biver

Première comète interstellaire de l'histoire?

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il y a 55 minutes, biver a dit :

Je n'ai jamais vraiment cru à un gros noyau pour cette comète

 

C'est du reste ce qui est posé dans ce fil depuis un certain temps que la taille est plutôt modeste...

 

Cf. par exemple déjà en septembre :

 

Le 29/09/2019 à 00:33, dg2 a dit :

Notre sympathique caillou, il fait quelle taille ? Je lui mets 1 km de rayon, à mon avis c'est plutôt plus que moins

 

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Il y a 1 heure, biver a dit :

Je n'ai jamais vraiment cru à un gros noyau pour cette comète (c'est souvent du domaine des novices qui associent le caractère exceptionnel de l'objet (du fait de son orbite) à la volonté d'en faire un "gros" objet...)

Pour comparaison je prendrais les 2 comètes à longue période C/2012 S1 (ISON) et C/1999 S4 (LINEAR), qui étaient 3x à 1x plus active que 2I/Borisov à la même distance du Soleil, et qui se sont totalement volatilisées à l'approche du Soleil, ce qui permet d'avoir une estimation (par intégration de la masse perdue) de la taille de leur noyau:

en gros Rayon(ISON) ~ 0.4km et Rayon(C/1999 S4) ~ 0.38 km (à partir de l'intégration de la perte d'eau vue par SWAN/SOHO, et d'autres mesures).

Donc la mesure de Jewitt et al. donnant R=0.2 à 0.5km pour 2I me parait tout à fait réaliste...

(Je ne pense pas que la comparaison à des comètes à courte période comme 67P, qui aurait donné un rayon de 3-4km, serait réaliste, d'autant plus que l'activité n'a pas beaucoup augmenté à l'approche du périhélie comme dans le cas des vieilles comètes périodiques. Ni même comparer à Hale-Bopp (500x plus active donnerait alors un noyau de 1.6km de rayon pour 2I en proportion) ne me paraitrait très justifié)

 

Un léger bémol, désolé :$ : en proche IR (K-band 2-2,5 microns) où les observations sont moins perturbées par l'effet de la coma, l'estimation de la taille du moyau se rapproche de celle de Hale-Bopp soit rn = 1,5 km  (pour un albédo présumé à p = 0,07 mais non mesuré en IR) et ce d'après l'étude effectuée selon les observations faites au télescope Gemini South (8,1 m, Cerro Pachón - 2 715 m, Chili) ...
     
"FLAMINGOS-2 infrared photometry of 2I/Borisov"
Chien-Hsiu Lee (NSF's OIR Lab) et al.
https://arxiv.org/abs/1912.05628 (11 déc. 2019) ---> Research Notes de l'AAS (3 déc. 2019)

 

Comment expliquer cette différence notable avec l'estimation donnée dans le papier de Jewitt et al.  ?

 

2I-Borisov_Lee-et-al._2019-12_Fig.1.png.ab55b3ef1422d40a665b92aa50fc13e7.png

Crédit :  Lee et al., 2019

Modifié par BobMarsian

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Cet article de Lee et al. (que je ne connais pas contrairement à l'équipe de Jewitt), suppose qu'en bande K (2.2 µm) il ne voit que le noyau nu et aucune poussière...! Les poussières sub-microniques contribuent moins à cette longueur d'onde, mais les plus grosses poussières (Jewitt dit que celles de 100µm dominent...) contribuent encore, mais comme elles ne sont pas chassées par la pression de radiation solaire et vont moins vite,... j'imagine qu'elles restent plus près du noyau et peuvent très bien contribuer encore à 90% du signal... de toute manière cette note n'évoque même pas la contribution des poussières au signal, et en tous cas ne montre pas de PSF comparée étoile / comète à 2.2 µm pour démontrer l'absence ou non de coma :|.

Donc je dirais que à 2.2µm ils démontrent que r < 1.5km, compatible...

Nicolas

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En attendant possiblement les mesures de WISE, et à des lambdas IR plus élevés / sub-millimétriques :  Spitzer et ALMA (hélas, Herschel n'est plus là !) ...

Modifié par BobMarsian

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Il faut aller au-delà de 3-4 µm pour passer du rayonnement solaire réfléchi au continuum thermique des poussières ou du noyau (qui dépend alors moins de l'albédo)... Un proposal ALMA exécuté il y a une semaine visait le continuum (des poussières!) entre 3 et 0.8mm de longueur d'onde... peut-être qu'ils ont une meilleure idée des contribution respectives poussières/noyau s'ils ont détecté quelquechose?

