav7
      . 23h30 C/2023 A3 (Tsuchinshan-ATLAS) (vir)
      . 00h T CrB super Nova 
      .hcg68 (ccv) 5gal +étoile orange nav7
      . 00h30abell 39 (Her)astro surf mag 
      .2h30 hcg79 sextet syfert  n7
      . 3h X-nebula (cygne)SIMEIS57  nag20 +UHC /Hbeta exité par HD193793
      .3h30 C/2021 S3 (PANSTARRS) (cyg)
      . 04h M57Asurf maga F. Morat
      . 04h30 M27 N biver
      . 4h45 FENÊTRE DE BAADE NGC6522/6528 
      . 05h Little gem NGC6818 + Gal ngc 6822(SAG)
      . 05h M54 (sag)  AG accreté par voie lactée appartient Galaxie Sagittaire (coeur) (ngc4147[Com23h], 5634[Vir1h], 6284[Oph3h30] aussi Galaxie Sag).
       
      plus les listes des copains il y en avait largement assez !
       
         Le lendemain matin après le petit déjeuner que l'organisation offre je me suis arrêté voir Loïc avec Yannick. Dans sa lunette double stack la vision fut dantesque! Sur le soleil une protubérance énorme, d'une dimension d' au moins une dizaine de terre,  formée de plusieurs panaches mis côte à côte  m'a fait penser à quatre arbres plasmatiques s'élançant dans l'espace. Sur le disque l'énorme tache AR 6545 faisait à peu près une quinzaine de terre. Christophe me l'avait montré en lumière blanche quelques heures avant et là en H alpha des rivières de plasma  serpentaient, écartelaient la tache en une soixantaine de sous-unités. Loïc passait du simple au double stack, de la vision monoculaire à la vision binoculaire pour notre plus grand plaisir. Il est d' une grande gentillesse dans ses explications, un vrai régal de parler avec lui.
      Un moment assez fort fut l'échange avec Julien Crespin d' ''immersive adventure'' qui utilise un planétarium mobile pour faire des séances au public et dans les écoles. Il nous a montré les possibilités du système au planétarium de Tauxyni, par exemple conduire la jeep lunaire d' Apollo. Je me suis bien éclaté... Au-delà de l'astronomie Julien propose un authentique cinéma immersif avec des films sous-marins et autres.
       Nico du cercle de l'hyper rouge, un astram habitant près de Tours, est passer à notre campement, nous avons échangé sur les années passées. Il fait du visuel assisté, c'est très intéressant pour plus tard si mes yeux deviennent défaillant.
       La première journée s'est passée avec nos voisins autour de bonnes victuailles, réglage de nos téléscopes et observations solaires en lumière blanche et H alpha.
       Avec Christophe on est allé faire la conférence de Fabrice Mottez chercheur spécialiste des étoiles à neutron, ces étoiles  du bestiaire galactique sont très surprenantes avec leur caractéristiques hors norme.
      Avec Jonathan nous avons projeté qu'il vienne  à la nuit tombée avec sa bino à vision  nocturne scruter le duo NGC 3067 + 3C232. Après avoir mangé ensemble, sans prévenir, il m'a mis entre les mains le joystick de contrôle de son drone, c'était la première fois que je pilotait ce genre d'engin. Au début je n'étais pas très fier puis j'ai pris de l'assurance et me suis aperçu que c'était très maniable. J'ai quand même fait un tour des campements autour de l'observatoire puis une balade d'au moins un bon kilomètre! 
      Après quelques débats passionnés avec les copains et copines nous avons eu le plaisir de voir arriver Fred Géa . Maïcé  quand à elle était en balade sur les campements.
       À la nuit tombée, direction le 460mm, NGC 3067 tomba rapidement à 250X, son fuseau trapue d'un rapport 1/3 contenait des zones plus ou moins lumineuses. Juste à côté j'ai repéré le petit triangle d'étoiles, le quasar 3C 232 apparaissait par intermittence au milieu. Au gré de la turbulence je pouvais admirer des photons qui avaient mis 5 milliards d'années à me parvenir. Je me sens toujours petit devant ses objets vertigineux. Ce quasar est étudié par les astrophysiciens parce que c'est à cette époque que l'expansion de l'univers s'est remis à accélérer.  Jonathan est arrivé, il a fait le réglage de sa bino et tout le tableau était maintenant très clair. La galaxie très lumineuse et le quasar évident. Arrivé entre-temps Sylvie aussi a pu profiter de l'étonnant dispositif. Fred Géa avait envie de voir des galaxies en interaction donc nous sommes allés admiré les siamoises dans la Vierge, elle m'ont fait penser aux antennes vu la veille . Oh, une belle apparition de Maïcé... Elle  voulait voir sa danseuse de flamenco dans la grande Ourse, NGC 3718 plus 3729 et hickson 56 dans le même champ. Belle découverte que cette  grande galaxie déformée faisant pensé et une danseuse, accompagnée de son partenaire et  ses enfants. L'image était bonne, même le petit Hickson 56 s'est laissé détaillé. J'ai eu le plaisir de multiples passages, aussi bien des amis avec qui j'étais venu mais aussi des autres club et des inconnus, tous profitaient  des cibles du moment. Comme par exemple M16 la nébuleuse de l'Aigle dans laquelle nous avons contemplé les fameux piliers de la création, comme ils sont peu lumineux l' observation à l'ovni B  prends tout son sens. J'ai pu observer M51 dans la nouvelle petite lunette grand angle de Fred Farrugia, puis nous sommes allés tous les trois avec sa compagne Marine sur le hibou et la planche de surf dans la grande Ourse. N'arrivant pas à voir le hibou je suis retourné a mon 460mm pour en avoir le cœur net. Là je l'ai observé, belle nébuleuse planétaire avec deux échancrures noirâtre formant les yeux de l'animal. Toute la nuit nous avons eu des échanges passionnés, enthousiasmés et riants sous les étoiles. Pierre Vesper  dans un de ces fameux compte-rendu, Carpe Noctem ll, m'avait mis l'eau à la bouche sur la fenêtre de Baade. C'est ainsi que peut avant l'aube nous nous sommes rendus dans une déchirure de la Voie lactée, un trou qui nous montre la région centrale non masquée par les poussières interstellaires. Ici dans le Nagler 16  deux amas globulaires se laissent observer. NGC6522 et NGC6528 un peu ovales sont assez lumineux dans le 460mm. Avec L'OVNI B de Jonathan ils deviennent bien sûr très évidents. Encore une nouveauté pour lui comme pour moi!  À l'aube naissante, nous sommes allés nous coucher, c'était la deuxième nuit blanche.
       