Nicolas

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Deux jours après celle de Jewitt et al., nouvelle étude de 2I/Borisov d'après les observations faites les 12 octobre, 16 novembre et 9 décembre, avec le télescope Hubble muni de sa caméra WFC3/UVIS (résolution 0,04" d'arc).
Autant dire qu'à ~ 2 UA (9 déc. ~ dist. min. avec la Terre), le noyau est encore loin d'être résolu d'autant plus qu'il reste largement obscurci par une coma particulièrement dense et donc non détecté. Cependant la limite supérieure de son diamètre a pu être estimé à 1-2 km. Dans tous les cas, sa période de rotation apparaît très lente (>> 10 h) ...

 

"Evolving Coma Morphology of Interstellar Comet 2I/Borisov with Deep HST Imaging"
Bryce T. Bolin  (Caltech)
https://arxiv.org/abs/1912.07386 (13 déc. 2019) ---> MNRAS Letters

2I-Borisov_Bolin_2019-12_Fig.3.png.ed9ac9fd14ae03f92074c80074bc9ee1.png

 

Par rapport à celle publiée par Jack, jeudi 12 (p.12), ces images montrent davantage de détails au niveau interne, un jet semble se dessiner ?

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Juste un histoire de traitement (retrait d'une coma moyenne lissée).

Mais je ne ferais pas trop de pub pour ce Bryce Bolin, qui se comporte un peu comme un rapace, en publiant l'exploitation des résultats des observations préparées par les autres: les observations HST on été proposées / préparées par Jewitt, Weaver, Agarwal et 3 autres (http://www.stsci.edu/cgi-bin/get-proposal-info?id=16009&observatory=HST) et Bolin n'en fait pas partie.

C'est le 2e article qu'il soumet qui analyse une partie de ces observations, avant la fin du programme (dernières obs. hier?)

(Ce que je dis m'a été justement dit par Hal Weaver lui-même)

... c'est trop facile de cueillir la récolte de ce que les autres ont planté... :( - même si la règle d'un DDT HST reste que les données sont publiques immédiatement...

Au passage j'avais envoyé un mail à B.Bolin a propos d'erreur de calcul de taux de production de poussières dans son premier article - il n'a jamais répondu, mais d'un autre côté je ne crois pas que son article ait été accepté/publié! (il prend le risque de se voir bloqué par un referee qui fait parti des Co-I :ph34r:)

 

Sinon un nouvel article soumis (https://ui.adsabs.harvard.edu/abs/2019arXiv191206161L/abstract) annonce la détection de C2 - toujours pas flagrante... le rapport C2/CN est 0.2 ce qui est dans le domaine des comètes "carbon depleted" de notre système solaire (un peu plus pauvre en C2 que 67P), mais pas complètement atypique non plus...

 

Nicolas

 

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MPEC 2019-X94 : OBSERVATIONS AND ORBITS OF COMETS AND A/ OBJECTS
https://minorplanetcenter.net/mpec/K19/K19X94.html  (8 déc. 2019)

 

===> 12 objets A et I dont 5 avec e > 1 :

 

    A/2017 U7  (Pan-STARRS 1)
Epoch 2020 May 31 - T 2019 Sept. 13
q  6.4195922    e  1.0030602    Incl.  142.61931    H  8.3
From 420 observations 2017 Aug. 18 - 2019 Nov. 27

 

    A/2019 O3  (Palomar Mountain - ZTF)
Epoch 2021 Mar. 7 - T 2021 Mar. 8
q  8.8184338    e  1.0023716    Incl.  89.81271    H  10.0
From 80 observations 2019 May 14 - Dec. 1

 

    A/2019 Q1  (Mt. Lemmon Survey)
Epoch 2020 July 10 - T 2020 July 19
q  4.9971398    e  1.0010108    Incl.  155.72175    H  12.5
From 112 observations 2019 Aug. 28 - Dec. 3

 

    A/2019 U5  (Pan-STARRS 1)
Epoch 2023 Apr. 6 - T 2023 Mar. 29
q  3.6230280    e  1.0019710    Incl.  113.52729    H  10.0
From 43 observations 2019 Oct. 11 - Nov. 24

 

   2I/Borisov  =  C/2019 Q4
Epoch 2019 Dec. 23 - T 2019 Dec. 8
q  2.0065621    e  3.3567959    Incl.  44.05262
From 2161 observations 2019 Mar. 17 - Dec. 7

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Juste une petite formule pour faire la grosse différence entre 2I et ces objets A/:

Vitesse à l'infini = 29.785*racine((e-1)/q) km/s

Donc près de 2 ordre de grandeur d'écart en général avec 2I - avant de tenir compte des perturbations planétaires.

Sinon ces objets A/ sont aussi intéressant à suivre, ce sont des objets qui viennent sans doute du nuage de Oort (d'autres sur des orbites un peu plus courtes) - voir le 1/a original - et qui sont soit des comètes inactives du fait de la distance au soleil, soit des objets de nature astéroïdale, ce qui demanderait des mesures spectraux pour voir de quel type ils se rapprochent...

Nicolas

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il y a 8 minutes, jackbauer a dit :

Un nouveau papier sur arXiv ; Je laisse notre spécialiste commenter 9_9

 

 

Je suis là.

En gros, ils trouvent Q(C2) = 1.1×1024 mol s−1, Q(NH2) = 4.8×1024 mol s−1 and Q(CN) = (1.8±0.2)×1024 mol s−1, c'est assez clair, même si on peut ergoter sur le 1.8+-1024 mol s-1, que je trouve un peu sous évalué, mais bon, c'est juste un travail préliminaire, ça va.

 

 

 

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il y a 28 minutes, Superfulgur a dit :

En gros, ils trouvent Q(C2) = 1.1×1024 mol s−1, Q(NH2) = 4.8×1024 mol s−1 and Q(CN) = (1.8±0.2)×1024 mol s−1, c'est assez clair, même si on peut ergoter sur le 1.8+-1024 mol s-1, que je trouve un peu sous évalué, mais bon, c'est juste un travail

 

ergotons ergotons Mon Nouvel Ami, car ça en vaut la peine !  xD :P

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Sur le Blog du Doc', commentaire de deux papiers respectivement publiés dans The Astrophysical Journal Letters et Astronomy&Astrophysics. Le premier des deux articles, ayant déjà été discuté plus haut dans ce topic par le véritable et unique Spécialiste, traite des caractéristiques physique du noyau de 2I / Borisov,  quand le second spécule sur son étoile d'origine.

 

http://www.ca-se-passe-la-haut.fr/2020/02/analyses-de-donnees-sur-le-voyageur.html

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Cela met peut-être effectivement en évidence la fragilité d'un petit noyau, mais cela reste des petits sursauts pour des amateurs expérimentés: passer de m=17.5 0 à 17.0 (en gros) c'est pas un gros sursaut qui va secouer les foules :/

 

Sinon dans les semaines à venir quelques article(s) sur la composition de la comète vont sortir.

Nicolas

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A priori il se passe des chose sur 2I/Borisov, elle  se serait coupée en 2 morceaux:

 

ATEL #13611							     ATEL #13611

Title:	Interstellar Object 2I/Borisov Double
Author:	David Jewitt (UCLA), Max Mutchler (STSCI), Yoonyoung Kim (MPI),
		Hal Weaver (JHU-APL), Man-To Hui (U. Hawaii)
Queries:	jewitt@ucla.edu
Posted:	2 Apr 2020; 16:05 UT
Subjects:Optical, Comet

Continuing Hubble Space Telescope images of interstellar object 2I/Borisov
(GO Program 16087) show a distinct change in appearance.  Images from UT
2020 March 23 show a single inner brightness core, like that observed in
all previous HST images of 2I/Borisov (Jewitt et al. (2020) ApJLetters,
888:L23(8pp)).  In contrast, images from UT 2020 March 30 show a clearly
non-stellar core, consistent with two unresolved components separated by
0.1 arcsecond (180 km at the distance of the comet) and aligned with the
main axis of the larger dust coma.  The double appearance, indicating the
ejection of a nucleus fragment, is confirmed in HST data from UT 2020 March
28 (GO 16040). If the ejection occurred on March 23, then the estimated
sky-plane speed is 0.3 m/s.  This is typical of the separation speeds observed
in split (solar system) comets and comparable to the gravitational escape
speed of the sub-kilometer radius nucleus of 2I/Borisov.  Additional HST
observations are planned to monitor the development of this event. 