         Quelques heures après vers 9h30 je me suis réveillé, il commençait à faire chaud sous la tente et puis les gens autour commençaient à s'agiter. Même fatigué, les belles images de la nuit m'assaillaient et les pensées d'une nouvelle journée riche me levèrent. Le ciel bleu ne nous avait pas quitté...Après la douche et un solide petit déjeuné avec les copains du club on est retourné voir Loïc et sa double stack . Les protubérances hérissaient tout le pourtour du soleil, l'énorme  elle avait un peu baissé. Mais la grosse tache était toujours  bien là, avec ses chenaux de plasma modifiés par rapport à la veille. Cyril Blanchard nous a rejoint et après avoir observé je lui ai posé la question de la restauration de la grande lunette de Meudon. Il nous en a raconté les diverses étapes et j'ai pris son contact pour pouvoir faire cette belle visite. Un peu plus tard Nicolas Biver m'a montré des bandes dessinées de science-fiction auquel il avait participé, les dessins sont superbes, les planètes réalistes et à la fin de chaque ouvrage quelques pages plus scientifiques sont là pour camper les connaissances. Sûr que j'essaierai de nous les procurer pour l'association.
       En me reposant j'ai repensé qu'il y a deux ans  avec Fred Burgeot nous avions observé ''the box'' l'amas hickson au-dessus de la chevelure de Bérénice. Je l'ai rajouté à ma liste pour le soir. À la nuit venue je me suis campé à l'observation de ces quatre galaxies groupées. Je commençais à les détailler lorsqu'une envie pressante me fit aller le long du champ d'à côté. À peine fini que j'entendis une voix féminine derrière moi me criant ''les aurores boréales arrivent''. Un peu gêné, J'ai regardé au nord et une forme rosâtre grandit, je me suis précipité au campement pour prévenir tout le monde. Nicolas est sorti de sa tente et il m'a expliqué les prévisions que donnait Cyril d'après un site spécialisé de mesures. Un BZ négatif et un  KP à 9 signifiait que l'épisode serait plutôt intense. Sur l'appareil photo de Nicolas  le fond de ciel était rose. Effectivement je me suis aperçu que tout le nord devenait rose criard puis il s'est envahi de colonnades roses violettes brillantes. Jamais je n'avais vu un tel spectacle. J'ai téléphoné à ma femme pour qu'elle puisse voir ses lueurs fantasmagoriques avec ma fille mais elle n'a pas réussi depuis chez nous. Pourtant Jean-Pierre et Anne ont pu les observer et les photographier depuis les environs de Troyes. De notre côté Christophe photographiait sous tous les angles. Marine me montrait en temps réel les photos prise avec son iPhone, c'était vraiment beau. Beaucoup d'astrams photographiaient et d'autres comme moi admirait le spectacle à l'œil nu. Philippe à monté son APN sur son 460mm, il était sur M51 que je voyais au travers de la lumière rouge. En visuel, au travers des colonnades nous pouvions voir les constellations de Cassiopée, de la grande Ourse, du dragon... les piliers lumineux avaient maintenant envahi les trois cinquième du ciel montant plus haut que le zénith derrière nous, jusqu'à Arcturus du Bouvier. Fabrice Motez qui campait non loin de nous, le même qui nous avait fait la conférence sur les étoiles à neutrons est aussi spécialiste des aurores boréales . Il nous dit que nous étions devant un orage géomagnétique d'une ampleur extraordinaire. Et nous pouvions jugé de l'aspect hors du commun du phénomène. Quand même, être devant des aurores boréales en sweat-shirt avec un  punch coco à la main c'était pas banal... Des deux clairières contenant les campements d'astro-amateur des acclamations montaient à chaque fois que le phénomène se renforçait. Plusieurs vagues aurorales, quatre au total durant la nuit, formaient des rideaux de piliers roses, bleus, violets se déplaçant imperceptiblement devant les constellations. Deux blob lumineux de chaque côté Est et Ouest apparaissaient puis disparaissaient suivant les vagues. À un moment donné un bolide a fendu les piliers sur le côté gauche et a explosé dans une lueur verte électrique. Quelle chance de pouvoir voir un tel spectacle! Au  nord  il y avait une forêt, la lueur Aurorale  était tellement intense que les oiseaux se mettaient à piailler croyant que le jour était de retour. A chaque épisode aurorale nous les entendions. Dans cette ambiance magique nous avons observé jusqu'à l'aube. Tous les télescopes  étaient orphelins, leurs propriétaires étaient ébahi, subjuguer devant le spectacle. Puis vers 4h 30 il ne restait plus grand monde, les observateurs s'étaient couché petit à petit. Avec Régis nous avons vu une dernière fois les piliers au-dessus de l'aube naissante dans un dernier baroud d'honneur. Quelle nuit fantastique! C'était la troisième nuit blanche. 
       
         Le samedi matin en nous levant tout le monde ne parlait que de ça, tout le monde avait des anecdotes. La fatigue des trois nuits blanches était oubliée. En fin de matinée Fred et Marine nous ont quitté pour faire un vol en hélicoptère au-dessus de la Loire et ses châteaux. De mon côté j'ai installé mon matelas à l'ombre d'un camion, il faisait au moins 40 degrés sous ma tente. Je me suis reposé quelques heures et avec Philippe et Christophe nous sommes allés chercher quelques rillettes qui étaient à vendre chez les exposants producteur locaux. Il y avait aussi l'exposition d'une artiste qui se servait du verre et d'oxydes métalliques pour faire des sculptures. Dans son style on pouvait voir certaines analogies avec l'astronomie. J'ai discuté avec elle et lui ai suggéré le nom de quelques objets astronomiques ressemblant à ses créations. Ensuite nous sommes allés voir le collectionneur Gérard Odile qui exposait ses formidables météorites, nous avons longuement échangé avec lui notamment sur le rassemblement à Ensisheim. 
      Et vint l'heure de l'apéro collectif où Jean-Louis Dumont a fait ses remerciements. Puis il est revenu sur les aurores boréales de la nuit passée. C'était un peu les bougies pour fêter les 10 ans des NAT. Un autre membre de la SAT m'a dit que ça allait être difficile de faire mieux l'année prochaine.Mais qu'il projetait de nous mettre deux Lunes dans le ciel ou qu'ils essaieraient de prévoir un écrasement de météorite dans le champ d'à côté avec une battue à l'issue. Nous pourrions ramener chez nous les trouvailles météoritiques... 
      Plus tard dans l'après-midi Fabrice Mottez nous a changé le theme initiale de sa conférence pour en faire une sur les aurores boréales . Durant le souper Marine et Fred nous ont expliqué ce qu'ils avaient survolé en hélicoptère et nous ont montré quelques vidéos à couper le souffle. Puis après la soirée ce fut la dernière nuit du séjour. Le ciel était beaucoup moins clair que les trois nuits précédentes. J'étais sur M27 lorsque un grand colosse passa à côté de moi. Je l'ai interpellé pour qu'il jette un œil à l'oculaire. Puis il m'expliqua qu'il ne faisait pas partie du rassemblement mais que la veille avec ses deux copains il était dans un chemin à côté et qu'ils avaient observé eux aussi les aurores boréales toute la nuit en fêtant l'anniversaire de leur copain Sofiane. Justement celui-ci et un autre copain arrivaient. Là il me dirent qu'il ne connaissait personne et qu'ils aimeraient en savoir plus sur le ciel. Nous avons fait le tour de quelques étoiles intéressantes et le ciel c'est vite couvert. Je leur ai dit que l'association de Tauxigny les accueillerait certainement pour leur en montrer davantage. Il etait déjà deux heures du matin et avec Philippe nous avons démonté les deux 460mm puis nous sommes allez nous coucher. Le  lendemain matin tout le monde rangeait les campements, nous sommes allés déjeuner, avons fait le tour des divers amis pour leur dire au revoir et sommes repartis pour Troyes.
       