HST_Borisov_March_23.28.30.jpg

 

Marc

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Suite des aventures:

 

ATEL 13618

Citation

Interstellar Comet 2I/Borisov is Single Again

ATel #13618; Qicheng Zhang (Caltech), Quanzhi Ye (U. Maryland), Ludmilla Kolokolova (U. Maryland)
on 6 Apr 2020; 00:31 UT
Distributed as an Instant Email Notice Comets
Credential Certification: Quanzhi Ye (qye@umd.edu)

Subjects: Optical, Comet

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We report the development of the apparent fragmentation event of interstellar object 2I/Borisov, initially reported in ATel #13611 and #13613. Hubble Space Telescope ACS/WFC images on 2020 April 3.2 UT (HST GO 16044, PI Zhang) showed only one remaining component, possibly corresponding to the sunward component shown in the March 30 images (HST GO 16089, PI Jewitt). The other component, located 0.1 arcsec north of the sunward component in the March 30 images, has disappeared. Instead, a diffuse, blob-like feature is visible in its place, extending from the remaining component towards P.A. 0 deg. Individual cropped frames and a composite stacked frame can be found here.

Preliminary photometric measurements of the comet from the GO 16044 data show a pause in fading between the two HST visits of 2020 March 2 and April 3 while heliocentric distance increased from 2.74 to 3.25 au and geocentric distance increased from 2.34 to 2.69 au, consistent with the outburst in activity reported by ATel #13549. The F606W ST magnitude measured inside a fixed 1,000 km radius aperture over the past four epochs is tabulated below.

Date (UT)Mag+/-

2020 Jan 6.919.040.05

2020 Jan 28.419.260.05

2020 Mar 2.919.850.05

2020 Apr 3.219.940.05

This research is based on observations made with the NASA/ESA Hubble Space Telescope obtained from the Space Telescope Science Institute, which is operated by the Association of Universities for Research in Astronomy, Inc., under NASA contract NAS 5-26555. These observations are associated with program HST GO 16044.

hst16044_20200403.png

 

Marc

Modifié par Gribol
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Il y a 2 heures, symaski62 a dit :

M60B7LC  =  A/2020  ???

 

C'est quoi le rapport avec 2I/Borisov, je n'ai pas suivi ?

 

Marc

Modifié par Gribol

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Il y a 5 heures, symaski62 a dit :

comet   M60B7LC      15.8 mag

 

OK donc une nouvelle comète découverte, assez brillante, avec une excentricité pour l'instant plus grande que 1, presque 1 (e 1.0092260 le 08/04/2020), mais a priori sans rapport avec 2I/Borisov ?

 

Marc

Modifié par Gribol

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La revue Nature publie les résultats des observations effectuées par différentes équipes avec Hubble et ALMA


https://www.nasa.gov/feature/interstellar-comet-borisov-reveals-its-chemistry-and-possible-origins


La comète interstellaire Borisov révèle sa chimie et ses origines possibles


Le 30 août 2019, lorsque l'astronome amateur Gennady Borisov a regardé le ciel avec son télescope fait maison, il a repéré un objet se déplaçant dans une direction inhabituelle. Maintenant appelé 2I / Borisov, ce point de lumière incontrôlé s'est avéré être la première comète confirmée à entrer dans notre système solaire depuis un endroit inconnu au-delà de l'influence de notre Soleil. Partout, les astronomes se sont précipités pour jeter un œil à certains des instruments les plus puissants du monde, dans l'espoir d'en apprendre le plus possible sur le mystérieux visiteur. 

Maintenant, grâce aux observations avec  le télescope spatial Hubble de la NASA  et le réseau de grands millimètres / submillimètres Atacama de  l'Observatoire national de radioastronomie  (ALMA), les astronomes ont compris que 2I / Borisov a une composition inhabituelle. Plus précisément, elle a une concentration plus élevée de monoxyde de carbone que n'importe quelle comète vue à une distance similaire; c'est-à-dire à environ 200 millions de miles (300 millions de kilomètres) du Soleil. 

Cela suggère aux scientifiques que la comète aurait pu se former autour d'une naine rouge - un type d'étoile plus petit et plus faible que le Soleil - bien que d'autres types d'étoiles soient possibles. Une autre idée est que 2I / Borisov pourrait être un fragment riche en monoxyde de carbone d'une petite planète.

 

(...)