      Cette édition des NAT est la meilleure à laquelle nous avons participé depuis 2015, nous avons pu observer tous les soirs et les aurores en auront été l'événement magistral. Les 10 ans ont été extraordinaires et resteront gravés dans les mémoires. 
      Aux RAP à Craponne-sur-oson c'est 300 astrams qui ont profité du spectacle ! 
      À l'heure où je finis ce récit nous sommes le samedi d'après le séjour et hier je me suis rendu avec Anne au planétarium d' Épinal pour prendre des renseignements pour notre association. Là-bas Didier Mathieu nous a reçu et nous a expliqué pendant environ 4 h sa vision du monde des planétarium mobile. Il est plein de bonnes idées. À la fin il nous a fait une projection 12k dans le planétarium en dur de Dark side of The Moon réalisé pour les 50 ans de l'album par l'équipe artistique de Pink Floyd ! L'album sur système d'enceinte Focal et le montage vidéo sont parfaits, un voyage psychédélique dans notre galaxie. Ce cadeau je ne l'oublierai jamais aussi.
       
      Par moment l'univers se rappel fortement à nous quand même...
       
      Lolodobs le dévoreur de monde 👽 
       
    • Par Jackocotte
      Bonjour à tous, je viens d'arriver sur ce forum donc je vais me présenté en bref. Je m'appelle Jack, je suis éducateur et je vis en plein centre de la France. Amateur en photo et pire encore pour l'astrophoto, disons que je fais avec les moyens du bord..
       
      Je n'ai que peu de budget à accorder à l'astrophoto, donc je suis simplement armé de mon APN, et d'un trépied ! 
       
      J'ai tenté de prendre la comète Nishimura en septembre, y allant sur un coup de tête je n'ai pas prit le temps de bien me renseigner sur comment photographier une comète, de plus la campagne ou je vis serait parfaite pour l'astrophoto si il n'y avait pas de très nombreuses éoliennes qui pourrissent le paysage. J'ai lu après qu'il y avait une histoire de photo en DARK et je ne sais plus quelle autre manipulation à faire, mais ce n'est pas le sujet actuel, j'apprendrai de moi-même pour des prises convenables.
       