Commentaire sous la photo :
Il s'agit d'une séquence temporelle compressant les observations du télescope spatial Hubble de la comète 2I / Borisov, couvrant une période de sept heures. En tant que deuxième objet interstellaire connu à entrer dans notre système solaire, la comète se déplace à une vitesse vertigineuse de 110 000 miles par heure (180 000 kilomètres par heure). Pour photographier la comète, Hubble doit le suivre, comme un photographe traçant un cheval de course. Par conséquent, les étoiles d'arrière-plan sont striées dans les cadres d'exposition. Un satellite artificiel traverse également le champ de vision. Hubble révèle une concentration centrale de poussière autour d'un noyau invisible. La comète 2I / Borisov n'est que le deuxième objet interstellaire de ce type connu à avoir traversé le système solaire

 

 

 

https://www.almaobservatory.org/en/press-release/alma-reveals-unusual-composition-of-interstellar-comet-2i-borisov/

 

ALMA dévoile la composition inhabituelle de la comète interstellaire 2I / Borisov

 

Un visiteur galactique est entré dans notre système solaire l'année dernière - la comète interstellaire 2I / Borisov. Lorsque les astronomes ont pointé le tableau Atacama Large Millimeter / submillimeter Array (ALMA) vers la comète les 15 et 16 décembre 2019, pour la première fois, ils ont observé directement les produits chimiques stockés à l'intérieur d'un objet à partir d'un système planétaire autre que le nôtre. Cette recherche est publiée en ligne le 20 avril 2020 dans la revue  Nature Astronomy . 

Les observations ALMA d'une équipe de scientifiques internationaux dirigée par Martin Cordiner et Stefanie Milam au Goddard Space Flight Center de la NASA à Greenbelt, Maryland, ont révélé que le gaz sortant de la comète contenait des quantités inhabituellement élevées de monoxyde de carbone (CO). La concentration de CO est supérieure à ce que quiconque a détecté dans une comète à moins de 2 unités astronomiques ( au)  du Soleil, c'est-à-dire à moins de 186 millions de miles ou 300 millions de kilomètres [1]. La concentration de CO de 2I / Borisov était estimée entre neuf et 26 fois plus élevée que celle de la comète moyenne du système solaire. 

Les astronomes souhaitent en savoir plus sur les comètes, car ces objets passent la plupart de leur temps à grande distance de toute étoile dans des environnements très froids. Contrairement aux planètes, leur composition intérieure n'a pas changé de manière significative depuis leur naissance. Par conséquent, ils pourraient en révéler beaucoup sur les processus qui se sont produits lors de leur naissance dans les disques protoplanétaires. "C'est la première fois que nous regardons à l'intérieur d'une comète de l'extérieur de notre système solaire", a déclaré l'astrochimiste Martin Cordiner, "et c'est radicalement différent de la plupart des autres comètes que nous avons vues auparavant."

ALMA a détecté deux molécules dans le gaz éjecté par la comète: le cyanure d'hydrogène (HCN) et le monoxyde de carbone (CO). Alors que l'équipe s'attendait à voir du HCN, qui est présent dans 2I / Borisov à des quantités similaires à celles trouvées dans les comètes du système solaire, ils ont été surpris de voir de grandes quantités de CO. " qui n'est présent qu'aux températures les plus basses de l'espace, en dessous de -420 degrés Fahrenheit (-250 degrés Celsius) », a déclaré la planéticienne Stefanie Milam.

«ALMA a contribué à transformer notre compréhension de la nature des matériaux cométaires dans notre propre système solaire - et maintenant avec cet objet unique provenant de nos voisins. Ce n'est qu'en raison de la sensibilité sans précédent d'ALMA aux longueurs d'onde submillimétriques que nous sommes en mesure de caractériser le gaz sortant de ces objets uniques », a déclaré Anthony Remijan de l'Observatoire national de radioastronomie de Charlottesville, Virginie et co-auteur de l'article. 

Le monoxyde de carbone est l'une des molécules les plus courantes dans l'espace et se trouve à l'intérieur de la plupart des comètes. Pourtant, il y a une énorme variation dans la concentration de CO dans les comètes et personne ne sait vraiment pourquoi. Une partie de cela pourrait être liée à l'endroit où dans le système solaire une comète s'est formée; certains ont à voir avec la fréquence à laquelle l'orbite d'une comète la rapproche du Soleil et la conduit à libérer ses glaces plus facilement évaporées. 