      Je souhaiterai savoir si il y a moyen tout de même de rattraper un peu le peu de photo que j'ai pu prendre dont voici un exemple en pièce jointe, j'en ai cumulé 15 de la sorte mais je ne sais pas du tout comment les traiter si il y a possibilité de les traiter car la qualité est plus que décevante. Je souhaiterai offrir cette photo à ma belle-mère qui à perdu sa mère le jour de l'apparition de la comète, du moins de sa visibilité en France.
       
      Merci d'avance pour votre aide ! 
      IMG_7160.CR2
    • Par COM423
      Bonjour,
       
      Comme plusieurs astrams sur le forum, moi aussi j'ai immortalisé la conjonction, en mai, entre la prometteuse et de plus en plus belle C/2023 A3 (Tsuchinshan-ATLAS) et la petite galaxie NGC 4904 :

       
      La chevelure est bien visible avec un diamètre de 2.3', et la queue est visible sur 8' de longueur, vers PA=100°, un peu incurvée : çà se voit mieux sur le gradient rotationnel :

      Voici les mesures photométriques :
      magnitude totale, m1 = 10.6 (rayon d'ouverture de 1.2') magnitude nucléaire : m2 = 12.7 (rayon d'ouverture de 6")  
      Et, juste pour le plaisir, le champ complet :
      ( Clic droit puis Ouvrir dans un Nouvel Onglet/Nouvelle Fenêtre pour voir l'image à 100% )

      Newton SW 200/800 avec correcteur de coma, caméra ASI 294-MCpro + IR-cut,  Nord à peu près en Haut
      Monture AZ-EQ6 - ASIAir - poses guidées avec dithering pour une pose sur deux
       
      Nuit du 08 au 09 mai 2024 entre 21h58 et 00h08 utc
       
      92 poses de 60s à -15°C, Temps d'intégration de 01 h 32 min
       
      Traitement Siril-1.2.1, Finition avec Gimp 2.10.28 et GraXpert 3.0.0
      Échantillonnage ramené à : 2"/pixel
       
      Rien à voir avec le show promis cet automne bien sûr, mais C/2023 A3 est déjà très facilement observable et il faut en profiter rapidement car son élongation baisse chaque soir un peu plus, elle n'est plus observable qu'en toute première partie de nuit à présent
       
      Bonne soirée et bon ciel à toutes et tous !
    • Par Benjamin Poupard
      L’histoire dans laquelle vous allez entrer est certainement une histoire que l’on peut qualifier de fantastique ! Pour preuve, vous y traverserez le Mordor, y croiserez un Grand Ancien, et il arrive même qu’on y mange des madeleines ! Mais c’est pourtant bien une histoire d’étoiles. Et elle commence avec… une liste !
       
      Peut-être que vous aussi, vous tenez une liste de trucs à vivre au moins une fois dans votre vie ? Comme, vous savez, visiter le Machu Pichu … ou manger de la purée avec les doigts. L’astronome qui sommeille en moi tient également une telle liste, d’ailleurs assez longue. Dans cette longue liste, j’ai déjà pu cocher “observer une éclipse totale de Soleil”, “observer une pluie d’étoiles filantes”, “voir la lumière zodiacale”, et d’autres trucs plus exotique comme “voir Triton” ou “dessiner une supernova”... Mais la case “aurores boréales” restait encore à cocher !
       
      Pas la case la plus facile à remplir, soit dit en passant, puisque pour des raisons mêlant géographie et magnétisme terrestre, les aurores restent rares aux latitudes qui sont habituellement les miennes, obligeant alors à envisager de voyager plus vers le nord. Il arrive toutefois qu’en période d’intense activité solaire, on arrive à en photographier quelques bribes rougeoyantes jusque chez nous. Mais voilà, de mauvais concours de circonstances ont fait que je n’avais jamais réussi à photographier une aurore boréale … jusqu’à cette soirée du 10 mai. 
       
      Mais je me perds déjà, et commence mon histoire par la fin !
       
      Il faut donc remonter le fil de cette histoire, revenir quelques heures en arrière, au matin de ce 10 mai, et surtout jeter un oeil à 150 millions de kilomètres d’ici : c’est en effet à la surface du Soleil que tout commence.
       