"Si les gaz que nous avons observés reflètent la composition du lieu de naissance de 2I / Borisov, cela montre qu'il peut s'être formé d'une manière différente de nos propres comètes du système solaire, dans une région externe extrêmement froide d'un système planétaire éloigné", a ajouté Cordiner. . Cette région peut être comparée à la région froide des corps glacés au-delà de Neptune, appelée la ceinture de Kuiper. 

L'équipe ne peut que spéculer sur le type d'étoile qui a hébergé le système planétaire de 2I / Borisov. "La plupart des disques protoplanétaires observés avec l'ALMA se trouvent autour de versions plus jeunes d'étoiles de faible masse comme le Soleil", a déclaré Cordiner. «Beaucoup de ces disques s'étendent bien au-delà de la région où nos propres comètes se seraient formées et contiennent de grandes quantités de gaz et de poussière extrêmement froids. Il est possible que 2I / Borisov provienne d'un de ces disques plus gros. »

En raison de sa vitesse élevée lorsqu'il traversait notre système solaire (33 km / s ou 21 miles / s), les astronomes soupçonnent que 2I / Borisov a été expulsé de son système hôte, probablement en interagissant avec une étoile qui passe ou une planète géante. Il a ensuite passé des millions ou des milliards d'années dans un voyage froid et solitaire à travers l'espace interstellaire avant d'être découvert le 30 août 2019 par l'astronome amateur Gennady Borisov. 

2I / Borisov n'est que le deuxième objet interstellaire à être détecté dans notre système solaire. Le premier - 1I / 'Oumuamua - a été découvert en octobre 2017, date à laquelle il était déjà en voie de disparition, ce qui rend difficile de révéler les détails concernant s'il s'agissait d'une comète, d'un astéroïde ou d'autre chose. La présence d'un coma de gaz et de poussière actif entourant 2I / Borisov en a fait la première comète interstellaire confirmée. 

Jusqu'à ce que d'autres comètes interstellaires soient observées, la composition inhabituelle de 2I / Borisov ne peut pas être facilement expliquée et soulève plus de questions qu'elle n'en répond. Sa composition est-elle typique des comètes interstellaires? Verrons-nous plus de comètes interstellaires dans les années à venir avec des compositions chimiques particulières? Que révéleront-ils sur la formation des planètes dans d'autres systèmes stellaires? 

"2I / Borisov nous a donné un premier aperçu de la chimie qui a façonné un autre système planétaire", a déclaré Milam. "Mais ce n'est que lorsque nous pourrons comparer l'objet à d'autres comètes interstellaires que nous apprendrons si 2I / Borisov est un cas spécial, ou si chaque objet interstellaire a des niveaux de CO inhabituellement élevés."

 

Papier en accès libre (Nature) :


https://www.nature.com/articles/s41550-020-1087-2

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    • Par Astramazonie
      Salut les Astros,
       
      Ce soir j'ai pu enfin prendre ma première comète avec mon seestar, petite séance de 20 minutes de poses, faite très rapidement avant que la pluie ne revienne.
      Je partage avec vous une petite photo, puis une crop ... En espérant que vous apprécierez.
       
      Affaire à suivre ... Bon ciel à vous.
       

       

    • Par COM423
      Bonjour,
       
      J'ai promis à @Tromat2 de faire un petit post sur la détection de la comète qui doit être ma plus faible, à ce jour, au Quattro 200, et çà va venir...
      Certaines périodes sont propices à une sorte de bilan et ce "record" m'en a rappelé un autre, bien plus ancien : la plus faible comète observée visuellement au C8, si faible que la détection n'a été confirmée que grâce à une photo prise le même soir.
       
      C'est donc cette hsitoire que je vous propose, dans un premier temps, un récit de bolosse du temps de l'argentique
       
      Faut-il vraiment présenter la comète D/Shoemaker-Levy 9, je vais faire court car son histoire a marqué les mémoires.
      Découverte le 24 mars 1993 par le couple mythique de Palomar, Carolyn et Eugène Shoemaker, son aspect interpella immédiatement puisqu'elle avait la forme d'une barre diffuse...
      Dès les premiers calculs d'orbite, on se rendit compte qu'elle était a priori en orbite autour de Jupiter !
      On démontra, par la suite, qu'elle s'était approchée très près de la planète géante, en juillet 1992, sous la limite de Roche et qu'elle fut alors disloquée en une vingtaine de fragments.
      Ceux qui ont survécu jusque là, se sont écrasés sur Jupiter moins d'un an plus tard, entre le 16 et le 22 juillet 1994.
      C'est pourquoi, elle est désormais désignée avec la letter "D" et non plus "P".
       