      Et en ce moment, notre Soleil est sacrément vénère ! Suivant un cycle de 11 ans, il est actuellement en période de maximum d’activité. Installée sur mon téléphone, mon appli de monitoring solaire (oui oui, pour les non-astronomes, sachez que ça existe) me tient constamment au courant des sautes d’humeur de notre étoile. Et depuis le début de la semaine, je reçois des “X-ray alerts” à un rythme particulièrement soutenu. En cause, une tache solaire particulièrement active, baptisée AR3664, qui balance allègrement des grosses bouffées de plasma (autrement dit un joyeux mélange de protons et d’électrons baignés par des champs magnétiques  - je vous la fais courte) dans l’espace !
       
      Un peu plus tôt dans la semaine, pas moins de six bouffées de plasma ont quitté la surface du Soleil en une journée … Expulsées à une vitesse qui avoisine les 1000 km/s, elles doivent rencontrer la Terre quelques jours plus tard.
       
      Ce vendredi matin, les bouffées de plasma sont encore à quelques millions de kilomètres. Sur Terre, et plus particulièrement dans mon jardin, il fait beau. Et en dehors de quelques mauvaises herbes à arracher, je n’ai pas grand chose à faire … J’installe donc la lunette entre les rosiers et le séchoir, je sors le filtre de Herschel, une caméra et me prépare à faire connaissance avec AR3664.
       

      Le Soleil, photographié à la L100/900, équipée d'un Herschel Baader, avec une QHY 178MM
       
      Il faudrait avoir oublié de mettre le filtre de Herschel pour ne pas la voir (conseil : ne faites pas ça.). Car, oui, AR3664 est énorme !

       
      Petite parenthèse en passant : au-delà d’une certaine taille et un certain degré d’activité, il ne me semblerait pas irraisonnable que les taches solaires se voient attribuer un nom en lieu et place de leur numéro. Un peu comme on le fait sur Terre pour les cyclones et les tempêtes. D’ailleurs, je me lance ! Et c’est en fouillant dans le bestiaire des monstres de la littérature fantastique, en traversant l’imaginaire lovecraftien, que je tombe sur la créature qui incarne au mieux ce monstre solaire… Chtugha. 
       
      “Cthugha est décrit comme une entité liée au feu et à la chaleur, émergeant des abysses incandescents de l’univers. Ses origines sont enveloppées de mystère, mais il est souvent associé à des phénomènes cosmiques tels que les étoiles en fusion et les incendies célestes.” MAIS OUI !!!Dans l’oculaire, ce que je vois, c’est exactement ça : un véritable monstre aux ramifications multiples évoluant au milieu du feu solaire, qui pourrait engloutir plusieurs dizaines de planètes Terre ! Va pour Cthugha !
       

      AR3664, photographiée à la L100/900 + Barlow x3, équipée d'un Herschel Baader, avec une QHY 178MM
       
      Un peu plus tard dans l’après-midi, je pars pour une nouvelle séance d’observation, mais cette fois derrière le Coronado du planétarium. Cthugha est toujours aussi en colère : ses yeux me dardent de rayons incandescents ! Au même moment, mon appli me signale d’ailleurs qu’une nouvelle éruption vient d’avoir lieu, là, juste sous mes yeux ! A cet instant, la colère du Soleil se manifeste un peu partout, à sa surface sous la forme de taches brillantes, sur son pourtour sous la forme d’immenses protubérances. J'emmagasine les images, qui occuperont quelques soirées pluvieuses.
       

      Le Soleil au Coronado 70, photographié avec la QHY 178MM, et une turbu assez dingue ...
       
      Pendant ce temps, le plasma fumant de Cthugha touche bientôt au but. De retour à la maison, je constate d’ailleurs que la fièvre s’empare des groupes astro sur les réseaux sociaux : “la tempête solaire n’est prévue que pour la fin de la nuit, mais tenez vous prêts, chargez les batteries de vos appareils-photo, videz les cartes-mémoires et prévoyez une réserve confortable de madeleines, car on n’est pas à l’abri d’une bonne surprise !”.
       
      Observation solaire le matin, observation solaire l’après-midi : la besace à images est déjà bien pleine. Mais y ajouter une photo d’aurore boréale, ce serait la cerise sur la madeleine.
       