      En 1993, elle portait la désignation provisoire "1993e", c'était avant le changement de désignation mis en place pour les comètes début 1995 (elle est désignée aujourd'hui comme D/1993 F2).
       
      La comète Shoemaker-Levy a toujours été un astre difficile, de magnitude globale proche de m1=14 et elle n'a été accessible visuellement que quelques mois au printemps 1993, devenant très basse juste avant l'été.
      Et quand elle ressortit dans le ciel du matin début 1994, elle avait fortement faibli.
       
      Pour ma part, je l'ai tentée 6 fois en 1993 et détectée une seule fois, mais c'est un souvenir qui reste gravé tant la joie de l'avoir vue fut intense
       
      C'était le vendredi 23 avril 1993, entre 21h00 et 22h30 TU, voici un bout du CROA de l'époque :
       
      "
      La journée fut plutôt couverte, avec de nombreux développements convectifs, auxquels s'ajoutait un voile de cirrus, qui ne laisser présager rien de bon...
      Pourtant, en soirée, le ciel s'est superbement dégagé !
       
      J'ai commencé par une tentative photographique avec du TP2415 fraîchement hypersensibilisé, que je n'ai sorti de la cuve que quelques heures à peine avant de faire la photo (A881) : il avait donc un rendement maximal !
      Et c'est grace à cette photo que j'ai pu confirmer ma détection visuelle limite : sur la pose de 40 min (21h14 à 21h54 utc), en guidage stellaire, 1993e apparaît sous la forme d'une faible traînée de 1' de longueur (et 0.2' de largeur) orientée 77°/257°. La résolution du C8 est malheureusement insuffisante pour séparer les noyaux, mais ce sont bien eux qui forment cette traînée. En effet, on ne peut l'attribuer ni au déplacement de la comète (17" en 40 min, vers PA=290°), ni à la queue (la direction antisolaire étant donnée par un PA de 111°).
       
      Visuellement, j'ai attentivement recherché la comète, de 22h00 à 22h20 TU, du C8x62.5 au x250 : j'ai vu des étoiles très faibles et, par intermittences seulement, j'ai vaguement cru aperecvoir quelque-chose de très faible, légèrement flou, mais ce fut une vision tellement extrême que sur le coup, je n'y ai pas cru.
      Sans cette photo qui m'a montré la comète a posteriori, pile à la même position, je n'aurais pas validé la détection.
       
      Elle a été aperçue bien trop indirectement pour faire une estimation précise de magnitude, ou délimiter ses contours. Elle était plus faible que la mag 13.3
      Sans l'abri qui m'a bien protégé des rafales de vent et permis d'observer dans une parfaite obscurité, je ne sais pas si je l'aurais vue.
      "
       
      Et oui, à l'époque on ne découvrait le résultat de sa photo que le lendemain, après avoir dormi un peu, en développant le négatif dans la salle de bain
      J'avais une platine qui me permettait de faire les photos une par une, le 2415 était prédécoupé, pas besoin heureusement de devoir attendre la fin d'une pellicule !
       
      En photo argentique, il n'y avait pas d'écran et la prise de photos n'avait donc aucune incidence sur la rétine qui était donc parfaitement dilatée au moment de la tentative visuelle faite dans la foulée de la photo.
       
      La traînée qualifiée de "faible" à l'époque était relative à ce qu'on voyait directement sur le négatif, mis dans un cache à diapo pour le projeter sur grand écran.
       
      Depuis, j'ai pu le numériser et travailler un peu l'image, du coup la traînée n'est plus si faible que çà (Nord à peu près en bas) :

       
      La photo a été prise avec le réducteur de focale F/D=6,3 Celestron et l'observation faite dans les Hautes-Alpes à 1835m d'altitude.
       
      Désolé pour cette disgression dans le passé, promis le prochain post sera numérique et relatera un record de détection toujours avec un T200, avec un bon de 8 magnitudes au passage
       
      Très bon week-end à toutes et tous.
    • Par Jackocotte
      Bonjour à tous, je viens d'arriver sur ce forum donc je vais me présenté en bref. Je m'appelle Jack, je suis éducateur et je vis en plein centre de la France. Amateur en photo et pire encore pour l'astrophoto, disons que je fais avec les moyens du bord..
       
      Je n'ai que peu de budget à accorder à l'astrophoto, donc je suis simplement armé de mon APN, et d'un trépied ! 
       
      J'ai tenté de prendre la comète Nishimura en septembre, y allant sur un coup de tête je n'ai pas prit le temps de bien me renseigner sur comment photographier une comète, de plus la campagne ou je vis serait parfaite pour l'astrophoto si il n'y avait pas de très nombreuses éoliennes qui pourrissent le paysage. J'ai lu après qu'il y avait une histoire de photo en DARK et je ne sais plus quelle autre manipulation à faire, mais ce n'est pas le sujet actuel, j'apprendrai de moi-même pour des prises convenables.
       
      Je souhaiterai savoir si il y a moyen tout de même de rattraper un peu le peu de photo que j'ai pu prendre dont voici un exemple en pièce jointe, j'en ai cumulé 15 de la sorte mais je ne sais pas du tout comment les traiter si il y a possibilité de les traiter car la qualité est plus que décevante. Je souhaiterai offrir cette photo à ma belle-mère qui à perdu sa mère le jour de l'apparition de la comète, du moins de sa visibilité en France.
       
      Merci d'avance pour votre aide ! 
      IMG_7160.CR2
    • Par COM423
      Bonjour,
       
      Comme plusieurs astrams sur le forum, moi aussi j'ai immortalisé la conjonction, en mai, entre la prometteuse et de plus en plus belle C/2023 A3 (Tsuchinshan-ATLAS) et la petite galaxie NGC 4904 :

       
      La chevelure est bien visible avec un diamètre de 2.3', et la queue est visible sur 8' de longueur, vers PA=100°, un peu incurvée : çà se voit mieux sur le gradient rotationnel :

      Voici les mesures photométriques :
      magnitude totale, m1 = 10.6 (rayon d'ouverture de 1.2') magnitude nucléaire : m2 = 12.7 (rayon d'ouverture de 6")  
      Et, juste pour le plaisir, le champ complet :
      ( Clic droit puis Ouvrir dans un Nouvel Onglet/Nouvelle Fenêtre pour voir l'image à 100% )

      Newton SW 200/800 avec correcteur de coma, caméra ASI 294-MCpro + IR-cut,  Nord à peu près en Haut
      Monture AZ-EQ6 - ASIAir - poses guidées avec dithering pour une pose sur deux
       
      Nuit du 08 au 09 mai 2024 entre 21h58 et 00h08 utc
       
      92 poses de 60s à -15°C, Temps d'intégration de 01 h 32 min
       
      Traitement Siril-1.2.1, Finition avec Gimp 2.10.28 et GraXpert 3.0.0
      Échantillonnage ramené à : 2"/pixel
       
      Rien à voir avec le show promis cet automne bien sûr, mais C/2023 A3 est déjà très facilement observable et il faut en profiter rapidement car son élongation baisse chaque soir un peu plus, elle n'est plus observable qu'en toute première partie de nuit à présent
       
      Bonne soirée et bon ciel à toutes et tous !
    • Par COM423
      Bonsoir,
       
      Dans la continuité du projet d'imager l'intégralité du catalogue Messier, je me suis attardé sur le beau duo de M95 et M96 en mars/avril.
       
      Quelques surprises dans le champ :
      tout d'abord une supernova, "2024gda" qui s'est invitée dans un bras de M96 le 9 avril, je vous en ai déjà parlé ici: et une véritable invasion d'astéroîdes, dont les traînées sont bien mises en évidence sur ce compositage somme :
      avec d'autres intrus plus artificiels ceux-là
       
      Voici donc le résultat final du compositage moyenné, à regarder en full,  je les trouve bien photogéniques ces deux galaxies Messier
       
      ( Clic droit puis Ouvrir dans un Nouvel Onglet/Nouvelle Fenêtre pour voir l'image à 100% )

      Newton SW 200/800 avec correcteur de coma, caméra ASI 294-MCpro + IR-cut,  Nord à peu près en Bas
      Monture AZ-EQ6 - ASIAir - poses guidées avec dithering pour 1 pose sur 2
      Sur 4 nuits les :
      * 15/16 mars 2024
      * puis les 09/10, 11/12 et 12/13 avril 2024
      379 poses 60s, Temps d'intégration de 06 h 19 min
       
      Traitement Siril-1.2.1, Finition avec Gimp 2.10.28
      Échantillonnage ramené à 1,5"/pixel
      et j'espère qu'elles vous plairont aussi
       
      Très bon week-end à toutes et tous.
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