      Je prépare mon matériel, et croise les prévisions météo terrestre avec les dernières infos concernant la progression de la tempête afin de caler un point de chute : ce sera près de Rocquigny, en pleine Thiérache.
       
      Pour ceux qui ne connaissent pas, la Thiérache, c’est la Terre-du-Milieu-de-Nulle-Part, c’est l’équivalent ardennais du Mordor ; il suffit juste de remplacer la tour de Sauron par des éoliennes.
       
      C’est d’ailleurs au nord de Rocquigny, au pied de l’une de ces éoliennes que j’installe mon pied-photo. Histoire de prendre la température, je lance une première pose mal cadrée, plein nord, et … l’écran est déjà tout rouge ! La soirée commence à peine, et j’ai déjà coché une case supplémentaire de ma liste des trucs à vivre au moins une fois ! J’ai photographié une aurore boréale !
       

       
      Alors que Jérémy, puis Geoffroy et Stéphanie arrivent, l’aurore s’impose comme une évidence. Pour être plus précis, comme une sorte de lueur crépusculaire intense, à ceci près qu’elle est au mauvais endroit et au mauvais moment.
       
      Puis sonnent les douze coups de minuit (bon, on n’a rien entendu, rapport au bruit des éoliennes), et c’est à ce moment que la soirée a brusquement basculé dans quelque chose qui n’était pas du tout prévu : soudainement, le faux halo crépusculaire s’élève et devient de plus en plus brillant, et en une poignée de minutes, se structure en colonnes de lumière qui atteignent presque le zénith ! Sur les écrans de nos appareils-photo, c’est un feu d’artifice coloré ! A l’oeil nu, les couleurs s’estompent (on devinera par moments quelques nuances rouge, vertes ou bleues), mais le spectacle se déploie en format panoramique.
       

       
      Et me revient cette impression, que j’avais ressenti lors de l’éclipse totale de Soleil en 2006 : les aurores boréales sont certes formidablement photogéniques, mais le cadre étriqué de la photo nous prive de la dimension immersive du phénomène : comment rendre la majesté de ces piliers de lumière qui se dressent devant nous comme les tours d’une cathédrale occupant la moitié du ciel ?
       
      En plus du téléphone, j’avais emmené avec moi mes jumelles “hiboux”, des 2X50 à très grand champ, qui permettent de détailler finement ces piliers, et d’observer leurs lentes translations. C’est beau, c’est grandiose, c’est … incroyable (adjectif utilisé plusieurs centaines de fois ce soir-là ; Jérémy lui préférant toutefois l’expression “mais qu’est-ce qui se passe !”).
       
      Par moments, les colonnes de lumière semblent converger au-delà du zénith, et se livrent à une danse curieuse : les traits de lumière apparaissent, convergent et disparaissent aussitôt, parfois en quelques secondes ! Ce phénomène, s’il porte un nom, reste le plus surprenant de cette soirée !
       

       
      Un peu avant 3h du matin, la tempête retombe, alors que Geoffroy et Steph nous quittent. Malgré la fatigue, Jérémy et moi profitons jusqu’au bout du spectacle … qui redémarre de plus belle ! Et qui se poursuivra jusqu’à se mélanger avec les lumières de l’aurore terrestre, marquant la fin de cette soirée … incroyable !
       

       
      Et alors que Cthugha continue de souffler sur nos têtes, je réalise que je vais pouvoir cocher une case supplémentaire dans ma liste : ce soir, j’ai … vu … une aurore boréale !
       
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      Les images d'aurores ont été réalisées avec un Google Pixel 7Pro, en mode "astrophotography"
       
      Vous pouvez également jeter un oeil sur le time-lapse de cette magnifique soirée (n'en jetez plus) :
       
       
    • Par biver
      Voilà 2 photos prises au foyer du T407 au NATs:
      le 9 mai à 22h21 UT (162s de pose cumulées)
      et le lendemain le 10 mai à 24h04 UT (142s)
      Et oui, le ciel n'avait pas tout à fait la même couleur!
      Pourtant, contrairement à ma photo de M51
      je visais au-delà de la zone de ciel... polluée par l'aurore, mais cela diffusait partout!
      Cependant pour cette dernière une balance des blanc était encore possible, contrairement à M51.
      Nicolas
       


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